Swap Magazine #3 - 2018 // "Les murs"

Page 43

Peut-on alors craindre une forme de récupération politique à des fins électorales et que la prochaine étape soit par exemple la délation et la sanction des citoyens qui accueillent des « sans-papiers » chez eux?

Ill. : eh

uell

eh G

ogu

za M

Ham

MARCO MARTINIELLO : Tout à fait et malheureusement, je pense que cette approche peut être aussi intériorisée par une partie de la population étant elle-même issue de l’immigration et qui est « mieux installée ». C’est par exemple le cas avec certaines situations conflictuelles entre les Belges d’origine marocaine et des Syriens dans certains quartiers d’Anderlecht. Il existe une convergence entre des partis de droite voire d’extrême droite et des populations qui ne sont peut-être pas toujours explicitement politisées mais qui craignent que ces personnes-là remettent en question leur statut dans la société. Donc en fait, il y a toutes les raisons pour essayer de résoudre ces questions-là. On ne peut pas, dans une société de droits, maintenir des gens sans droits. Moralement, ça ne tient pas la route. Mais, politiquement... C’est quelque chose de différent, ça peut être utile à certaines formations politiques pour légitimer des politiques sécuritaires et restrictives en matière de droits civils et sociaux, notamment.

43


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.