2012-H.M.O.N.P-Mémoire-Construire son agence - Être architecte-Eddy Montonati

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construire son agence Être architecte

maître du temps maître du visionnaire visionnaire visionnaire prise de recul prise de recul humain humain humain humain humain

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Habilitaion à la ma îtrise d'oeuvre en son nom propre Mémoire professionnel

gagner gagner gagner gagner gagner se battre se battre se battre se battre faire faire faire faire faire faire faire faire faire libertaire libertaire libertaire libertaire détermination détermination pédagogue pédagogue pédagogue chef d'équipe chef d'équipe diplomate diplomate diplomate écoute écoute écoute écoute écoute stratège stratège stratège stratège

Eddy Montonati

Architecte DE

Simon Pallubicki

Professeur référent

Architecte D.P.L.G

Ébéniste

Structure d'acceuil AGAPÉ ARCHITECTES

Antoine Pélissier

Architecte D.P.L.G

Durée de la Mise en situation professionnelle + 6 mois

Date de soutenance

H.M.O.N.P

28 septembre 2012 École Nationale Supérieure d'Architecture de Paris-Belleville

théorie projeter responsabiliser transmettre communiquer droit loyal réfléchir maître du visionnairetemps ne pas confondre vitesse et précipitation prise de recul humain convaincre expliquer gagner se battre faire libertaire détermination pédagogue chef d'équipe diplomate écoute stratège

construire son agence

Être architecte

Typographie

37 pages le 02/09/2012, à Paris

Titre
Braggadocio 20 pt.
American Typewriter Light 20 pt.
Helvetica Neue UltraLight 12 pt.
Texte
Optima 10 pt.

construire son agence

Être architecte

Par Eddy Montonati

Identités

Construire son agence

Statuts

. Pugnace

. Anticipation

. Pratique

. Théorie

. Projeter

. Responsabiliser

. Transmettre

. Communiquer

. Droit

. Loyal

. Réfléchir

. Maître du temps

. Visionnaire

. Ne pas confondre vitesse et précipitation

. Prise de recul

. Humain

. Convaincre

. Expliquer

. Gagner

. Se battre

. Faire

. Libertaire

. Détermination

. Pédagogue

. Chef d'équipe

. Diplomate

. Écoute

. Stratège

Être architecte

I. Chef d’entreprise

II. Chef d’agence

III. Chef de chantie r

Sommaire

Profil de la structure d’accueil –

Statut e t Projets en charge durant la MSP 1

Construire son agenceÊtre architecte

Préambule

Texte d’ouverture

I. Chef d’entreprise

1. Penser le cadre de travail p. 18

2. Transmettre p. 20

3. Responsabiliser p. 21

II. Chef d'agence

1. Théorie / Pratique p. 24

2. Communiquer p. 26

3. Visionnaire, Stratège p. 28

III. Chef de chantier

1. Respectabilité p. 32

2. Professionnel et Diplomate p. 32

Conclusion

Profil de la structure d’accueil

Identité : AGAPÉ ARCHITECTES

Statut : S.A.R.L d’architecture

Responsable : Antoine Pélissier

Associé : Benoît Andrier (agence Positive)

Effectif // 6 personnes . 2 co-gérants 1 Architecte / 1 Architecte Ingénieur . 2 architectes 1 ADE / 1 H.M.O.N.P . 1 Ingénieur chantier . 1 secrétaire

Champs d’interventions // . Rénovation / Réhabilitation / Construction neuve

Références // . Édifices religieux / Bâtiments industriels / Équipements publics / Logements collectifs / Résidences individuelles

Volume d’opération // . 60 opérations à l’année

Contexte de la mise situation professionnelle

18 janvier 2012 – 31 juillet 2012

L’agence qui m’accueille est AGAPÉ ARCHITECTES dont l’architecte dirigeant est Antoine Pélissier. Cette agence est basée à la fois au Havre et à Paris.

Antoine Pélissier venait de s’installer à Paris depuis quelques mois dans les locaux de son futur associé Benoît Andrier agence Positive. Petit à petit , l’agence au Havre n’existera plus, son adresse ne sera qu’à Paris. Mon employeur est bien Antoine Pélissier, mais je dois travailler pour les deux agences. Ces deux architectes ont pour objectif de devenir des associés pour créer une nouvelle agence qui se nommera AGAPÉ ARCHITECTES ASSOCIÉS (date de création Juin 2012)

Ainsi, ces deux praticiens se partagent les architectes collaborateurs présents à l’agence et l’Ingénieur chantier sur leurs différentes opérations sous le nom de leurs deux agences respectives.

Chaque collaborateur se confronte aux directives contraires des deux architectes qui n’ont pas les mêmes attentes, les mêmes manières de produire l’architecture et aussi la même vision de l’architecture.

Tous deux n’ont pas défini le mode de fonctionnement, la base de leur agence, ils en ont conscience seulement l’agence doit tourner et avancer alors qu’elle n’a pas de but précis d’évolution, ni de projet de référence, ni de charte et de signature graphique, aucune classification de dossier commune, … Un lieu de production architecturale qui se précipite sur diverses choses sans être rapide, efficace.

OBJECTIF DE MA MSP

J’ai choisi de rentrer dans cette agence.

Lors de mon entretien d’embauche, je savais que tout était à construire, cette “double agence“ montrait des confusions déjà perceptibles, je voulais voir et comprendre de quoi elle était faite en sachant parfaitement que j’allais passer des moments difficiles mais enrichissants pour mon avenir.

Statut au sein de la structure d’accueil :

Mon travail s’est basé principalement sur la production architecturale de l’agence. J’ai travaillé sur différentes phases : FAI / ESQ / DIAG / APS / APD / DCE / EXE

Projets en charge // (Commande privée)

1. Réhabilitation des combles d’un cl ub sportif pour la création d’une salle de billard classé E.R.P catégorie V

 Relevé de l’existant sur place avec Antoine Pélissier (Janvier 2012)

 Phase FAI – ESQ (Février 2012)

 Phase APS – APD (Juillet 2012)

 Dépôt DP (Juillet 2012)

2. Construction neuve d’une église

 Visite de chantier (Janvier 2012)

 Phase EXE : Réalisation de détails constructifs pour le mobilier liturgique ( Janvier 2012)

3. Construction neuve d’une extension de maison

 Relevé de l’existant sur place avec Antoine Pélissier (Janvier 2012)

 Phase ESQ (Réunions avec les clients)

 Phase APS –APD (Réunions avec les clients)

 Développement du projet référence de l’agence (Initiative personnelle)

 Dépôt PC (Avril 2012)

 Phase DCE (Juillet 2012) (Réunions avec les clients, Gestion des dossiers avec les entreprises)

4. Construction neuve d’un E.P.H.A.D

 Phase ESQ (Février 2012)

5. Construction neuve d’une extension de maison

 Relevé de l’existant sur place (seul) (Février 2012)

 Phase ESQ (Février 2012)

 Phase APS – APD (Avril 2012)

6. Construction neuve d’une poste

 Phase APS APD (Février 2012)

7. Construction neuve d’une piscine pour un E.P.H.A.D

 Phase ESQ (Mars 2012)

 Phase APS –APD (Avril 2012)

 Dépôt du PC (Mai 2012)

8. Réhabilitation / Rénovation de 2 tours de logements collectif s

 Phase ESQ (Mars 2012)

 Phase APS – APD (Avril Juin 2012)

 Dépôt DP (Juillet 2012)

9. Réhabilitation / Rénovation d’une église

 Relevé de l’existant sur place avec Antoine Pélissier (Avril 2012)

 Phase ESQ (Avril 2012)

10. Construction neuve d’une résidence individuelle sur site classé

 Phase ESQ (Avril 2012)

 Réalisation d’une étude paysagère et architecturale du site classé visant à expliquer le bien fondé d’une nouvelle construction sur ce site protégé. (Présentation devant l’inspecteur des sites classés de la région)

 Dépôt PC (Juin 2012) (Réunions avec le client)

11. Réhabilitation d’une place publique sur parking souterrain

 Phase DIAG – Etudes structurelles du parking (Mai 2012)

12. Construction neuve d’une poste

 Phase ESQ (Mai 2012)

 Phase APS APD (Mai 2012)

 Dépôt du PC (Juin 2012)

13. Construction neuve d’un centre de méthanisation

 Réunion avec les intervenants du projet pour préparer la phase DCE (Mai 2012)

14. Construction neuve de 5 maisons

 Phase ESQ (Juin 2012)

construire son agence

Je pense qu’une agence se crée après de longues réflexions, après une longue expérience au sein de diverses agences dans lesquelles l’architecte a su prendre les bonnes initiatives pour mener à bien un projet, de la gestion à la concepti on jusqu’à la production de celui-ci, au sein d’une équipe dont il a été le responsable. Multipliant les opérations, il a su apprendre de ses erreurs, les corriger afin qu’elles soient connues et résolues par des solutions simples et applicables par tous dans le but qu’elles soient transmises à son équipe. Prévoir les problèmes, anticiper est la principale qualité d’un décisionnaire.

Seul un sachant peut prétendre à endosser les charges qui pèsent sur un architecte à son compte.

Seul celui qui a consciemment pris du recul face à son parcours et face à ce métier peut inventer sa propre idée de l’architecture. Je pense que lorsque l’on monte son agence, on ne peut pas concevoir un lieu dans la droite ligne de ses précédents, il faut inventer.

Une agence correspond à des idées, propre à son être, propre à ceux qui vont la diriger.

De ce fait, une agence est un projet d’architecture, c’est un projet de vie qui doit se donner du temps, de la réflexion, de l’authenticité et qui doit répondre à un contexte économique, intellectuel, physique et philosophique.

C’est un projet que l’on théorise, que l’on met en pratique, que l’on repense, que l’on corrige au fil du temps et des projets personnels avant de le mettre sur les rails pour qu’il devienne un projet com mun où plusieurs collaborateurs, formant une équipe, pourront évoluer. Une agence est une signature, une base de réflexion, c’est un ou plusieurs projets références qui dessinent une direction, qui doit être suivie, qui doit être améliorée par le groupe.

Le seul objectif d’une agence est de poser un cadre clair pour réfléchir et produire une architecture qui a du sens, une logique, une essence.

N’oublions pas qu’une agence se crée pour accueillir des collaborateurs et donc, l’architecte doit pouvoir expliquer, à travers son expérience, son idée de l’architecture et comment il veut la produire, la théoriser.

C’est pourquoi, je ne peux être en accord avec une personne qui ne sait pas accueillir un employé dans sa structure, qui ne sait pas lui donner un cadre de travail agréable visant à le former, à lui transmettre les bonnes attitudes et à le responsabiliser. Qui ne sait pas lui donner une perspective d’avenir et l’emmener à se dépasser pour relever des défis et à le mettre en face de ces responsabilités face à la société car nous créons une histoire de notre temps en construisant des bâtiments, des morceaux de villes.

Une agence est la vitrine d’un savoir qui se perpétue, s’enrichit, évolue, et invente. L’architecture doit avoir envie de faire des choses, repousser des limites, casser les codes pour s’en cesse les réinventer. Une agence est un terrain d’innovations, de prises de risques, un champ où la création est sans limites, où elle est encouragée et accompagnée par des savoirs venant de diverses pratiques et divers horizons.

Une agence d’architecture se doit de réunir tous les arts pour exister et survivre.

Être architecte

C’est une attitude, une donnée, une référence qui nous donne envie de l’interroger, de lui demander conseil, dans le but de s ’ouvrir à une connaissance qui nous est étrangère. C’est une attention et une action réfléchies.

C’est un sage, un sachant qui, de nature, a du recul sur les choses, qui sait observer et agir à bon escient.

Je vois l’architecte comme un stratège, un visionnaire, une personne qui sait où il va et pourquoi il va dans telle ou telle direction. Il a une capacité analytique, un pouvoir décisionnaire fort tout en ayant une attention toute particulière à maîtriser l’art de la transmission des savoirs et à exceller dans la communication de son projet. Savoir communiquer, c’est savoir se faire comprendre mais surtout tenir un discours à suivre, poser un processus que personne ne peut défaire mais qui demande à être développé, qui s‘ouvre à la discussion. Faire évoluer des choix, des positions va dans le sens d’un travail d’équipe, l’architecte ne peut pas être individualiste, dirigiste, il vit grâce à la consultation des autres et, il tranche selon une pensée commune.

L’architecte est un chef d ‘équipe qui sait s’entourer de nombreuses compétences correspondant à son champ intellectuel ou non, car il se doit d‘être curieux donc il ne peut pas se contenter de serviteurs mais il doit plutôt construire autour de personnes qui ont l’esprit de la controverse, de la contradiction, qui veulent aussi lancer des pistes nouvelles. Ce sont dans les idées contraires, le paradoxe qu’il y a un foisonnement d’idées intéressantes et profondes.

Savoir tirer partie de ces collaborateurs, viser à les sublimer reflète pour moi, la qualité d’une personne qui sait diriger.

L’architecte est un chef d’entreprise, un chef d’agence et de chantier, trois casquettes lourdes à porter si de nature, il ne sait pas composer avec des collaborateurs, des intervenants qui s’allient autour d’un projet.

Pour savoir où mener ses différentes équipes, l’architecte doit définir clairement son champ d’action, c’est un minimum, là ; il a son mot à dire sur le contrat qui le lie avec son commanditaire.

Dans chaque association créée, je pense qu’un contrat signé, qui est précis et explicatif, voire didactique, au début de l’opération à suivre, écarte un bon nombre de problèmes, responsabilise tous les acteurs du projet, mais la pression à tout le monde sur les objectifs à atteindre, de sorte à ce que le commandi taire comprenne l’ampleur de la tâche à accomplir.

Au début d’un projet, il faut combattre l’ignorance de chacun car cela désamorce des attaques non fondées, les barrières tombent, tout est mis à plat et chacun peut se défendre consciemment si problème il y a dans le futur. Toute alliance mérite une base saine.

L’architecte doit avoir une parole forte et juste, ni mégalo, ni excentrique, une parole qui répond à un contexte. Une parole qui ne peut être contredit, là est la difficulté, c’est un des enjeux ma jeurs de l’architecte.

Parmi toutes ses qualités qu’il doit représenter et incarner, je pense que celle qui le préserve de bons nombres de surprises et de soucis, c’est la sagesse, c’est de refuser la précipitation et donc d’être rapide, prendre le temps de prendre les décisions les plus appropriées à une situation en imaginant leurs efficacités futures.

Chercher constamment l’attitude parfaite pousse à se dépasser et à faire évoluer le métier.

Préambule

Pourquoi j’écris ce mémoire ?

Je me pose cette question car elle est importante.

Je suis diplômé depuis Juillet 2011, mon expérience en tant qu’architecte se limite à plus de 2 ans, de Paris à Bangkok, sur une période de 4 ans (de 2008 à 2012).

Fin 2012, j’aurais une expérience de près de 3 ans en agence d’architecture. J’ai travaillé dans des structures de 1 à 6 personnes d’une échelle régionale et nationale. J’ai exercé au sein d’agence internationale à l’étranger et en France comptant 40 personnes : des architectes, des architectes d’intérieur , des paysagistes et des designers.

J’ai vu de l’intérieur l’impact qu’une agence d’architecture peut avoir quand elle est pensée ou non et quand le ou les architecte(s), qui la dirige(nt), est (sont) architecte(s)2 ou pas.

Même si je ne suis pas un théoricien ou un praticien en architecture qui peut prétendre connaître tout sur son métier avec assurance, je sais ce que le métier demande et je sais ce que le statut d’architecte représente.

J’écris ce mémoire pour faire le bilan d’un parcours d’étudiant en architecture, et d’un jeune architecte qui observe sa profession.

Je crois que ce mémoire me permet de me positionner pour ouvrir ma voie future, dessiner une ligne sur laquelle je vais prendre acte pour définir ce qu’est pour moi l’idée que je me fais de l’architecture et du métier d’architecte.

Je vais exposer mes idées qui se sont affirmées, consolidées grâce à la mise en situation professionnelle que j’ai effectuée au sein d’une agence que j’ai choisie. J’avais de nombreuses questions qui dormaient depuis quelque temps, seul des réponses concrètes pouvaient me satisfaire. Elles ne pouvaient s’écrire qu’à travers une expérience professionnelle, là où le contexte de la profession construit les situations et permet de toucher à une réalité qui ne se raconte pas dans les livres. Ainsi dans ce mémoire, c’est mon vécu qui sera mis en avant comme témoignage pour raconter mon métier et c’est de ce vécu que je vais essayer de transcrire une lecture critique, problématique, et didactique.

Il est important que vous sachiez qui je suis et pourquoi je suis devenu architecte et quel est mon but afin que vous compreniez pourquoi je choisis d’être architecte H.M.O.N.P un an après avoir obtenu mon diplôme.

Je n’ai pas mon baccalauréat, la vie a fait que je n’avais aucune idée du métier qui m’étais prédestiné lors de mes dernières années de lycée, le bac, j’y suis allé mais sans conviction aucune et je ne l’ai pas eu, c’était écrit. Après deux ans de vie active où j’ai su voir, comprendre ce qu’était une vie sans but précis, puisque le travail que j’ai effectué en tant que commercial ou en tant qu’ouvrier en trois-huit, ne m’apportait aucune satisfaction personnelle, intellectuelle et ne me nourrissait en rien pour que j’évolue dans la société . En rien ces différentes professions ne m’apprenait à connaître le monde qui m’entourait et surtout ces pratques ne me révèlait pas et ne m’interrogeait pas sur ce à quoi j’aspire dans la vie.

Une invalidité physique me bloquant durant 6 mois dans la maison de mon enfance, un plâtre figeant mon genou fracturé m’a mis dans une position d’observateur, un moment unique où l’on se pose des questions et où l’on veut répondre à celles-ci en bénéficiant d’un temps long et calme. Cette maison, je ne l’aime pas. Elle m’a apporté beaucoup de joie car mes parents nous y faisaient vivre, ma sœur et moi, dans une ambiance de joie, d’amour, d’une éducation tolérante, loyale et droite où la franchise y est inscrite de nature. Une éducation qui vient d’un passé familial empli de valeurs fortes et justes. Malgré cela, cette maison me déplaît au plus au point, elle n’est pas le résultat d’une pensée sur l’habité, le vivre ensemble, la contemplation de son environnement. C’est une maison de constructeur, construite par un office H.L.M, loin de tout souci architectural pur. Et dans le plâtre, je restais dans cette maison sans bouger, et donc je réfléchissais, en me disant pourquoi elle est ce qu’elle est, pourquoi quelqu’un sait dit “on va organiser ce logis comme cela, on va l’orienter ainsi, et les gens qui l’habiteront pourront voir à travers des fenêtres la rue et leurs voisins“ . Alors j’e me suis mis à redessiner cette maison, je me suis lancé dans quelque chose que je n’avais jamais fait avant « construire une pensée, définir un cadre de vie ». Toucher du doigt la création, penser un mode de vie a été tellement jouissif que j’ai décidé de reprendre mes études pour devenir architecte. J’ai obtenu un diplôme équivalent du bac, un D.A.E.U (Diplôme d’Accès aux Études Universitaires), c’était des cours du soir . Ce diplôme obtenu avec félicitations, j’ai décidé de me présenter au concours d’entrée de l’Ecole d’Architecture de Paris-Belleville. En 2004, ce n’était que l’EAPB et nous étudions au 78/80 rue Rébeval 75019 Paris. Cet apprentissage a été dur, j’ai failli arrêté en première année à partir du 5ème exercice de Mr Jean-Pierre Feugas et de ses assistants, pour moi, c’était trop difficile, au-dessus de ce que je pouvais faire, seulement Mr Feugas m’a dit de continuer car j’avais pour lui les capacités pour réussir ses études alors j’ai continué. La suite n’a pas été de tout repos, mais j’ai persévéré, j’étais pugnace et acharné pour assouvir une envie de connaissance.

2 Se référer au texte “Être architecte“

Plan Masse et photo de la maison de mon enfance.

Un mur aveugle sur le jardin.

Dans le salon et salle à manger, on peut regarder ses voisins mitoyens ou la télé mais pas son jardin. Pas de paysage, aucune appropriation de son extérieur depuis l’intérieur.

Suite à cette première année difficile et en demi-teinte, je suis passé en deuxième année pour rencontrer le groupe UNO, Mr Lorenzo Piqueras et Mr Simon Pallubicki. Là, avec ce projet Le Logis, j’ai appris la grammaire architecturale, la précision, la rigueur et le travail qu’il fallait accomplir pour prétendre développer une pensée architecturale et paysagère. Pour moi, ce studio a été une claque, et c’est dès ce premier cours en Octobre 2005, que j’ai su que c’était ce métier qui m’était prédestiné. Toutes les craintes que j’avais pour mon futur, ce sont effacées et j’ai rempli mon être d’un savoir salvateur mais si difficile à engranger dans les débuts.

Les années, qui se sont enchaînées les unes après les autres, ont été pleinement vécues par l’envie d’apprendre, de connaître les attitudes à avoir face au projet. C’était les années où je me suis confronté à la réalité du métier par le biais des stages dès 2006. Là, j’ai regardé. Et j’ai appris surtout auprès d’un architecte qui avait de la bouteille, il était près de la retraite et il connaissait bien son métier, il savait réfléchir et agir au bon moment. Il savait parler à ses collaborateurs pour mener à bien ses projets, le vocabulaire du bâtiment, il le connaissait sur le bout des doigts. C’était un architecte complet, en fin de carrière, mais complet qui avait compris son statut d’architecte et ce qu’il représentait.

Je connais le chantier, ma famille compte quelques personnes qui officient dans le bâtiment, maçon charpentier, couvreur et conducteur d’engins, moi-même, j’ai été manœuvre dès l’âge de 8-10 ans pour aider, voir et comprendre le “construire“. Mon grand-père, maçon charpentier de son état premier, puis chef de chantier par la suite, a été, est et sera une source d’inspiration inépuisable sur la façon de diriger une équipe, faire évoluer un compagnon, comme il le disait, et créer l’esprit d’équipe. Faire valoir ses talents d’hommes du bâtiment était une raison de vie, une ligne de conduite, c’était le respect de soi et des autres. C’était une personne respectée car sa franchise faisait avancer les tâches à effectuer et son professionnalisme permettait la bonne tenue d’un chantier. Un homme à poigne qui n’avait qu’une seule parole, une personne sur qui compter. Je peux dire que je connais le bâtiment, pas dans toutes ses complexités, mais je dirais que je suis né avec ces gens qui construisent dans la rudesse d’un métier. Je connais ces hommes et je sais au combien qu’ils aiment ce qu’ils crées, eux aussi.

Mon parcours d’étudiant m’a dirigé au sein d’agence de petite structure essentiellement, je voulais être proche de celui qui dirige, de l’architecte « en chef », important quand on veut connaître l’envers du décor, les tenants et les aboutissants d’une agence d’architecture.

J’ai vu différentes manières de gérer une agence, de la mener à bien comme de réussir à la couler, j’ai du vécu et c’est important d’avoir vu au sein de multiples agences les bonnes comme les mauvaises attitudes, les bonnes et les mauvaises paroles, les bonnes et les mauvaises gestions de projet, les bons et les mauvais projets qui donne ou pas le sourire, la joie et l’honneur de faire ce métier gratifiant,enrichissant, et si cultivant.

Je connais 7 agences d’architecture, je parle de celle où j’ai travaillé, bien sûr : 5 agences de petite taille 1 à 6 personnes et 2 agences de grande taille 40 personnes.

J’ai su diriger une équipe d’architecte pour un petit projet, un stand d’exposition, rien d’exceptionnel, mais l’expérience a porté ses fruits et m’a fait réfléchir sur mon rôle futur.

Je vous développe mon parcours car il m’a mené à me poser des questions sur le métier depuis 8 ans maintenant, des questions qui ont un poids ou non ; en tout cas elles m’ont permis d’avancer et d’évoluer. Surtout elles ont fait ce que je suis, être toujours un esprit qui veut savoir, qui veut comprendre, qui veut donner réponse à des interrogations. Apprendre avec les autres, pour les autres et pour soi. Je tire toujours les enseignements de mon vécu, j’apprends de mes erreurs et je fais profiter de ce recul, de ces expériences à ceux qui travaillent à mes côtés.

Mon but est de devenir un architecte confirmé, un praticien, un théoricien de l’architecture et je veux créer une agence d’architecture qui s’inscrit dans la société, qui vise la pérennité de ses collaborations, qui invente et surtout qui a l’envie de faire de l’architecture.

Ainsi l’habilitation à la maîtrise d’œuvre en son nom propre me permettra de me responsabiliser de plus en plus, elle me donnera l’opportunité de réaliser des ouvrages architecturaux. Une fois obtenue, elle signera un jour nouveau où je pourrais mettre en pratique mes idées, ma conception de l’architecture dans le contexte de la profession.

Une fois architecte H.M.O.N.P, je serais lancé, je constituerais une base solide pour penser, créer, produire et construire. Je serais face à cette profession entouré d’architectes, d’a rchitectes d’intérieur, de paysagistes, de designers, de tout(es) femme ou homme de l’art car je veux penser une architecture qui se nourrit de toutes expressions artistiques, l’architecture est un buvard, lui conforter sa place au centre des arts pour qu’elle les sublime et qu’elle rayonne, est une juste attitude.

Organigramme – Schéma couleur – Plan RDC Axonométrie éclatée du Logis – Perspective intérieure Eddy Montonati

Le logis

Studio UNO 2 ème année EAPB 2005-2006

Projet initié par Mr. Henri Ciriani

Enseigné par Mr Lorenzo Piqueras et par Mr Simon Pallubicki

Texte d’ouverture

Nous vivrons toujours dans un paradoxe.

La pensée, le temps, l’argent, trois réalités, trois complexités, trois incompatibilités.

Cette difficulté à concilier ces trois contraintes majeures se retrouve dans toute profession Penser est un moment choisi s’opposant à toute limite, concentration lente, progressive et répétée, définissant un cadre en dehors du temps.

Il est difficile de le valoriser, de le mesurer, de le rentabiliser.

Un sachant a le recul, il peut apporter une vision réelle de sa profession. La théorie et la pratique se nourrissent l’une de l’autre, échange utile, précis, logique. Sans hiérarchie, l’une pense pour solutionner le Faire, l’autre fait pour corriger le Penser.

Deux moteurs précieux pour évoluer.

Là ,où se construit, se déconstruit et se précise une pensée, est appelé agence, cabinet, studio, bureau ou atelier, il est soit professionnel ou privé puisque nous pensons, et nous travaillons partout, tout le temps. Ces lieux professionnels, disons- le ainsi, ne sont en fait que des lieux de production. Peu d’entre eux choisissent de lier la théorie et la pratique, de créer deux espaces-temps distincts.

Pour être rentable, il faut être rapide (et non précipité), pour être rapide il faut avoir une ligne construite. Peu importe le nom que nous donnons à notre lieu d’action, il faut préparer le terrain, créer une base solide visant à solutionner les problèmes connus et à anticiper les problèmes à venir. Une fois que notre expérience corrige nos erreurs passées, toute notre concentration se prépare aux surprises du quotidien, tout en profitant ainsi, d’un temps supplémentaire pour projeter, être et rester architecte.

I . Chef d’entreprise

Quand on est au stade où l’on pense à définir son espace de travail, le lieu où l’on va réfléchir, faire et construire, c’est qu’il y a une envie profonde de faire son architecture, de donner à l’architecture ce qu’elle nous a appris. Cette envie ne peut être quelque chose d’instinctif, d’irréfléchi, je pense que l’architecte qui monte son agence doit savoir ce qu’est la gestion d’un projet tout seul ou à plusieurs. Il doit avoir conscience du travail en groupe avec des collaborateurs architectes et ou, des intervenants extérieurs. Durant sa carrière, il a dû faire face à une gestion du projet, de la conception jusqu’à la construction afin qu’il ait eu un aperçu de toutes les composantes du métier d’architecte. De ce vécu, il a su voir les bonnes et les mauvaises attitudes de sa personne et de son entourage professionnel. Pourquoi ?

Car il n’y a que les sachants qui ont le recul sur les choses et l’esprit critique, qui peuvent monter leur agence et la pérenniser. Je sais que, dans ce métier, si nous commençons du mauvais pied, il est très difficile d’arrêter la machine, tout s’emballe et nous perdons pied, même si nous sommes très professionnels. C’est pour cela qu’il faut commencer son agence sur un vécu fourni, varié et sur une période d’au moins 5 ans. 5 ans, c’est une période assez bonne pour se confronter à un panel de problèmes à identifier et à résoudre, pour connaître l’usure du métier et jauger ses capacités, et il faut écrire son projet. Cela permet de se positionner sur les choix à faire pour son agence d’architecture. 5 ans, aussi et surtout pour créer son réseau, ses connections dans le métier, trouver ses partenaires, son (ou ses) bureau(x) d’études, solidifier des contacts avec ses clients potentiels et avoir des ressources financières, chose évidente, j’en parlerais dans un chapitre suivant. Premièrement, il faut dessiner son agence, c’est un projet de vie. Cela doit être l’un des meilleurs projets de notre carrière, ce sera l’endroit où l’on va passer le plus clair de notre temps, où l’on va connaître des joies et des peines, de nombreuses charrettes comme de moments merveilleux de création et de joies partagées. Ce sera un lieu chargé en émotion. Il est important de le concevoir car jamais nous ne ferons un projet d’agence d’architecture pour un confrère, jamais, alors au tant le faire pour soi, sa formation, son équipe future. ANTICIPER.

Une agence d’architecture qui veut s’appeler ainsi, n’est pas simplement un lieu où il y a bureaux, chaises, imprimantes, ordinateurs, ce ne peut être la chambre d’un étudiant en architecture. Il faut comme pour les artisans du bâtiment, avoir la meilleure collection d’outils qui correspond exactement au travail approprié, aux désirs de réflexion, de production et de théorisation de l’architecte. Il faut être organisé, préparer, c’est à c ela que sert le recul sur les choses. Avoir une structure stable, déjà éprouvée, déjà testée afin de parfaire les inexactitudes, cela implique de penser la charte graphique de l’agence, c’est le fondement d’une agence, une agence est une signature. Il faut paramétrer ses outils de productions, chaque logiciel doit l’être, créer son image (pas de logo ! nous ne sommes pas des commerciaux), faire tous ses papiers à en-tête, faire son portfolio professionnel, réfléchir au côté administratif (capital), là ; il faut être méthodique et ordonné. Trop d’architecte se transforme en secrétaire professionnel car ils ont sousestimé la partie administrative de leur entreprise. Un architecte avec qui, j’ai travaillé me disait que cela faisait dix ans qu’il n’avait pas fait de projet, et de production architecturale dans son agence, seul son (ou ses) collaborateur(s) architectes ou dessinateurs avaient cela à charge. Cette personne était égrise, triste, colérique, normal il n’était plus architecte.

Avoir une idée ce que l’on veut, je le rappelle, il faut écrire son agence, son mode de fonctionnement avant de payer le premier bail de location d’un lieu de travail. Le premier livre que l’on doit poser sur la bibliothèque de l’agence, c’est son livre “Mon agence“ et comme un contrat, il doit agir sur nous pour annoncer une ligne à suivre et à faire évoluer grâce à notre activité.

La bibliothèque, grand enjeu, il faut une belle bibliothèque, qui trace déjà une connaissance architecturale, et artistique bien sûr. Il faut s’entourer des meilleurs pour en devenir un, nourrir ses rêves, s’enrichir et développer ses connaissances et en faire profiter son entourage. Organiser au sein de l’agence des partages de livres entre collaborateurs, inviter à l’agence des artistes, organiser des conférences3. Il faut nourrir l’agence des courants qui gravite dans sa ville, une agence ne peut être un lieu fermé bien au contraire, il lui faut une vie très active et variée où un monde artistique se croise.

Commencer l’activité en ayant une structure solide, c’est déjà un très bon point, mais il faut que cette agence développe une philosophie autour du travail quotidien, comment sont déléguées les tâches ? Qui prend la tête d’un projet ? si l’on aime les hiérarchies pyramidales. Personnellement, je crois que vous pouvez déceler mon désir d’aplanir toute hiérarchie pour développer un travail en groupe de manière horizontale, celui qui a de l’expérience aide les autres et tout le monde évolue, mon but est de faire évoluer chacun de mes futurs partenaires de création. Il est insupportable de constater que les architectes sont tyranniques parce qu’ils se font manger par le métier. Cette situation implique que le collaborateur, architecte, lui aussi, doit cravacher pour arriver à accomplir une tâche parfois ingrate dans la précipitation. Cette situation s’explique du fait que cet architecte en question se trouve tellement écarté de la production de son agence, qu’il se permet d’imposer des délais parfois incroyables si l’on veut produire une architecture de qualité.

prise à l’agence de Duangrit Bunnag D.B.A.L.P, Bangkok, Thaïlande (avril - septembre 2010) 1. Penser le cadre de travail

“DBALP in the late Sunday afternoon“ picture taken by Duangrit Bunnag

En tant que collaborateur, ces directives ont du mal à passer et nous nous demandons si cela est voulu ou non, si certains tenants ou aboutissants induisent une précipita tion d’exécution, seulement quand cela est fréquent, là nous nous posons de sérieuses questions sur la gestion du projet. Généralement, les réponses ne viennent jamais des dirigeants, elles viennent de ceux qui ont travaillé longtemps avec eux et la critique tombe sévèrement, ensuite chacun trouve midi à sa porte et se contente de ce qu’il entend pour surenchérir ou il y a celui qui veut savoir et qui parle à ceux qui sont directement concernés, le ou les chef(s) d’agence. Il veut instaurer le dialogue. Le dialogue 4, c’est ce qui est une des qualités majeures du chef d’entreprise, il doit parler à ces employés, être le père de famille en quelque sorte.

Lors de l’arrivée d’un nouvel architecte dans une agence, il faut lui consacrer une journée entière pour lui expliquer l’agence, son mode de fonctionnement, son mode de production, la ligne architecturale et prendre le temps de lui expliquer les projets en cours. Cela s’appelle la passation de projet, c’est une chose à laquelle il ne faut pas déroger afin que le nouvel arrivant se sente à l’aise, qu’il sache qu’il n’est pas là par hasard et que l’on veut qu’il soit efficace de suite, qu’il devienne rapide de suite. Accueillir son employé, ça se planifie puisque cela ne peut qu’être bénéfique pour l’agence. Ce n’est pas une perte de temps, de consacrer une journée à son nouveau collaborateur, je le sais, car j’ai mis du temps à saisir les données de la structure d’accueil durant ma MSP. Si vous rajoutez à cela un mode de production non pensé, il est difficile de faire des miracles.

Afin qu’un employé sache qu’il appartient à une équipe, le chef d’entreprise doit lui apporter un savoir ou construire une agence qui se compose de personnes qui ont de l’expérience, qui savent en parler, qui savent le mettre en doute, la critiquer, surtout qui savent la partager pour faire évoluer celle ou celui qui veut apprendre.

2. Transmettre

C’est la transmission des savoirs qui fera grandir le métier.

C’est pour cela qu’il faut composer une agence avec au moins une personne qui a de la “bouteille“, un sachant qui use de son vécu pour anticiper, prévoir les problèmes et les résoudre avant qu’ils gênent l’élaboration d’un projet (un manque d’information, un intervenant non consulté ou non relancé qui pourrait nous éclairer, la détection de problèmes structurels en vue d’une réhabilitation, la gestion d’une étanchéité complexe, …). Toute cette gestion du projet écarte des soucis considérables qui, si non pressentis font exploser le compteur temps et anéanti le travail projectuel. Je crois que cet apprentissage forge une réflexion pour le devenir d’une équipe, sans oublier qu’il faut faire évoluer cette base. C’est un enjeu important puisque nous devons être en phase avec la profession, et donc un savoir se sait mais se corrige pour être toujours d’actualité.

Je pense qu’il faut apprendre à être rapide, non précipité, dire et pratiquer une architecture dans la lenteur. Un projet, c’est long, cela demande du temps, des allers-retours, cela demande de la pugnacité, du professionna lisme pour arriver à définir une idée, un système constructif efficient correspondant à une logique projectuelle (par exemple). Pour donner à comprendre la conception et la production d’un projet, il faut être pédagogue. Un chef d’entreprise, un architecte, doit être didactique, explicatif et il doit prendre le temps pour cela, s’il veut du résultat. Il faut inculquer le professionnalisme.

Être professionnel, cela veut dire répondre à des exigences et savoir les tenir et se demander si l’on peut les transgresser afin de trouver de meilleures solutions. Un professionnel, c’est une personne qui va au bout des choses, qui cherche la perfection, la bonne attitude, c’est une personne en constante interrogation qui veut trouver la meilleure solution, celle qui éclaire une idée, qui ouvre d’autres perspectives pour construire un champ de réflexion. Quand quelqu’un ouvre des voies qui permettent à chacun de le suivre et de faire évoluer le projet, là il y a une marche en avant réelle et tout le monde avance du même pas. C’est un acte rassembleur, c’est le but ultime de la transmission des savoirs. Transmettre, c’est donner à, mais c’est surtout se faire écouter par plusieurs et toucher le plus grand nombre. Transmettre, c’est être disponible, en tant que chef d’entre prise, il faut avoir un temps d’avance, il faut préparer son projet et ensuite donner la marche à suivre en expliquant clairement l’idée majeure à développer. Cette idée, elle doit se baser sur une réflexion, qui est de suite assimilable par son collaborateur. Installer un rapport chef – employé existe, en agence d’architecture, si le chef n’est pas dirigiste mais par contre moteur, il doit faire réfléchir et c’est là, que son employé prend du plaisir à dessiner, à penser et qu’il s’investit. C’est un rapport d’architecte à architecte, une manière horizontale de donner du travail. Même si le chef d’entreprise doit prendre de la hauteur et inspirer du respect et une écoute attendue, pour autant, il ne peut marcher sur son collaborateur, lui mettre une pression, installer un rapport de force, c’est contre-productif, et cela vaut dans n’importe quel métier. En ayant une attitude, d’architecte à architecte, avec son employé, on joue à être gagnant – gagnant, l’un pense pour faire réfléchir l’autre et l’autre fait pour refaire penser l’un. Si ce cycle de réflexion à deux têtes prend ses marques et trouve les bons enchaînements, le bon timing, cela devient un système qui portera ses fruits. Ce cycle est plus efficace qui soit car il responsabilise l’employé, meilleur moyen de passation de travail afin que l’employé s’accapare le projet. Ce projet aura une force, puisqu’il est nourri par le plus grand couple de moteurs qui permettent une création de qualité5

4 (Réf. I. Chef d’entreprise / 3. Responsabiliser)

5 (Réf. II. Chef d’agence / 1.Théorie - Pratique)

3. Responsabiliser

Dans le cas précis de l’agence, dans son paramétrage optimal (les rails sont créés), il faut laisser créer son collaborateur dans ce cadre prédéfini (il faut qu’il existe, “il n’existait pas durant ma MSP“), le laisser prendre des décisions et se tromper = meilleur moyen pour qu’il s’intéresse, s’enrichisse et s’aguerrisse. Si son collaborateur vient à prendre en main un projet, qu’il s’investisse dans son travail conceptuel et productif, qu’il acquière une autonomie insufflée par l’agence qui lui a mis à disposition tout ce qu’il lui faut po ur qu’il soit efficace, le chef d’entreprise à tout à y gagner. C’est pour cela qu’il faut penser son agence et qu’il faut réfléchir en amont, bien avant d’accueillir quelqu’un, établir une philosophie du travail quotidien. Tout est lié, tout va dans le bon sens, si tout a été réfléchi dans les grandes lignes. Pour qu’il se responsabilise et qu’il sache la teneur du projet à réaliser, il faut que le chef d’entreprise multiplie les débats, ouvrir une parole fournie, exhaustive sur le projet et sur le métier afin que le collaborateur prenne acte des tenants et des aboutissants de l’activité de l’agence. Il faut qu’il donne à lire le ou les contrats pour qu’il sache dans quelle situation il se trouve et quelles sont ses marches de manœuvre. Ainsi, il peut définir son planning, quantifier le temps imparti pour penser et pour produire son architecture. L’enjeu est de ne pas dépasser le temps à consacrer à chaque étape pour ne pas perdre d’argent. Lors de ma MSP, c’est moi, qui a instauré ce dialogue, pendant le déjeuner, une parole franche, interrogative auprès de l’associé de la structure d’accueil, car celui qui m’employé, était peu là et quand il était là, il mangeait dans la même pièce mais dans un coin à part, attitude inqualifiable à mon sens, contre-productif. Un chef d’entreprise, surtout dans une petite structure, ne peut créer de la distance. Son associé avait compris qu’il fallait naturellement discuter avec ses collaborateurs. Ces moments-là, je les ai appréciés, même ressenti de la part des autres collaborateurs de l’agence car du coup, nous nous sentions investi, nous faisions partie intégrante de l’agence, nous n’étions pas que des gratteurs, nous avions le droit de connaître l’envers du décor. Rien n’est à cacher dans une agence, il faut laisser son collaborateur voir et comprendre tout, l’inciter à faire cette démarche pour q’il comprenne dans quel cadre il doit s’inscrire lorsqu’il a en charge un projet. Le chef doit lui laisser la responsabilité d’organiser, de prendre des rendez-vous, de participer aux réunions. Le chef d’entreprise doit lui donner à voir toutes les facettes du projet. Il faut qu’il sorte de l’agence, qu’il respire. Le collaborateur doit jauger ce qu’il se passe autour du projet. Voir les personnes, les corps de métier qui vont s’allier pour construire un projet commun, c’est le but ultime puisque le collaborateur va comprendre le poids qu’un architecte a et doit avoir autour de lui. Il doit sentir les personnalités de ses collaborateurs extérieurs à l’agence pour qu’il compose ave c ceux qui travaillent avec lui. Établir des contacts, montrer sa personnalité, son professionnalisme, c’est formateur. Tout ce chemin-là, c’est de l’expérience accumulée. Avec de simple initiative, le chef d’entreprise délègue logiquement, méthodiquement en assurant une évolution de ses collaborateurs, l’agence ne pourra qu’en voir les avantages et les bénéfices. Un collaborateur responsable, autonome, c’est un collaborateur que l’on paie. C’est un contrat honnête qui a été pensé et qui logiquement, est en adéquation avec la situation du moment. Si le contrat est clair, qu’il pose les règles, qu’il énonce les problèmes à surmonter et qu’il identifie la ou les tâches à exécuter et qu’il mette en confiance celui qui le signera ; Tout est fait pour qu’un rapport avec son collaborateur soit optimum. Être clair sur tous les sujets avec son collaborateur permet la bonne tenue d’une agence, c’est une agence où chacun sait dans quel cadre il doit agir pour faire évoluer son projet, son métier, son cadre de travail. Le flou total de marche de manœuvre handicape n’importe qui, qui veut résoudre une situation, si un planning, un rendu n’est pas clair, si un délai n’est pas respecté par manque d’information, c’est qu’il y a un manque au niveau du management. Ce problème ne doit plus se reproduire et pour qu’il ne se reproduise plus, il faut tout arrêter, l’identifier et le résoudre. Savoir prendre le temps de clarifier une situation incongrue, et de la solutionner pour qu’elle ne survienne plus au moment où on l’attend le moins, c’est un gage de sagesse. C’est ce que l’on appelle la prise de recul, c’est penser au lendemain, réagir pour ne pas subir. Il faut penser pour faire, faire et repenser.

Situation lors de la MSP :

- « Demain tu viendras avec moi, pour assister à la réunion pour préparer la seconde phase du projet, tu verras l’ensemble de nos intervenants, cela va être important, on s’attend devant l’agence, plus tôt que d’habitude, disons 8h- 8h30, ça te va ? » dit le chef d’entreprise.

- “Ok c’est parfait, content de pouvoir y participer, je serais présent et motivé.“ dit le collaborateur

Trois heures plus tard,

- « Je suis désolé mais tu ne pourras pas venir, j’ai revu notre planning, je vais te mettre sur autre chose, une affaire pas urgente mais bon il faut la commencer et puis au final cette réunion est pas si importante pour toi » dit le chef d’entreprise.

- « Ok » dit le collaborateur déçu et démotivé…

II . Chef d’agence

1. Théorie / Pratique

L’architecture naît de ses deux principes, ce sont deux moteurs indispensables pour créer. C’est à partir de ce couple, que le travail avance, que le projet architectural évolue. Ce sont deux temps, complètement différents et distincts, qui ne se hiérarchisent pas, l’un peut venir avant l’autre et vice -versa. Dans une agence, il faut créer ces deux espaces. Dans très peu d’agence, ces deux lieux sont présents, même deux tables suffisent à créer deux atmosphères de travail. Cela installe un rythme quotidien qu’il est important de conserver pour enchaîner les étapes de conception. Penser (Théorie) est un temps qui est indéfini, il est lent, progressif, chronophage, mais il représente notre profession d’architecte, penser pour agir. Une pensée consciente prend du temps, demande à échanger, veut se partager et s’établit pour être juste. Le Faire (Pratique) est une étape qui se veut être concrète, qui rentre dans le réalisable, qui serait l’aboutissement du Penser alors que bien souvent il n’en ait qu’un prolongement.

Quand le Penser lance des pistes, le Faire borde, quand le Faire bloque, le Penser débloque une idée. Quand les deux se rencontrent, on est coincé alors il faut regarder le projet de loin, s’éloigner, pour reprendre là où tout coïncidait. Cela demande de prendre le temps de projeter même si le quotidien fa it qu’il faut aller vite, voir à la va-vite. C’est quand on perd pied, que l’on oublie les points importants, que l’on noie le projet. On revient toujours aux mêmes principes, aux identités de l’architecte, il faut une prise de recul nécessaire pour déceler la faiblesse des idées avancées. Il faut arrêter le temps, en être le maître pour prendre les bonnes décisions qui lanceront une nouvelle voie à suivre.

Dans une agence, il faut conceptualiser, théoriser puisque c’est le ferment des années futures, c’est ce qui fera avancer la production et qui apportera des affaires à l’agence si elle sait communiquer son envie de penser, son désir d’invention. Notre métier se fonde sur ces bases, nous ne sommes pas des personnes qui attendent que les affaires tombent du ciel, il faut les créer.

Ainsi, il faut avoir et, ou créer des projets de références qui seront l’essence même de l’agence, important car cela positionne le cadre de réflexion développée, le marché visé et montre l’ambition, le dynamisme d’une structure. Une agence ne peut qu’être offensive, c’est un moteur que l’on doit alimenter pour qu’il avance en permanence. Lors de ma MSP, j’ai pris l’initiative de choisir un seul logiciel de production car les chefs d’agence ne prenaient pas les bonnes décisions (2 logiciels de production différents, c’est trop) et donc j’ai choisi de faire un projet référence pour l’agence : définir une charte, un style, une signature, montrer une image à suivre. Un seul des chefs le voulait réellement, l’autre ne comprenait pas l ’utilité de le faire, de perdre du temps à le faire. J’étais entre deux feux, mais je savais le bien fondé de mon intervention. Elle était plus que louable puisque ces deux architectes associés n’ont pas du tout pensé leur agence à deux, selon leurs principes communs alors je voulais me dévouer pour créer le premier dossier qui unifierait leurs idées. Ce projet, une extension de maison, je l’ai suivi de l’esquisse au dossier de consultation des entreprises jusqu’à la fin de ma MSP. Je voulais marquer un pas en avant pour cette agence, rien n’y a fait, cela a marché un temps et il y a eu un recadrage en interne et cela est tombé à l’eau. Dommage, l’on ne m’a pas expliqué pourquoi cela s’est passé ainsi. J’avais compris que le temps était compté pour gagner de l’argent et non pour penser. Ils voulaient une agence sans base, je ne peux que l’expliquer ainsi. Un flou total. Est-ce intelligent ? Y avait-il une idée derrière cet abandon de projet de référence ?

Faire, dans une agence digne de ce nom, n’est pas que produire des pièces administratives (PC1, PC2, PC3,…), si nous faisons que ça, nous allons droit dans le mur. C’est la course aux commandes et rien d’autre, et là, l’architecte se perd, il ne réfléchit plus. Par là, je veux dire que les dessins que nous produisons, doivent être la démonstration d’une pensée et non d’une demande d’un bureau d’urbanisme de la ville où le projet existera. Concrètement, je ne peux concevoir ma vie d’architecte comme quelqu’un qui va ne faire que des dessins pour satisfaire un administrateur sur le bien fondé de mes futures constructions, j’aimerais proposer autre chose, même si je dois me plier aux règles urbanistiques d’une ville . Je veux dire que nos idées, nos dessins de conception doivent servir à autre chose que de se retrouver sur un bureau qui délivrera un permis de construire ou non. Nos dessins qui sont la transcription d’un travail intellectuel se doivent d’être vu, compris, reproduit et étudié pourquoi pas. Il est sûr que tous les architectes ne veulent pas tendre ve rs une certaine notoriété, mais je pense que notre profession exige que l’on soit connu même à petite échelle soit régionale ou départementale, puisque c’est ainsi qu’un architecte augmente son volume d’affaire et développe sa structure. Alors notre produc tion doit être vue et pour être vue, il faut la communiquer. Internet est un bon moyen pour créer un espace d’actualisation d’une activité, pour montrer des idées, un positionnement intellectuel, une vision, un mode de fonctionnement et surtout susciter l’engouement de futurs collaborateurs qui aimeraient travailler pour vous par exemple. Surtout, le site internet crée une sphère qui parle aux futurs commanditaires, c’est la vitrine d’un professionnalisme, d’une constance dans la théorie et la pratique du métier.

Il faut communiquer, mais surtout il faut savoir le faire, c’est un enjeu considérable pour la survie et le développement d’une agence.

Ne pas faire que de la photo, de la perspective ou tous dessins de simple représentation pour donner à voir ses projets, je pense que les architectes ne sont pas les pourfendeurs d’un constat mais bien ceux qui additionnent des idées pour constituer une vision. Quand on présente un projet, la meilleure manière de le faire, c’est d’exposer un processus chronologique. Montrer que le projet se fait étape par étape où une idée majeure sous- tend l’ensemble de la réflexion. Cette idée majeure, il faut la présenter en premier, c’est elle qui a déclenché la conception projectuelle. Ensuite on a plus qu’à dérouler le fil du projet où des croquis explicatifs de qualité viennent raconter le déroulement du projet. Il faut que cette communication soit naturelle, directe et persuasive. Le but est de transmettre à ceux qui vont regarder, lire et apprendre l’histoire de ce projet. Montrer que l’idée architecturale est irréfutable, qu’elle est évidente et donc elle devrait se construire, exister. La force d’une communication se trouve là, dans la persuasion, il faut convaincre du bien fondé d’une construction, d’un choix, d’un parti pris osé, qui marche selon le contexte urbanistique et économique de l’opération.

Montrer ses réflexions, c’est faire réfléchir, c’est développer une pédagogie où chacun peut se saisir d’une idée. C’est amener un public à déchiffrer ce qu’est l’architecture, comment nous la voyons et vers ce à quoi nous la menons. C’est emmener ses commanditaires, ses collaborateurs dans son univers pour qu’ils en saisissent l’identité première. Parler de son architecture en dehors de son agence, de sa ville, de son pays est, aujourd’hui, très important pour s’exporter, voyager, enrichir son architecture, multiplier les expériences, développer son marché. Internet permet de s’ouvrir au monde. Il faut savoir s’en servir. C’est la carte de visite d’aujourd’hui, aucune agence ne peut s’en passer. Une agence, qui a son site web, a une vitrine, elle existe, elle est connue, voir reconnue, donc elle est sollicitée. On retrouve ses projets dans les revues d’architecture, dans le moniteur si la construction d’un de ses projets a été exemplaire. Toucher le plus grand nombre, c’est important. Avoir un portfolio de qualité est capital pour candidater, pour accéder à la commande publique, qui permet d’exercer son métier dans des conditions contrôlées, bordées ou les opérations sont, dans la majeure des cas, sûres et rémunératrices. Cet accès à la commande publique permet de réaliser des ouvrages importants car les financements sont multiples et présents. Accéder à la commande publique est un passedroit optimum pour une agence qui débute. C’est le graal pour certains comme l’inverse pour d’autres où la commande privée satisfait bon nombre de praticiens, dans ce jeu là, le réseau joue beaucoup, la notoriété aussi bien sûr. Il suffit de faire un projet emblématique, une seule œuvre architecturale qui a un impact sur une ville, une région et de suite les commandes peuvent s’enchaîner assez rapidement et sur le long terme. Notre profession exige d’être professionnel, d’avoir une réputation d’architecte sérieux, conscienc ieux et pugnace. Lors de ma MSP, Antoine Pélissier a su tirer parti d’un beau projet d’Eglise dans une ville, près du Havre. À la suite, des premières diffusions du projet, des partenariats se sont faits sentir, par la suite le projet à été sélectionné pour recevoir une récompense,… Pour cette agence qui se développe, il est sûr que ce projet suscite la curiosité, l’admiration et l’envie de travailler avec cet architecte qui a créer cette œuvre, je suis venu dans son agence pour ce projet. Je crois savoir, qu’Antoine Pélissier a décroché 5 à 10 affaires au moment où le chantier commençait. Il y a des retombées à la suite d’un projet de qualité, cela donne du courage pour la suite, et surtout cela fait tourner l’agence, que des bénéfices.Seulement, derrière il faut confirmer encore et toujours. Ce qui a permis à Antoine Pélissier, de décrocher des partenariats, c’est grâce au statut de son agence qui est une S.A.R.L. Ce statut permet les partenariats entre architectes, des associations faciles dûes dans son cadre juridique, ainsi son réseau augmente, ces commandes aussi, tout se met sur des rails sains et sûrs pour développer sa structure. Créer des contacts avec d’autres architectes, c’est plus qu’enrichissant, c’est nécessaire et cela va dans la logique propre de notre métier. Partager, échanger, rassembler, connaître les ficelles du métier grâce à ceux qui savent depuis des années comment se trament les opérations ? Avec qui faut- il bien s’entendre ? Qui il faut contacter pour obtenir un passe-droit ? Ce métier est un monde qu’il faut connaître pour savoir sur quel pied il faut danser. Il faut les connexions, le réseau, le sens des affaires, une vision sur le long terme et saisir les opportunités, cela doit être instinctif voir naturel. C’est un métier où le s places sont chères, donc il faut montrer patte blanche, il faut montrer ses compétences, ses aptitudes, son sérieux, sa détermination. Il faut tout simplement se montrer, notre architecture doit parler pour nous donc il faut vraiment la communiquer au plus grand nombre pour espérer qu’elle touche, qu’elle montre de l’authenticité, il faut surtout qu’elle est envie de faire des choses, de proposer des idées, d’être innovante6.

3. Visionnaire, stratège

L’architecture doit faire des choses7. Elle doit proposer, elle doit casser les codes, faire évoluer la société, elle doit s’ouvrir à tous, je pense qu’il faut la penser simple et flexible, elle sera accessible et elle emmènera les plus réticents à son essence. Redéfinir les modes du Penser, revoir le contexte du Faire, il faut voir loin pour espérer atteindre l’irréalisable, construire son parcours, faire de son expérience un challenge permanent. Une envie doit en bousculer une autre, une étape franchie déclenche un autre défi. La vie d’un architecte ne doit être que trépidante, jalonnée de moments durs comme faciles, d’embûches et de tremplins.

Répondre aux défis, aux concours prestigieux, donner un e énergie, c’est l’élan qu’une agence doit avoir, cela motive ses collaborateurs qui veulent évoluer et penser une architecture novatrice, cela renforce le groupe, dessine les capacités de chacun à agir, fait émerger ceux qui donne le ton. Dans les défis, on apprend à se connaître, à connaître ses collaborateurs, à jauger la puissance créatrice de l’agence. Les concours sont de bons révélateurs. Seulement pour engager de telles énergies sur un concours car le temps qu’il faut pour concevoir, penser un projet de concours est long et coûteux surtout si l’agence ne remporte pas le projet. Une agence doit fonctionner sur deux activités distinctes mais complémentaires. Il doit y avoir une activité rentable, facile et parfois peu intéressante. Dans ce cadre là, l’agence dégage des bénéfices et peut investir sur une équipe qui se concentre sur les concours. Deux flux qui chacun leur tour participe au développement de l’agence. Le but réel d’avoir une activité rentable, c’est qu’elle permet une rentrée d’argent, une stabilité financière et donc l’architecte peut être très sélectif, pour ne choisir que des projets qui font appel à toutes les capacités intellectuelles, philosophiques et spirituelles de l’architecte. Ses projets sont des cadeaux qu’il faut saisir, chercher et remporter. Participer à de grands concours permet de se confronter aux grands architectes qui ont su définir une architecture assimilable, reconnue, voire géniale, cette architecture qui est étudiée et médiatisée. Ces projets qui existent sur papier glacé forcent le respect, sont de suite étudiés, ils font partie de la connaissance architecturale, d’un savoir inépuisable. Tendre vers ces œuvres est la démonstration d’une ambition sans failles. Avoir de l’ambition dans ce métier est une qualité, cet te attitude montre une envie de connaître au sens large, de faire son métier à un haut niveau. Elle montre le désir de maîtriser chaque étape du projet de la conception à la réalisation du moindre détail sur le chantier. Le détail définit le projet architectural, le finalise et conclue une pensée, qui d’une échelle à l’autre est tenue. L’étape de la construction est un domaine à maîtriser, chaque architecte sait que cela est difficile et périlleux. Il faut veiller à ce que chaque intervenant sache parfaitement quel est leur rôle et ce que l’on attend d’eux.

C’est sur le chantier que nos idées se révèlent stratégiques ou pas, visionnaires ou non. Le chantier est crucial et il relance la conception, corrige les imperfections, fait surgir des sujets insoupçonnés, cela peut être une catastrophe si l’on a pas anticipé les problèmes comme cela peut être un plaisir de travailler en bonne intelligence avec la Maîtrise d’ouvrage et les corps de métier qui réalisent nos idées.

Le chantier est gros challenge, il faut se prémunir de désagrément, tracas et autre soucis, pour cela il faut savoir s’entourer, faire confiance, responsabiliser ses intervenants car nous ne sommes pas les seuls responsables des problèmes qui peuvent survenir. Chacun a une tâche, l’architecte doit les faire connaître, il doit consulter les différents corps de métier pour clairement savoir comment le chantier avance et comment il doit définir ces marges de manoeuvres pour agir à bon escient et au bon moment. Lors d’un chantier, l’architecte est sur le qui vive, en permanence, c’est à ce moment-là que l’on comprend l’importance de bien penser son projet, d’être visionnaire et stratège puisqu’une fois construit, un bâtiment fait ou défait une réputation.

BIG annonce avec éclat l’ouverture de sa nouvelle agence à New York
III . Chef de chantier

1. Respectabilité

Lors de ma MSP, je n’ai pu faire du chantier mais pour mon mémoire, je voulais traiter succinctement le statut de chef de chantier. Je me sers d’une expérience très intéressante auprès de l’architecte Bruno Bazin, qui lui a décidé de faire de la maison individuelle son cheval de bataille. Ces projets se composent d’extensions, de rénovation et réhabilitation et aussi de très belle opération neuve dont celle de Roubaix, une maison, atelier, lieu d’exposition pour un sculpteur qui ne travaille que le métal et l’acier.

C’est un architecte qui sait se faire aimer par son sérieux et son professionnalisme sur un chantier. Il connaît les codes du chantier, serrer les mains, dire bonjour à ses collaborateurs et aux intervenants présents sur le chan tier. Par son naturel, il m’a montré qu’il fallait être clair, sans faille et rassembleur, ne pas hésiter à réunir chaque personne ayant une tâche délicate ou non. Parler, discuter au début, pendant et après le chantier. Ces réunions sur place étaient les seuls moments où les ouvriers du bâtiment pouvaient contacter cet architecte. Mr Bazin avait choisi de ne pas avoir de portable, de n’être joignable qu’à l’agence. C’est sa façon à lui, de voir de visu ses différents corps de métiers, de donner la marche à suivre, de discuter et de trouver un arrangement et ensuite les ouvriers étaient livré à eux- mêmes. Il responsabilisait ces intervenants, du coup, il n’était pas considéré comme un donneur de leçons mais comme un homme qui connaissait son métier et le mé tier de chacun, il avait confiance en chacun d’eux. Peu de problèmes apparaissaient puisque chacun était responsable et redevable des problèmes occasionnés, tout était clair et précis. Il se faisait entendre par les ouvriers, il les écoutait et chacun savait où aller.

Dans ce rapport simple, il valorisait le métier de chacun puisqu’ils prenaient en compte que l’architecte voulait obtenir le meilleur d’eux- mêmes pour respecter les délais et la qualité voulue aux travers de rapports francs et cordiaux.

Cet architecte montrait qu’il était un homme du bâtiment, qu’il faisait partie intégrante du chantier. Ses passages étaient fréquents, réguliers, il prenait la température auprès de chacun, il était disponible et à l’écoute. Je crois que cette attitude, ce co mportement est un exemple à suivre, il correspond à l’idée que je me fais du métier.

2. Professionnel et Diplomate

Être professionnel en phase chantier, c’est se mettre à la place de celui qui va travailler in situ. Penser construction, état d’esprit tout le temps actif dès la conception ; sur le chantier il doit être perçu par ceux avec qui on construit. Réfléchir à la construction d’un projet se déroule autour d’une table avant de commencer le chantier, et surtout dès la conception si le budget le permet. Il faut faire en sorte que le budget le permette car si dès l’esquisse, on a su faire intégrer les bureaux d’études structure, HQE, VRD, … on anticipe et l’on évite les problèmes qui pourraient survenir si l’on a pas soulever tout seul tous les problèmes et généralement il est obligatoire de consulter des avis extérieurs pour caler un projet, certains le font, le prévoit, d’autres avancent seul, à leurs risques et périls. Il faut savoir choisir l’entreprise qui va réaliser ses idées, avoir des contacts directs, connaître l’ancienneté de l’entreprise, son parcours, ses finances, afin de savoir si elle peut assumer matériellement, physiquement, juridiquement et financièrement parlant, le chantier. Il faut savoir s’entourer pour faire confiance dans le but de dormir sur ses deux oreilles, délivrer un beau projet, respecter les délais. Il faut connaître ses entreprises afin de savoir comment les faire travailler selon leurs capacités pour tirer les ouvrages de chacun vers le haut. Le but ultime est que chacun soit récompensé par l’obtention de futurs marchés.

Diplomate, c’est désamorcer les conflits, éviter les problèmes et pour cela il faut écrire, montrer les traces d’un suivi régulier de l’avancement du projet. Éditer et acter des comptes-rendus précis, qui décèlent les manquements et oblige chacun à relativiser sur des situations qui peuvent se gérer si chacun y met du sien. Il faut savoir jouer avec les personnalités de chacun, temporiser, trouver des solutions, les faire accepter, mettre tout le monde dans le même sens au nom du projet.

Ces deux identités de l’architecte sont capitales sur un chantier, elle joue comme une référence. La meilleure manière de se faire accepter sur un chantier, c’est d’être humble, à l’écoute, franc et juste.

L’architecte sur le chantier d’une maison pour un sculpteur Mr Bazin explique à son chef maçon, le détail d’un escalier en béton brut, le client observe, écoute et apprend.

Bruno Bazin BZB architects

Cette mise en situation professionnelle m’a donné l’opportunité de comprendre la difficulté de monter une agence de qualité. J’ai compris la tâche qui m’attend lorsque je serais prêt à lancer mon agence.

Le seul sujet que je pouvais traiter pour mon mémoire professionnel ne pouvait être que celui que j’ai choisi “construire son agence Être architecte“, le titre parle de lui même.

J’ai fait cette MSP, dans une agence qui n’avait ni queue ni tête, nous avons subi parfois les problèmes qui surviennent lorsqu’une agence n’est pas réfléchie.

LA PRECIPITATION, c’est un mal fréquent en agence d’architecture, et à vrai dire il est difficile de savoir comment exactement l’on peut s’en prémunir si l’on a pas toutes les identités de l’architecte qui constituent le tronc commun de ses 3 statuts de chef d’entreprise, chef d’agence et chef de chantier.

Le bilan de cette MSP est positif puisque j’ai pu effectuer un certain nombre d’opérations (phase ESQ à EXE).

J’ai pu voir et comprendre d’un peu plus près le travail à fournir et les responsabilités à prendre en charge, cela m’a de suite remis en question. J’aurais aimé être plus en adéquation avec les chefs d’agence pour en apprendre un peu plus sur leurs choix et leurs positionnements quelque fois incompréhensibles. Leurs erreurs commises comme leurs attitudes qu’il faut prendre en exemple font partie intégrante de mon expérience, je pense à voir vu et su prendre du recul par rapport à ce passage dans l’agence d’Antoine Pélissier et Benoît Andrier.

Cela n’a pas été de tout repos chacun a des exigences et des impératifs, mais nous avons réussi à nous entendre sur de nombreux points puisque le professionnalisme de chacun réglait les tensions et les incompréhensions. Une expérience est toujours bonne à prendre, e t celle-ci fait partie des bonnes, puisque je me positionne de plus en plus sur mon devenir, les choix que je devrais faire prochainement dans mon ambition d’avoir une agence.

Je vais continuer à observer, à comprendre et à commencer à m’investir de plus en plus dans les opérations qui me seront confiées car le but est d’accumuler les responsabilités, les tâches à réaliser.

L’habilitation à la maîtrise d’œuvre me permettra de m’impliquer plus précisément dans les affaires que je suivrais, de tester mes idées liées à la construction de mon agence, redéfinir des points mal définis. C’est un travail que j’ai hâte de commencer, de faire évoluer. Ce sera un travail de longue haleine, complexe, difficile mais qui m’enrichira au plus haut point dans les années futures. J’ai des objectifs, je les ai énoncés, dans le premier chapitre, c’est un défi que je me lance et je verrais où cela me mènera, vers qui ?, pour qui ? et avec qui ? mais toujours pour penser, produire et construire une architecture de qualité.

Né le 11 avril 1982 à Orléans, France

Formation 2004 - 2012 ENSA Paris-Belleville Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Paris-Belleville, Paris, France

motivation

Mon envie est de faire partie d'une agence d'architecture dans laquelle je puisse intégrer une équipe en travaillant comme architecte qui a pour but de réfléchir, d'apporter des idées afin de développer un projet architectural de qualité.

Ma motivation est de donner à la structure qui m'acceuillera une énergie, une capacité d'analyse, un élan d'initiative, et de créativité en collaboration étroite avec les membres de l'agence.

Le développement conceptuel du projet étant la base principale de mes expériences, je veux l'approfondir encore et toujours tout en contribuant à la phase construction afin que le travail du détail définisse le projet architectural, le finalise et conclue une pensée, qui d'une échelle à l'autre est tenue.

Eddy Montonati

ATOUTS + 2 années d'expérience en agence d'architecture de grande et petite structure à Paris et en Thaïlande + Réalisation de projets dans le domaine du logement individuel et collectif, de l'équipement public, du commerce, du bâtiment religieux et de l'enseignement

+ Réalisation de projets urbains

+ Maîtrise des logiciels AutoCad, 3ds Max (+ V-Ray), ArchiCAD, VectorWorks, Sketchup,Adobe CS, Office

COMPETENCES + Définition du concept et mise en place du processus d'idées du projet architectural et urbain + Réalisation de dessins 2D, 3D de la conception à la construction du projet + Réalisation de perspectives réalistes + Réalisation de maquettes d'architecture

ETUDES

OctobreSeptembre 2012

Formation professionnalisante H.M.O.N.P

Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Paris-Belleville

MarsJuillet 2011 Architecte diplômé d'état

Obtention du diplôme d'Architecture à l'Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Paris-Belleville

EXPERIENCES PROFESSIONNELLES

AoûtDécembre 2012

JanvierAoût 2012

AoûtSeptembre 2011

NovembreFévrier 2011

AvrilOctobre 2010

NovembreAvril 2010

JuilletOctobre 2008

EXPOSITIONS

e.n.i.a architectes, Paris, France

Concours du SDIS de Dôle, Jura, France

AGAPÉ ARCHITECTES, Paris, France

Architecte D.E en mise en situation professionnelle H.M.O.N.P 14 projets en charge / Suivi de différentes phases : FAI / ESQ / DIAG / APS / APD / DCE / EXE

Bouygues - DV Construction, Chantier du Nouvel Hôpital d'Orléans - Orléans, France

Architecte au sein du pôle Synthèse du plus grand chantier hospitalier de France

Gestion, correction, modification et chiffrage des plans dédiés à la construction de l'hôpital

Arcura Architecture, Marc Fabricci architecte - Paris, France

Réalisation de dessins (Phase DCE) pour la maison d'un collectionneur d'art, Villa Montmorency, Paris 16e, France

Duangrit Bunnag Architect Limited Partnership (D.B.A.L.P) - Bangkok, Thaïlande

Exposition des travaux de l'agence à l'Impact Arena (Project réalisé), Bangkok, Thaïlande EM2, Emporium 2, le plus grand centre commercial de Bangkok (Phase ESQ), Thaïlande

Auvent de verre structurel de l'entrée principale de l'Issara Condominium (Phase ESQ), Ladprao, Bangkok, Thaïlande Chapelle de mariage (Phase ESQ), Labuhan Sait, Bali, Indonésie

T.L.G architects, Thierry Le Guay architecte - Paris, France

Réhabilitation et Rénovation d'un bâtiment d'habitation collectif, Paris 13e, France Concours pour un quartier résidentiel, Nantes, France

BZB architects, Bruno Bazin architecte - Ivry sur Seine / Paris, France

Etude de faisabilité pour la construction d'une maison, Ivry sur Seine, France

Réalisation d'une extension pour une maison (Phase ESQ), Paris, France

Réalisation de détails constructifs pour le chantier de la maison d'un sculpteur français (Phase EXE), Lille, France

2012 Exposition des travaux réalisés avec Cyril Ros, architecte à Siem Reap Angkor, Cambodge (à venir)

2010 Exposition des travaux de l'agence D.B.A.L.P à l'Impact Arena, Bangkok, Thaïlande

ECRITS

2009 Mémoire : La Maison voir, s'asseoir, penser (publication à venir)

2009 Mémoire professionnel H.M.O.N.P : construire son agence - Être architecte

LANGUES Français (langue maternelle), Anglais (Niveau: bon), Espagnol (Niveau: moyen), Thai (Niveau: débutant)

LOGICIELS AutoCad, 3ds Max (+ V-Ray), ArchiCAD, VectorWorks, Sketchup,Adobe CS, Office

SYSTEMES Mac OS X, Windows 7 & Vista

pugnacité pugnacité pugnacité pugnacité anticipation pratique

anticipation anticipation anticipation pratique pratique pratique pratique

théorie projeter responsabiliser transmettre droitcommuniquer loyal réfléchir du temps visionnaire

théorie théorie théorie théorie théorie

projeter projeter projeter projeter projeter responsabiliser responsabiliser transmettre transmettretransmettre communiquer communiquer droit droit droit droit droit droit droit droit droit loyal loyal loyal loyal loyal loyal loyal loyal loyal réfléchir réfléchir réfléchir réfléchir réfléchir

maître du temps maître du temps visionnaire visionnaire visionnaire prise de recul prise de recul humain humain humain humain humain

ne pas confondre vitesse et précipitation prise de recul humain

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Eddy Montonati

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