Maintenance volume 4 - numéro 4

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CVAC

Gaëtan TREMBLAY

Le contrôle du bruit dans un bâtiment

S

i le premier motif de plaintes des occupants d’un bâtiment est l’inconfort thermique, le bruit généré par les systèmes de ventilation et les équipements de CVAC arrive bon deuxième. Ce bruit indésirable provient surtout de deux sources internes, le déplacement rapide de l’air dans les conduits et la vibration des équipements, mais les appareillages situés à l’extérieur, comme une tour de refroidissement sur le toit, sont aussi des nuisances sonores qui doivent être contrôlées. « En matière de contrôle du bruit, il est important de savoir que tout système de CVAC peut être conçu de façon à éliminer les problèmes de bruit », explique Pierre Desroches, ing., vice-président d’Enviroair Industries inc. Une conception efficace remédie au problème de bruit dans un bâtiment neuf, mais dans un immeuble existant, il faut remonter à la source pour le corriger. Les gestionnaires peuvent être tentés de recourir à des solutions comme le masquage sonore, qui consiste à émettre un bruit de fond. Toutefois, il faut savoir que cette solution, sans doute plus facile à appliquer, ne convient pas à tous les espaces – pensons aux salles de réunion – et qu’elle ne vaut pas les avantages permanents des équipements et des conduits silencieux. De la même façon, l’installation d’un revêtement acoustique dans les conduits ne parviendra pas à réduire les bruits produits par les basses fréquences (moins de 1 000 Hz), qui sont les plus critiques. À l’extérieur, l’installation de persiennes ou l’aménagement d’arbustes dans le but d’isoler acoustiquement une tour de refroidissement modifieront sans doute la direction du bruit, mais sans atténuer son volume. Les mesures à prendre : les silencieux L’une des causes les plus communes de plaintes, dans un bâtiment, est le bruit qui provient des conduits. Ce bruit (breakout noise) est produit par un changement de direction de l’air qui se déplace à grande vitesse dans la gaine. Lorsque cet air en déplacement rencontre un coude ou un raccord, il est dévié et le flux en est perturbé. Si la tôle de la gaine est trop mince, le bruit produit se répercutera à l’extérieur du conduit. Ainsi, plus le débit d’air est grand, plus le métal de la gaine doit être épais pour en absorber l’énergie. L’objectif est donc d’absorber cette énergie et de la dissiper sur la longueur de la gaine avant que la vibration de l’air atteigne un diffuseur par lequel le bruit se répandra dans les locaux. Pour parvenir à atténuer le bruit efficacement, on installe donc un dispositif adapté à la situation : un silencieux. Mais cette installation doit être précédée d’un travail d’analyse qui doit lui-même être confié à une entreprise spécialisée.

Pierre Desroches, ing. Vice-président Enviroair Industries inc.

« Il faut porter une attention particulière à la sélection du silencieux, précise Pierre Desroches. Les performances des silencieux sont testées selon la norme ASTM E477-6a. Or, ces tests étant effectués dans des conditions idéales, il est nécessaire de procéder préalablement à des analyses du système pour effectuer une sélection adéquate en fonction des conditions réelles d’opération. L’optimisation du fonctionnement du silencieux est doublement avantageuse, car elle permettra également d’obtenir de meilleurs rendements énergétiques du système. » Les planchers flottants La mesure d’atténuation spécifique au bruit produit par les équipements de CVAC consiste à les déposer sur un plancher flottant. Cette mesure s’impose lorsque des équipements rotatifs (des ventilateurs, par exemple) sont installés au-dessus d’un local dont la fonction

Journaliste en technologie depuis une vingtaine d’années, Gaëtan Tremblay s’intéresse plus particulièrement à la mécanique du bâtiment. Hiver ­­2015 —

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