Hémisphères N° 12 - Réinventer la nuit - Dossier et bulletin

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innovation

L’éclairage public en transition

même s’il n’est pas fondé, est également pris en compte par le système. Ainsi les changements brusques de lumière, sources potentielles d’inquiétude, sont évités via un allumage de l’éclairage progressif.

(Optimisation de l’éclairage public), notre but était, d’une part, d’économiser de l’énergie et d’autre part, d’améliorer la gestion des luminaires», résume le professeur d’informatique à la HE-Arc Ingénierie, Nabil Ouerhani, en charge du volet concernant l’éclairage public.

Tout comme les innovations proposées par Novaccess, le projet vise à favoriser le transfert de technologies vers l’industrie et permettre ainsi la réduction drastique des coûts de l’éclairage public. «Ces charges reviennent à environ 100 millions par an au niveau national et notre projet est capable de générer de 50% à 60% d’économie d’énergie. Imaginez ce que cela signifie s’il est appliqué à large échelle», s’exclame l’informaticien. Mais en Suisse, ce n’est pas pour demain. Comme le fait remarquer Florence Colace de la Ville de Genève, ces technologies coûtent cher et leur efficacité sur le long terme doit encore être prouvée. La prudence helvétique prévaut.

Une rue de Saint-Imier a ainsi été équipée d’un prototype de lampadaire intelligent dont le fonctionnement repose sur un détecteur de mouvement et un capteur de luminosité. Les informations sur l’activité et l’intensité de la lumière ambiante sont croisées et déterminent dans quelle proportion les capacités du luminaire doivent être exploitées: «S’il est minuit et qu’il fait donc noir, mais qu’aucune activité n’est signalée, l’intensité lumineuse du lampadaire ne s’élèvera qu’à 30%, explique Nabil Ouerhani. Au contraire, si des mouvements sont identifiés, le pourcentage passera à 100%. Et si le soleil brille, agitation ou non, le lampadaire reste éteint.» Le sentiment d’insécurité,

L’évolution de l’éclairage public en neuf étapes Les premières tentatives d’éclairer la nuit apparaissent en Europe au début du XVIIIe siècle dans le but de sécuriser les rues sombres. En Suisse, on parle d’éclairage public dès 1750. À cette époque, les réverbères à l’huile (2) remplacent les torches (1) et les lanternes à bougies. Ils fonctionnent à l’aide d’une mèche de coton plongée dans de l’huile que l’on brûle. L’éclairage urbain gagne ainsi en intensité, mais laisse une odeur forte dans les rues et dégage de la fumée. Au XIXe siècle, le gaz remplace alors l’huile. La lampe n’est d’ailleurs plus suspendue mais tient sur son candélabre (3). L’avènement de l’électricité au début du XXe siècle ouvre la voie aux lanternes à incandescence, au style d’abord ornemental (4), puis sobre et fonctionnel (5). La lampe fluorescente (6) se répand en Europe après la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’esthétique des lampadaires est davantage travaillée dès les années 1990 (7).

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Aujourd’hui, les chercheurs conçoivent des lampadaires intelligents (8): munis de capteurs, ils se déclenchent seulement lors du passage d’une voiture ou d’un piéton. Le neuvième lampadaire présenté ci-contre n’est pas encore commercialisé: le «Philips Light Blossom» produit de l’énergie photovoltaïque grâce à ses pétales (composés de panneaux solaires) et se transforme en éolienne lorsqu’il y a du vent.

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