Sous-Marins

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chargés d’armes et de détecteurs. Ils visaient les SNLE et la force opérationnelle navale ennemis. Le développement des sous-marins nucléaires d’attaque américains débuta presque à la même période, mais emprunta des chemins différents. Ils se concentrèrent sur la lutte anti-sous-marine (ASM) et les Russes sur l’aspect multimissions, englobant à la fois la lutte ASM et l’attaque de surface grâce à de gros missiles de croisière anti-navires. Plus tard, les États-Unis adoptèrent également la capacité multimissions avec le déploiement d’armes lancées depuis les sous-marins comme les missiles Sub-Harpoon ou Tomahawk, conçus pour l’attaque anti-navires ou terrestre. Les principaux avantages des sous-marins nucléaires d’attaque sont leur faculté à rester immergés pour un temps potentiellement illimité, leur grande capacité de plongée, leurs systèmes de détection longue portée perfectionnés et la puissance de leurs réacteurs qui leur offre une très grande vitesse en immersion. Les toutes dernières générations de ces engins sont quasiment des croiseurs sousmarins ; la classe de vaisseaux russes Oscar, par exemple, était l’équivalent subaquatique des croiseurs de bataille de la classe Kirov. Leur principale zone de combat se trouvait sous la calotte arctique, considérée à une époque comme un refuge pour les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins. Sous-marins diesels-électriques. Dans certains milieux, on pensait que l’avènement des sous-marins nucléaires signerait la fin des anciens navires à moteur diesel, un type de propulsion qui avait accompagné ces engins tout au long de leur développement depuis la Première Guerre mondiale. Ce ne fut pas le cas. Seules les nations les plus riches pouvaient s’offrir les coûteux moteurs nucléaires nécessaires aux longues patrouilles ; pour les autres, les navires dieselsélectriques fournissaient une solution rentable permettant de maintenir une présence sous-marine dans leurs eaux territoriales. Ils ont également l’avantage d’être très silencieux lorsqu’ils utilisent leur moteur électrique en immersion, ce qui les rend difficiles à repérer. Durant la guerre des Malouines de 1982, la Royal Navy ne parvint pas à détecter un sous-marin Type 209 de la marine argentine, le San Luis, qui lança trois attaques (heureusement sans conséquence) sur la force opérationnelle britannique. De nos jours, la marine de l’OTAN, longtemps occupée à pourchasser les sous-marins russes dans les profondeurs des océans, et qui mène désormais des « actions de police » pour le compte de l’ONU, souvent dans des eaux restreintes comme l’Adriatique, doit faire face à la réelle menace que représentent les petits sous-marins diesel dans des mains potentiellement hostiles.

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