GALERIE MALIBRAN NOËL 2023

NOËL 2023

Chers collectionneurs, Chers amis, Grâce à vos encouragements, votre soutien, et à notre passion commune pour l’Art, la galerie Malibran vient de célébrer son premier anniversaire.

Suite au succès des deux premiers catalogues, nous partageons avec vous à l’approche de Noël un troisième opus.

Différent, il présente un panel d’oeuvres plus variées, sélection de dessins et de tableaux balayant une période allant de 1750 à 1925. Si une majorité des artistes sont français, vous trouverez aussi des oeuvres d’artistes autrichiens, italiens, suisses, anglais et japonais.

Nous espérons vous faire découvrir ou redécouvrir ces oeuvres qui nous ont plu et ému.

Et nous remercions encore tous ceux qui, particuliers comme institutions, nous ont fait déjà fait con ance.

Joyeux Noël !

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Jean Rideau

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1 Pietro GOTTARDO GONZAGA (1751-1831) Projet pour un décor d’opéra Vers 1790 Plume et lavis d’encre brune Quatre feuilles de papier vergé découpées et étagées dans la profondeur Cadre en bois doré d’époque Louis XV 24,5 x 40 cm.

6.000 €

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PIETRO GOTTARDO GONZAGA DANS LES COLLECTIONS PUBLIQUES ET PRIVÉES La dispersion des dessins de Gonzaga reflète bien le caractère international de sa carrière, puis de son succès comme dessinateur auprès des collectionneurs.

Le principal fond public des dessins de l’artiste est détenu par le Musée de l’Hermitage à Saint-Pétersbourg qui conserve vingt-huit oeuvres de l’artiste.

Parmi les autres institutions on compte notamment le Teatro alla Scala à Milan et des musées américains comme le MET de NEW-York ou l’Art Institute de Chicago.

Le succès des dessins de Pietro Gottardo Gonzaga dans les ventes publiques des années 1990 et 2000 auprès de collectionneurs privés était également très important.

NOTRE DESSIN Notre dessin est caractéristique du style de Pietro di Gottardo Gonzaga, qui trouve à la fin du XVIIIème siècle son expression la plus aboutie.

L’écriture très particulière, l’emploi d’encre brune à la plume et au lavis, le répertoire architectural néoclassique correspondent en tous points à la trentaine de ses projets de décors de ce type qui nous sont parvenus.

Art Institute, Chicago Inv. n°1989.190

Christie's New-York, 28 janvier 2000, lot 46 1/2 (16.186 euros)

Plus déterminant encore, l’agencement des éléments architecturaux et des sculptures, typiquement néoclassiques et largement inspirés de Piranèse sont une des caractéristiques des dessins de Gonzaga.

Notre décor nous plonge dans une scène de cimetière antique. Il est délicat de déterminer de quel opéra il peut s’agir tant les oeuvres pour lesquelles G. Gonzaga a travaillé sont nombreuses.

Si nos quatre feuilles formaient dès l’origine un décor unique et homogène, le montage postérieur de notre dessin

Christie’s, New-York, 29 janvier 2009 ; lot n°27

indique une modification dans l’agencement et la présentation de ce dernier. (Le cadre date lui des années 1750.)

Notre dessin est le seul connu de Gonzaga pour qui la feuille du fond a été conservée en même temps que les feuilles secondaires.

L’indication de numérotation en haut à gauche est certainement une indication de montage.

On trouve une marque comparable sur un dessin de l’artiste passé aux enchères (Sotheby’s, New-York, 29 janvier 2020, lot 121).

Notre dessin

PARTOUT EN ITALIE, PUIS EN RUSSIE : UNE IMMENSE CARRIERE Pietro Gottardo Gonzaga naît le 25 mars 1751 à Longarone, près de Belluno.

Son père était décorateur de maisons privées et d'édifices publics - dont le palais de la Magnifica Comunità del Cadore - et c’est auprès de lui que Gonzaga commence son apprentissage Il le poursuit avec Antonio Galli da Bibiena avec qui il travaille à la reconstruction et à la décoration du théâtre Onigo de Trévise en 1767.

Ce travail avec le plus grand décorateur italien, aux succès internationaux, enthousiasma le jeune artiste. À la fin de la mission, son père choisit pour lui une solide formation artistique basée sur l'étude de la perspective à Venise, avec G. Moretti et A. Visentini, deux védutistes suiveurs de Canaletto et travaillant à l'Académie des beaux-arts.

L'étude de la perspective, l'influence de l'œuvre de Canaletto, l'observation des maîtres de la couleur comme Véronèse, et la fortune croissante que rencontre la vision scénographique en perspective angulaire du graveur vénitien G.B. Piranesi s'avèrent décisives dans la formation de Gonzaga.

De ce dernier apprentissage dans l'atelier Galliari, Gonzaga acquiert une grande rigueur architecturale , un goût prononcé pour le néoclassicisme et le rendu savant des perspectives.

L’étude approfondie du décor, en relation avec le drame représenté et les lois de l'illusion optique, l'oriente vers les contrastes de couleurs et les rapports lumineux de la décoration afin d'obtenir la plus grande vraisemblance du décor.

En 1778 Gonzaga inaugure le nouveau théâtre à La Scala à Milan. Au printemps de l’année suivante, ses décors de scène y sont applaudis pour Le gelosie villane de G. Sarti e Il francese bizzarro de G. Astarita qui sanctionnent son rôle d’ « inventeur et peintre des scènes ».

Gonzaga collaborera avec la Scala jusqu’en 1792.

Une étape importante pour sa maturation fut son séjour à Rome en 1781, où il avait été appelé pour le théâtre Alibert et les décors du ballet Orfeo de D. Ricciardi.

Dans cette ville, Gottardo Gonzaga connut un succès considérable et fut nommé membre de mérite de l’Académie de S. Luca. L’étape romaine permit lui d’observer et d’étudier en profondeur les monuments antiques élément déterminant de beaucoup de

En 1772, il quitte la Sérénissime pour se rendre à Milan et travailler comme décorateur auprès des frères Galliari.

ses décors - en comparaison directe avec la rigueur des formes et la grandeur tragique des oeuvres de Piranèse.

NOTICE COMPLETE SUR DEMANDE

2 Artiste français du XVIIIème siècle Palais néoclassique, caprice architectural Vers 1760 Encre, et lavis d’encre sépia sur papier vergé ; cadre en bois doré du XVIIIème siècle 14,5 x 20 cm.

Provenance : Collection du peintre Auguste-Hyacinthe Debay (1804-1869)

Ce palais imaginaire gardé par des sphinx est une oeuvre d’imagination qui témoigne du succès dès les années 1750/ 1760 du néoclassicisme.

C’est alors que triomphe ce goût nouveau inspiré de l’Antiquité, qui impose en Europe la «noble simplicité et la grandeur tranquille ».

N o t r e d e s s i n e s t l ’o e u v r e d ’ u n architecte français séduit en Italie par l’oeuvre de Piranès. Oeuvre de fantaisie, caprice même, on y décèle les prémices du Romantisme.

Les codes du néoclassicisme sont bien présents toutefois: grandes colonnades, frontons, sphinx…

La présence de personnages et l’agencement des lieux, l’inspiration de palais connus témoignent d’un souci réel d’organiser l’espace et de donner de justes proportions.

Dans un même temps le lavis d’encre donne au bâtiment un caractère onirique, fantasmatique, laissant libre cours au talent de l’artiste et à nos imaginations.

1500 €

3 Ecole française vers 1830 Gentilhomme du duc d’Orléans dans l’habit de Saint-Cloud ; hommage à Carmontelle Crayon, encre et aquarelle sur papier 18,5 x 11,5 cm.

Signature « Leloir » 300 €

Notre oeuvre fait évidemment référence, sans toutefois en être une exacte citation, à l’aquarelle de Louis Carrogis de Carmontelle autrefois dans les collections de la famille d’Orléans et illustrée ci-dessous. (Vente Sotheby’s, Paris, 29 septembre 2015, lot 6)

Cette image pleine d’esprit et fort célèbre fut reprise par plusieurs artistes à la Restauration.

La plus fameuse copie étant celle du musée Nissim de Camondo réalisée à l’huile par Philippoteaux (1815-1884) et acquise lors de la vente du duc de Vendôme en 1931.

4 Théodule Ribot (1823-1891) L’ Attente au port Vers 1875-1880 Crayon, encre et aquarelle sur papier vergé 6 x 7 cm.

800 €

De plus en plus connu du grand public après de récentes expositions, Ribot est très bien représenté dans les collections publiques, en France et à l’étranger. Peintre libre, Ribot fut admiré par ses amis : Fantin-Latour, Boudin ou encore Rodin.

Héritier proclamé de Rembrandt et surtout de Ribera, l’artiste autodidacte développa un talent tout à fait original.

Puissant, généreux, émouvant. son art est le fruit d'une quête intransigeante vers la vérité artistique.

Notre aquarelle, technique rare dans le corpus de l’artiste, est une oeuvre touchante. L’intimité immédiate avec les sujets, le regard bienveillant sur les gens (et les choses) les plus simples sont une constante chez Ribot.

L'image qu'il offre ici est à la fois forte et délicate. Le trait est sûr, la couleur poétique, la mère semble envelopper l’enfant de son regard et le protège du notre. Cette vignette, simple en a p p a re n c e , of f re u n e m u l t i t u d e d’interprétations.

5 Henri-Joseph HARPIGNIES (1819-1916) Le pêcheur à la ligne 1893 Lavis d’encre pour une carte de voeux 9 x 5,5 cm.

Provenance : Collection particulière française 900 €

Cette charmante carte de visite du grand artiste Harpignies est signée et datée 1893.

Ce délicat lavis représente un personnage pêchant à la ligne dans un paysage de rivière et de forêt.

La profondeur et la perspective sont subtilement rendues grâce aux charges d'encre plus ou moins importantes. Cette maîtrise du paysage dans un format presque miniature est caractéristique du talent d'Henri-Joseph Harpignies.

La scène est sans doute un clin d'oeil au dédicataire de cette carte. Au revers on lit en effet les mots suivant, écrits par l'artiste : « avec mes bons souhaits & mon meilleur souvenir / Ce 1er janvier 1894 / H. Harpignies ».

6 Emmanuel Ritter VON STÖCKLER (1819-1893) Intérieur de San Vitale, 1877

Ces mosaïques valent au monument sa renommée ; elles sont considérées comme la plus parfaite manifestation de l'art du VIe siècle et de la période justinienne.

L’influence la plus importante est à

Aquarelle 57 x 48 cm.

4000 €

SAN VITALE DE RAVENNE

chercher à Constantinople, dans l'église des Saints-Serge-et-Bacchus, mise en chantier dans les mêmes années, et qui présente un plan, une élévation et un système de couvrement très similaires.

San Vitale est le témoignage encore vivant rend compte du rayonnement de

La basilique Saint-Vital est située

l'art constantinopolitain en Italie, avant

à Ravenne, en Émilie-Romagne.

même la prise de Ravenne par les Byzantins (540).

Monument le plus représentatif de l'art byzantin en Europe occidentale, l'édifice est érigé sur les lieux du martyre de saint Sa construction entreprise par l'évêque Ecclesius en 526 est achevée vingt et un an plus tard par Maximien, pendant la période de l'exarchat (période pendant laquelle Ravenne dépendait de l’empire romain d’Orient).

L'é d i f i ce co m b i n e d e s é l é m e nt s romains: comme le dôme, la forme des portails, les tours… avec des éléments byzantins: l’abside polygonale, les chapiteaux, la construction en briquettes et évidemment les mosaïques.

Autre aquarelle de l’artiste représentant le baptistère de San Vitale, Ancienne collection de la reine Olga de Wurtemberg.

La somptuosité de ce décor est

Au milieu des années 1840, il

parfaitement rendue par le pinceau de

entreprend un long voyage qui le mène

Stöckler qui restitue tout l’éclat et la

notamment en Suisse, en Italie et à

richesse du décor.

Istanbul.

L’introduction de la silhouette en pied,

Sur le chemin du retour, il s'attarde à

probablement l’artiste lui-même,

Bucarest, où il reçoit des commandes

permet de concevoir l’immensité de la

du prince Gheorghe Bibescu.

basilique, et la prouesse des artisans byzantins.

En 1859, il dispose d'un atelier à Venise.

De 1875 à 1880, il est peintre de la cour

UN PEINTRE OFFICIEL DANS LES COURS D’EUROPE ET DE RUSSIE Destiné par un père pharmacien à une carrière de médecin, Emanuel Ritter von Stöckler décide d’étudier à l'Académie des beaux-arts de Vienne où il trouve pour maître les paysagiste Thomas Ender et Joseph Mössmer.

En 1838, il reçoit le prix Gundel qui récompense l’excellence de son travail.

Il commence alors à participer aux expositions de l’Académie, et connaît un succès grandissant.

de Saint-Pétersbourg, à la demande de la tsarine Maria Alexandrovna. C’est de cette période précisément que date notre oeuvre.

Stöckler devient membre du Künstlerhaus de Vienne en 1876. Il reçoit peu après le titre et la croix de chevalier de l'ordre de François-Joseph.

Aquarelliste accompli, il reçoit de nombreuses commandes impériales, royales et princières pour représenter les intérieurs des palais et des églises.

(Versailles, Saint-Pétersbourg, Vienne, Florence, Karlsruhe)

Intérieur du palais du prince Guillaume à Karlsruhe Sotheby’s, 4 juin 2020, lot 238, 15.000 €

7 Henri GERVEX (1852-1929) Paris, la nuit tombée place de la Madeleine Vers 1910-1920 Fusain et pastel sur papier vergé 23 x 31 cm.

1400 €

Elève de Fromentin et Cabanel, Gervex a pour toujours attaché son nom à l’Art

Couvert d’honneurs et de gloire, m e m b r e d e l ’ I n s t i t u t , G e r vex a immortalisé les figures, les lieux et l’atmosphère de la Belle Epoque.

C’est ce Paris des Années Folles que nous retrouvons ici. Le cadrage osé laisse apparaitre les têtes des piétons au premier plan. Le contraste de la nuit déjà noire et des vitrines éclairées témoignent du talent de l’artiste et traduisent admirablement l’animation du cœur de la capitale.

du XIXème siècle et de la IIIe République.

Succès de scandale, sa Rolla déchaîne les passions en 1878 et tout Paris se presse rue de la Chaussée d’Antin pour admirer son chef d’oeuvre aujourd’hui conservé au Musée d’Orsay (LUX 1545).

On se plaît à voyager dans le temps et l’œil se fixe sur les détails pittoresques qui distinguent Paris entre toutes les villes : la ligne des hautes cheminées, la colonne Morris, la pendule accrochée au réverbère, du rond-point, etc.

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8 Henri Le Riche (1866-1944) Femme nue debout

9 Henri Le Riche (1866-1944) Femme nue debout

pastel 80 x 64 cm.

Provenance : vente de l’atelier de l’artiste

pastel (piqûres) 61 x 53 cm.

Provenance : vente de l’atelier de l’artiste

1500 €

800 €

Isérois, Le Riche naît à Grenoble en 1866. Admis à l’école des Beaux-Arts de Paris, il se forme auprès de deux grands maîtres de son temps : William Bouguereau et Robert-Fleury, tous deux chefs de file de l’Académisme.

Lauréat du prix de Rome en 1888, Le Riche se fait connaître par ses gravures à l’eau-forte. Cette technique de gravure lui vaut l’estime des écrivains et des artistes. Il collabore alors à l’illustration de nombreux ouvrages d’écrivains voyageurs et de poètes.

Lui-même grand voyageur, il a parcouru et représenté les quatre coins du globe.

Dans les années 1910-1920, Le Riche poursuit une brillante carrière et rentre à l’Académie des Beaux-Arts.

Défendu par la galerie George Petit qui lui consacre plusieurs expositions, son oeuvre rencontre un vif succès à Paris.

Privilégiant le pastel, Le Riche adopte un style proche de son contemporain Albert Besnard (1849-1934) Des couleurs chaudes, une lumière douce provenant de derrière le sujet, une écriture enlevée, un style élégant c a r a c t é r i s e n t l ’e n s e m b l e d e s a production.

Entre classicisme et modernité, Le Riche donne son interprétation toute personnelle et résolument moderne d’un sujet on ne peut plus traditionnel : le Nu.

10 Gustave-Adolphe MOSSA (1883-1971) Melencolia Dessin à l’encre noire, titré et signé 51 x 33 cm.

1000 €

Ce beau dessin est préparatoire à l’une des aquarelles du cycle des Très tristes heures de la Grande Guerre aujourd’hui conservé au Musée des Beaux-Arts de Nice.

Le titre de l’oeuvre finale a d’ailleurs été francisé par l’artiste pour devenir Mélancolie.

Cette célèbre série d’aquarelles exposée pour la première fois en 1918 traduit le traumatisme subi par Mossa durant la Première Guerre Mondiale.

L’artiste niçois fut en effet blessé au front en 1915.

Notre grande feuille est caractéristique du style et de l’art de Gustave Adolphe Mossa. L’artiste symboliste, érudit, n’hésite pas à citer les maîtres du passé et à réemployer des figures connues :

c’est le cas de cette jeune fille pensive évidemment empruntée à Albrecht Dürer.

Mais cette inspiration des Anciens est confrontée à l’art bien nouveau et à l’authentique imagination de Mossa.

La douceur et la beauté chez lui côtoient toujours l’horreur. Aussi dans les ruines, aux cotés de la belle jeune femme, on voit un nourrisson cloué à une roue. L’effroi de ce supplice antique allégoriquement subi par les enfants de France offre un contraste saisissant avec celle qui fait office de Mère à ses côtés, et qui semble résignée à souffrir, regrettant le passé.

Ce calque, d’une grande maîtrise, est également un intéressant témoignage de la façon qu’avait Mossa de travailler et de préparer ses aquarelles.

Dürer, La Mélancolie, 1514

11 Toshio BANDO (1895-1973) Portrait de son ami Tsuguharu FOUJITA 1922 Encre sur papier 32 x 25 cm.

Nous remercions MonsieurJacques Boutersky, spécialiste de l’artiste, de nous avoir con rmé l’authenticité de cette oeuvre.

1100 €

Lorsque Toshio Bando débarque à Paris du

La coupe au bol, les lunettes rondes posées sur un nez assez important caractérisent notamment un visage encore juvénile malgré ses 36 ans.

Artiste bien établi déjà, et personnalité mondaine de Montparnasse, Foujita sert de tuteur à la diaspora de d’artistes nippons installés en France.

Une photographie prise quatre ans plus tard con rme l’air presque adolescent du quadragénaire. Cet air juvénile est renforcé par l’accoutrement du peintre : une culotte courte et ample propice au travail d’atelier que l’on retrouve sur certains autoportraits, comme celui de 1932., toujours en collection privée.

Japon en 1922, il trouve refuge chez son compatriote Foujita,

De cette époque de cohabitation nous connaissions jusqu’à aujourd’hui deux portraits de Foujita par Bando, datés 1922 et 1923. Le premier à l’encre, le second au crayon, appartenant à des collectionneurs privés. Notre dessin vient compléter ce corpus resserré en offrant une image inédite du natif de Tokyo.

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Le visage encore jeune se reconnait facilement.

Un autre élément permettant d’identi er Foujita est l’accordéon. L’artiste en effet jouait de cet instrument, que l’on retrouve sur une de ses toiles :Mon Intérieur. Réalisée la même année que notre dessin, elle est aujourd’hui au centre Pompidou (AM 3056 ).

12 William NICHOLSON (1872 - 1949 Femme lisant un billet Encre à la plume et au lavis, et crayon, sur papier préparé 38 x 27,5 cm à vue Provenance; - Galerie Maas, London, Exposition « Préraphaélites to PostImpressionnists, 1965, n°74 - Collection Helen Sonnenberg Tucker, New-York 300 €

E ncouragé par Whistler, William Nicholson se consacre à la peinture et au dessin et commence à exposer à partir de 1900.

Typique des œuvres anglaises de l'époque victorienne de l'artiste, cette belle feuille sur papier préparé bleu est monogrammée.

Elle offre au regard le visage d'une belle femme à l’air concentré, presque inquiet, à la lecture d'un billet.

Dans la marge de droite plusieurs études de mains et de pieds préparent la figure principale.

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13 Eugène-Vincent VIDAL (1850-1907) Portrait d’une enfant 1899 Fusain et craie sur papier 57 x 45 cm.

Exposition : - Vraisemblablement Société des Arts de Nantes, janvier 1900, n°251 8000 €

UN MODELE BIEN CONNU Notre dessin, récente redécouverte pour le mince corpus d’un l’artiste mort prématurément, est vraisemblablement

plus tard, pastel titré « Ernestine », sur lequel notre modèle porte un foulard rouge. (Inv. PPD3560 (Ill.3)

le portrait de sa fille. En effet, nous retrouvons plusieurs fois ce modèle jeune et familier dans l’oeuvre de Vidal.

La forme particulière du visage, le menton pointu, la coupe de cheveux sont en effet des caractéristiques communes à plusieurs portraits : - Celui en pied, à la robe rouge, vendu chez Christie’s, Londres, 13 juillet 2017, lot 122 (Ill.1) - Celui en buste, au chapeau noir, Sotheby’s, Londres, 5 novembre 1998, lot 56 (Ill.2.)

- Et enfin, celui conservé au Musée du Petit Palais, réalisé quelques années

Ill. 2

Ill.1

Ill.3 NOTRE PORTRAIT dossier de la chaise, tandis que la Il se singularise par l’emploi du fusain, médium moins commercial que le pastel et l’huile, mais qui révéla Vidal comme un grand artiste quand il exposa avec les maîtres de l’impressionnisme,

gauche tient encore le livre délaissé.

L’artiste immortalise ce moment singulier d’un esprit absorbé par la réflexion, ce moment intime qui voit

puis au Salon des Artistes français.

l’esprit s’évader et le corps rester. Cet

Sur notre feuille la maîtrise technique

à ce portrait sa force et sa poésie.

est particulièrement remarquable. La lumière qui vient de la fenêtre vient frapper par le côté droit cette jeune fille

antagonisme absence / présence donne

Point de sourire ni de coquetterie, pourtant fréquents sur les visages de

méditative.

Vidal. Ce fusain annonce la transition

Elle insiste sur le visage et les mains. La

l’artiste, davantage marquée par le

gauche s’abandonne, pendant du

vers la dernière phase de production de symbolisme.

L’esthétique de notre dessin évoque

VIDAL

également le paragone moderne qui oppose ou compare à la fin du XIXème siècle photographie et portrait au crayon.

Notre portrait, à l’esthétique proche des réalisations pictorialistes, se veut une démonstration de la supériorité du dessin, et de sa capacité à imiter, rivaliser, et surpasser la photographie.

Un des arguments de cette démonstration tient à l’emploi de matériaux gras, riche, et déposés, fusain comme craie, avec abondance sur un papier de couleur kraft, témoignant du plaisir de l’artiste à coucher sur le papier l’image de sa fille.

Nous croyons deviner à l’arrière-plan, comme sur le portrait à la robe rouge, la mer à Cagnes, où l’artiste acheta comme Renoir une maison.

Ancien élève de Gérome, Vidal débute sa carrière en 1873 au Salon, avec un portrait au fusain. Ami de Degas qui vantait ses talents de portraitiste, il participe deux fois aux exposition impressionnistes. Il obtiendra une médaille à l’Exposition Universelle de 1900.

Les musées des Beaux-Arts de Paris, de Lille, de Tours, conservent des oeuvres de l’artiste. Notons, pour compléter le portrait de famille, le portrait de Madame Vidal conservé au Musée de Quimper. (Inv. 55-56) Amie de Colette, Marie-Léonie, née Devoir, publia sous le nom de plume Henry de Lucenay. (ill. cidessous.)

14 Emile-René Ménard (1862-1930) Bucolique Vers 1900-1910 Pastel sur toile ; cadre et montage d’origine 40 x 55 cm.

Provenance: René Ménard, Exposition à la Galerie Georges Petit, 16 juin - 25 juillet 1914, numéro 109

Émile-René Ménard naît dans une famille de connaisseurs. Son père, René Ménard, est directeur de "la Gazette des Beaux-Arts » il compte Corot et Millet pour amis. Au contact des peintres de Barbizon, son fils découvre la peinture, privilégiant comme ses maîtres la peinture de plein-air et sur le motif. ÉmileRené perfectionne sa technique auprès des très académiques Baudry et Bouguereau, puis intègre l'Académie Julian.

Membre du groupe de "La Bande Noire », Ménard reste marqué par sa participation au Salon de la Sécession à Munich. Les Expositions Universelles, le Salon des Douze avec Henri Martin en 1921, le Salon à Paris, les accrochages à Madrid avec Rodin, à Venise, Buffalo ou Boston confirment son talent et son succès.

Nommé officier de la Légion d'honneur,

Notre artiste s’inscrit davantage dans ce

l'État français couronne sa carrière par la

mouvement de l’Antiquité retrouvée qui

commande de cycles de fresques pour la

séduit quelques artistes de grand talent à

faculté de la Sorbonne et pour l'Institut de

l ’ a u b e d u X Xè m e s i è c l e ; d e r n i e r

la chimie. Aujourd’hui présenté dans tous

néoclassicisme dont Maillol et Bourdelle

les musées d'Art Moderne les plus

furent en sculpture les grands

importants, Ménard est exposé au musée

représentants.

d'Orsay qui conserve seize huiles sur toile de l’artiste.

Lecteur assidu des Anciens et notamment de Virgile, Ménard découvre grâce à

C’est avec la singulière technique du pastel

Leconte de Lisle les Idylles de Théocrite. Le

sur toile que l’art d’Emile-René Ménard

thème de notre tableau est à rapprocher de

trouve son meilleur moyen d’expression. La

cette littérature bucolique.

pulvérulence du médium et la souplesse du support traduisent au mieux l’atmosphère

Le titre choisi par l’artiste suffirait à en

apaisée et la grandeur immobile des

témoigner. Notre tableau est une illustration

oeuvres de l’artiste.

parfaite des quelques mots de Victor Soulier qui en 1894 dans L'Art et la Vie

Notre oeuvre redit les influences de Puvis

admirait de Ménard « les visions d'une

de Chavannes et du symbolisme sur

nature pacifiée, baignée d'aube et de

Ménard, qui, soucieux de trouver sa propre

crépuscule, où l'âme semble se retremper

voie, reste sourd aux sirènes de

dans la candeur des aurores ».

l’impressionnisme et des avant-garde.

Musée d’Orsay, Bucolique, 1921, RF 1977 259

15 Attribué à Louis HERSENT (1777-1860) Portrait de femme en buste Vers 1815 Huile sur toile (Bélot) 32 x 24,5 cm.

800 €

16 Attribué à Lancelot-Théodore TURPIN DE CRISSÉ (1782-1859) Moine sous un porche Vers 1830 Huile sur toile ; cadre en bois doré 23 x 17 cm.

Provenance : collection particulière, Bourgogne 3000 €

Si les figures de moine font immédiatement

compositions élaborées. La lumière enfin y

penser à François-Marius Granet, qui se fit

est particulièrement bien étudiée.

une spécialité de les représenter, la mise en page de notre tableau évoque de façon plus

Autant de caractéristiques de notre tableau,

convaincante encore les oeuvres de Turpin

à la perspective atmosphérique très réussie

de Crissé. Sont Illustrés ci-dessus deux

et nuancée. On admire la science de la

compositions du maître assez proches,

composition, l’équilibre de la palette, et on

figurant

s’amuse du petit point rouge qui au centre

des moines évoluent sous des

arches italiens.

de la toile dessine la tunique du berger adossé au talus.

Très ami de avec Girodet, de 15 ans son aîné, Turpin de Crissé sera sous l’Empire le

Ce détail répond au moine du premier plan

protégé de Joséphine. Il est son chambellan

adossé à l’arcature, méditant son bréviaire.

et son conseiller artistique, et répondra à

La barbe pleine et la robe blanche indiquent

ses commandes et à celles de la Reine

qu’il est camaldule, un ordre répandu en

Hortense. Peintre de paysage, genre remis à

Italie et dans le Latium. La forteresse au loin

l’honneur à l’aube de ce nouveau siècle,

semble inspirée du promontoire de Circei

Turpin de Crissé remporte une médaille d'or

que l’artiste a peint pour son tableau du

au Salon de 1806.

salon de 1814.

Il peint des paysages historiques, des vues

Une marque ancienne à l’encre au revers du

idéalisées, des sujets pris sur le motif, des

châssis, particulière au peintre, quoique

ruines et des vues pittoresques, où les

probablement apocryphe, confirme que ce

éléments sont aussi des sujets.

tableau est depuis longtemps considéré comme une oeuvre de Turpin de Crissé.

Son dessin est précis, ses couleurs intenses, son exécution minutieuse, ses

17 Gabriel Germain JONCHERIE (1785-1856) Les oeufs au plat 1834 Huile sur toile, signée, datée 24,5 x 40 cm.

Sotheby’s, New-York, 25 janvier 2008, lot 366, $ 49.000

UNE IMAGE OBSÉDANTE ET PROFONDE Peintre inventif, Joncherie a répété plusieurs fois au cour de sa carrière ce tableau représentant des oeufs dans un plat de faïence cuisant sur leur réchaud.

En effet nous connaissons, avec des variantes mineures de composition ou de format, au moins quatre autres versions de notre tableau.

- Christie’s, New-York, 28 mai 1993, lot 19, signé et daté 1842, 45.8 x 38 cm.

- Christie’s, Londres, 16 novembre 2006, lot 68 - Sotheby’s, New-York, 25 janvier 2008, lot 366, - Tajan, Paris, 18 décembre 2019, lot 26, non signé, non daté, 47,5 x 39,5 cm.

La version mentionnée en 1995 comme faisant partie d’une collection particulière néerlandaise dans la revue du Van Gogh

Tajan, Paris, 18 décembre 2019, lot 26

M u s é u m ( R . Le e u w, "Phillippe Rousseau, » in Van Gogh Museum Journal, 1995, reproduite en fig. 7.) est probablement celle vendue en 200§ et provenant de la collection Hoogendijk à Amsterdam.

Parfois le réchaud et les oeufs au plat sont insérés dans des compositions plus abondantes, moins méditatives, comme la version avec le chat et les petits pois passée sur le marché parisien (Ader, Paris, 2 décembre 2019, lot 7) Il est intéressant de noter qu’aucun de ces tableaux ne fut présenté aux différents Salon auxquels Joncherie participa de 1831 à 1844.

Scène intimiste, oeuvre hybride à michemin entre la nature morte et la scène de genre, cette composition était davantage destinée à la commande de quelques amateurs éclairés plutôt qu’aux cimaises bourgeoises des salons officiels.

Diego Velasquez, 1618, National Gallery of Scotland. NG 2180.

UN TRAIT D’UNION ENTRE VELASQUEZ ET RIBOT Propice à la méditation, notre tableau est plus qu’une simple illustration de la vie quotidienne Certes l’image est un document riche d’enseignements sur la vie domestique de l’époque. Elle convoque le souvenir des douceurs du foyer.

Elle est surtout un sermon silencieux sur les bienfaits de la frugalité et la joie sereine des plaisirs les plus simples.

Invitation à la tempérance et au silence, notre tableau se déchiffre comme une allégorie.

L’oeuf cassé au premier plan avertit de la fragilité de la vie terrestre, et de la vanité des biens d’ici bas. Le feu rougeoyant, saisissant de vérité, introduit une notion de temps. Temps qui passe et qui nous est compté, temps qui consume la vie et réduit en cendres, nos corps comme les braises encore chaleureuses de ce poêle.

Théodule Ribot. Musée d'art et d'archéologie de Senlis. A.00.6.39

Joncherie se réclame avec ce tableau l’héritier des peintres espagnols du XVIIème siècle, artistes inventeurs des «bodegones», natures mortes méditatives de Zurbaran ou Juan Sanchez Cotan.

Et en peignant cette oeuvre Joncherie se tourne évidemment vers Vélasquez et sa « Vieille faisant frire des oeufs », oeuvre de jeunesse conservé à la National Gallery of Scotland.

En perpétuant une tradition nourrie par les maîtres espagnols et flamands, Joncherie poursuit la quête d’une peinture idéale, cherchant la perfection formelle et technique autant que spirituelle.

Ce faisant, il ouvre la voie à toute une génération d’artistes qui lui succéderont et qui regarderont à leur tour vers l’école espagnole du XVIIème siècle pour donner naissance au réalisme français. Parmi eux comptent évidemment François Bonvin, Antoine Vollon et Théodule Ribot.

JONCHERIE : UN ARTISTE A PART Maître parisien installé rue de l’Echiquier, Gabriel Germain Joncherie reste une gure mal connue, malgré les redécouvertes et publications récentes.

Né à Vitry-sur-Seine en 1785, Joncherie se distingue par la frappante singularité de son univers formel, son apparente et trompeuse naïveté de facture, et une étonnante diversité d’in uences et d’expressions.

Les cabinets de curiosité, entre trompes l’oeil et natures mortes, composés d’une juxtapositions d'animaux empaillés, d’objets insolites et d’œuvres d’art représentent une partie importante de son oeuvre.

Des natures mortes et des vues d’intérieur, tables de poissons ou de gibiers, viennent constituent l’essentiel de sa production.

D’étranges portraits formés d’aliments, à la manière d’Arcimboldo, complètent ce panorama anarchique et fourmillant d’idées,.

La variété des oeuvres, leur caractère parfois déroutant, à rebours de tous les courants artistiques contemporains, con rme l’apprentissage autodidacte de Joncherie, et son émancipation de toute école ou précepte académique ; et confère à ses oeuvres la force d’une modernité assumée.

Germain Joncherie eut un ls, Hector François, né en 1824, qui suivit le même chemin que son père.

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Joncherie. Armoire en trompe l’oeil, Acquisition du Musée de Rouen, Mai 2019

18 Claude-Charles RUDHARDT (1829-1895) Portrait de biche Huile sur toile ; cadre à palmettes en bois doré 44,5 x 55,3 cm.

Provenance : - Collection Sciau, avant 1901, d’après une inscription au verso - Collection Bléchet, après 1901, d’après une inscription au verso - Vente Christie’s, New-York, 19 avril 2007, lot n°277 5000 €

travail de peintre céramiste.

Il est considéré à juste titre comme l’un des meilleurs artistes de la seconde moitié du XIXè siècle dans cette discipline. D’abord associé au céramiste Genlis à partir de 1862, il participe avec lui à l'Exposition Universelle de 1867. Par la suite, Rudhardt travailla surtout en collaboration avec la faïencerie de Longwy.

Sa production de tableaux est plus con dentielle mais correspond davantage aux ambitions personnelles de l’artiste. Séduit par l’Egypte, il peint quelques tableaux orientalistes et de grands sites archéologiques égyptiens.

Notre tableau est très singulier dans la carrière de l’artiste suisse, mais démontre tout son talent. Débarassée de tout contexte narratif, la belle gure de biche est représentée, non pas en pleine course poursuivi par des chiens, ni même au centre d’un grand paysage, mais comme un véritable portrait en buste. L’animal n’est pas mis en scène ; il est représenté pour lui même et nous regarde droit dans les yeux. Cette manière nouvelle de représenter l’animal, qui trahit un profond attachement de l’artiste pour l’animal et la nature, nous rappelle les oeuvres contemporaines de Rosa Bonheur et traduit un regard nouveau du XIXème siècle sur le monde animal.

Claude Charles Rudhardt (1829-1895), Vase, vers 1878F Musée des Arts décoratifs, Paris Inv. 32180

L’obélisque de Thutmoses I à Karnak Hampel, Munich, Allemagne, 13 décembre 2013, lot 11131

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Natif de Genève, Claude Charles Rudhardt est davantage connu pour son

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19 FrançoisJoseph GUIGUET (1860-1937) Portrait d’un jeune garçon Huile sur panneau 19,5 x 21,3 cm.

1500 €

N otre portrait d'enfant, celui de Ferdinand Moine, témoigne des qualités de portraitiste de Guiguet.

Cette familiarité avec le modèle lui permet de retranscrire, en même temps que la physionomie, le caractère et l'âme de son sujet. Une innocence, une simple tranquillité, sans affectation, donne à ce portrait la force de la vérité.

C'est l'enfance qu'a su peindre Guiguet, mettant à profit son habituelle et merveilleuse spontanéité de la brosse et du pinceau.

Fils d'un menuisier de l'Isère, Guiguet s’apprêtait à imiter son père. Mais le médecin de famille, impressionné par ses dessins, lui ouvre la porte des Beaux-Arts.

Guiguet se forme à Lyon avant de rejoindre l'atelier de Cabanel à Paris. Il s'y lie d'amitié avec Degas et Puvis de Chavanne et commence sa carrière officielle au Salon de 1885.

Ses oeuvres sont visibles dans les musées français, notamment à Lyon où il finit sa vie, et au musée d'Orsay à Paris.

20 Emile-René MÉNARD (1862-1930) Varengeville 1908 (?)

Huile sur carton préparé (Paul Foinet) 27,5 x 37 cm.

Nous avons déjà évoqué la figure et l’art du peintre Emile-René Ménard dans ce catalogue (n°15).

Ce tableau fait partie d’une série d’oeuvres dépeignant la côte normande, et plus spécifiquement Varengeville,

Provenance :

réalisées tout au long de la carrière de

- collection particulière vénézuélienne

l’artiste.

- Collection particulière, Floride, USA

L’une d’elle, aux dimensions identiques, a été léguée par Ménard au Musée de Dieppe (inv. 971.15.70) Notre tableau peut aussi être rapproché d’un tableau donné par l’artiste à Auguste Rodin et conservé dans les collections de l’hôtel Biron. (P.07324 ) 1300 €

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21 Henri RAPIN (1873-1939) Le Mont Saint-Odile 1925 Travail préparatoire au décor de la Tour de Champagne-Alsace A l’Exposition Universelle de 1925 à Paris Pastel, aquarelle et gouache sur papier ; cadre de l’artiste 80 x 170 cm.

Exposition: - Union Champenoise des Arts Décoratifs, Epernay, 1927, n°152 (comme Jacques Rapin) 12000 €

Nous remercions Monsieur Laurent-Antoine Le Mog pour son aide à la rédaction de cette notice et pour ses recherches précieuses HENRI RAPIN: PEINTRE, ARCHITECTE, DÉCORATEUR ET EBENISTE

Fortement impliqué dans le renouveau des arts appliqués qui caractérise sa génération, il est, de 1918 à 1928, directeur artistique de l'école du Comité des dames de l'Union centrale des arts

Rémois, fils d’un artiste peintre, Henri Rapin étudia à l’école des Beaux-Arts, notamment dans l’atelier de Gérôme, avant d’embrasser une carrière de peintre, décorateur et illustrateur.

Egalement élève d’Eugène Grasset, il fréquente Henri Bellery-Desfontaine et s’oriente vers la conception de mobilier et de décors intérieurs.

De 1905 à 1930, il est le directeur artistique du malletier Moynat, maison fondée en 1849, pour laquelle il illustre les catalogues, conçoit une identité visuelle et dessine quelques objets.

Musée des arts décoratifs, Paris

décoratifs. A ce titre il fut le premier professeur de Charlotte Perriand Il devient également conseiller artistique à la Manufacture nationale de Sèvres et laisse d’ailleurs son nom à un vase : le Rapin 21. C’est dans la mouvance Art déco qu’Henri Rapin s’épanouit dans les années 1920-1930.

Et si le prince japonais Yasuhiko Asaka lui confie la décoration de sa résidence privée à Tokyo, c’est grâce à l’Exposition Universelle de 1925 où ses oeuvres novatrices firent sensation. Achevée en 1933, la demeure princière est devenue le Teien Art Museum.

Musée Teien, Tokyo

UNE REDÉCOUVERTE IMPORTANTE

maquette des panneaux tours de Champagne ».

En effet Rapin est passé à la postérité pour sa contribution à l’Exposition de 1925. L’Etat lui commande la salle à manger de l’ambassade française mise en œuvre par la Société des Artistes Décorateurs. Les visiteurs admirent aussi son jardin composé pour la Manufacture de Sèvres Un autre décor, aujourd’hui disparu, a permis a certainement permis à Rapin d’assoir sa réputation. Notre triptyque en est le dernier témoignage. En effet, les quatre régions viticoles françaises étaient représentées en 1925 par des

Cette oeuvre est indûment donnée à Jacques Rapin, frère d’Henri, sans doute parce qu’Henri ne faisait pas partie de l’URAD et n’avait pas vraiment le droit d’exposer. Elle figure au catalogue sous le numéro 152, numéro que l’on retrouve inscrit au crayon au revers de notre cadre.

Il est certain que Rapin, qui signe notre triptyque en lettres d’or, a également conçu et réalisé le superbe cadre qui l’enchasse.

tours, décorées par des artistes locaux

L’artiste donne avec ce paysage

Ainsi la tour de Bordeaux était décorée

confirmation que l’art, pour reprendre

d’un immense décor de Dupas conservé avec un dessin préparatoire au Musée d’Aquitaine. La tour de ChampagneAlsace devait également recevoir ces

synthétique une magnifique les propos de l’humaniste de la Renaissance Alberti, est « une fenêtre ouverte sur le monde ».

grandes fresques de 8 mètres de long.

La symbolique de l’arbre, vivant à

Or, le catalogue de l’exposition de

droite, confirme la volonté de l’artiste de

l’Union Champenoise des Arts Décoratifs de 1927 qui a lieu à Epernay fait mention d’un « triptyque Alsace ;

l’extrémité gauche, et mort à celle de dépasser la simple portée décorative et de donner à notre oeuvre la force d’une grande oeuvre.

22 Albert MATIGNON (1860-1937) Deux Soeurs 1900 Huile sur toile ; cadre de style hollandais en palissandre 89 x 67 cm.

Exposition : - Paris, Salon de 1901, no 1417, ill. (comme Des Fleurs).

- Grenoble, exposition, vers 1901-1910 - Nice, XVIIIème exposition de la Société des Beaux Arts, 1905 4500 €

23 René Philippe DELIN (1877-1961) Portrait de Marouf 1952 Huile sur toile 46 x 35 cm.

300 €

Galerie Malibran 66 avenue de Breteuil 75007 Paris

www.galeriemalibran.com 06 47 53 04 47