JUNKPAGE N°9, février 2014

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DR

SURRÉALISTE

À LA BOÎTE

Les yeux dans les yeux… euh, dans les œufs, Du Chien dans les Dents va parler de rencontre et de solitude. Un peu abscons, énoncé comme ça. Donc, Les Yeux dans les œufs est une pièce de la compagnie Du Chien dans les Dents, programmée à La Boîte à jouer durant une quinzaine de jours. Cette toute jeune compagnie bordelaise réunit un trio plein d’idées (Bergamote Claus, Thomas Groulade et Anaïs Virlouvet), doté d’une vraie force de conviction, d’un esprit critique acéré, avec un goût prononcé pour un jeu ludique et une écriture flirtant avec l’absurde. On l’avait découverte lors de La Grande Mêlée à la Manufacture Atlantique, et ces trois jeunes artistes nous avaient séduits par un jeu culotté, un texte fait maison, poétique, humoristique et un rien dérangeant/dérangé. La dernière idée en date du trio est cette histoire créée en septembre dernier au théâtre des Quatre Saisons à Gradignan : « Les Yeux dans les œufs, ou comment optimiser vos chances de rencontres », comme un guide ludique et déroutant pour une rencontre, une suite d’injonctions, mais surtout une critique sur le fantasme, l’idée même de la rencontre, le travail de l’imagination en amont. Les yeux des artistes dans les yeux des spectateurs, le travail au plateau joue sur le second degré et la distanciation, l’aspect dérisoire et dramatique de chaque tentative de rencontre. Bref, il ne faut pas avoir peur de se prendre les pieds dans le tapis en allant s’enfermer dans La Boîte à jouer. LB Les Yeux dans les œufs, du 13 février au 1er mars, à 21 h, du mercredi au samedi, La Boîte à jouer, Bordeaux. www.laboiteajouer.com

CARTEL

DE LA DANSE

Michel Schweizer a présenté en novembre dernier Cartel, au Cuvier d’Artigues, dans le cadre de Novart, et Junkpage a donc déjà parlé de cette dernière création. Cartel repasse au TnBA ce mois-ci pour plusieurs dates. Pourquoi faut-il aller la voir ? Parce qu’on l’a ratée et qu’on aime la danse. Parce qu’on l’a déjà vue et qu’on aime la danse. Et puis il y a Romain di Fazio, jeune danseur plein d’avenir, longiligne, délicat, excellent comédien, qui se demande comment « être ou ne pas être ». Il y a Jean Guizerix, chorégraphe et danseur étoile, dont la carrière est plutôt derrière lui, mais dont la présence généreuse, l’expérience et le souvenir sans nostalgie sont des moments réjouissants. Il n’y a pas Cyril Atanassoff, qui s’est blessé au pied en novembre dernier et n’avait déjà pas pu jouer. Sans pied, évidemment, le danseur ne peut pas danser. Mais son aura plane sur la pièce. Et puis il y a la maternante Dalila Khatir, à la voix chaude et à la remontrance constructive. Et Michel Schweizer, en maître d’œuvre toujours plein de questions, qui n’apporte pas de réponse mais organise toujours des rencontres inattendues, pleines d’humour et de dérision. Avec trois cyclistes du club d’Artigues, qui pédalent tête dans le mur et dos au public, un peu comme les Shadoks pompent pour apporter la lumière, on se dit qu’on ne sait jamais où on va avec un tel guide, mais on y voit un peu plus clair. Cartel, du 4 au 8 février, à 20 h, TnBA, Bordeaux. www tnba.org

© Frédéric Desmesure

RENCONTRE


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