Intégration de pratiques d’agriculture et de récupération dans l’architecture et l’aménagement du quartier Diamalaye 2007
Intégration de pratiques d’agriculture et de récupération dans l’architecture et l’aménagement du quartier Diamalaye Propositions issues d’une charrette participative, tenue dans la commune de Malika, en banlieue de Dakar, à l’automne 2007
Atelier « Habitats et cultures » École d’architecture, Université Laval (Québec, Canada) En collaboration avec l’Institut africain de gestion urbaine, la collectivité de Malika et les récupératrices et récupérateurs de Mbeubeuss (Dakar, Sénégal)
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Intégration de pratiques d’agriculture et de récupération dans l’architecture et l’aménagement du quartier Diamalaye Propositions issues d’une charrette participative, tenue dans la commune de Malika, en banlieue de Dakar, à l’automne 2007
Atelier « Habitats et cultures » École d’architecture, Université Laval (Québec, Canada) En collaboration avec l’Institut africain de gestion urbaine, la collectivité de Malika et les récupératrices et récupérateurs de Mbeubeuss (Dakar, Sénégal)
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Intégration de pratiques d’agriculture et de récupération dans l’architecture et l’aménagement du quartier Diamalaye Propositions issues d’une charrette participative, tenue dans la commune de Malika, en banlieue de Dakar, à l’automne 2007
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PRODUCTION DU DOCUMENT Atelier «Habitats et cultures», programme de maîtrise en architecture, École d’architecture, Université Laval Propositions d’aménagement et préparation du document Benjamin-Jude Fournier, Manuel Rosas, Marie-Pierre Paré, Louis-Philippe Lauzé, Maude Warren, Elise Lapointe, Mathieu Coulombe, Mélina Robitaille, Marianne Charbonneau, Myriane Pilon, Brigitte Hubert et Jessica Gagnon, étudiantes et étudiants de l’atelier, et Marie-Ève Lafontaine-Mercier, étudiante à la maîtrise en développement rural intégré ; avec la collaboration spéciale de Mali-jane Vollant, étudiante en technique d’architecture, CEGEP de Lévis-Lauzon Traduction en wolof Gora Gaye Mise en page finale Marianne Gaudreault Charbonneau Équipe d’encadrement André Casault, professeur responsable, Louise Lachapelle et Denise Piché, professeures ; avec la collaboration de Gora Gaye, géographe, stagiaire délégué par l’Institut africain de gestion urbaine et d’Émilie Pinard, assistante et étudiante à la maîtrise de recherche en architecture La liste des collaboratrices et collaborateurs est présentée à la page 162.
avant-propos
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Aux habitants de Malika et aux récupératrices et récupérateurs de Mbeubeuss Ce document présente le travail réalisé au Canada et sur le terrain au Sénégal par des étudiantes et étudiants dans le cadre d’un atelier de maîtrise en architecture. Cet atelier s’inscrivait dans le sillon d’un vaste projet de recherche, coordonné par l’Institut africain de gestion urbaine (IAGU) et financé par le Centre de recherche sur le développement international (CRDI), sur les impacts de la décharge de Meubeuss, la seule décharge officielle du Grand Dakar, située à la limite de la commune de Malika. Cet atelier avait pour objet l’aménagement du quartier Diamalaye, voisin de la décharge. À l’occasion d’une démarche participative de type «charrette» impliquant la population de Malika, les récupératrices et récupérateurs qui travaillent sur la décharge, divers intervenants du milieu et les chercheurs associés à l’IAGU, nous avons collectivement exploré des orientations qui pourraient favoriser l’aménagement du quartier et des habitations, ainsi que la possibilité d’y intégrer des pratiques d’agriculture urbaine et de récupération des déchets. Le présent recueil rend compte de ces explorations collaboratives. Il ne s’agit pas encore de réponses aux différentes questions soulevées, mais plutôt de propositions qui, nous l’espérons, aideront la communauté à poursuivre sa réflexion sur son milieu de vie. Nous avons également voulu rassembler dans ce document des témoignages de notre processus de travail et des liens que nous avons noués avec les gens de Malika et de Mbeubeuss.
L’équipe canadienne, des collaboratrices et collaborateurs sénégalais et des participantes et participants à la charrette
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mot du directeur de l’École d’architecture de l’Université Laval L’École d’architecture s’investit depuis toujours, avec ses étudiants, dans l’amélioration du cadre de vie des collectivités. Nous portons d’abord un regard attentif et informé sur des milieux diversifiés, notamment sur leur forme naturelle et leur transformation par le bâti, prenant en compte la manière dont la vie y prend racine. Nous cherchons ensuite, par le projet architectural, à répondre avec le plus de pertinence possible aux besoins de transformation exprimés par les gens qui y vivent.
Jacques White, directeur de l’École d’architecture de l’Université Laval, à Québec.
Grâce à l’implication de professeurs engagés comme Denise Piché et André Casault et à celle de nombreux autres acteurs que ceux-ci savent mobiliser, nous avons appris beaucoup, au fil des ans, de notre environnement immédiat et de contrées plus lointaines. La terre est devenue à nos yeux notre maison commune, que l’on vive à Malika, en banlieue de Dakar, ou à Québec. Par les échanges transculturels, nous avons pu partager sa richesse et cultivons sa diversité. Ce recueil, qui synthétise l’ensemble du travail réalisés par nos étudiants de la concentration Habitats et culture en interaction étroite avec la communauté de Malika et avec les chercheurs de l’Institut africain de gestion urbaine, s’inscrit dans cette attitude de partage et de recherche commune que nous cherchons à entretenir et à développer. Je tiens à remercier chaleureusement les citoyennes et citoyens de Malika ainsi que les chercheurs de l’Institut africain de gestion urbaine d’avoir donné généreusement le meilleur d’eux
mêmes à nos étudiants et à nos professeurs. Ils ont manifestement été très généreux à faire découvrir leur milieu et à s’intéresser au regard et aux propositions de leurs visiteurs. Je souhaite ardemment que la recherche entreprise à l’automne 2007 et les amitiés qu’elle a nouées entre Sénégalais et Canadiens soient un prélude à des échanges toujours plus riches. Longue vie à cette « charrette », dans laquelle Sénégalais et Canadiens ont déposé les premières briques d’un cadre bâti amélioré !
mot du secrétaire exécutif de l’Institut africain de gestion urbaine L’Institut Africain de Gestion Urbaine (IAGU) est une ONG internationale spécialisée dans le domaine de la recherche-développement, l’appui technique, la formation et l’information en environnement urbain et son intervention cible principalement l’Afrique de l’ouest francophone. L’IAGU conduit depuis une dizaine d’années un programme sur l’agriculture urbaine à travers des projets de recherche, d’appui technique en planification aux municipalités, de renforcement de capacités et de diffusion des innovations. Plusieurs initiatives ont été mises en œuvre par l’Institut en partenariat avec le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI) et les acteurs locaux suivant une approche participative et intersectorielle de compréhension et de formulation de propositions locales. En dépit des résultats importants obtenus pour une meilleure visibilité des activités et des acteurs de l’agriculture urbaine et périurbaine dans la sous - région, l’IAGU demeure conscient que la prise en compte effective de ce secteur d’activités dans les instruments de planification urbaine reste un grand défi à relever pour assurer son développement durable. Aussi, c’est avec un enthousiasme certain et un intérêt réel que nous avons accueilli ce partenariat avec l’Ecole d’Architecture de l’Université Laval matérialisé par l’organisation de l’atelier participatif de design intégrant les pratiques d’agriculture urbaine dans le quartier Diamalaye (Malika) et ses environs au Sénégal. Cette activité, qui vient en
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prolongement au projet Décharge de Mbeubeuss : Analyse des impacts et amélioration des conditions de vie et de l’environnement à Diamalaye (Malika) mis en œuvre par l’IAGU depuis 2006 dans le cadre du Programme Pauvreté Urbaine du CRDI, constitue un pas décisif dans la prise en compte des pratiques d’agriculture urbaine et périurbaine dans l’aménagement et la production du bâti dans les villes africaines.
IAGU ben kurel bu bokul ci ben nguur la, te xam xamam dafa mac jëm ci walu gëstu ak yokute, ci walu xaraň, ci walu tagat ak yoku xam xam ak tasaare ko ci lep lu jëm ci rewu taax ak liko wër. IAGU nak yëngatoom ci rewu Afrik sowu jant yiy jëfëndiko kalama franse la jëm. Lu tolu ci fuki at mungi ni IAGU di doxal ay ligey jëmaleko ci mbayum taax , muy weyal ay gëstu, di yoku xaraň ak xam xaamu ňi ciy yëngatu ci ay xalaat yu bees. Kurel gii di CRDI diko ci japale mu lëkëloo ci ak mboolem ňi ciy yëngatu te nek ci goxu taax yi. IAGU nak rerewul mbir ni desna ay jeego yu bari ngir ňu soorale mbayum taax ci jumtuway yi kilifa yi di yore ngir saytu doxiinu dëku taax yi ngir yokute gu sax dak, amaa sax amna ay jeego yusi am ngir fesal yëngu yëngu yi ak ňi ciy yëngatu. Ci noonu, mu nek baneex, mbekte ak yakaar ju woor di dalal ci ap japante daara ji di yëngatu ci walu arsitektur te nek ci kebek. Likoy firndel di ndaje mu yaatu mi ňu def ci Jamalay (Malika) te jëmaleko ci tëg nakala dëkuwaay yi wara tëde te soorale ci mbayum taax. Mu nek ben jego buňu wara yaatal ci yenen gox. Ligey bobu nak day ňëw jooku ci ligey bi IAGU sumboon ci atum 2006 te CRDI doon ko ci japale, te mu doon saytu jexintal yi fii ňuy tuur mbalit mi ci Mbëbës di am ci dëkinu wa Jamalay ak liko wër. Mu nek nak ap jego bu am solo ci soorale ak tëgaale mbayum taax ci dëkuway yi ak dëk bi ci ak yaatal.
Dr Oumar Cissé, secrétaire exécutif, Institut africain de gestion urbaine (IAGU)
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table des matières
atelier habitats et culture l’École d’architecture de l’Université Laval l’Institut africain de gestion urbaine quelques éléments de contexte présentation du site
p. 8 p. 10 p. 11 p. 12 p. 14
prise de connaissance au Canada
p. 19 p. 20 p. 22
prise de connaissance au Sénégal
p. 27 p. 28
préparation et charrette à Malika
p. 37 p. 38 p. 40 p. 42 p. 46 p. 52 p. 56
complément de travail sur le terrain
p. 61 p. 62
propositions
p. 69 p. 70
01 zones vertes
p. 72 p. 72 p. 74 p. 82 p. 86 p. 88
calendrier des activités recherches préliminaires
calendrier des activités
calendrier des activités préparation de la charrette 01 charrette jour un traduction graphique 02 charrette jour deux 03 charrette jour trois
calendrier des activités
calendrier des activités
plan d’ensemble stratégies 01.01. la zone du lac asséché 01.02. la zone nord de Diamalaye 01.03. la bande verte productive le long de la décharge
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02 les rues
p. 92 p. 92 p. 94 p. 96 p. 98 p. 100
03 places publiques
p. 102 p. 102 p. 104 p. 106 p. 108 p. 110 p. 114 p. 116 p. 118 p. 120
04 habitation
p. 122 p. 122 p. 124 p. 129 p. 136 p. 142 p. 142 p. 144 p. 147
expériences et rencontres
p. 149 p. 151 p. 155 p. 162 p. 164 p. 165
plan d’ensemble 02.01. les principes d’aménagement 02.02. la rue principale 02.03. les rues secondaires 02.04. les ruelles
plan d’ensemble 03.01. l’espace jeune et l’entrée de la décharge a) la place du marché b) la place des artistes 03.02. les lieux pour les récupérateurs et la population de Diamalaye dans la bande verte 03.03. la place autour du puits saoudien 03.04. la place publique à l’entrée de Diamalaye 03.05. la place publique au centre du quartier 03.06. une place publique type
plan d’ensemble 04.01. la concession type 04.02. la maison type 04.03. la maison à haute densité type 04.04. les principes d’aménagement écologique a) le soleil b) la ventilation c) le traitement des eaux usées
témoignages souvenirs participants remerciements partenaires financiers
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atelier habitats & cultures
le contexte, les intentions et les résultats de l’atelier habitats et cultures sur le quartier Diamalaye
Le présent recueil rend compte d’une expérience collaborative qui témoigne du fait que le cadre bâti est une composante essentielle des milieux de vie. Le territoire à l’étude incluait la décharge de Mbeubeuss au Sénégal, le seul site officiel d’enfouissement de Dakar, et la commune d’arrondissement de Malika, une commune traditionnellement rurale en voie d’urbanisation.
Prenant appui sur un partenariat novateur entre chercheurs canadiens et sénégalais, l’atelier Habitats et cultures de l’École d’architecture de l’Université Laval a permis d’ajouter un volet cadre bâti au projet coordonné par l’Institut africain de gestion urbain (IAGU) sur les impacts de la décharge de Mbeubeuss. L’atelier visait à développer des stratégies pour intégrer des pratiques productives dans l’habitation et dans l’aménagement de quartier. Il visait plus spécifiquement les pratiques d’agriculture urbaine et de récupération des déchets de façon à contribuer à la santé, à l’alimentation et au revenu des familles, de même qu’à l’amélioration de l’environnement et à la durabilité des formes de construction, d’urbanisation et de densification. Ce projet a aussi permis d’expérimenter, en contexte sénégalais, l’approche participative de la «charrette» pour identifier problèmes, besoins, res-
sources et solutions relativement au cadre bâti dans une perspective de renforcement de la gouvernance locale. Tous les objectifs du projet, incluant les objectifs de formation propres à l’atelier Habitats et cultures, ont été pleinement réalisés. Nous tenons à souligner que la participation à la « charrette » a été plus importante que prévue réunissant plus d’une centaine de personnes durant trois pleines journées autour des enjeux du développement du quartier Diamalaye qui borde la décharge. La diversité de la représentation a été appréciable au cours de cette démarche: citoyens et citoyennes, représentants et représentantes de groupes d’intérêt, intervenants et intervenantes, décideurs et chercheurs (entrepreneurs, éleveurs, agriculteurs, récupérateurs, urbanistes, chefs religieux et civiques, artistes, animateurs communautaires, jeunes, femmes et hommes). Ces échanges ont contribué directement à la dynamique locale tout en permettant à tous et toutes d’en acquérir une meilleure connaissance. Ils ont stimulé l’amorce de diverses initiatives (e.g. association des constructeurs locaux, développement du centre des femmes) et permis de dégager des priorités et des orientations consensuelles de développement. Cette approche participative s’est donc révélée particulièrement appropriée au milieu sénégalais, utile dans un contexte de communication interculturelle et complé-
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mentaire aux approches de concertation mises en place par l’IAGU. Ce recueil présente les propositions développées avec les participants et participantes dans le contexte de cette charrette qui a eu lieu à Malika les 31 octobre et 5-6 novembre 2007. Bien entendu, il s’agit encore d’explorations préliminaires en vue de nourrir le processus amorcé ensemble. Ces propositions de design architectural et urbain intègrent des pratiques d’agriculture et de traitement des déchets. Elles visent l’amélioration durable et productive du cadre bâti et de l’aménagement de Diamalaye et de Malika. Nous avons parfois tenté d’implanter dans les concessions, les habitations ou les espaces publics certains des dispositifs développés par des membres de l’équipe africaine, soit de petits systèmes de traitement des eaux usées (Seydou Nyang, IFAN) et diverses formes d’intensification de la production maraîchère (Youga Nyang, CDH). Il va sans dire que bien d’autres préoccupations ont émergé au cours de nos discussions. Elles permettront d’identifier certains des sujets à approfondir en vue de poursuivre cette riche collaboration. D’une manière plus générale, certaines des retombées importantes de ce projet concernent la prise en compte du rôle que le carde bâti peut jouer dans l’amélioration de la santé humaine, de la
santé environnementale et des pratiques productives réductrices de pauvreté. Nous sommes donc particulièrement satisfaits d’avoir contribué, en interaction avec les chercheurs sénégalais, à l’intégration des préoccupations liées à l’architecture, au design urbain et à l’aménagement dans la problématique des impacts de la décharge de Mbeubeuss, de même qu’au renforcement de la dynamique communautaire en construction à Malika. Nous espérons que ce recueil saura vous communiquer l’esprit de cette formidable expérience et restituer adéquatement une partie de ses résultats. Nous le dédions tout particulièrement à tous les participants et participantes de la charrette et à tous nos collaborateurs et collaboratrices.
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l’École d’architecture de l’Université Laval
L’École d’architecture de l’Université Laval, créée en 1960, compte parmi les dix facultés d’architecture au Canada. La mission fondamentale de ses programmes en architecture est de former des diplômés aptes à devenir des architectes sensibles aux enjeux professionnels, sociaux et culturels qui les interpelleront et capables d’y répondre avec pertinence et créativité tout au cours de leur vie professionnelle.
source : Benoît Lafrance
Au fil de son histoire, l’École d’architecture de l’Université Laval s’est acquis une solide réputation pour la qualité de la formation professionnelle qu’elle dispense. Cette qualité repose sur l’équilibre que le programme maintient, d’une part, entre la formation en design comme lieu d’intégration d’un ensemble de savoirs et l’enseignement de ces savoirs et, d’autre part, entre l’avancement de la connaissance des établissements humains et le développement d’approches au design qui s’appuient sur cette connaissance. Les diplômés de l’École occupent aujourd’hui une place de choix parmi les créateurs d’une nouvelle architecture québécoise et internationale. Daara jii ňuy jangale arsitektur te mu nek ci universite laval ňi ngi ko sos ci atum 1960
te mu book ci fuku yi am ci biir Kanada. Lii ňuko sas nak mooy tagat ay nit yu seen xam xam mac jëm ci arsitektur ňuy man di wuyu saa yunu leen soxlaa ci fan googu. Te ňu di ko def boole ci xaraň ak gene xalaat yu mingoo ak jamono diirup ňuy jëngatu ci seen ligey. Ci cosaanam ba legi, daara ji baxaayu njangalem ak limub boroom xam xam yi mu tagat tax na turam gëna siiw. Baxaayu njangale moomu nak mungi aju ci ňaari mbir. Ben bi di gamgamle bi ňuy def ci digënte tagat bi ci naka laňuy defe nataal yi te boole ci xam xam, xaraň ak nuňuy jangale xam xam yooyu. Ci beneen faan ňuy soorale yookute yiy am ci xam xam bi mac jëm ci dëkuwaay yi ak likoy doxaal. Йi am raaya daara jooju booku ci ňiy saytu gis gis bu bees bi am ci arsitektur ci Kebek ak ci aduna bi yëp.
l’Institut africain de gestion urbaine
L’Institut Africain de Gestion Urbaine est une ONG internationale créée en 1987, dont le Secrétariat Exécutif est basé à Dakar (Sénégal). Il a pour principale mission d’appuyer les municipalités et les autorités des villes de l’Afrique de l’Ouest et du Centre à renforcer leurs capacités de planification et de gestion urbaine, pour améliorer la gouvernance locale et l’environnement et pour lutter contre la pauvreté. Il exécute son mandat sur la base de demandes formulées et des besoins exprimés par les collectivités locales, les organisations communautaires de base et les autres acteurs de la gestion urbaine. L’IAGU assiste ainsi en permanence les villes africaines dans l’élaboration, la formulation et la mise en œuvre des stratégies et des politiques environnementales intersectorielles en vue d’apporter des solutions durables aux problèmes de gestion urbaine. Sa mission est exécutée à travers quatre domaines majeurs d’intervention, soit la gestion de l’environnement, l’aménagement urbain, la gouvernance locale et la lutte contre la pauvreté. Ses activités portent essentiellement sur la recherche/ action participative, la formation de professionnels municipaux, la dissémination de l’information scientifique, l’appui technique, le suivi évaluation des projets de développement et le renforcement du partenariat entre villes du nord et du sud. L’IAGU
est donc une institution du sud au service des villes africaines, pour un développement urbain durable. IAGU, Kurël la bi nga xam ne mbotaay gi lëkële njitu dëk yiy jëfëndikoo kalama franse ňooko taxawalone ci atum 1987. liiňuko sasoon mooy mu japale kilifa dëku taax yi nek ci Afrik sowu jant ak Afrik digu domu ngir ňu yooku sen kartane ci nuňuy saytoo yoriinu dëk yoyu ci fanuu dëkuwaay ak liko wër ak xeex ndool. Mu wara doxal ligey bobu ci kaw dëk yi saku ko wala ňuy yëngatu te nek ci dëk yoyu saku ko. Muy yëngatu ci fan yu bari lu deme ni taaxawal ay pexe ak ay xalaat ci nu ňuy saafoonte ak jafe jafe yi ňuy dundu ci dëku tax yi. IAGU di def ay gëstu, di yooku xamxamu ňiy ligey ci merii yi, di tasaree ay xibar yu soxeeko ci gëstu boroom xamxam yu kawe yi ak di soxali diapoo gi am ci digënte dëku tax yu neew doole yi ak dëku tax yileen ëpp doole. Ci gatal IAGU liko taxa jog mooy japale rewu tax yi ci Afrik di jëfëndiko kalama franse ngir ňu soxaliku ci lu sax dak.
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quelques éléments de contexte
le projet «Décharge de Mbeubeuss: analyse des impacts et amélioration des conditions de vie et de l’environnement à Diamalaye (Malika)» de l’Institut africain de gestion urbaine Le projet de l’IAGU est financé par le Centre canadien sur le développement international dans le cadre du programme Pauvreté urbaine et environnement (PURE). Il est communément appelé «projet PURE» au Sénégal. Il s’agit d’un vaste projet de recherche-action qui vise à comprendre les interactions entre la décharge et les populations riveraines et à formuler des politiques et des projets d’intervention pour atténuer les impacts négatifs de la décharge sur l’environnement et les communautés affectées par sa présence. Il implique des chercheurs de plusieurs institutions dakaroises et un important comité de concertation composé de représentants de divers groupes d’intérêt de la collectivité de Malika, de l’Association des récupératrices et récupérateurs de Mbeubeuss et d’intervenants de différents paliers de gouvernement. Au moment de l’atelier, le projet en était encore à sa première phase, soit la phase de recherche. En 2008, il mène un processus d’identification des actions à mener pour améliorer l’environnement et les conditions de vie à Malika. L’atelier Habitats et cultures s’est inscrit dans ce contexte, tirant un énorme profit de la dynamique stimulée par le projet de l’IAGU.
les orientations de l’atelier habitats et cultures L’atelier Habitats et cultures est avant tout une activité de formation pour des étudiants gradués en architecture. Il vise à les sensibiliser au travail dans des milieux culturels qui leur sont étrangers et à les initier à l’étude des relations entre pratiques culturelles d’appropriation de l’espace et formes bâties. L’atelier sur Malika et la décharge de Mbeubeuss avait pour objectifs particuliers d’explorer le potentiel d’intégration des pratiques d’agriculture urbaine à l’architecture, au design urbain et à l’aménagement du quartier Diamalaye, voisin immédiat de la décharge. Il s’est déroulé en trois temps : une phase de recherche et d’exploration de six semaines au Canada, une phase de travail sur le terrain au Sénégal de trois semaines, qui incluait une démarche de design participatif appelé «charrette», et une phase de mise au point de propositions d’intervention de quatre semaines. Le présent document veut présenter l’ensemble de cette démarche, avec un accent particulier sur les propositions d’intervention, qui sont ainsi remises à la communauté pour alimenter ses réflexions.
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la charrette : une démarche participative pour améliorer le cadre bâti Une charrette est un processus intensif de design participatif qui réunit la population, les intervenants et les décideurs afin de développer ensemble des idées et des projets d’aménagement des milieux de vie. Chaque participant est alors considéré comme un expert, puisqu’il détient un savoir particulier qui enrichit la compréhension du milieu et la construction d’orientations consensuelles et durables pour le modifier. Le terme de «charrette» prend son origine dans une ancienne pratique des écoles d’architecture, selon laquelle les étudiants travaillaient intensément sur leur projet jusqu’à l’échéance fixée pour la remise, puis allaient remettre leurs plans et maquettes dans une charrette. Les participants à la charrette sénégalaise ont donné un sens beaucoup plus imagé au terme : la charrette est devenu le véhicule dans lequel chacun et chacune dépose sa brique pour éventuellement construire ensemble un lieu.
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présentation du site quartier de Diamalaye, à Malika, Dakar
Diamalaye est un quartier de la commune d’arrondissement de Malika, situé dans la ville de Pikine, elle-même située dans la grande région urbaine de Dakar. C’est un quartier très particulier : à sa limite sud se trouve Mbeubeuss, la décharge publique de la grande région de Dakar. Si cette proximité est synonyme de désagréments à plusieurs égards, elle amène également des activités peu communes.
statistiques régionales 2 500 000 habitants à Dakar 25% de la population nationale 1574 habitants/km2 à Malika 40 000 tonnes de déchets par mois déchargées à Mbeubeuss source : IAGU
La contamination de la nappe phréatique et des terres agricoles, tout comme le développement de maladies, sont quelques uns des problèmes directement liés à la présence de la décharge jouxtant Diamalaye. Par contre, elle est également la source d’activités lucratives qui génèrent des revenus pour les familles des nombreuses personnes qui y travaillent. Le territoire de Diamalaye est défini au nord par une zone agricole, suivi d’une dépression puis d’une forêt implantée sur les dunes protégeant Malika de la mer. Au sud se trouve un axe routier important, reliant les villes de Keur Massar et Malika, et permettant aussi aux habitants du secteur de rejoindre la route nationale 1. Il y a de plus une grande dépression au sud-est du quartier, près de cet axe routier. Cette zone est inondée lors de l’hivernage. Diamalaye est un quartier d’habitation où il y peu d’activités commerciales. Il connaît présentement une grande pression au développement, qui se fait par ailleurs spontanément.
zone agricole
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la dépression
e
arg déch
axe p rinc
ipal
: ro
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Sur la photo aérienne, on peut appercevoir les zones agricoles et les zones d’habitation. Le cliché a été pris il y a déjà quelques années ; le quartier est actuellement beaucoup plus développé.
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lik a
ci-haut : Rues, ruelles et friches de Diamalaye
de gauche à droite : À la tombée du soleil, les rues et ruelles du quartier s’animent. Au nord, les zones agricoles.
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Les relevés photographiques nous ont étés très utiles dans la collecte de données sur le terrain. Par exemple, ils nous donnent ici un aperçu de la faible densité du quartier, de ses limites et précisent les matériaux utilisés pour la construction des habitations.
Dans les zones d’habitation, le sol est sablonneux et il y a peu de végétation dans les espaces publics. L’élevage y est pratiqué.
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Il y a quelques équipements publics dans le quartier : un puits construit par les Saoudiens au centre du quartier, une case de santé adjacente à la décharge et une mosquée située dans la zone nord.
La grande majorité des habitations et les quelques commerces sont en blocs de ciment, fabriqués sur le site même de la construction. Nous avons dénombré une grande quantité d’immeubles en chantier, certains se trouvant très près de la décharge de Mbeubeuss.
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prise de connaissance au Canada La prise de connaissance est une étape de recherche d’information et d’apprentissage sur le milieu de travail (le continent, le pays, la ville), sur la situation actuelle des divers domaines d’intervention (agriculture, élevage, récupération) et sur les modes de travail participatif.
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04 - 14 sept. 07 14 sept. 07 14 - 21 sept. 07 18 sept. 07 21 sept. 07 28 sept. 07 02 oct. 07 05 oct. 07 02 - 16 oct. 07 12 -16 oct. 07 16 oct. 07 19 oct. 07 20 oct. 07
calendrier des activités
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prise de connaissance au Canada
recherches sur l’Afrique, le Sénégal & Dakar présentation des recherches recherches sur l’agriculture urbaine, l’élevage & la gestion des déchets conférence de M. Bakany - organisation politique du Sénégal présentation des recherches recherches sur la recherche-action, la charrette participative & la bonne gouvernance discussion sur la production de cartes & début du travail de mise en forme
21 sept. - 02 oct. 07
présentation active des recherches conférence de M. Touré - société & culture sénégalaise Conférence de Mme Gomez - religion au Sénégal préparation du matériel nécessaire (cartes, etc.) planification de la charrette exercice graphique derniers préparatifs départ pour Dakar (via Paris)
05 oct. 07
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18 septembre 2007 Jeux interculturels : jeu de l’autruche et des carrés.
recherches préliminaires
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04 septembre au 02 octobre 2007 Présentation des recherches effectuées sur différents thèmes : - l’Afrique, le Sénégal & Dakar ; - l’agriculture urbaine, l’élevage & la gestion des déchets ; - la recherche-action, la charrette participative & la bonne gouvernance.
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En plus d’approfondir nos connaissances sur le contexte africain, les pratiques d’agriculture urbaine et les processus participatifs, une analyse du secteur de Malika a été faite à partir de photos aériennes. Cette analyse a porté sur la place occupée par le bâti, l’agriculture locale, les routes et les infrastructures aux alentours de la décharge de Mbeubeuss. C’est aussi à cette étape que nous avons élaboré notre plan de travail pour notre séjour à Dakar ainsi que le calendrier préliminaire de la charrette.
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prise de connaissance au Sénégal Le séjour au Sénégal a permis la familiarisation avec la culture sénégalaise et le milieu d’intervention. Il visait un approfondissement de nos connaissances de la situation propre à Diamalaye (discussions avec la population et relevés), ainsi qu’un travail sur les enjeux de son aménagement avec la population de Malika et les intervenants du projet PURE.
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21 oct. 07 22 oct. 07
24 oct. 07 25 oct. 07 26 oct. 07 27-28 oct. 07
calendrier des activités
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prise de connaissance au Sénégal
arrivée à Dakar visite des environs de l’IAGU et de l’hôtel Coumbassou à Dakar, cocktail de bienvenue et rencontre à l’IAGU avec les intervenants du projet PURE visite de l’Université Cheikh Anta Diop & du laboratoire de traitement des eaux usées de l’IFAN avec Seydou Niang, visite de Yoff et de ses installations prototypes, visite du laboratoire de Youga Niang, visite des plantations dans les niayes à Cambérène, rencontre à la mairie de Malika visite de Dakar, visite de la bibliothèque Lecture & Développement de Sicap-Mbao, arrivée à Malika sur mer, maison de Mme Hadji Ndiaye visite du centre UNESCO, rencontre du président des délégués de quartier, rencontre à la mairie de Pikine avec Élage Allé Seck, urbaniste rencontre avec le délégué de quartier, visite du centre communautaire (dispensaire & centre de formation), première visite de la décharge : le quartier Gouye Gui, rencontre avec le président & et la vice-présidente des récupérateurs séjour à St-Louis et visite du village de Gora Gaye, Diokoul Diawrigne
23 oct. 07
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22 octobre 2007 Rencontre d’accueil à l’IAGU : présentation du projet PURE, des différents intervenants et des volets de recherche.
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23 octobre 2007 Visite avec Seydou Niang du laboratoire de traitement des eaux usées de l’IFAN à l’Université Cheikh Anta Diop, ainsi que des installations de Yoff.
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23 octobre 2007 Rencontre avec Youga Niang au Centre pour le dÊveloppement de l’horticulture; visite des laboratoires et des plantations expÊrimentales en milieu urbain.
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24 octobre 2007 Visite du centre-ville de Dakar et visite de la Bibliothèque Lecture & Développement de Sicap-Mbao, un projet auquel des étudiants de l’Université Laval ont participé. Arrivée à Malika ; présentations à la mairie en soirée.
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25 octobre 2007 En matinée, visite du centre UNESCO, puis rencontre du président des délégués de quartier. En après-midi, rencontre à la mairie de Pikine avec Élage Allé Seck, urbaniste.
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26 octobre 2007 Rencontre avec le délégué de quartier de Diamalaye. Visite du centre communautaire (dispensaire et centre de formation). Première visite de la décharge du côté ouest : le quartier Gouye Gui. Rencontre avec le président, la viceprésidente des récupérateurs et plusieurs récupérateurs. Rencontre avec Ayao Missohou et ses étudiants Malick et Jérome, sur les enjeux de l’élevage à Diamalaye.
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prĂŠparation et charrette Ă Malika
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29 oct. 07 30 oct. 07
01 nov. 07 02 nov. 07 03 - 04 nov. 07
calendrier des activités
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préparation et charrette à Malika
rencontre avec les représentants du cadre local de concertation (CLC) à la mairie de Malika préparation de la charrette, visite complémentaire de Diamalaye, définition de la question et de la problématique de base, rencontre avec les artistes et les femmes de la maison des femmes de Malika et préparation matérielle des lieux charrette jour 1 : ateliers thématiques mise en commun des résultats des ateliers, redivision du travail, mise en forme des propositions, préparation de l’horaire des jours 2 et 3.
31 oct. 07
travail de mise en forme des propositions séjour à Dakar ou à Joal Fadiouth charrette jour 2 : ateliers thématiques à partir des propositions dessinées charrette jour 3 : priorisation
05 nov. 07 06 nov. 07
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préparation de la charrette
29 octobre 2007 Rencontre avec les membres du cadre local de concertation ; Visite de Diamalaye ; Rencontre avec les entrepreneurs.
Les membres du cadre local de concertation créé par l’IAGU se sont réunis et nous les avons rencontrés afin de discuter de la tenue de la charrette. Les échanges ont suscité de nombreuses questions sur l’avenir de Diamalaye et du projet PURE.
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30 octobre 2007 Visite complémentaire de Diamalaye Préparation de la charrette Rencontre avec les artistes Rencontre à la maison des femmes
La préparation de la charrette est le fruit d’un effort de la part des étudiants, des intervenants de l’IAGU et de plusieurs représentants de la communauté.
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01
charrette jour un 31 octobre 2007 9h00
accueil
9h30 cérémonie d’ouverture (Fatou Diop) Momar Talla Gadiaga, maire Oumar Cissé, Secrétaire exécutif de l’IAGU André Casault, ÉAUL Magoum Keur Laye, marabout Ibrahima Gueye, préfet 10h30 pause 10h45 présentation de la charrette
13h30 déjeuner 14h30 retour sur l’avant-midi 15h00 discussions en petits groupes Forces, faiblesses et opportunités de Diamalaye 1. Agriculture et élevage 2. Espaces publics 3. Infrastructures 4. Équipements communautaires 5. Habitation 6. Autres activités productives
Méthode de travail Sujet et problématique Programme de la journée
16h30 plénière
11h30 plénière
17h30 conclusion
Discussion sur les forces de Diamalaye
Synthèse par les rapporteurs
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A) La problématique ... ce qu’on a entendu
À Diamalaye, le milieu de vie est confronté à des problèmes liés à la pauvreté, aux activités agricoles, à la décharge de Mbeubeuss et à la poussée de la ville. B) La question posée
... ce que l’on cherche ensemble : des visions, des solutions
Quels sont les choix à faire en vue de planifier un aménagement durable de Diamalaye ? C) Les objectifs proposés L’objectif de cette charrette, n’est pas de débattre de la fermeture de la décharge, mais plutôt d’imaginer l’avenir de Diamalaye.
résultat des discussions : forces de Diamalaye
- volonté et courage de la population ; - secteur médiatisé ; - organisation, prise en charge, conscientisation ; - belle mosquée, espace jeunes, centre de santé ; - cohabitation des recycleurs et des habitants de Diamalaye, capacité d’adaptation ; - activités commerciales ; - disponibilité et proximité des terres ; - carrière de sable ; - C.L.D. : forces associatives, dévouement, information, sensibilisation ; - décharge ; - formation des enfants, associations intellectuelles ; - solidarité des femmes et jeunes filles ; - position géographique (brise de la mer, visibilité) ; - force mentale face aux difficultés ; - reconnaissance de l’autorité.
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traduction graphique mise en commun des résultats
1 novembre 2007 Mise en commun des résultats de la première journée de la charrette Mise en forme des résultats des six thèmes par des croquis, des dessins et des schémas.
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2 novembre 2007 Poursuite du travail de mise en forme amorcé le 1er novembre. Préparation des éléments à présenter aux participants le 5 novembre.
Tous les dessins et propositions, préparés pour la deuxième journée de la charrette, ont été produits à la main en l’espace de ces deux jours. L’intensité d’un tel processus provoque une pression favorable à l’expression des idées.
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traduction graphique pistes de solution 01. Espaces publics et équipements collectifs (réseaux) Aménagement d’ensemble - restructurer Diamalaye quitte à démolir certains bâtiments (expliquer que ce n’est pas nécessaire, qu’on peut travailler avec ce qui est en place) - faire un plan d’aménagement pour Diamalaye (et comment l’appliquera-t-on?) - prévoir l’espace public en fonction de la densité d’habitants - traité - valorisation des zones de dépression en espaces publics (espaces verts ou espaces publics?) - traité - aménagement et nettoyage de la plage - coulée verte pour ceinturer la décharge - traité - créer des lieux de stationnement (à quelles fins?) - traité Aménager des places publiques (qu’entendent les gens par places publiques?) - plantation d’arbres (comment et où?) - traité - éclairage public pour la sécurité - oeuvres publiques et mobilier urbain, valorisation des déchets (voir thème décharge) - traité - créer divers lieux de rencontres: divertissement, éducation, etc. (espaces intérieurs et ou extérieurs?) - à faire Mise en œuvre - associations communautaires pour l’aménagement, l’entretien et la gestion de l’espace public (ne pas attendre l’intervention de l’Etat) Eau
- donner la capacité aux habitants de tester la qualité de l’eau par eux-mêmes. - traiter l’eau de puits (station d’épuration par puits) - couverture des puits pour éviter une contamination externe - traité - finir le réseau et l’alimenter, raccordement au système d’aqueduc - traité - système collectif de récupération de l’eau de pluie (grosse infrastructure)
Électricité
- rechercher des appuis auprès des partenaires pour faire pression sur l’agence - chercher un moyen d’isoler le réseau souterrain et spontané - essayer de participer au projet de central électrique de biogaz à Mbeubeuss - traité - réseau d’électricité - traité
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Assainissement - création de systèmes d’assainissement des eaux usées et polluées par filtration et bassins - traité - création de fosses septiques collectives - à faire - création d’un réseau d’égout (vérifier possibilité de se brancher dans le système de la ville) - à faire Réseau routier - durcir les voies principales - créer un lien entre le centre de Malika et Diamalaye - traité - créer des accès multiples au quartier - traité - créer un système de voies principales en dur et perméables - traité - créer des doubles accès aux maisons (prévoir entrée de services) - traité Télécommunications - sensibiliser la population (à quoi?) Déchets
- collecte par charrette
Mise en œuvre - création d’un organisme de voisinage chargé de l’implantation, du suivi et de la gestion des réseaux collectifs - limites de Diamalaye (plage ?) ?
02. Habitation et infrastructures sociales (bâti) Pour la maison - orientation des maisons et de la fenestration en fonction du vent et du soleil - traité - conception de la concession en zones d’activités : lieu familial, micro élevage, micro jardins et arbres fruitiers, tri de déchets, etc. - traité - micro jardins sur le toit et les murs (diminue l’accumulation de chaleur) - traité - zone de séparation entre l’élevage et la maison (porte vers extérieur, bacs désinfectants) - traité - amélioration technique de la qualité de la construction - traité - minimisation de l’utilisation du fer (corrosion) - traité - murs extérieurs de couleur claire (minimise la chaleur), certains étant animés de fresques d’artistes traité - espace public et bancs devant les maisons (propice à l’échange) - traité
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traduction graphique pistes de solution Infrastructures - prévoir les terrains pour recevoir les infrastructures, reprendre les terrains qui appartiennent à des privés et qui ne sont pas occupés, prévoir des procédures de financement pour les infrastructures - traité - absence d’ambulance, de centre de santé et de maternité - à faire - malaria (taux de prévalence?) - absence d’écoles publiques, de jardins d’enfants ou de garderies - à faire - absence de centre de sport (soccer, basket, formateurs, etc.) - à faire - absence de centre de formation (informatique), de bibliothèque ou de centre communautaire polyvalent - à faire - absence de centre culturel (centre de répétition, de diffusion et de renforcement des capacités), village culturel - à faire - absence de marché formel public - à faire Mise en oeuvre - créer un centre d’échange d’idées, car l’organisation manque - mettre de l’avant les femmes qui sont organisées - mettre de l’avant les artistes dans la sensibilisation, la vie culturelle et la diffusion - prévoir les terrains pour recevoir les infrastructures (au besoin, reprendre les terrains non occupés) - prévoir des procédures de financement pour les infrastructures - participation financière des populations (cotisations mensuelles) - retours d’impôts et revenus municipaux - partenariats - pression sur l’état par la mairie par des discussions et séminaires, manifestations
03. Activités agricoles Limiter l’urbanisation par... - arrêté politique - regroupement d’éleveurs - intensification de la production pour plus de rentabilité - à faire - création de jardins collectifs (appropriation communautaire préventive du développement spontané) traité Améliorer les capacités agricoles par... - formation agricole (pratiques d’agriculture urbaine, micro-jardins) - création d’un centre de formation et d’information agricoles (lié à l’espace jeunes?)
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Pratiques productives à développer ou à mettre en valeur / activités économiques - floriculture (pour valoriser le terreau de la décharge) - traité - moutons et volaille pour le micro-élevage (le porc pose problème) - à faire - axer l’agriculture dans deux secteurs : champs (?) et micro jardins - traité - création de micro entreprises - traité - micro-crédit / coopérative agricole (achat de semences et matériel)
04. Limite et réhabilitation de la décharge (autres activités productives) Décharge - insécurité : collectif de gens veillant à la sécurité avec la police - lieu pour manger hors de la décharge pour les recycleurs - création d’une barrière visuelle entre le quartier et la décharge, filtres contre la dispersion de la matière et des pollutions - traité Diamalaye - sensibilisation des gens par les artistes (dans quel sens?) - traité - renforcement de la formation pour les activités économiques déjà présentes - traité Exploiter autrement la décharge par (dans le but de délocaliser la décharge?) - unité (usine, entreprise) de recyclage des déchets - traité - unité de compostage pour valoriser les déchets organiques - traité - limiter l’accès des animaux à la décharge - traité Aucune piste de diversification économique mentionnée Stimulation d’une réflexion sur ce qu’on ne connaît pas : diversification hors des sentiers battus. Par exemple : - art et culture comme secteur économique ; - agriculture intensive, pisciculture, etc. ; - entreprises de services ; - entreprises de transformation ; - commerces et marchés. Mise en œuvre - financement pour la micro-entreprise (lesquelles?)
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02
charrette jour deux 5 novembre 2007 9h00
accueil
9h30
introduction
Rappel de la problématique et de la question
9h45
retour sur la plénière du jour un
Synthèse du « mandat » et questions de travail en vue de compléter la mandat et d’établir des priorités
10h00 plénière : présicions et compléments 10h15 présentation générale et plénière
Plan d’ensemble : présentation du processus de travail et introduction aux quatre thèmes d’atelier
10h45 pause 11h00 exposition animée, critique : forces, faiblesses et solutions 1. Espaces publics, équipements collectifs
2. Habitation et infrastructures sociales 3. Activités agricoles 4. Limites et réhabilitation de la décharge
12h30 plénière : premières réactions, précisions et compléments Présentation de la méthodologie : ateliers spécialisés
13h00 déjeuner 14h30 quatre ateliers spécialisés
Discussion des résultats mis en forme, intervention sur les dessins (design participatif), questions de travail
16h00 plénière
Synthèse des ateliers par les rapporteurs, compléments au « mandat », amorce de priorisation, précisions et compléments
16h50 conclusion et objectifs du jour trois
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Les dicussions, malgré les limites de temps imposées par l’horaire serré, ont permis aux participants d’échanger des informations importantes sur les quatre sujets proposés. Les dessins produits par les étudiants ont été d’importants supports visuels pour les participants. Ceux-ci ont permis de faire avancer les idées lancées lors de la première journée. Durant cette journée, les participants ont eu la possibilité d’émettre des idées concernant l’avenir de Diamalaye. Plusieurs réponses sont venues des participants et un classement a été nécéssaire afin de mettre de l’ordre dans les discussions. Ce classement a constitué le résultat de la deuxième journée de la charrette.
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02
charrette jour deux priorités d’aménagement définies durant la journée Places publiques intégrant plusieurs activités autour des lieux où les gens convergent ; - marché de légumes, petite bibliothèque, divertissement, éducation, plantation d’arbres fruitiers productifs, etc. Routes et trottoirs sécuritaires et durables ; - marge des routes comme lieux de rencontres, bande verte. Sécurité et accessibilité ; - équipements nécessaires à la visibilité le soir, protection de l’environnement bâti, accès aux maisons, accessibilité pour les personnes handicapées (accessibilité universelle). Durabilité des habitations et des bâtiments ; - construction durable par l’amélioration de techniques déjà établies ou par l’introduction de nouvelles. Orientation des maisons et des infrastructures en fonction du vent et du soleil ; Sensibilisation et intégration de différents types de pratiques d’agriculture urbaine ; - agriculture dans les maisons et dans les concessions, jardins communautaires, etc. Aménagement du lac asséché dans la dépression et problématique de l’eau ; - question de la salinité des eaux, qualité de l’eau de la nappe et des puits, assainissement, etc. Place publique à l’entrée de la décharge ; - lieux d’échange et de sensibilisation, réhabilitation de la décharge, revalorisation des déchets, place des jeunes/artistes, lieux multifonctionnels intégrés à l’espace jeune, etc. Place reliée aux activités des camions et des utilisateurs de la décharge ; - désengorger l’entrée de la décharge, espace pour la pesée, espace pour les camionneurs, mécaniciens, petits commerçants, équipements sanitaires et espace de restauration pour les récupérateurs, espace de production / marché informel, etc. Bande verte délimitant la décharge ; - plantation de végétaux, favoriser la floriculture en bas de la décharge, plantation pour fixer la décharge (filaos, protection des arbres / animaux) ; projet du ministère de l’environnement pour le drainage, la réutilisation de l’eau et le biogaz.
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Centre de tri ; - triage domestique à la source / triage à l’entrée de la décharge. Zone nord de Diamalaye. Dunes, plage, forêt, niayes, etc.
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03
charrette jour trois 6 novembre 2007 9h00
accueil
10h30 introduction : rappel de la probléma- tique et de la question Méthodologie, présentation du programme de la journée, performance des comédiens
9h45
synthèse des travaux du jour 2
10h00
plénière : précisions et compléments
11h30 présentation générale Vers un plan d’aménagement
12h30 pause 13h00 plénière : précisions et compléments
Performance des rappeurs, présentation de la méthodologie : ateliers sur les priorités
14h00 déjeuner 15h00
ateliers (4 groupes) :
Choix des priorités à partir des synthèses du jour 1 et du jour 2 , identifier des moyens pour donner suites à la charrette : Sous quelle forme le travail peut-il être retourné à la communauté ?
16h00 plénière : synthèse des ateliers par les rapporteurs Identification des priorités et des suites
16h30 mots de la fin & attestations Eyba Ba, représentant du maire
Oumar Cissé, Secrétaire exécutif de l’IAGU Louise Lachapelle, André Casault, ÉAUL Magoum Keur Laye, marabout Ibrahima Gueye, préfet
17h00
clôture de la charrette
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03
charrette jour trois priorités d’aménagement définies durant la journée
- places publiques intégrant plusieurs activités autour des lieux où les gens convergent ; - sécurité et accessibilité ; - routes et trottoirs sécuritaires et durables ; - bande verte délimitant la décharge ; - centre de tri ; - sensibilisation et intégration des différents types de pratiques d’agriculture urbaine ; - problématique de l’eau et aménagement du lac dans la dépression ; - orientation des maisons et des infrastructures en fonction du vent et du soleil ; - durabilité des habitations et des bâtiments ; - place publique à l’entrée de la décharge ; - zone nord de Diamalaye ; - place reliée aux activités des camions et des utilisateurs de la décharge, route.
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60
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complĂŠment de travail sur le terrain
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08 nov. 07 08 nov. 07
10 nov. 07
calendrier des activités
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complément de travail sur le terrain
visite de la décharge : quartier des récupérateurs, restitution des résultats du projet PURE, relevés de la bande nord de Diamalaye, visite de la maison des femmes (réunion), partie de soccer deuxième relevé de Diamalaye, visite de maisons, visite de la maison des femmes, retour sur les journées de charrette visite du lac & du village de Malika : cueillette des données, retour sur le stage et l’expérience professionnelle & interculturelle, retour à Dakar visite de Gorée départ de Dakar pour Montréal (via Paris)
09 nov. 07 10 nov. 07
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7 novembre 2007 Visite du quartier des récupérateurs guidée par Fal Mbaye, Papa Djaye & Pape Mar.
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8 novembre 2007 Derniers relevĂŠs de Diamalaye et des environs
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9 novembre 2007 Dernières visites de Malika (lac et village), dicussion avec les jeunes femmes à la maison des femmes
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10 novembre 2007 Visite de l’île de Gorée Départ pour Québec
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propositions Au retour, le travail s’est poursuivi avec l’élaboration de dessins et de textes traduisant les résultats de la charrette et offrant une vue d’ensemble de cette première phase de réflexion sur l’aménagement de Diamalaye.
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calendrier des activités
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propositions
11 nov. - 18 déc. 07
retour sur les priorités et proposition des étudiants
zones vertes rues espaces publics habitation présentation finale des étudiants, à Québec
18 déc. 07
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01
zones vertes plan d’ensemble de l’existant
Les zones vertes de Diamalaye sont menacées par l’étalement urbain. Les zones agricoles les plus importantes à rentabiliser sont les zones nord et la zone du lac asséché. La limite entre le quartier et la décharge est aussi une préoccupation de la population.
0
50
100
200
300
400 m
zones d’agriculture existantes
zones vertes
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plan d’ensemble proposé
L’intensification de l’agriculture (1) et la création de zones d’agriculture communautaire (2) permettraient de contenir l’urbanisation dans les zones vertes. La bande verte délimitant la décharge (3) deviendra également un filtre et un élément important du paysage urbain du quartier.
2
1
3
plantations d’arbres nouvelles zones d’agriculture zones d’agriculture existantes
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01
zones vertes stratégies
01.01. la zone du lac asséché Le lac asséché représente un des espaces inhabitables du quartier où un important projet communautaire d’agriculture urbaine pourrait être développé. Nous expliquons ici trois mesures à considérer : la mise en culture de l’aire du lac asséché, l’assainissement de l’eau utilisé à sa périphérie et la création d’un élevage communautaire. Le lac asséché présente un sol très dégradé : très salé, très compacté et légèrement inondé pendant la saison des pluies. Ce sont trois contraintes de taille pour l’agriculture, mais qui peuvent être surmontées.
Solutions pour contrer l’inondation annuelle Chaque année, à la saison des pluies, la zone se retrouve légèrement inondée pendant quelques mois. Il serait possible de protéger les cultures en façonnant des planches de cultures surélevées et en creusant des tranchées où l’eau pourrait s’accumuler sans atteindre les cultures. Solutions à la compaction Un travail d’ameublissement du sol est à prévoir. Il faut notamment procéder à une décompaction en profondeur aux endroits précis où seront plantés les arbustes servant à coloniser le sol. Ce travail contribuera à en assurer la survie. Pour l’implantation de cultures rentables, la construction des planches de cultures devrait compenser la compaction du sol. Solutions à la salinité du sol Depuis l’assèchement du lac, la salinité est probablement causée par l’accumulation de l’eau en saison des pluies, suivi d’une période d’intense évaporation (grand soleil et forte chaleur). L’eau est donc évaporée avant d’avoir pu s’infiltrer dans le sol, laissant ses sels minéraux en
surface. Deux stratégies peuvent être adoptées pour en arriver à cultiver dans ce milieu : l’adoption d’un système d’irrigation goutte-à-goutte et la réhabilitation du sol.
Réhabilitation du sol en vue de la culture Il est possible de cultiver malgré la salinité en construisant un nouveau sol. Ce travail s’effectue sur plusieurs années. Deux stratégies complémentaires peuvent être mises en œuvre durant les premières années : - On peut effectuer une dilution préliminaire de la salinité en mélangeant le sol actuel avec du sol « non salé » et du compost (terreau de décharge, compost ménager ou déjections animales). - On peut planter des arbustes adaptés à un sol salin pour former des haies vives (délimitant de futures parcelles de culture). Cette végétation a deux fonctions : - Fournir de la matière fertilisante : il est pos sible de tailler régulièrement les arbustes et de laisser les résidus de taille se décomposer directement sur le sol. Avec le temps, la mat ière organique ainsi obtenue formera une couche de sol fertile dans lequel il sera pos sible de cultiver. - Fournir un fourrage aux moutons : un éle vage de moutons peut être installé dans une portion du lac asséché et certains arbustes implantés peuvent leur servir de nourriture. Espèces de végétaux appropriés - Calotropis procera : fourrage à petite dose ; - Euphorbia balsamifera ; - Jatropha curcas : les résidus de pressage des graines peuvent servir de nourriture animale ; - Tamarix senegalensis : fourrage ; - Vetiveria zizanioides (Vetiver) : fourrage.
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Au fur et à mesure que le sol s’améliore, il sera possible d’intensifier la culture dans les parcelles. On y implantera progressivement des plantes tolérant une salinité modérée, puis des plantes exigeant une faible salinité.
Le système goutte-à-goutte L’irrigation classique consistant à inonder les planches de culture empire le problème de salinisation. En effet, l’apport d’une grande quantité d’eau dissout certains sels présents dans le sol et les fait remonter par capillarité vers la couche supérieure. La concentration de sel près de la surface du sol augmente, ce qui intoxique les plantes et nuit à l’agriculture. Donc, pour permettre de cultiver dans le lac asséché, il faut trouver un système d’irrigation qui ne provoque pas de surplus d’eau. L’irrigation goutte-à-goutte consiste à arroser les plantes de façon très précise à l’aide d’un tuyau perforé passant au pied des plants et libérant peu à peu l’eau nécessaire aux plantes. En évitant l’accumulation d’eau, l’irrigation goutte-à-goutte permet de limiter ou d’arrêter le processus de salinisation. L’utilisation de ce système est donc essentielle pour développer un projet agricole dans le lac asséché. Des informations supplémentaires sont cependant à étudier pour évaluer sa faisabilité : - la nature des sels et la solubilité : les sels plus solubles posent plus de problème car ils remontent plus facilement vers les couches de sol supérieures ; - le pH ; - la profondeur de la croûte de sel : si la couche de sel est très profonde, il sera impossible de l’éliminer. Le travail de réhabilitation du sol nécessaire sera donc plus important et l’utilisation du goutte-à-goutte sera essentielle.
Il est important de souligner que l’irrigation goutte-àgoutte est essentielle au succès des stratégies de réhabilitation du sol. Cette technique devra être maintenue dans le futur pour que le sol réhabilité conserve sa qualité. Il faudra en effet toujours veiller à ce que la zone ne soit pas inondée afin que les sels solubles ne puissent remonter à la surface à cause de l’excès d’eau, ce qui saturerait à nouveau en sel la couche de sol réhabilitée.
Illustrations de systèmes d’irrigation goutte-à-goutte a) Système artisanal d’irrigation goutte-à-goutte (FAO, 2002) Deux seaux de 20 litres placés à 2 m de hauteur peuvent suffire pour irriguer 25 m2. Ce système a l’avantage de ne pas être coûteux. Chaque seau doit par contre être rempli d’eau manuellement.
b) Système mécanisé et coûteux Une moto-pompe puise son eau à partir d’un réservoir situé à proximité des surfaces en culture et la pousse dans les tuyaux d’irrigation goutte-à-goutte. Il est donc possible d’irriguer toutes les parcelles d’un seul coup, sans effort et de façon précise.
Alimentation en eau L’eau requise pour alimenter l’irrigation des cultures sur le lac asséché pourrait provenir d’un système
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zones vertes stratégies
d’assainissement des eaux usées provenant des maisons situées près de la dépression. Par gravité, l’eau peut être filtrée par des plantes dans une succession de bassins, puis accumulée dans un grand réservoir prévu à cet effet et branché au système d’irrigation (voir l’illustration p.83).
Élevage La zone du lac asséché est également propice pour l’élevage. - Volaille : un poulailler pourrait être construit à une extrémité de la zone. Comme il s’agit d’un élevage horssol, il pourrait être implanté sans amélioration préalable du sol. - Moutons et chèvres : il n’est pas nécessaire de construire un abri pour cet élevage. Il est donc facile d’élever quelques moutons ou chèvres. Ces animaux peuvent être nourris grâce aux arbustes fourragers implantés en haies vives dans la portion de la zone réservée à l’agriculture. Les déjections de ces animaux peuvent également être utilisés pour fertiliser les parcelles agricoles.
01.02. la zone nord de Diamalaye L’agriculture à Diamalaye est menacée par la vente des terres agricoles pour la construction de maisons. Il est en effet plus rentable à court terme, pour le propriétaire d’une parcelle, de la vendre à un promoteur immobilier que de la conserver pour l’agriculture. Pour sauver les terres agricoles de Diamalaye, il faut donc en augmenter la rentabilité. Le système agroforestier de culture en étage permet de densifier et diversifier la production agricole, donc de générer de meilleurs revenus pour les agriculteurs.
La culture en étage consiste à associer des arbres et des cultures horticoles pour obtenir une plus grande quantité de produits sur la même parcelle. Des arbres offrant une production commercialisable sont plantés dans les parcelles agricoles et le maraîchage est pratiqué en-dessous. Il faut alors jumeler des cultures et des arbres en prenant particulièrement garde à la compétition pour la lumière et les nutriments. Par exemple, une culture nécessitant beaucoup de soleil peut être jumelée à une plantation d’arbres ne créant pas beaucoup d’ombre, comme les cocotiers. Par contre, une culture pouvant supporter l’ombre peut être combinée à des arbres à feuillage plus dense. De plus, les parcelles de culture peuvent être délimitées par des haies vives plantées d’arbustes permettant d’obtenir des produits vendables sur le marché, de nourrir les animaux ou de faire du compost. Voici une sélection d’arbres qui présentent un intérêt particulier pour l’alimentation humaine ou animale et qui fournissent des produits qui peuvent être vendus ou consommés par la famille. Arbres propices pour la culture en étage : - Balanites aegyptiaca - Cocos nucifera (cocotier) - Faidherbia albida - Mangifera spp. (manguier) - Moringa oleifera - Ziziphus mauritiana (jujubier) Arbres propices pour la haie vive : - Euphorbia balsamifera - Jatropha curcas (jatropha ou tabanani en wolof) - Vetiveria zizanioides (vetiver)
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01.03. la bande verte productive le long de la décharge La population de Diamalaye a manifesté ses préoccupations face à la contamination et la pollution causées par la décharge de Mbeubeuss. La plantation d’une bande verte a été identifiée comme étant une solution à certains problèmes causés par la décharge. Elle a pour but de : - protéger les maisons placées près de la décharge des polluants apportés par le vent ; - créer une barrière empêchant les déchets de se disperser dans le quartier ; - stabiliser le sol de la décharge ; - créer un écran visuel pour améliorer la qualité du paysage ; - fournir de l’ombre le long de la décharge et un milieu de détente pour les recycleurs et les habitants du quartier. Il serait alors souhaitable d’implanter des arbres productifs, fournissant principalement du fourrage pour les bêtes des élevages situés à proximité ou des moutons élevés par les habitants. Toutefois, de plus amples études devront être faites pour évaluer les contaminants qui pourraient alors être introduits dans la chaîne alimentaire. Espèces propices principales : - Acacia senegal - Anacardium occidentale (noix de cajou) - Azadirachta indica (neem) - Calotropis procera (en wolof : poftan, faftan, fafton, en français : pommier de Sodome) - Euphorbia balsamifera - Faidherbia albida - Jatropha curcas (jatropha ou tabanani en wolof)
- Vetiveria zizanioides (vetiver) Autres : - Balanites aegyptiaca - Mangifera spp. (manguier) - Ziziphus mauritania (jujubier) - Tamarix senegalensis - Maerua crassifolia Une pépinière pourrait être implantée dans cette bande verte pour produire les arbres nécessaires au reboisement de Diamalaye, ainsi qu’un surplus commercialisable. En outre, s’il n’est pas recommandé d’implanter des cultures vivrières dans cette bande verte, il est proposé d’y développer la floriculture, une autre source de revenu. De telles cultures pourraient profiter du terreau produit sur la décharge.
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01
zones vertes
tableau a : produits utiles dans la vie quotidienne pouvant ĂŞtre obtenus des arbres
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:
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01
zones vertes
tableau b : lieux propices de plantation des arbres et leur dĂŠveloppement
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82
01
zones vertes 01.01. la zone du lac asséché
plan de l’existant - lac asséché
plan proposé : (1) Mise en place de planches de culture surélevées et de tranchées afin d’empêcher l’eau salée d’atteindre les cultures. (2) Un système goutte-à-goutte contigu à un système de traitement des eaux usées est installé pour l’irrigation. (3) Un espace est réservé pour l’élevage communautaire.
22
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plan proposé - parcelles de culture et élevage communautaire
33
83
coupe proposée : coupe de l’existant - lac asséché
1
Les planches surélevées et les arbustes en périphérie permettront de décompacter le sol et sécuriser les cultures contre les animaux.
2
3
4
(1) Fosse septique (2) Système de traitement des eaux usées (3) Système de goutte-à-goutte (4) Parcelles de culture surélevées
coupe proposée - système de traitement des eaux
perspective proposée : Le système goutte-à-goutte permet de faire de l’agriculture dans le lac asséché. L’eau est économisée, et le système permet de limiter ou d’arrêter le processus de salinisation
perspective proposée - système d’irrigation goutte-à-goutte
perspective actuelle
84
coupe de l’existant :
01
zones vertes principes d’assainissement sur place des eaux usées
(1) Fosse septique non étanche. (2) Fosse septique brisée. (2) Pollution de la nappe phréatique. (4) L’eau polluée est puisée dans les puits.
2 4
1 3
coupe de l’existant - pollution de la nappe phréatique par les fosses septiques
coupe proposée : L’eau entre dans un système de dégraissage. Elle circule ensuite dans du gravier de différentes grosseurs. Les plantes se nourrissent des déchets organiques. L’eau alors recueillie peut servir pour l’agriculture.
filtre dégraisseur sable
gravier
bassin d’eau filtrée
coupe proposée - traitement des eaux usées par un système de filtration
85
coupe proposée : But de l’intervention : Créer un lieu de filtration des eaux usées près des zones maraîchères ou des jardins communautaires. Offrir de l’eau qui favorise la production maraîchère. Problèmes possibles : Sécuriser l’accès aux bassins, raccorder le système aux habitations, odeurs, coûts importants.
coupe proposée - traitement des eaux usées par un système de filtration
perspective proposée - traitement des eaux usées par un système de filtration
86
01
zones vertes 01.02. la zone nord de Diamalaye
plan de l’existant - zone nord plan proposé : Renforcer la zone d’agriculture en densifiant, en augmentant la rentabilité et en privilégiant l’agriculture communautaire. Il est important de protéger cette zone du développement urbain par une route limitrophe qui marquera la fin de l’urbanisation. Il ne devrait pas y avoir de routes transversales à cette route dans la zone agricole.
plan proposé - zone d’agriculture renforcée
coupe de l’existant - zone nord
87
perspective actuelle - zone nord
perspective proposée : Des arbres offrant une production commercialisable sont plantés dans les parcelles agricoles et le maraîchage est pratiqué en-dessous. Il faut alors jumeler des cultures et des arbres en prenant particulièrement garde à la compétition pour la lumière et les nutriments.
perspective proposée - utilisation plus intensive des terres disponibles coupe proposée : Le système agroforestier de la culture en étage permet de densifier la production agricole et de diversifier les produits.
coupe proposée - densification de la zone agricole
88
01
zones vertes 01.03. la bande verte productive le long de la décharge plan de l’existant - limite de la décharge
secteur b
secteur a plan proposé - bande verte productive
secteur b
secteur a
89
zoom sur le secteur a :
plan de l’existant - secteur a
plan proposé - secteur a
Proposition d’une haie vive, qui joue le rôle de barrière au sol. Les arbres sont plantés en zig-zag (quinconce) selon leur taille. Les sentiers qui traversent la bande verte entre la décharge et Diamalaye évitent la ligne droite en adoptant un contour sinueux afin de bloquer le vent et les déchets . Les petits arbres à système racinaire développé, tels les acacias, sont bons pour stabiliser le sol et les grands arbres au feuillage dense contribuent à bloquer la poussière.
perspective actuelle - secteur a
perspective proposée - secteur a
coupe de l’existant - secteur a
coupe proposée - secteur a
vue actuelle de la décharge - secteur a
vue proposée - secteur a
90
zoom sur le secteur b : L’utilisation de lampadaires améliorerait la visibilité et sécurité nocturnes. Bien que la fumée noire en provenance de la décharge ne puisse être arrêtée par les arbres, ceux-ci bloqueront les déchets et le sable.
plan de l’existant - secteur b (à 300 m de l’entrée)
plan proposé - secteur b
perspective actuelle - secteur b
perspective proposée - secteur b
coupe de l’existant - secteur b
coupe proposée - secteur b
vue actuelle de la décharge - secteur b
vue proposée - secteur b
Des projets de pépinières et de floricultures sont proposés dans la bande verte. Ils pourraient utiliser le terreau de la décharge. Les arbres produits par une pépinière pourraient être utilisés pour reboiser divers secteurs de Diamalaye et de Malika.
A Z
A
Euphorbia Balsamifera
91
E
A N
C
A
E
E
C
E
A
Z
C
Calotropis Procera
A
Acacia Senegal
Z
A
N
E
N E
A
E
Z
E
A
plan proposĂŠ des plantations - secteur a
N
A
Z
A
F
N
N
N
Azadirachta Indica
Z
Ziziphus Mauritiana
F
Filao
E
A
A
N
N N
A
A
C
C
F
A
Z Z
A
A
E
A E Z
A
plan proposĂŠ des plantations - secteur b
E
92
02
rues plan d’ensemble de l’existant
Les rues de Diamalaye sont toutes de sable et définies par les constructions environnantes. On y observe un manque de définition des espaces carrossables, récréatifs et piétons. Certaines rues semblent s’affirmer comme portes d’entrée du quartier ou comme axes importants.
route secondaire route principale (non pavée) route principale (pavée) porte d’entrée du quartier 0
50
100
200
300
400 m
zones d’agriculture existantes
rues
93
plan d’ensemble proposé
Les axes principaux doivent être affirmés. Il faudra étudier la pertinence d’en faire des rues carrossables. Il faut bien planifier le réseau secondaire et l’espace piéton. Ces rues sont susceptibles de se développer en un réseau complexe. Afin d’améliorer la sécurité des piétons, des choix devront être faits quant au marquage de l’espace véhiculaire et de l’espace piéton.
route secondaire route principale (non pavée) route principale (pavée) plantations d’arbres nouvelles zones d’agriculture zones d’agriculture existantes
94
02
coupe de l’existant - rue type
rues 02.01. les principes de développement Aménager progressivement le réseau viaire Il est difficile de circuler dans le quartier Diamalaye, car tous les espaces de circulation sont de sable, ce qui pose des problèmes tous particuliers pour les déplacements d’urgence. En outre, piétons, animaux, charrettes et parfois véhicules motorisés se côtoient dans l’espace public qui ne comporte aucune subdivision pouvant prévenir les conflits. Il n’y a pas d’éclairage la nuit.
- L’éclairage progressif des rues, en commençant par les rues principales.
L’ensemble de l’espace viaire pose donc des problèmes de sécurité de toutes sortes. Ces problèmes, qui sont encore limités car le quartier n’est pas pleinement développé, risquent de s’accentuer avec l’augmentation de population et d’activités que connaîtra le secteur dans les prochaines années.
Les coupes présentées ci-bas illustrent comment une rue actuelle pourrait être progressivement aménagée en quatre étapes.
Pour aménager progressivement le réseau viaire, quelques principes devraient être mis de l’avant tout de suite : - La hiérarchisation du réseau en déterminant des rues principales, des rues secondaires et des ruelles ; - La séparation progressive de la chaussée et des places publiques en créant des zones pour les piétons (e.g. des trottoirs), pour les commerçants, pour les véhicules ; - Le durcissement progressif d’une partie de la chaussée;
banc
rue existante en sable
coupe de la 1ère phase - rue type
banc et/ou bac à végétaux
Le verdissement de l’ensemble de l’espace public, rues et places, permettrait d’améliorer le confort des habitants et d’améliorer la qualité de l’environnement. La plantation de plantes et d’arbres à potentiel alimentaire et économique ajouterait un atout.
En bordure du bâti On propose de prévoir des bancs, des bandes de plantation et un trottoir, sur un côté ou deux. Les trottoirs : - pourraient, dans un premier temps, être simplement délimités par une bordure forte et, éventuellement, revêtus d’une matière facilitant la marche (e.g. latérite, blocs, surface caoutchoutée) déposée sur fond bien compacté ; - devraient avoir une largeur minimum d’un mètre, assurer l’écoulement de l’eau avec une pente transversale vers la rue.
banc
rue de sable rouge compacté
coupe de la 2e phase - rue type
trottoir en sable compacté banc et/ou bac à végétaux
95
La chaussée On propose de : - réserver une largeur de 4 mètres pour une voie unique et de 6 mètres pour deux voies ; - installer rapidement un système de drainage au centre de la chaussée, avec une pente longitudinale vers des bassins de rétention situés dans les points les plus bas ; - assurer une pente suffisante entre la limite de la chaussée et le centre pour faciliter l’écoulement des eaux vers le système de drainage ; - délimiter simplement, dans un premier temps, la chaussée avec la bordure forte la séparant du trottoir et, éventuellement, la revêtir d’une matière facilitant les déplacements de véhicules déposée sur fond biencompacté (il y a place pour la recherche afin de trouver un matériau peu coûteux, facile à poser et à entretenir et permettant l’absorption d’une partie de l’eau). L’éclairage urbain On pourrait prévoir : - une technologie solaire peu coûteuse ; - un système d’accrochage qui profite des poteaux et surfaces existantes.
banc
rue asphaltée
coupe de la 3e phase - rue type
trottoir bétonné banc et/ou bac à végétaux
Verdissement des rues et places publiques Le quartier de Diamalaye peut devenir un projet exemplaire pour un aménagement écologique et productif des zones habitées, en appliquant ces principes simples : - créer des zones de plantation en bac le long de murs de façade (1) ; - dans les zones à bâtir, implanter le bâti de façon à dégager l’espace nécessaire à la plantation d’une deuxième rangée de plantation sur rue (arbres) d’un minimum d’un mètre de large, à une distance de trois à cinq mètres du bâti (2). La plantation judicieuse d’arbres le long des rues et les places publiques du quartier aurait le bénéfice d’assurer le confort dans les maisons et les espaces publics par la protection des rayons du soleil et des vents nuisibles, une meilleure qualité d’air, la stabilisation du sol et sa conservation, de même que la filtration de l’eau de surface. De plus, la plantation d’arbres productifs contribuerait à l’alimentation locale et même à la commercialisation de la production.
banc
rue pavée
coupe de la 4e phase - rue type
trottoir pavé
banc et/ou bac à végétaux
rue
trottoir bétonné
trottoir bétonné
2
1
Espèces végétales utiles : - Anacardium occidentale (noix de cajou) - Azadirachta indica (neem) - Faidherbia albida - Mangifera spp. (manguier) - Moringa oleifera - Tamarindus indica (tamarinier)
96
02
rues 02.02. la rue principale
perspective actuelle : La large rue devant le puits saoudien, comportant déjà quelques commerces, doit s’affirmer comme rue principale, afin de hiérarchiser le système des voies. Elle doit donc pouvoir soutenir la circulation et un certain potentiel commercial.
perspective actuelle - rue principale puits saoudien
élévation de l’existant - rue principale
puits saoudien
plan de l’existant - rue principale
97
plantations
trottoir
perspective proposée - rue principale puits saoudien
perspective, élévation et plan proposés : élévation proposée - rue principale large trottoir
ajout de bâtiments
puits saoudien plantations
plan proposé - rue principale
Les interventions sur la rue principale incluent l’ajout de bâtiments pour consolider son tracé. L’implantation de ces bâtiments est faite de façon à dégager l’espace nécessaire à l’incorporation d’une rangée d’arbres et d’un large trottoir permettant aux activités marchandes de ne pas empiéter sur la zone piétonne.
98
02
rues 02.03. les rues secondaires
perspective actuelle - rue secondaire
perspective proposée : (1) Le trottoir peut être construit en pavé. (2) Un système de drainage de la rue est à prévoir. (3) Le mobilier urbain (bancs) pourrait intégrer des bacs de végétation, puisque celle-ci doit être protégée des animaux pour faciliter sa croissance.
3 1 perspective proposée - rue secondaire
2 A
99
coupe proposée : Les lampadaires et le mobilier pourraient être fait de matériaux recyclés provenant de la décharge. Les lampadaires pourraient aussi être utilisés comme capteurs solaires. Les artistes et les récupérateurs pourraient participer à la conception et à la construction du mobilier urbain.
plan de l’existant - rue secondaire
coupe de l’existant - rue sec.
plan proposé - rue secondaire
coupe proposée - rue sec.
100
02
rues 02.04. les ruelles
perspective proposée : Les ruelles sont des espaces de vie à développer et à exploiter. (1) Elles facilitent la création d’une deuxième porte pour chaque concession, et donc la séparation des activités liées à l’élevage, à la gestion des déchets et des eaux usées, des autres activités domestiques.
3
(2) Les bancs supportent l’échange et la convivialité. (3) L’intégration de plantes grimpantes et de pergolas sur les bâtiments permet d’augmenter l’apport d’ombrage et de rafraîchir les ruelles.
3
1
2 perspective actuelle - ruelle type
perspective proposée - ruelle type
101
plan de l’existant - ruelle type
coupe de l’existant - ruelle type
plan proposé - ruelle type
coupe proposée - ruelle type
102
03
places publiques plan d’ensemble de l’existant
Suite à nos observations, les places publiques actuelles semblent peu définies et peu utilisées. Les places que nous avons considérées ici sont (1) l’entrée de la décharge comprenant (a) la place du marché et (b) la place des artistes, (2) la place des récupérateurs, (3) la place publique autour du puits saoudien, (4) la place publique à l’entrée de Diamalaye (5) la place centrale au milieu du quartier et une place publique type, expliquant des principes pouvant être appliqués aux petites places vacantes qui gagneraient à être aménagées.
5
2 3
4
1b 1a
route secondaire route principale (non pavée) route principale (pavée) places publiques
0
50
100
200
300
400 m
zones d’agriculture existantes
places publiques
103
plan d’ensemble proposé
Les places publiques sont des lieux importants pour la population de Diamalaye. Certains espaces ont été mentionnés comme ayant un caractère rassembleur, tels que les puits, les espaces entourant des lieux de service et la zone de la dépression. L’usage d’espaces extérieurs tels que les rues et les ruelles a été identifié comme un des modes « d’habiter » la ville propre à la culture sénégalaise.
route secondaire route principale (non pavée) route principale (pavée) places publiques plantations d’arbres nouvelles zones d’agriculture zones d’agriculture existantes
104
03
places publiques 03.01. l’espace jeunes et l’entrée de la décharge
plan existant : Les piétons côtoient les véhicules lourds, ce qui rend l’endroit très dangereux. L’immense terrain actuellement inoccupé autour du centre des jeunes pourrait être utilisé par les artistes pour diffuser leur art, se faire connaître et être plus présents dans la communauté.
1
plan de l’existant - entrée de la décharge
105
plan proposé : Les piétons et les véhicules sont séparés en créant, au nord de l’entrée, une petite place de marché polyvalente. Un stationnement pour véhicules lourds aménagé autour de la pesée vise à structurer la circulation lourde à l’entrée et à la sortie de la décharge. En regroupant le centre des jeunes, la place publique, la place du marché et le terrain de foot, on créé un lieu de convergence important. Une attention particulière sera portée aux deux places suivantes dans les pages suivantes : (a) La place du marché (b) La place des artistes.
b a
plan proposé - entrée de la décharge
106
03
places publiques 03.01.a) la place du marché
plan proposé : Aménagée entre deux rangées de petits commerces, cette petite place ombragée par de grands arbres pourrait servir de circulation sécuritaire pour les piétons, de point de ravitaillement avec le développement de petits commerces alimentaires, de restaurants, de salons de coiffure, etc. Cette place pourrait également servir d’aire de repos pour les travailleurs de la décharge, mais aussi pour tous les autres habitants de Diamalaye.
plan proposé - place du marché
perspective actuelle - entrée de la décharge
107
perspective proposée :
perspective actuelle - petites installations
Le côté nord de l’entrée de la décharge est dédié davantage aux petits commerces de services et à la circulation piétonne tandis que du côté sud on retrouve des usages davantage axés sur le transport et le camionnage. La séparation des deux usages augmente la sécurité et améliore la qualité du lieu. Pour établir un lien entre la place du marché, le centre des jeunes et la place artistique, le mur de délimitation est abattu.
perspective proposée - aire piétonne, marché et plantations
perspective proposée - entrée de la décharge
108
03
places publiques 03.01.b) la place des artistes
plan proposé : La place publique à proximité du centre des jeunes pourrait se composer d’une surface de béton à l’image de celle de l’espace UNESCO, autour de laquelle seraient plantés des arbres créant de l’ombre. L’espace pourrait alors être utilisé de nuit comme de jour par des artistes, musiciens, comédiens ou danseurs.
plan de l’existant - place des artistes
coupe de l’existant - espace jeunes et entrée de la décharge
109
pavé en semelles de sandales :
perspective proposée - exemple de pavé en semelle de sandale sur la place publique
À la base des arbres, une surface « coussinée » faite de semelles de sandales recyclées incrustées dans le béton est proposée. Cette surface confortable et multicolore peut servir d’endroit pour s’asseoir, travailler ou se reposer.
béton coulé
stationnement de camions : Des espaces de stationnement pour les camions peuvent être placés de façon à ne pas nuire à la circulation, orientés pour faciliter le passage sur la pesée et délimités par des pneus usagés.
perspective proposée - exemple de stationnement pour camions
coupe proposée - place des artistes, marché et espace des camions
Place pour les récupérateurs
places publiques
La population de Diamalaye tient en 110 compte des préoccupations et du bien être des récupérateurs à Mbeubeuss. 03.02. les lieux pour les récupérateurs À cet égard, l’aménagement d’un site verte spécifique besoins Placeaux pour lesde cette communauté est proposé. Placée récupérateurs dans la région nord: du quartier, à coté plan proposé Ladécharge populationetde de la duDiamalaye quartier detient en compte des cette préoccupations et du bien récupérateurs, L’aménagement d’un place site quidessert répond êtrebesoins des récupérateurs à de Mbeubeuss. principalement fonctions ; des aux de trois la population À cet égard, l’aménagement espaces de et détente et de reposded’un site Diamalaye des récupérateurs spécifique besoins dela cette (hamacs, restauration, prière, etc.) Mbeubeuss estaux proposé dans région communauté est proposé. Placée desnord espaces d’hygiène du quartier, à côté de(toilettes, la décharge laetrégion du quartier,età coté douches, fontaine publiques) etdans du quartier des nord récupérateurs. la décharge et du quartier de desde espaces de travail récupérateurs, cette dessert Cette place répond principalement à (administration, zone deplace tri, etc.). principalement trois fonctions trois fonctions : des espaces de détente Même si la zone demande des ; des de détentede repos etespaces de repos en marge décharge travaux de nettoyage etetladede (hamacs, restauration, prière, (hamacs, restauration, etc.),etc.) des décontamination avantprière, l’implantation des espaces (toilettes, d’hygièned’hygiène (toilettes, douches, deespaces la proposition, elle a pour but de : douches,publiques) et fontaine publiques) fontaines et des espaces et espaces de travail zone dedes travail (administration, de et tri,de - Améliorer les conditions de vie (administration, zone de tri, etc.). etc.). travail des récupérateurs. Même si la zone demande des travaux de nettoyage et de Les résultats escomptés sont : de se - Permettre aux travailleurs avant l’implantation - décontamination l’amélioration desetconditions de vieles et soigner sur place, réduire ainsi de la proposition, ellepollution. a pour de travail des récupérateurs ; but de : temps d’exposition à la - des soins de santé dispensés sur place ; Améliorer lesrestauration conditionsdans de vie et de - -des services - Permettre la de préparation de un travail récupérateurs. contextedes adéquat nourriture dans une; ambiance propre. - un lieu de détente pour les recycleurs -etPermettre aux travailleurs de se les gens quartier. - Fournir de du l’ombre et un milieu de soigner sur place, et réduire ainsi les détente pour les recycleurs et les temps d’exposition à la pollution. habitants du quartier. Plan de l’existant - limite de la décharge, zone nord - Permettre la préparation de
03
nourriture dans une ambiance propre. - Fournir de l’ombre et un milieu de détente pour les recycleurs et les habitants du quartier.
et la population de Diamalaye dans la bande
plan de l’existant - positionnement de la place des récupérateurs
Plan de l’existant - limite de la décharge, zone nord
coupe de l’existant - versant sud de la décharge
Vue sur la décharge (existant)
Plan general (proposé) Plan general (proposé) Plan general (proposé)
Traduction en Wolof Traduction en Wolof Traduction en Wolof
111
plan proposée - place des récupérateurs
ZONE PRIERE ZONE PRIERE ZONE PRIERE
FONTAINE FONTAINE FONTAINE
Vue sur le site (proposé) Vue sur le site (proposé) Vue sur le site (proposé) perspective proposée - place des récupérateurs
RESTORATION - WC - DOUCHES - LAVOIRS RESTORATION - WC - DOUCHES - LAVOIRS
BUREAUX BUREAUX
RESTORATION - WC - DOUCHES - LAVOIRS
BUREAUX
FONTAINE FONTAINE
ZONE REPOS ZONE REPOS
RESTORATION - WC - DOUCHES - LAVOIRS RESTORATION - WC - DOUCHES - LAVOIRS
BUREAUX BUREAUX
ZONE DE TRI ZONE DE TRI
FONTAINE
ZONE REPOS
RESTORATION - WC - DOUCHES - LAVOIRS
BUREAUX
ZONE DE TRI
coupe proposée - versant sud de la décharge
BANDE VERTE BANDE VERTE BANDE VERTE
TRI - DECHARGE TRI - DECHARGE TRI - DECHARGE
Elevation (proposé) Elevation (proposé) Elevation (proposé)
Plan du bâtiment principal (proposé) Zoom sur la place Plan du bâtiment principal (proposé) Zoom sur la place Les petites « îles » ou « esplanades » multifonctionnelles servent à »organiser Les petites « îles » ou « esplanades les servicesservent et les activités. Il a été multifonctionnelles à organiser souligné problématique les services et leslaactivités. Il a étéd’entretien 112 pose lors ded’entretien l’incorporation de soulignéqui la se problématique toilettes c’est pourquoi il est qui se pose lors publiques, de l’incorporation de de c’est séparer l’espace de toilettessuggéré publiques, pourquoi il est et celui de toilettes, de façon à suggérédouches de séparer l’espace de plusde detoilettes, contrôlede carfaçon le nettoyage douchesavoir et celui à desdeespaces être sous la plan proposé : le nettoyage avoir plus contrôlepourrait car responsabilité des locataires des espaces pourrait être sous la du local de restauration. Aire de repos pour les récupérateurs: responsabilité des locataires du local de La sensibilisation le développement restaurant, douches etetw.c. restauration. économique sont des priorités dans la La sensibilisation et le développement région. Dans but d’y dans répondre, économique sont deslepriorités la des espaces productifs sont aussi région. Dans le but d’y répondre, des créés, le de s’établir uncréés, lieu fixe espacesfait productifs sontdans aussi le peut aider à dans consolider fait de s’établir un lieul’association fixe peut de recycleurs.l’association de aider à consolider Dans le site est proposé l’implantation recycleurs. les espaces sont entourés par Dans led’arbres, site est proposé l’implantation dans l’espace repos, par quelques d’arbres,eux, les et espaces sont entourés poteaux en béton sontquelques projetés pour eux, et dans l’espace repos, de hamacs d’autre poteauxl’installation en béton sont projetésou pour mobilier urbain recommandable. l’installation de hamacs ou d’autre mobilier urbain recommandable. Vue sur l’ensemble (proposé) Vue sur l’ensemble (proposé)
plan proposé - restauration, toilettes, douches, lavoirs
perspective proposée - aire de repos pour les récupérateurs: vue sur le restaurant et sa terrasse
Perspective la zone repos (proposé) Perspective de la de repos (proposé) Perspective de de la zone zone de de repos (proposé)
Traduction Wolof Traduction en Wolof Traduction en en Wolof
113
-- -
perspective proposée : Sur le site proposé, les espaces sont ombragés par des arbres. Dans l’espace de repos, des hamacs ou autre type de mobilier urbain sont proposés. -- Perspective de la fontaine (proposé) Perspective la (proposé) Perspective de la fontaine fontaine (proposé) perspectivede proposée - aire de repos : hamacs
perspective proposée - fontaine Coupe l’ensemble (proposé) Coupe de l’ensemble (proposé) Coupe de de l’ensemble (proposé)
coupe proposée - ensemble des interventions
114
03
perspective actuelle - repos et séchage de la lessive
places publiques 03.03. la place centrale autour du puits saoudien
perspective actuelle - zone du puits saoudien
élévation de l’existant - zone du puits saoudien
perspective actuelle : Les puits ont un potentiel rassembleur: les femmes s’y retrouvent et la proximité de l’eau offre un potentiel intéressant d’activités : lieu de désaltération, de lessive, de nettoyage des légumes et d’échanges sociaux.
plan de l’existant - zone du puits saoudien
115 B
D D
G
H H
A A
F
coupe perspective proposée - installations de la place autour du puits saoudien
B B
C
B D
D
plan proposée - place centrale autour du puits saoudien
plan proposé :
H F
B
La place proposée vise donc à fournir un lieu frais et dégagé, où les femmes peuvent vaquer à certaines de leurs tâches quotidiennes. Un espace où les enfants seront en sécurité.
F B
D
D G E
F
B
D
C
D
F
B
F
E
F B
plan proposée - place centrale autour du puits saoudien
A
B
(A) Large trottoir pouvant servir au commerce (B) Plantation d’arbres (ombre) (C) Puits saoudien existant (D) Bassins de lavage couverts (E) Lieu de séchage du linge (non couvert) (F) Bancs (G) Place centrale (pavée) (H) Zone de cultures utilisant les eaux usées du lavage
116
03
places publiques 03.04. la place publique à l’entrée de Diamalaye
perspective proposée : L’implantation d’une place publique à l’entrée de Diamalaye renforce l’image du quartier . Elle lui permettra de révéler sa vraie nature, celle d’un quartier d’habitation, de vie urbaine, d’activités maraîchères et marchandes. Peut-être incitera-t-elle également plus de gens à y arrêter, mettant en valeur la production locale et le quartier.
perspective actuelle - entrée de Diamalaye
plan de l’existant - entrée de Diamalaye
coupe de l’existant - entrée de Diamalaye
117
perspective proposée - place publique et commerces
plan proposé : Lorsque le quartier sera complètement construit, la place publique de l’entrée sera un lieu d’arrêt pour le transport en commun (autobus et cars rapides), appropriée également pour des activités commerciales. Une place publique dynamique encadrée par des immeubles, et donc clairement définie, est plus facile à repérer.
plan proposé - consolidation du bâti autour de la place publique
coupe proposée - place publique et commerces
118
03
places publiques 03.05. la place publique au centre du quartier
perspective actuelle - centre de Diamalaye
plan de l’existant : Le centre du quartier est un endroit propice à la rencontre, à la constitution d’une vie de quartier et au développement d’un sentiment d’appartenance.
plan de l’existant - centre de Diamalaye
élévation de l’existant - centre de Diamalaye
119
perspective proposée : Un arbre bien positionné peut donner de l’ombre, mais on peut aussi imaginer qu’une construction légère en fasse tout autant et devienne un point de rencontre, un lieu de rassemblement et de partage d’idées.
perspective proposée - place publique au centre de Diamalaye
construction légère
plan proposé - place publique au centre de Diamalaye
coupe proposée - place publique au centre de Diamalaye
120
03
places publiques 03.06. une place publique type
perspective actuelle : Plusieurs espaces libres existent entre les concessions familiales, où les enfants s’amusent et où les gens se rencontrent.
perspective actuelle - place type non aménagée
plan de l’existant - place type non aménagée
coupe de l’existant - place type non aménagée
121
perspective proposée - place type aménagée
plan proposé : Des arbres peuvent être plantés dans ces espaces et ainsi faciliter le déroulement d’activités communautaires. Des jardins communautaires peuvent également y être développés. Il faudra cependant penser à protéger les jeunes arbres des animaux pour assurer leur croissance.
plan proposé - place type aménagée
coupe proposée - place type aménagée
122
04
habitation plan d’ensemble de l’existant
Diamalaye est avant tout un quartier résidentiel. L’habitation comporte beaucoup d’espaces pouvant être utilisés à des fins productives.
route secondaire route principale (non pavée) route principale (pavée) zone d’habitation à faible densité places publiques 0
50
100
200
300
400 m
zones d’agriculture existantes
habitation
123
plan d’ensemble proposé
Une densification de la zone nord de Diamalaye (1) aidera la protection de la zone agricole au nord, décrite précédemment dans la section sur les zones vertes. Les objectifs sont l’amélioration des conditions d’hygiène, l’intégration de l’agriculture urbaine, le confort thermique et l’élevage au sein de la concession. Les propositions qui concernent l’habitation peuvent généralement être réalisées par une famille.
1
route secondaire route principale (non pavée) route principale (pavée) zone d’habitation dense zone d’habitation à faible densité places publiques plantations d’arbres nouvelles zones d’agriculture zones d’agriculture existantes
124
04
habitation 04.01. la concession type
perspectives actuelles : Il n’y a actuellement pas de végétation à l’extérieur des bâtiments afin de les protéger du soleil. Plusieurs murs intérieurs et extérieurs peuvent être utilisés afin de faire pousser de la végétation grimpante productive. La véranda n’a pas de toit ; l’ombre n’est présente qu’à l’intérieur des chambres.
perpective actuelle - extérieur de la concession
perspective actuelle - intérieur de la véranda
125
perspectives proposées : L’intégration de plantations productives à l’intérieur de l’habitation ou à l’extérieur de la concession procure de l’ombre, diminue l’apport de chaleur sur le bâtiment et représente un complément alimentaire ou économique. Les fruits et légumes poussent dans des pots (menthe, tomates), dans des bacs ou sur des treillis le long des murs. Le treillis peut être fait avec des planches de bois (ou un autre matériau) et des branches de filao choisies pour leur solidité.
perpective proposée - extérieur de la concession
perspective proposée - intérieur de la véranda
L’ajout d’un toit fait de lattes de bois au dessus de la véranda et la plantation d’arbres fruitiers comme des manguiers ou des figuiers de Barbarie procurent de l’ombre.
détail proposé - treillis
N
126
B2 plan de l’existant : L’intérieur de la concession présente de nombreux espaces qui peuvent être récupérés (1, 2 et 3) de manière à pratiquer l’agriculture urbaine ou l’élevage, ou encore pour diminuer l’apport de chaleur. 0
2
1 3
4m
plan de l’existant - la concession type
N
127
plan proposé : 1
L’agriculture urbaine pourrait se pratiquer à l’intérieur des concessions en utilisant des bacs, des plantes productives grimpantes et le jardinage au sol. Un dallage de béton est présent au sol afin d’améliorer la capacité de filtration du sol et aussi pour l’hygiène dans la concession. (1) La cuisine et l’espace pour la lessive sont regroupées pour créer une zone de tâches ménagères.
2
(2) Un bac de compostage pour la récupération et les déchets organiques.
3
4
(3) Un système d’assainissement sur place de l’eau usée : l’eau grise en résultant peut servir pour arroser les cultures. (4) L’élevage est situé près de l’entrée pour des raisons hygiéniques.
0
plan proposé - la concession type
2
4m
128
élévation de l’existant :
élévation de l’existant - la concession type
Il y a actuellement peu d’arbres pour protéger du soleil l’ensemble de la concession. Les briques sont construites avec du sable de mer et il n’y a pas de fondations sous la concession.
0
2
4m
élévation proposée - la concession type
coupe proposée : La plantation d’arbres fruitiers procure de l’ombre et améliore la qualité de vie à l’intérieur et à l’extérieur de la concession. Des plans de fèves poussant sur le mur extérieur et sur le toit diminuent la quantité de chaleur transmise directement sur la toiture et sur les murs en plus de produire un aliment pour la famille. Les briques fabriquées avec du sable de carrières non dommageables pour l’environnement sont durables. L’ajout d’une fondation assez profonde stabilise les murs et offre une meilleure durabilité.
0
2
4m
coupe de l’existant - la concession type
coupe proposée - la concession type
habitation
04.02. la maison type
04
129
perspective actuelle : Le soleil réchauffe la cour intérieure de la maison. L’air chaud se propage dans les pièces autour et le béton accumule la chaleur.
perpective actuelle - cour intérieure
perspective proposée : Un treillis couvrant la cour permet de diminuer l’apport thermique solaire, de rafraîchir l’air (respiration des végétaux) et de produire des aliments (ici, du concombre). La culture en pot permet de subvenir aux besoins de la famille en menthe et en piments forts.
perspective proposée - cour intérieure
130
perspective actuelle : En l’absence d’arbres, les rayons du soleil frappent les surfaces dures entourant la maison et l’espace public : la chaleur qui s’y accumule est intense.
perpective actuelle - la maison et la rue
perspective proposée : Les arbres créent de l’ombre sur les bâtiments et dans la rue, ce qui rend l’espace public plus agréable et confortable pour les échanges et les activités se tenant devant les bâtiments. Les dispositifs d’agriculture urbaine des différentes familles agrémentent l’espace public et améliorent la qualité de vie de Diamalaye.
perspective proposée - la maison et la rue
131
plan de l’existant : La maison type de Diamalaye (et de Malika) est en fait une concession construite sur toute la superficie du lot, dont la limite prend la forme d’un mur. Plusieurs exemples de ce type d’habitation sont présents à Diamalaye. cour 0
plan de l’existant - la maison type 01
2
4m
132
plan proposé : Le plan de maison de type 01 propose des circulations de service séparées des circulations propres.
cour
3
(1) L’escalier en périphérie de la maison permet d’améliorer l’hygiène des espaces intérieurs : on ne passe pas par l’espace domestique (propre) pour accéder au toit (agriculture et élevage) et à la fosse septique.
2 cour
(2) La fosse septique est accessible pour l’entretien et la vidange. (3) La création d’une deuxième cour permet une meilleure ventilation.
0
2
4m
C1
plan proposée - la maison type 01
133
plan proposé : (1) L’élevage des poules près d’un escalier qui mène à la rue sans passer par l’espace domestique améliore l’hygiène des lieux. Les différentes cultures disposées sur le toit (bacs (2), treillis, pergolas, pots) diminuent la surface du toit exposée au soleil. La température dans la maison est ainsi abaissée. 0
2
2
4m
détail proposé : 1
Un bac pour la culture domestique est facile à construire. Le bac illustré ci-dessus est construit en bois et rendu étanche grâce à une pellicule plastique.
2 plan proposé - toiture de la maison type 01
détail proposé - bac de culture
134 ruelle
1
plan proposé : Le plan de la maison type 02 propose des ruelles entre les concessions/ maisons à l’arrière ou sur le côté afin de donner une entrée de service à chaque habitation. La création d’une ruelle (1) permet l’accès séparé à la fosse septique (2) et une connexion facilitée au futur réseau de gestion des eaux usées.
2 cour
cour 0
2
4m
plan proposée - la maison type 02
135
élévation de l’existant :
élévation de l’existant - la maison type 01
Le soleil plombe sur la façade (sud) et sur le toit de la maison. Le toit est inutilisé.
élévation proposée :
élévation proposée - la maison type 01 intégrant l’agriculture domestique
Planter un arbre aux abords de la maison (manguier, accacia, etc.)permet d’ombrager la façade et de diminuer les gains thermiques dans la maison : la température dans la maison est ainsi abaissée. D’autres dispositifs pour la culture de plantes productives peuvent être installés sur le toit pour obtenir le même effet de diminution des gains thermiques, tout en fournissant un apport supplémentaire à l’alimentation de la famille ou une source de revenus additionnelle si la production horticole est vendue.
coupe de l’existant :
coupe de l’existant - la maison type 01
Le soleil réchauffe la cour intérieure de la maison : la chaleur se propage dans les pièces autour et est conservé dans la masse thermique du béton au sol.
coupe proposée :
coupe proposée - la maison type 01 intégrant l’agriculture domestique
Un treillis couvrant la cour permet de diminuer l’apport thermique solaire, de rafraîchir l’air (respiration des végétaux) et de produire des aliments (concombre, fèves, pois, mad, etc.). Le toit est utilisé pour la production en bac (aubergines africaines, tomates, courgettes, laitue, bissap, etc.) et en pot (menthe, piment fort, etc.), les petits élevages (poulets) et le séchage des vêtements.
136
04
habitation 04.03. la maison à haute densité type
perspective proposée : Ces dessins illustrent des améliorations qui pourraient être apportées à la conception des maisons de trois à cinq étages. À Malika, elles occupent souvent la presque totalité de la parcelle et sont mitoyennes sur trois côtés. On peut y retrouver un élevage caprin au rez-dechaussée et un élevage de volailles sur la toiture. Les interventions sont simples, efficaces et rentables. De plus, elles rendent le paysage plus agréable et convival.
perspective actuelle - la maison à haute densité type
perspective proposée - la maison à haute densité type intégrée
137
perspective proposée : La toiture possède un potentiel d’espace d’agrément, de travaux et d’agriculture domestique. Ces pratiques sont non seulement rentables mais protègent la maison de la chaleur et de l’usure.
perspective actuelle - toiture de maison type
perspective proposée - toiture aménagée
coupe de l’existant - îlot type composé de maisons à haute densité
coupe proposée : En ajoutant une ruelle, la densité urbaine diminue. Elle permet un espace de circulation et d’aération.
coupe proposée - îlot de maisons à haute densité avec ruelle et plantations
138
plans de l’existant : entrée
2 1
plan de l’existant - la maison à haute densité type, rez-de-chaussée aux étages : (3) Il y a un seul accès pour les usagers et les animaux. Il n’y a pas d’agriculture domestique. 0
2
4m
3
plan de l’existant - la maison à haute densité type, étage
2a
au rez-de-chaussée : (1) Il y a une communication directe entre les zones propres (cuisine) et les zones d’élevage (moutons). (2) Un seul escalier dessert les étages habités et l’élevage de volaille sur la toiture. La ventilation de la maison est minimale puisque trois de ses murs sont mitoyens.
139
plans proposés : entrée
3
1
au rez-de-chaussée : (1) L’hébergement des moutons est ouvert uniquement sur un passage réservé aux fonctions associées à l’élevage. (2) Un deuxième escalier, bien ventilé, donne accès directement à l’élevage de volaille en toiture. (3) Le seuil extérieur avant de la maison est utilisé pour le commerce et pour l’horticulture.
2
plan proposé - la maison à haute densité type, rez-de-chaussée aux étages : (4) Le deuxième escalier, bien ventilé, qui donne accès directement à l’élevage de volaille en toiture, se poursuit du rez-de-chaussée à la toiture (5) Les balcons sont utilisés pour pratiquer l’horticulture en bacs. Ces derniers procurent une protection des rayons solaires et donc de l’accumulation de chaleur dans la masse de la maison. 0
5 4
plan proposé - la maison à haute densité type, étage
2
4m
140
plan de l’existant : (1) L’élevage mal cloisonné de volaille sur le toit entraîne la présence de détritus partout. L’égouttement de l’eau de pluie n’a pas été prévu. Les rayons du soleil frappent directement la toiture, ce qui entraîne une accumulation de chaleur dans la masse du toit et la diffusion de cette chaleur dans la maison.
1 plan proposé : (2) L’aménagement du toit sépare les zones d’élevage, les zones de culture et les zones d’agrément pour les habitants (3) La zone d’élevage de volaille prévoit le tri des déchets recyclables et non recyclables, un bac à compostage et un endroit de rangement pour les outils. (4) Une zone est prévue pour la culture en bacs (culture sans terre : tomates, aubergines africaines, courgettes, laitue, bissap), en pots (menthe, piment fort) et sur pergola (concombre, fèves, mad, pois). (5) Le toit est alimenté en eau et il y a un système de récupération de l’eau de pluie. (6) La pergola et les bacs de culture constituent une protection thermique et physique (ombrage et évaporation) pour la maison. (7) Un espace est aménagé pour l’installation de cordes à linge. 0
2
plan de l’existant - la maison à haute densité type, toiture
6
4
3
2
4
4m
plan proposé - la maison à haute densité type, toiture aménagée
5
141
coupes de l’existant : (1) Escalier unique desservant les étages habités et l’élevage de volaille en toiture. (2) Toiture peu utilisée. (3) Balcons non productifs.
2
2
coupes proposées : (4) Deux escaliers bien ventilés séparant l’usage domestique et la circulation de service pour l’élevage et la culture. (5) Toiture aménagée pour la production agricole (élevage et culture), pour la protection des rayons du soleil et pour l’agrément des habitants. (6) Balcons productifs et protégés des rayons du soleil.
3
1 coupe de l’existant - longitudinale
0
4m
coupe de l’existant - transversale
5
5
4
6
6
4 coupe proposée - longitudinale
coupe proposée - transversale
détail proposé - balcons
142
04
habitation 04.04.a) les principes d’aménagement écologique : le soleil
orientation du soleil : À midi, le soleil est complètement au dessus de la maison et l’ombre est à son minimum. Le soleil de l’ouest (en après-midi) est le plus chaud et il entre plus facilement par les ouvertures.
après-midi
midi
avant-midi
ouest
est
orientation du soleil selon le moment de la journée
débords de toit : Les débords de toit à l’ouest et à l’est peuvent être avantageux, car ils empêchent les rayons directs du soleil du matin et du soir de pénétrer dans la maison et de créer de l’éblouissement ou de la surchauffe. De plus, l’installation d’un entre-toit évite la surchauffe causée par le soleil.
perspective proposée - débord de toit
coupe proposée - entre-toit et débord de toit
143
rafraichissement par de grands arbres : La plantation de grands arbres permet à la fois de ventiler la maison et de diminuer les gains thermiques. Il est plus avantageux de les planter à l’ouest et à l’est. Les arbres doivent être taillés pour que le feuillage ne bloque pas le passage du vent.
coupes sans arbre, avec petit arbre et avec grand arbre
pare-soleil : rayon
rayon
rayon
solaire
solaire
solaire
types de pare-soleil
Le pare-soleil au-dessus des ouvertures à l’ouest permet de garder la fenêtre dans l’ombre. Il peut être en béton lorsqu’il est conçu lors de la construction, sinon un dispositif léger peut être mis audessus de la fenêtre. Il faut minimiser les points de contact avec le mur pour éviter la transmission de la chaleur.
pergola : L’installation d’une pergola réduit l’accumulation de chaleur par le toit. Les végétaux utilisés peuvent être productifs.
coupe proposée - pergola et pare-soleil
perspective proposée - pergola et pare-soleil
144
04
habitation 04.04.b) les principes d’aménagement écologique : la ventilation
ventilation naturelle : Une cour intérieure améliore la ventilation et l’éclairage naturel de la maison. La ruelle peut remplacer la cour intérieure ou venir la bonifier. Il est important d’avoir des cours intérieures pour conserver une bonne ventilation si des voisins se construisent en mitoyenneté.
ventilation en plan - avec une seule cour intérieure
ventilation en plan - avec deux cours intérieures
ventilation en plan - avec cour arrière
ventilation en plan - avec cour arrière et ruelle
145
types d’impostes
emplacement des fenêtres : L’air qui circule de haut en bas rafraîchit la maison et provoque un changement d’air.
coupe avec circulation de l’air vicié
coupe sans circulation d’air
coupe avec circulation linéaire de l’air
coupe avec circulation linéaire de l’air
coupe avec circulation serpentée de l’air
coupe avec circulation serpentée de l’air
Les ouvertures entre les pièces sont essentielles à la circulation d’air et c’est encore plus efficace lorsque ces ouvertures ne sont pas alignées. Ces ouvertures peuvent être pratiquées soit dans les murs, au-dessus des portes (impostes) ou dans les portes directement.
146
effet de cheminée : Les escaliers permettent une circulation d’air verticalement. L’inclinaison du toit au-dessus de ceux-ci est orientée en fonction de la direction du vent pour créer une accélération de l’air sous la toiture. Cette accélération a pour effet d’aspirer et évacuer l’air chaud des escaliers et du même coup celui des étages.
air vicié et chaud air sain et frais
coupe proposée - effet de cheminée
coupe schématique
habitation
04.04.c) les principes d’aménagement écologique : le traitement des eaux usées
04
147
positionnement du système de traitement des eaux usées : Le but du système de filtration (1) est de favoriser l’agriculture urbaine (2), en utilisant des terrains moins intéressants pour la construction au centre des îlots (pas de front sur rue), tout en diminuant la pollution de la nappe phréatique.
2
Les coûts de construction peuvent être partagés. Les matériaux utilisés sont locaux (plantes, gravier et sable).
1 perspective proposée - position centrale du système de filtration dans l’îlot
rue
2
rue
1
plan proposé - traitement des eaux usées dans un îlot urbain intégrant l’agriculture
148
149
expériences et rencontres Le processus de la charette a permis aux participants et aux organisateurs de faire des rencontres et des expériences hors de l’ordinaire. Celles-ci ont permis une meilleure compréhension de la culture sénégalaise par les Canadiens et, parallèlement, une meilleure compréhension de la culture canadienne par les Sénégalais.
150
tĂŠmoignages Gora Gaye Mali-Jane Vollant
souvenirs participants
témoignages Gora Gaye
Témoignage sur une expérience interculturelle et interdisciplinaire Quand je préparais mon voyage à Québec, je n’avais aucune information sur cette ville, uniquement une représentation imaginée ou des préjugés, si ce n’est des connaissances livresques qui parlaient de la neige, de la rudesse du froid, de l’accent particulier du français ou un peu de l’Université Laval. La seule chose dont j’avais une idée nette, c’était les défis qui m’attendaient : - Un choc culturel évident ; - Un géographe appelé à travailler dans un atelier avec des architectes ; - Faire connaître mon pays à des étudiants qui ne l’ont jamais visité et les préparer à venir y faire un stage. Le plus difficile de ce périple de quatre mois fut la différence entre les modes de vie sénégalais et nord-américain. Le premier, très communautaire, met l’accent sur la réussite collective de la famille au sens large du terme et accorde une importance notoire au « qu’en dira-t-on » (regard de la société). Le second, plus individualiste, est axé sur la performance individuelle, dans un cadre réglementaire plus strict, et il accorde moins d’importance au regard de l’autre. La tâche était donc, pour moi, de comprendre et de me rapprocher des autres tout en restant moi-même. Comme une épée de Damoclès, les questions difficiles planaient perpétuellement dans mon quotidien : - Quoi faire pour me faire comprendre sans blesser personne ?
151
- Qu’est-ce qu’on fait pour se mériter mépris ou considération ? - Quelles interprétations les autres se font-ils de mes moindres gestes ? - Suis-je obligé de faire toujours comme eux pour m’insérer dans la dynamique du groupe ? Ce stress, je le vivais constamment dans l’atelier, dans les autobus et même aux résidences universitaires. J’étais habitué, chez moi, à m’adresser à n’importe qui, même dans la rue, à condition d’y mettre la manière. Subitement, je me suis rendu compte que je ne pouvais pas parler, m’asseoir, discuter avec n’importe qui. Il fallait déterminer quand, comment et à qui je pouvais adresser la parole, pour telle ou telle raison. Malgré tout, j’ai toujours senti la volonté des étudiants de l’atelier de me mettre à l’aise, d’une part, en me montrant ce qu’est la culture, la tradition québécoise par des sorties, des visites de sites et des soirées spéciales, d’autre part, en essayant de comprendre tant bien que mal ma culture et ma tradition. Malgré cette différence indéniable de culture entre nous à bien des égards, ils ont été tout simplement très collaboratifs. Le défi ou l’un des défis qui, je crois, a été relevé (à vous d’en juger) reste sans doute l’intervention du géographe que je suis dans un atelier d’architectes. Les dessins, je ne m’y connaissais pas beaucoup ; certains logiciels m’étaient inconnus. Un langage nouveau et des images nouvelles exigeaient souvent de moi un effort supplémentaire d’analyse pour bien comprendre. Même la façon dont l’atelier se dérou-
Gora Gaye, géographe, chargé de projet à l’IAGU et stagiaire à l’Université Laval dans le cadre de l’atelier habitats & culture
152
lait ne m’était pas familière. J’étais plutôt habitué à voir un professeur détenteur des connaissances qui venait et qui donnait son cours à des étudiants toujours considérés comme des apprenants qui posaient des questions. J’ai été agréablement surpris de la démocratie interne qui régnait dans l’atelier, jusque dans les moindres détails. Une autre chose importante que j’ai découverte, c’est la possibilité donnée aux étudiants d’évaluer le cours donné par le professeur. En somme, mes débuts en atelier ont été difficiles, mais avec le soutien des uns et des autres je parvenais toujours à m’accommoder.
les salutations une marque de respect et d’ouverture, une fenêtre ouverte sur soi pour l’autre. Alors qu’à mes débuts à Québec, j’avais l’impression que les gens n’étaient liés que par l’atelier, au fil du temps, les choses se sont beaucoup améliorées. Les Québécois n’accordent pas trop d’importance aux salutations. Aux résidences, le voisin reste un voisin (la preuve, je suis resté trois mois au neuvième palier du pavillon Parent sans que mes voisins ne m’adressent, ne serait-ce qu’une fois, la parole). Mais, j’avoue que j’ai beaucoup apprécié le civisme des Québécois et leur sens du « respect » de l’autre.
De mon côté, en tant que géographe avec un background spécifique et mon accent français spécifique, j’avais toujours besoin d’expliciter davantage certains concepts, certaines expressions pour me faire comprendre, surtout en parlant du Sénégal. Mais, on sentait toujours une complémentarité dans les approches. Comme nous partageons le champ urbain, ce fut un réel apprentissage mutuel entre géographe et architectes. Il a fallu partager notre définition de ce qu’est une carte, un croquis. Le géographe que je suis avait une perception de l’urbain centrée sur l’espace, alors que les architectes centrent plutôt leur conception sur le design, l’agencement des éléments qui forment l’urbain. Cette différence, parfois très accentuée, dans nos approches nous permettait toujours d’apprendre des choses les uns des autres.
Cet apprentissage, je l’ai poursuivi au Sénégal. Mais là, la tâche était tout autre. Dans les plénières de l’atelier participatif, je traduisais en wolof les interventions en français et en français tout ce que les populations disaient en wolof, un vrai challenge. Il fallait expliciter les terminologies qui n’existaient pas en wolof et transmettre sans déformation les interventions de la population qui parfois peuvent s’écarter du sujet. Tout cela exigeait une vraie maîtrise de soi et beaucoup d’humilité.
Nos perceptions des choses n’étaient pas souvent les mêmes : le temps, l’espace, la maison, l’importance des salutations, les rapports de voisinage, les relations de travail et tant d’autres choses. Pour nous, Sénégalais, le lieu de travail est une seconde maison, une seconde famille, le voisin est un parent,
En plus de cela, je me sentais implicitement responsable du séjour du groupe de Canadiens à Dakar, à tort ou à raison. Je devais m’assurer tout le temps qu’ils ne manquent de rien et que rien ne leur arrive de mal. Le dernier défi a été allégé grâce à l’intervention d’autres acteurs sénégalais sur des domaines particuliers de la réalité sociale et culturelle, politique, historique et religieuse du pays. Il faut ajouter à cela la finesse des recherches individuelles et collectives faites par les étudiants canadiens eux-mêmes sur l’Afrique, le Sénégal et Dakar.
En vous laissant le soin d’apprécier ma présence dans cet atelier et dans ce processus, sachez que j’ai beaucoup appris des autres et sur les autres, mais aussi et surtout sur moi-même. Je me suis rendu compte que des éléments de la vie que nous avons toujours considérés comme naturels et spontanés ne l’étaient pas du tout chez les Québécois. Je pense notamment à des avantages que nous considérons comme des faveurs pour une certaine classe de la société, qui étaient chez eux des acquis. Je profite de ces quelques lignes pour remercier tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué au bon déroulement de mon séjour à Québec, principalement les étudiants et les professeurs ainsi que le personnel administratif de l’École d’architecture de l’Université Laval. Vous me permettrez d’en mentionner quelques-uns : Mathieu l’attentionné, Jessica que j’allais appeler affectueusement la Leader, sans oublier Emilie et tous les autres puisqu’ils m’ont tous marqué d’une façon ou d’une autre et font partie désormais de ma vie. En plus des étudiants, je ne peux pas ne pas parler des professeurs. Sacré André comme l’appelle familièrement les Sénégalais, plus qu’un enseignant, un éducateur toujours présent à toutes les sollicitations au moment opportun. Louise, celle-là, j’allais dire qui m’a bien compris dans cette mission. Et enfin, Denise la Dame de fer. Sede ken ku bokoon ci ligey bi te dundu nari aada yu bokul yi Bimay wajal sama tuki jëmsi Kebek, awma woon ben xibaar ci naka laňuy dunde, sude nekul lima nafar ci tere yi muy wax ci sed bi, sen kalama ak daara ju kawe jiidi Laval. Len rek mooma woorone muy limadone xaar tema wara jankonte ak moom : - Aada you wute lool ak jima xamoon ; - Ligey ak ay arsitekte te masu mako jang ;
- Leeralal ndongo yi Senegal ak nuňuy dunde ngir buňu akse duňu am jafe jafe. Li gënoon jafe moy raňentle dundin bima joge ak bima nek ci Kebek, ndax wute gi dafa tar lool. Ma wara dunde ak loolu ba pare baňa fate sama aada, mu nek nak yaan bu diis lool. Sama xel di jiixi jaxa may waxantu si sama xel : - Numay def baňu xam limay wax te duma tooň ken ? - Nuňu gise sama nekine ak ňoom, - Ndax dama wara def ni ňëp ndax baň mboolomi yaxu ? Loolu lëp nek luma doon dundu diirup limafi nek. Йoomit ňu melni ňu xam loolu dima japale bu baax ngir yombalal ma sama nekin ak ňoom. Benen jafe jafe bima jankonteloon di man mi jang lenen lu wute ak ňoom liňu jang, naka laay ligeye ak ňoom ci diirup ňenti wer. Waaye ca cëpandaw ja sotente xalaal la wone ak ku nek jang sisa moroom, mu nek lu am solo. Limujoon nak jëm ci xamal lene Senegal ak dundinu nit ňi, ma am ci ak japandal. Am ňeneen ňu ňëwoon di waxak ňoom ci Senegal aada ya, kom kom ba, diine ja, ak yeneen ak yeneen. Rax ci doli ňoom si sen boop def naňu ay gëstu jëmëleko ci Afrik, Senegal ak Ndakaru. Ci gatal nak may wax ni jang naa lu bari ak ňoom, ci ňoom ak ci sama boop. May bayi nak ňuma sexaloon ligey bi ňu joxe sen xalaat ci sama nekiin ak ňoom ak lima indi ci ligey bi. May gërëm nak ňep ňima japale bama sotal sama ligey ci jam ak salaam, muy ndongo yi ak jangalekat yi nek ci daaraji ňuy tagate arsitekt yi te nek ci Kebek.
153
154
témoignages Mali-Jane Vollant Bonjour à chacun,
Mali-Jane Vollant, étudiante en architecture au Cégep de Lévis-Lauzon
Par où commencer ! J’ai tellement appris de ce voyage. J’ai appris sur la culture sénégalaise, sur l’architecture avec les étudiants qui ont été de grands professeurs, sur l’agriculture urbaine, l’assainissement de l’eau, les bâtiments, les matériaux, etc. J’ai adoré voir la proximité spatiale des concessions qui donnait des rues très étroites, reflets de l’importance accordée aux relations humaines. Les Sénégalais sont si souriants, si chaleureux, si avides d’apprendre. J’ai aimé leur grande joie de vivre et surtout le fait qu’ils prennent leur temps, que ce n’est pas grave si l’on est en retard. Par chez moi, on appelle cela : «Indian time», ou le «temps indien». J’ai perçu que la culture sénégalaise ressemblait, à quelques différences près, à la culture innue. Malika, c’était ma communauté, il y a vingt ans. Certaines personnes disent que c’était le bon vieux temps. Ce temps où l’entraide, le respect des autres et le rassemblement étaient importants. J’ai aussi vu l’importance de l’environnement, du virage vert et de défendre la terre ; ce sont des valeurs importantes chez les Innus. Le fait aussi de planifier et de consulter avant de construire est primordial, tout comme l’échange d’information qui est très valorisant, instructif et intensif. Cela permet de faire avancer les connaissances de tout le monde. J’ai aimé la façon d’étudier : travailler sur le terrain.
J’aimerais tellement que mes cours fonctionnent tous ainsi. En définitive, ce fut un stage inoubliable et j’espère qu’il y aura une suite à cette aventure. Mes amitiés à tous. Mangi nuyu ňëp, Lima jang ci tuki bii dafa bari ba xawma sax faan lay tambaale. Jang naa ci aada Senegal lu bari, jang na ci arsitektur, ci japandalal doongo yi, ňu nekoon ay jangalekat yu xaraň ci man, jang na ci mbayum taax ak ci tabax ak jumtuway yinu ciy jëfëndiko. Amoon na banex bima gise keur yi niňu jegewo mu joxe ay mbed yu ndaw. Loolu lëp di wane solo gi am ci digënte nit ňii difa dundu. Wa Senegal nit ňu yaanj laňu te ňu am yene jang laňu tamit. Lima gënoon nex moy baneex bi ňu am ci ni ňuy dunde te yakamtiwuňu ci dara. Budoon ci fima dëk daňu naan « waxtu injin la ». gisna ni aada Senegal amna lu bari lumu nuro ak aada inu di xet gima book. Ma gis ni nii Malika mel, noonu la Sama dëk meloon ňaar fuki at ci ginaaw. Mu nekoon jamoono jo xamni dimbalënte, wek sa moroom ak dajalo dafa amoon solo lool. Ma gis tamit solo gi dëkuwaay ak liko wër am ci ňoom, boole ci sam seen suuf ak naatange, mumay fataali ňun inu yi. Diiso bi ak sotente xalaat giy am ci seen digënte bala ňuy sumb dara nek tamiit lu am solo lu ku nek ci ňun mana jange. Niňu doon jange nexoon nama lool, maanam dem safonte ak nit ňi. Suma saňoon lima dese ci am jang noonu lay deme. Mu nek lo xamne duma ko fate ba muk. Cant ňel leen yeen ňep.
souvenirs
urgence, de Pierre Diakhaté, chanteur rap de Malika Où va Malika ? Le danger s’avance Sauvez Malika De toute urgence Ces bleus aux gris nuancés Ces gerbes fracassantes Ces flots frangés d’écume Cette muraille blanche Glissent en lame liquide Sur l’étendue de brume Malika nous aimons Ta plage nuit et jour Nous sommes ensorcelés Nous, tes vieux compagnons Appellent au secours L’urgence est décrétée. L’assaut des vagues force Le recul des dunes Il découpe et retrace Un rivage incertain
Ils se rapprochent vite Ces murs et ces parpaings Les hommes leurs détritus Et leurs poubelles sauvages Dégradent et défigurent La côte hier tranquille Les collines immondes Les trouées des carrières Les attaques de la mer Redessinent un monde Sans clarté sans espoir L’avenir est bien noir. Jour après s’effritent Des pans entiers de sable La lande est grignotée Mince bande de terre Brousse ultime étriquée No man’s land dunaire.
Cette côte est fragile Prise comme en tenaille Entre marées furieuses Et folie bétonnière
L’urgence d’un sursaut L’urgence d’une trêve Ou bien la fin du rêve Le réveil est brutal Qui sonne l’agonie Des derniers malikois Amis de ce coin-là Faites entendre vos voix !
L’océan la meurtrie Les engins la mutilent Sabliers assassins Malika doucement Se meurt asphyxiée Mince bande côtière À terme condamnée.
Durant tout l’hivernage Les marées sont humaines En bande de sauvages Les jeunes des banlieux viennent Polluer de traînées Sans honte le rivage Salir et saccager
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Sans respect pour la plage L’amour de la nature A déserté la côte. Mais les derniers rêveurs Ne voient rien de tout ça Ignorent les clameurs Et tout ce branle-bas Se moquent des dangers Guettant Malika Mer Se pensent à l’abri Croient dur comme le fer Qu’ils n’ont pas d’ennemis La règle est l’insouciance Il en reste si peu Pour oser s’opposer Aux hordes qui avancent. Vers où tourner les yeux ? Quel désert rechercher ? Vers quel îlot voguer ? Devrons-nous bientôt fuir ? Ou nous accommoder ? Résister ou partir ? Ou pire abandonner Trouver où bien aller ? Quête désespérée Mais les jours de la plage Sont déjà bien comptés.
Les paroles de cette chanson ont été composées par Pierre Diakhaté, un jeune artiste de la commune de Malika. Cette chanson nous à été présentée durant notre séjour ; les paroles démontrent bien l’inquiétude des jeunes envers le futur de leur commune.
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Louise Lachapelle : professeure Collège Maisonneuve Benjamin-Jude Fournier Moussa Sy : chargé de programme IAGU Mariève Lafontaine Mercier : étudiante en agriculture Manuel Rosas Fatou Diop : animatrice sociale & membre du CLC Marie-Pierre Paré Louis-Philippe Lauzé Maude Warren Eyba Ba : coordonnateur du CLC Élise Lapointe Mathieu Coulombe Mélina Robitaille André Casault : professeur d’architecture : Université Laval Marianne G Charbonneau Gora Gaye Mali-Jane Vollant : étudiante en architecture au Cegep Lévis-Lauzon Myriane Pilon Brigitte Hubert Lybasse Gadiaga : étudiant en économie à Dakar Denise Piché : professeure d’architecture : Université Laval Pap Mar Dialo : animateur social & membre du CLC Émilie Pinard : assistante du cours habitats et cultures Jessica Gagnon
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équipe de l’Université Laval, de gauche à droite : Manuel Rogelio-Rosas, Brigitte Hubert, Mélina Robitaille, Marianne Charbonneau, Louis-Philippe Lauzé, Jessica Gagnon, Marie-Ève Lafontaine, Gora Gaye, Mathieu Coulombe, Élise Lapointe, Maude Warren, Myriane Pilon, André Casault, Benjamin Fournier, Marie-Pierre Paré ; absentes de la photo : Denise Piché, Louis Lachapelle, Emilie Pinard et Mali-jane Vollant, cour de l’École d’architecture à Québec, le 14 décembre 2007
Nous tenons tout d’abord à remercier les gens de Diamalaye et de Malika qui ont partagé avec nous leur expérience, leurs savoirs et leur savoir-faire. Sachez que nous vous sommes très reconnaissants du temps que vous nous avec accordé sans compter. Nous tenons à mentionner notre gratitude envers les membres de l’IAGU qui nous ont appuyés tout au long de notre travail et ont pris toutes les dispositions pour rendre notre séjour des plus agréables. Un énorme merci aux spécialistes du projet PURE, qui sont des exemples de rigueur et qui nous ont fait l’honneur de leur participation. Merci aux récupérateurs, aux artistes, aux femmes et aux étudiants sans qui le projet n’aurait pu atteindre ses objectifs.Vos noms resteront gravés dans notre mémoire pour toujours. A toutes les personnes que nous avons rencontrées, nous disons que votre accueil a fait honneur à la teranga. Merci !
partenaires financiers
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ENERGIE PGE
RONALD LAPOINTE ARCHITECTE INC.
L’UNION DES PRODUCTEURS AGRICOLES UPA
ROTARY INTERNATIONAL
député provincial ÉRIC DORION (Nicolet-Yamaska)
député provincial PHILIPPE COUILLARD Jean-Talon
député fédéral MARCEL PROULX Hull-Aylmer
Desjardins Caisse populaire de Québec (Québec) par l’entremise de Karl-Patrick Guérard ; Sotech - NItram inc. (Laval) par l’entremise de André et Jacinthe Martin (en collaboration avec Investissements Jayco inc.) ; PGE, Energie Plastiques Gagnon (Saint-Jean-Port-Joli) ; UPA-Union des producteurs agricoles, Développement international (Longueuil) par l’entremise de Marie-Christine Talbot ; Outil Pac inc. (Ville Mont-Royal) ; Ronald Lapointe architecte inc. (Edmundston, N-B) ; Club Rotary (Charlesbourg) par l’entremise de Louis Faille ; Le député provincial Éric Dorion (Nicolet-Yamaska) ; Les Architectes Jacques et Gervais (Shawinigan) par l’entremise de Christian Jacques ; Quincaillerie du Vieux-Québec Biron et Fils (Québec) par l’entremise de Monsieur Biron ; Desjardins Caisse populaire Immaculée-Conception (Montréal) par l’entremise de Lilianne Hughes ; Groupe Conseil Forchemex Ltée (Québec) par l’entremise de Guy Rochette ; Zone, Coopérative de l’Université Laval (Québec), par l’entremise de Marie-Maude De Kinder ; Le député fédéral Marcel Proulx (Hull-Aylmer) ; Le député provincial Philippe Couillard (Jean-Talon) ; Desjardins Caisse populaire de Sillery à Saint-Louis-de-France (Québec) Que tous ceux mentionnés ci-haut trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude et que ce recueil puisse vous démonter les résultats auquels nous sommes arrivés grâce à votre aide.
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achevé d’imprimer à Québec 2008