Odt Mag185 catalogne by Stephan Van Puyvelde

ONE DAY TIMED

MAG

N° 185 28 Octobre 2017

SOMMAIRE

Edito

One Day Timed

I) Histoire de la Catalogne II) Le référendum III) Le bras de fer IV) Le vote parlementaire V) Les réactions espagnoles VI) Les réactions internationales VII) L’avenir de la Catalogne VIII) Et l’Europe ? Infos diverses

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N° 185 bis 28 Octobre 2017

P3 EDITO

Après plusieurs semaines de tergiversation, la Catalogne a voté son indépendance. Et après ? C’est effectivement la question que se posent beaucoup d’observateurs ou partisans d’un camp. C’est l’occasion de rédiger un article complet en annexe au MAG 185. Catalan « Catalunya triomfant, tornarà a ser rica i plena. Endarrera aquesta gent tan ufana i tan superba.

Français « La Catalogne triomphante, Redeviendra riche et prospère. Renvoie ces gens, Si vaniteux et méprisants.

Bon coup de faucille ! Bon cop de falç! Bon cop de falç, defensors de la terra! Bon coup de faucille, défenseurs de la terre ! Bon coup de faucille ! Bon cop de falç! Ara és hora, segadors. Ara és hora d'estar alerta. Per quan vingui un altre juny, esmolem ben bé les eines.

Maintenant, c’est l’heure, moissonneurs. Maintenant, c’est l’heure d’être en alerte. Pour quand viendra un autre juin, Aiguisons bien nos outils.

Bon coup de faucille ! Bon cop de falç! Bon cop de falç, defensors de la terra! Bon coup de faucille, défenseurs de la terre ! Bon coup de faucille ! Bon cop de falç! Que tremoli l'enemic, en veient la nostra ensenya. Com fem caure espigues d'or, quan convé seguem cadenes.

Que l’ennemi tremble, En voyant notre enseigne Comme nous faisons tomber les épis d’or, Quand l’heure viendra, nous couperons nos chaînes.

Bon coup de faucille ! Bon cop de falç! Bon cop de falç, defensors de la terra! Bon coup de faucille, défenseurs de la terre ! Bon coup de faucille ! » Bon cop de falç! »

Bonne lecture… Stephan de Novelas

N° 185 bis 28 Octobre 2017

ONE DAY TIMED La République de Catalogne La naissance d’une nation de manière pacifique est un phénomène exceptionnel, car elle est souvent remise en question, controversée, critiquée ou refusée. Dans bien des cas, les frontières ne changent qu’à cause des invasions et des guerres. Mais on l’a déjà vécu par le passé, des Etats créés artificiellement ne peuvent rester indéfiniment liés sous un même drapeau, des mêmes valeurs même si certaines sont partagées, l’identité propre est très présente et en Belgique, nous en savons quelque chose. Personne ne peut vraiment dire en ce jour du 27 octobre si cette indépendance sera effective ou non mais on peut au moins en retracer le parcours et spéculer sur l’avenir. Dans tous les cas de figure, les intervenants nationaux et internationaux ont des opportunités de changer les choses, mais qui aura le courage d’essayer ? Au menu, quelques explications historiques, le référendum, la proclamation et les réactions.

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N° 185 bis 28 Octobre 2017

ONE DAY TIMED La République de Catalogne I) Histoire de la Catalogne Passons l’Antiquité et la période du Moyen-Age pour arriver à la Renaissance où la Catalogne était un comté comme ceux d’Aragon et de Castille. La première proclamation de République est faite par Pau Claris en 1641 et est placée sous le protectorat du Roi de France sous forme de principauté de Catalogne. Après une annexion à la France par Napoléon 1er, la Catalogne redevient espagnole et les idées séparatistes reviennent en 1873 avec Estanislau Figueras qui devient Président, de courte durée. Il faudra attendre la fin de la 1ère guerre mondiale pour revoir une nouvelle tentative. 14 avril 1931 Proclamation de la République Catalane par Francesc Macià avec Barcelone comme capitale mais dans une Espagne confédérée et cela ne dure que quelques jours. 1932 La Catalogne redevient une région espagnole mais bénéficie d’une autonomie. 6 octobre 1934 Lluis Companys proclame l’indépendance, de courte durée une nouvelle fois. Dès 1939 Période Franquiste pendant 40 ans 1978 Démocratie et constitution espagnole et autonomie des Pays Basques, de la Catalogne et de la Galicie. 23 février 1981 coup d’état par l’armée, avorté. Dans les années 2000, le souhait de plus d’autonomie se marque de plus en plus avec parfois des modifications dans les articles légaux mais aucun parti séparatiste n’est majoritaire, cela le devient en 2015 et le 1er octobre 2017, se tient le référendum pour l’indépendance.

II) Le référendum Le référendum validé par le Parlement de Catalogne n’est pas reconnu par l’Espagne et est donc considéré comme illégal. Il y a donc eu les problèmes liés à l’intervention de la garde civile espagnole. Cependant le référendum s’est bien tenu dans des conditions difficiles. Il faut noter que les partisans du « no » qui souhaitaient rester une région espagnole ne sont pas allés voter, ce qui influencerait automatiquement le résultat donnant des chiffres favorables très élevés : 90 % de « si » mais donc avec seulement 43% de votants.

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ONE DAY TIMED La République de Catalogne III) Le bras de fer Le référendum s’est tenu mais au lieu de le valider, le gouvernement espagnol s’en est une nouvelle offusqué. Mais l’emploi de la force a démontré un comportement qu’aucune instance internationale n’a pu admettre, tout en reconnaissant leur soutien au gouvernement espagnol. Aucun pays de l’UE ne peut admettre qu’une région puisse faire sécession, car dans beaucoup, les problèmes régionaux sont fréquents. Quant aux instances européennes, elles préfèrent fermer les yeux et considérer que c’est un problème de politique interne. Mais la raison est plus politique que citoyenne puisque le gouvernement espagnol est dirigé par le parti représenté à l’Europe, c’est le parti de Juncker par exemple. Pendant ce temps, les économistes s’inquiètent et des sociétés comme certaines banques décident de quitter la Catalogne (en tout 1200 sociétés). Commence alors le bras de fer entre Carles Puigdemont Chef de l’Exécutif de la Generalidad et Mariano Rajoy, Premier Ministre espagnol. Carme Forcadell Présidente du Parlement Catalan attendant la décision. Le 10 octobre, Puigdemont annonce l’indépendance mais demande au parlement de la geler le temps de négociations. En réponse, Rajoy menace d’activer l’article 155 et de priver la Catalogne de son autonomie. Le dialogue est impossible. De plus, le 26 octobre Rajoy demande de fixer de nouvelles élections régionales mais c’est refusé. Et le 27 octobre à 15h30, le Parlement vote l’Indépendance.

IV) Le vote parlementaire Après les discours des chefs de parti, le vote à bulletin secret s’est fait. 70 SI 10 No 2 abstentions 53 absents ayant quitté l’hémicycle. sur135 (majorité à 68) Il faut néanmoins parler des absents. D’une part s’ils avaient voté, le résultat final n’aurait pas changé mais il y aurait vraisemblablement eu 70 pour et 63 non. Ce qui aurait changé la vision des choses d’une victoire écrasante car il faut avouer que la différence est faible. Par contre, la raison du refus est liée aux partis car ceux qui sont sortis de la salle sont les membres des partis présents au gouvernement espagnol ou proches. En partant, ils ont renoncé à leur devoir civique et favorisé une situation qu’ils refusent.

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ONE DAY TIMED La République de Catalogne IV) Après l’annonce de l’indépendance et le souhait de rester dans le calme, l’exécutif catalan doit proposer des élections constituantes et créer ainsi une base légale. Cependant les négociations seront difficiles car il faudra régler des questions comme le partenariat avec l’Espagne (passeport ?), la place dans l’EU et l’utilisation de l’euro.

V) Les réactions espagnoles Dans la demi-heure qui a suivin soit vers 16h, le vote du sénat était fait et l’article 155 a été utilisé dès 18h avec des sanctions : -> dissolution du gouvernement catalan -> dissolution du parlement catalan -> mise sous tutelle de la Catalogne --> administration --> police -- > des médias TV3 -> fermeture des ambassades et représentations catalanes à l’étranger

A cela s’ajoute des sanctions pénales puisque Carles Puidgemont est accusé de rébellion. Le gouvernement espagnol a fixé au 21 décembre 2017 des élections régionales. Alors deux choses… soit on retourne à la normale avec des partis favorables à l’unité, soit ce sont de nouveaux des indépendantistes qui gagnent et qui légitimisent le référendum.

VI) Les réactions internationales Comme à la suite du référendum, la plupart des chefs d’Etat ont continué à soutenir le gouvernement espagnol signalant qu’ils n’avaient qu’un seul interlocuteur tout en préconisant le dialogue. Cependant, ils ferment les yeux une nouvelle fois sur les modifications profondes en Europe déjà exprimées par le Brexit et la montée des partis nationalistes. Refuser de voir les choses changer n’est pas la meilleure attitude. Il faut en tenir compte et travailler pour que les valeurs auxquelles on croit soient toujours la référence.

N° 185 bis 28 Octobre 2017

ONE DAY TIMED La République de Catalogne

VII) L’avenir de la Catalogne Au vu de l’histoire, on peut supposer que c’est une tempête dans un verre d’eau. Le problème est que les gens qui avaient l’occasion de s’exprimer n’ont rien dit et maintenant, il est trop tard. Qu’on le veuille ou non, c’est la politique qui régit la vie des citoyens, ne pas y prendre part, c’est renoncer à ses droits et devoir assumer ses effets. Jusqu’à présent, la Catalogne est indépendante même si l’Espagne estime avoir des droits, c’est de l’ingérence politique et une annexion pure et simple, comme au temps des guerres et des partages des terres par les grandes puissances européennes. Au fond, si l’indépendance n’est que temporaire, rien n’aura changé et l’Histoire n’aura rien appris et se répétera encore…

VIII) Et l’Europe ? Une nouvelle fois, comme après le Brexit, l’UE refuse de prendre la mesure des choses. C’est pourtant l’occasion d’enfin rendre l’Europe aux citoyens. Supprimer les nations au profit des régions mais évidemment, les dirigeants ne sont pas prêts à céder leur pseudo pouvoir et les profits qu’ils en tirent. Ils préfèrent tout détruire et provoquer des guerres, c’est plus rentable. Evidemment le repli sur soi n’est pas la solution et il faut favoriser l’union, la vie ensemble. Mais est-ce une union si un seul décide, si les gens ne sont pas sur un pied d’égalité ? Et quelle forme devrait revêtir cette union ? Et bien des pays et des régions pensent que la direction prise n’est pas la bonne, certains préfèrent donc l’autonomie. La liste s’allonge : La Flandre Les Pays basques Espagnols L’Ecosse L’Irlande du Nord L’Italie du Nord La Corse La Nouvelle Calédonie

Le visage de l’Europe change, qu’on le reconnaisse ou non…

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Editeur responsable : Novelas asbl Rédacteur en chef : Stephan Van Puyvelde

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