JUNKPAGE#64 — FÉVRIER 2019

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Comment choisissez-vous les films ? Au risque de me répéter concernant la ligne éditoriale, nous nous attachons à la façon dont le sujet est traité, à l’exigence cinématographique et l’originalité de l’écriture. Le documentaire place la rencontre avec les protagonistes très souvent au cœur du dispositif, nous restons sensibles à la qualité d’écoute, à la sincérité de la rencontre, à l’authenticité du message. Voilà plus de trois ans que nous préparons, en collaboration avec l’historien du cinéma Federico Rossin, la mise à l’honneur de l’Algérie. L’idée pour cette programmation est de faire (re) découvrir un cinéma qui va de 1970 à nos jours, sans jamais oublier de remettre les films dans un contexte. Le public découvrira une dizaine de films, dont certains très rarement diffusés comme Algérie, année zéro de Marceline Loridan et Jean-Pierre Sergent, ou encore Tahia Ya Didou de Mohamed Zinet, des films du patrimoine algérien confrontés à des films plus contemporains tels que Des moutons et des hommes de Karim Sayad ou encore Viva Laldjérie de Nadir Moknèche.

Quelle tendance se détache en 2019 ? Je constate qu’il y a pas mal de portraits de femmes. J’ai été impressionnée par la diversité et les approches entre un cinéma direct et parfois âpre dans sa forme et des films beaucoup plus travaillés, qui misent sur le temps long. En dépit des situations compliquées de certains protagonistes, c’est la délicatesse dont font montre les réalisateurs, le temps pris et la grande délicatesse d’approche qui m’ont frappée. Des films différents dans leur forme mais racontant quelque chose du rapport au monde. Ce sont souvent des films qui prennent le temps de recueillir des expériences de vie et donnent à voir des choses qui sont de l’ordre de l’invisibilité totale. Cette question traverse cette sélection et semble faire écho à l’actualité française. Ces films nous permettent de découvrir des images du travail qui nous échapperaient totalement si ce festival n’existait pas ! Cette prise de conscience sociale et politique, la découverte d’une écriture cinématographique restent au cœur de Filmer le travail. Je dois dire que les films en compétition montrent des invisibles jamais victimaires mais luttant

« C’est une manifestation unique en son genre : la seule en France mêlant à la fois cinéma et médiation scientifique. »

comme ceux rencontrés dans le très poétique road-movie brésilien Arábia de João Dumans et Affonso Uchoa, une avant-première, ou encore dans Puisque nous sommes nés, documentaire de Jean-Pierre Duret, l’habituel ingé son des frères Dardenne, qui suit Cocada et Nego, deux jeunes enfants rêvant d’un ailleurs possible. Nous avons également souhaité réinviter la réalisatrice belge Sophie Bruneau pour Rêver sous le capitalisme, un exceptionnel travail de recueil de rêves qui en disent long sur la souffrance au travail. Que vous souhaite-t-on pour ce dixième anniversaire ? Prolonger les débats et accueillir du mieux possible spectateurs et réalisateurs et, si les thèmes abordés dans les quelque 70 films sont parfois graves, ils n’occultent en rien un grand moment de fête et de rencontres. Cela doit rester exigeant et festif, j’y tiens ! Il est à noter que pour faciliter l’accueil du public, offrir un espace d’échanges et de petite restauration, le festival établit pour la première fois ses quartiers dans les tout nouveaux locaux des studios Grenouilles Productions. Filmer le travail,

du vendredi 8 au dimanche 17 février, Poitiers (86000).

filmerletravail.org

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