WIP La Revue 2010

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44 Marie B. Schneider // Chaosmos

44 Marie B. Schneider // Chaosmosbvhgf 4 Pauline Hisbacq // Weltschmerz 12 Julie & André Fischer // Heim

20 Dorothée Smith // No miracles here (2 28 Ariane Carmignac // Ce qui reste 36 Anaïs Boudot // Mask 44 Marie B. Schneider // Chaosmos 44 Mardjkjhzjehnnnnnnnjuoo 52 Olivia Pierrugues // Heurts

60 Julia Milward // Hand, hand, hand, han

66 Renaud Duval // Territoire 0 (2009-201 74 Lucile Chombart de Lauwe // De nuit 82 Erwan Morere // Seydisfjördur

90 Jessie Maucor // Les Esconois septem 98 Maria-Do-Mar Rego // cahier n°6, de

106 Tiphaine Buisson // Le couperet, la h

114 Alexis Joan-Grangé // Tomato et Was


fytr

2009-2010)

La liste Collection de travaux d'étudiants de l'ensp

nd

10)

mbre 2009 - janvier 2010 la série cahiers 2008-2010, L’Arche, 2009

houle

sabi


Pauline Hisbacq Weltschmerz

www.paulinehisbacq.com | pauline.hisbacq@laposte.net







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Julie & AndrĂŠ Fischer Heim


Un ensemble de diapositives familiales restées invisibles jusque là, et un regard paradoxal, à la fois intime et distant sur le quotidien rural d’une famille alsacienne dans les années 70.

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www.juliefischer.fr | julie.fischer@yahoo.fr


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DorothĂŠe Smith

No miracles here (2009-2010) www.dorotheesmith.net | dorotheesmith@gmail.com



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Ariane Carmignac Ce qui reste



Ces « vues » sont réalisées avec un appareil argentique rudimentaire moyen format 6x6; comme en écho à ce dispositif optique minimal, répond l'aspect parfois brut, fruste, dépouillé, de ces images, où un laps de temps semble s'être précipité, presque concrètement déposé, laissant en souvenir de son passage quelques constellations de poussières. L'on pourrait voir ces images, oscillant entre l'éblouissement et l'oblitération, la gravité et la légèreté, comme autant de levées de voiles, ou de saisies sensitives tentées d'êtres ou de choses. Une attention est portée au surgissement soudain de toutes choses, même les plus infimes. Blocs à la fois denses et comme maintenus en suspens – c'est presque un monde flotté, en bascule, en oscillation permanente, qui est donné à voir, ou, pour reprendre une expression qualifiant un genre de peinture japonaise traditionnelle, un monde flottant. Chaque image serait ainsi une part, comme un copeau détaché d'un monde vaste, infiniment, fractale (où une petite partie même, pourrait valoir pour le « tout » invisible, hors-champ, venant l'entourer), qui serait, dans le mouvement vrillé, tourbillonnant, esquissé, comme une porte d'entrée, une possible invite à un déchiffrement contemplatif de ce qui nous entoure. C'est peut-être bien le monde entier qui serait pris ici comme une vaste chambre noire – où tout serait devenu surface sensible et réactive, à la fois prétexte et matière à révélation, à formation d'images. Des tentatives d'éclaircies, des échappées belles esquissées – les percées peuvent être comprises comme des sortes de trouées dans l'espace, où quelque chose se trouverait tout à coup mis en évidence, comme dégagé de sa gangue, et où une certaine lumière arriverait, malgré tout, à filtrer à travers un monde d'apparence(s) opaque(s). Trouées temporelles, aussi bien, dans lesquelles le cours du temps se trouverait comme soudainement suspendu, mis en attente, provisoirement éclipsé.

www.arianecarmignac.com | aricarmignac@yahoo.fr

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et pourrait même être considérée comme une espèce de



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Ana誰s Boudot Mask



Ces photos font partie de la série mask. Elles montrent une promenade nocturne dans une ville silencieuse, rendue étrange par la pale clarté de la neige. la série se construit autours de l’idée de limite, la matière « atmosphèrique » vient se mèler aux matières de la ville et dépose comme une pellicule entre notre regard et le paysage. elle est une métaphore de la peau comme interface sensible de notre rapport au monde. ces paysages assourdis par le froid revètent quasiment l’aspect sensuel des natures mortes.

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www.anaisboudot.net | anaisboudot@gmail.com


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Marie B. Schneider Chaosmos



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Je marche à travers des paysages urbains sans savoir où je vais, sans intention photographique. À la recherche d’un état bien particulier, passant par des phases bien précises ; à un certain moment de la promenade, je ne distingue plus que des formes, les inscriptions n’ont, par exemple, plus de sens. Dans cet examen angoissant du chaos, mon action consiste alors à reconstruire, à ordonner les formes de façon simple et géométrique. Rompant avec toutes les certitudes de représentation, j’amène le regardeur à douter de ce qu’il voit, discernant les objets comme des formes vides et réalisant que ses perceptions habituelles sont pures productions de son esprit. Chaosmos est un mot inventé par James Joyce dans Finnegans Wake. Il nomme à la fois le chaos et le monde ordonné (« cosmos » en grec). Si

l’art

n’est

pas

précisément

le

chaos,

il est en quelque sorte « une composition du chaos » qui en donne une ébauche « si bien qu’il constitue un chaosmos, un chaos composé - non pas prévu ni préconçu » (James Joyce).

www.mariebschneider.com | mariebschneider@gmail.com


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Olivia Pierrugues Heurts, 2009-2010







Cette série poursuit un travail essentiellement construit à partir de la notion de ferveur, cherchant à rendre compte, par la confrontation d’images à la fois visuelles et textuelles, d’un certain état de corps à la limite de la fièvre, entre violence et sensualité, combat et désir, dans un rapport de forces presque animal. Dans les photographies, la gestuelle sportive des boxeurs et des lutteurs y est d’une certaine manière décontextualisée, utilisée davantage comme un réservoir de formes, au moment d’un certain abandon, d’une certaine soumission au pouvoir de l’autre par le corps. Un abandon mis en parallèle dans les textes, où sont décrites, à partir de la figure de l’hypotypose, des images d’autres formes de corps à corps en collision, davantage de l’ordre de l’affrontement érotique, d’autres formes de prises et de lâchers prise. Série de quinze images (dont huit visuelles et sept textuelles).

www.olivia-pierrugues.com | pierrugueso@yahoo.fr


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Julia Milward A hairy poem



This is a hand. Here is a hand. A dirty hand. A dirty hand pulling the hair. A dirt nasty hand. A dirt nasty hand pulling the hair of a hairy-banana A dirt nasty hand rubbing the hairless wonder. The dirt nasty hand is stroking slowly the head. The dirt nasty hand is stroking and playing with the hairy conkers. A dirt nasty hand with a horny fingers. The horny fingers of the dirt nasty hand are rolling the curly hair of the hair divider. The horny fingers of the dirt nasty hand are rolling the curly hair from the hairburger. The horny fingers of the dirt nasty hand are getting two fingers deep. The dirt nasty hand with a horny fingers. A dirt nasty hand with a horny fingers squeezing the juices out.

www.wilwards.com | juliamilward@gmail.com

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A dirt nasty hand with a horny fingers pulling and pushing.


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Renaud Duval Territoire #0 (2009-201


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En 2007, je suivais, pour mon employeur, une étude – qui concernait une partie de son territoire – sur la thématique « friches industrielles et inégalités écologiques » menée par un organisme de recherche pour le compte du ministère. En même temps, il fallait traiter du dossier d’une voie de chemin de fer désaffectée – allant de la frontière belge une centaine de kilomètres plus au sud – afin de la transformer en voie verte. Depuis 2009, je retourne le long et autour de cette voie et autour des nombreux vestiges postindustriels. Au nord de son tronçon, elle traverse une des communes qui fut parmi les plus riches de France, un temps capitale mondiale du textile, et même appelée « ville aux mille cheminées ». Aujourd’hui, peu de ces vestiges subsistent. On dit de la lainière de Roubaix, qu’elle fût la plus grande usine textile du monde employant jusqu’à 10 000 personnes dans un bâtiment traversé par un couloir d’un kilomètre continu de long. interprétées bien souvent comme une forte aspiration à l’effacement d’une époque, d’une organisation sociale et d’une culture, celle des ouvriers. Il s’agit plutôt de traces que l’on efface, avant même qu’elles puissent être revendiquées comme marques identitaires, comme patrimoine. (…) Mais comment assurer la transmission des mémoires, de toutes les mémoires, après le passage des bombes, des explosifs, des bulldozers ? Peut on d’ailleurs effacer toute trace d’une activité, d’un habitat, d’une population ? » * À travers mes recherches et mes propositions plastiques, je souhaite interroger sans nostalgie mais plutôt avec mélancolie les notions de mémoire, traces, d’héritages, d’effacements physique et social. * Vincent Veschambre, Traces et mémoires urbaines – enjeux sociaux de la patrimonialisation et de la démolition

www.renaudduval.com | renaud.dvl@gmail.com

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« Les démolitions d’héritages industriels peuvent être



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Lucile Chombart de Lauwe De nuit


Travailleurs nocturnes. ceux qui prennent le relais d’un métier habituellement effectué en journée. Un travail en continu. Exclus au regard des standards du travail, non du fait de leur activité, mais par l’heureà laquelle elle a lieu. C’est un négatif. Un univers à part entière, avec ses propres lois. La lumière s’y fait rare, électrique et néoneuse. Elle ne suffit plus aux besoins physiques et psychologiques de l’homme, en lutte avec un rythme social. La nuit « tout est compliqué, plus long, plus lent... » 5 ans d’espérance de vie en moins qu’un travailleur de jour à poste «équivalent». Environ 20 % de la population active française est amenée à travailler de nuit. « et la vie de famille ? bah… » 4:00 c’est l’heure où le corps est le plus froid, c’est le fameux « coup de barre ». le temps d’une lutte avec un corps qui ne demande qu’à s’endormir, et un esprit qui doit cependant rester éveillé et alerte. Une tension somnolente, qui dure en silence. De la nécessité d’une présence humaine. © Lucile Chombart de lauwe / le bar Floréal.photographie

www.lucile-chombartdelauwe.com | lu.chombart@gmail.com



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Erwan Morere Seydisfjรถrdur

www.erwanmorere.com | erwanmorere@hotmail.com









Jessie Maucor

Les Esconois septembre 2009 - janvier 2010



Il y a 400 esconois à Escou, dans les Pyrénées Atlantiques. Mes arrière grands-parents y étaient paysans, comme la large majorité des habitants de l’époque. Ma grandmère s’installa en ville lorsqu’elle épousa un ouvrier. Elle garda toute sa vie un attachement à ce lieu, qu’elle me transmit avant même que je ne le connaisse. Ses récits ont préfiguré les photographies. Se détachant donc d’une valeur documentaire, elles revendiquent l’imaginaire qui les précède. Elles sont nées d’une mémoire à laquelle je me suis confrontée, l’interprétant et la prolongeant dans une représentation à la limite de le réalité et la fiction. Je suis allée à la rencontre de ce village comme on part en voyage. Le village est devenu un pays. Le parcourant, il me parût chaque fois plus vaste, inépuisable et exotique. En plus d’interroger l’effet de réel que crée laphotographie, Les Esconois pose au travers d’un objet de recherche à priori pauvre la question de notre rapport à ce qui est (extra-)ordinaire.

www.jessiemaucor.com | jessiemaucor@hotmail.com


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Maria-Do-Mar Rego

Cahier n°6, de la série cahiers 2008-2010, L’arche 2009



Cahier numéro 5, extrait de la série « L’histoire de tout ce qui est », initiée en 2008. Les images présentées ainsi que le titre sont une relecture de l’histoire biblique de Noé. Il est ici question de collections de jusqu’à quatre images, dont le lien est parfois invisible, formel, fonctionnel ou poétique. elle est actuellement composée par 14 cahiers indépendants.

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www.mariadomarrego.com | mariamarrego@hotmail.com


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Tiphaine Buisson Le couperet, la houle



Le Couperet, la Houle donne à voir des corps et des objets vulnérables, saisis de manière littérale et en même temps équivoque, dans un ton à la fois jubilatoire, angoissé et grinçant. Ce qui n’a pas eu lieu me hante. Figure aimée qui diparaît. Un corps d’homme qui se disjoint, agité par les spasmes du manque. Ses mains, ses coudes. Ne reste qu’un contour qui se cherche, au seuil de la figuration. L’évidence et son ombre. Échos en cascades. Le modèle, le mime, le dupe. Attendre que sa forme se dissolve et s’efface. Une ligne ouverte où tout déborde.

www.tiphainebuisson.com | tiphaine.buisson@laposte.net







Alexis Joan-GrangĂŠ Tomato et wasabi



Ma pratique photographique est née corrélativement à l'impression que les images existent aujourd'hui en écosystème autonome, capables de se reproduire et de se structurer d'elles-mêmes. Leur vitesse d'expansion et leur facilité de production auraient rendu obsolète le rôle d'opérateur dédié. Comme si, face aux représentations du monde, nous n'étions plus que des interfaces de manufaction accessoires et indifférenciées, la trace lointaine d'une origine. Dans cette optique où chaque nouvelle image court le risque d'être redondante et de redoubler indéfiniment la même matière, mon travail se construit dans l'oscillation entre appauvrissement et complexification, participation zélée et refus de jouer le jeu. Plus qu'un travail sur la photographie, c'est la place et la nature de la représentation que je tente de problématiser.

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www.alexisjoangrange.com | joangrange.alexis@gmail.com







La liste, revue des ĂŠtudiants de l'ensp 2010 Graphisme et mise en page : Marie Sommer // www.mariesommer.com RĂŠmy Moulin // remy.moulin@yahoo.fr


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