Go Out! n°45 octobre 2016

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ON SORT

DESIGN

Pouvez-vous nous en dire davantage sur ce procédé qui permet de produire des objets en 3D, nés de surfaces en 2D comme pour l’Hydro-Fold ? Avec une imprimante, une simple feuille de papier-calque et de l’eau, j’ai réussi à passer de la 2D à la 3D en créant de petits volumes en quelques minutes. Pour façonner ces pliages, il fallait que je dépose une quantité précise d’eau à certains endroits. Ainsi, j’ai vidé mes cartouches d’encre et je les ai remplies d’eau pour les mettre dans mon imprimante 2D à jet d’encre. Les fibres du papier ont commencé par gonfler, à s’étendre dans une direction, puis à se rétracter dans une autre, créant des reliefs sur la feuille. Cette expérience a démontré qu’un élément en 2D peut tout seul prendre une forme tridimensionnelle. Ce n’est pas une idée révolutionnaire mais très intéressante dans le monde de l’objet. L’idée est de ne pas avoir besoin d’outil. IKEA l’a fait en précurseur. Pour que cela arrive sur le marché, cela prend beaucoup de temps. Je n’avais pas envie d’attendre et de me reposer sur cela. Il fallait que je passe à autre chose et le MIT me permet de passer au niveau suivant.

Comment avez-vous choisi les réalisations présentées au Jury pour résumer votre identité design ? J’ai essayé de dévoiler ce qui représente le plus mon travail en ce moment. Cela fait trois ans que je ne fais que de l’expérimentation de matière. Dans ma présentation, j’étais le seul à ne montrer aucun objet mais uniquement mes recherches. Je souhaitais avant tout montrer les alternatives pour les designers d’aujourd’hui et arriver avec une proposition un peu «out of the box», différente, chose que j’ai toujours cherché et que je cherche encore. Rare sont ceux qui arrivent à se distinguer avec des objets design. J’ai l’impression que cela s’essouffle en ce moment. On voit beaucoup de bois, de marbre, et d’anneaux en cuivre. Ca m’ennuie personnellement.

www.christopheguberan.ch www.hublot.ch

Quels étaient vos objectifs en vous orientant sur la voie du Design. Comment a évolué votre travail ? Je n’avais jamais vraiment eu de plans concrets. Je voulais être un très bon designer à l’ECAL, faire mon maximum en dessinant des objets très simples et basiques avec des bons matériaux, ce qui m’a permis de produire un objet chez Alessi. Je garde aujourd’hui cet aspect du design en travaillant entre autres avec Tempo, une boîte japonaise qui dessine des mobiles. Un de mes grands objectifs aujourd’hui c’est cette collaboration avec le Massachusetts Institute of Technology (MIT). J’ai également un nouveau challenge : je débute l’enseignement à l’ECAL. Go Out ! Magazine

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