Pline le jeune_lettres 1 -- -- ebook Clan9 -- livre électronique

Page 59

XVI. – C. PLINE SALUE SON CHER ERUCIUS.

Éloge de Pompéius Saturninus.

J’aimais déjà Pompéius Saturninus (je parle de notre ami) et je vantais son talent, même avant d’en connaître toute la variété, la souplesse, l’étendue. Mais maintenant il a mainmise sur moi, me tient, me possède tout entier. Je l’ai entendu plaider avec autant d’élégance et d’éclat que de force et de véhémence, soit dans des discours préparés soit dans des improvisations. On y trouve des traits justes et fréquents, une période pleine et noble, des mots harmonieux et dans le goût des anciens. 29 Toutes ces beautés ont un charme merveilleux, quand elles coulent dans un débit impétueux comme un torrent, et le conservent, quand on les relit à loisir. Vous aurez la même impression que moi, quand vous aurez entre les mains ses discours ; vous ne craindrez pas de les comparer aux plus beaux des anciens, avec lesquels il rivalise. Il est aussi historien et là il vous plaira encore mieux par la brièveté, la clarté, le charme, souvent même par l’éclat et l’élévation de ses récits. En effet il garde dans les harangues de ses personnages les mêmes qualités que dans ses plaidoyers, mais avec quelque chose de plus sobre, de plus concis, de plus ramassé.

29

Pline goûtait les anciens de préférence aux modernes. Le respect dont il entoure les noms symboliquement accouplés de Calvus et de Catulle, ses prétentions à rappeler Cicéron, d’autres détails encore le prouvent, bien qu’en certains passages, il se montre de son temps.

– 59 –


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.