ONE DAY TIMED
MAG
N° 225 27 Mai 2019
P2 SOMMAIRE
Edito
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One Day Timed
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I) Autour du vote 1) Un peu d’histoire 2) La campagne A) Les programmes B) Les débats 3) Manière de voter
P5 P5 P5 P5 P6
II) Les élections en Belgique 1) On vote pour quoi ? A) Les niveaux B) Les sondages C) Les partis 2) Les résultas A) Elections fédérales B) Elections régionales
P7 P7 P8 P9 P9 P10 P11
III) Elections européennes 1) Au Royaume-Uni 2) En Belgique 3) En Europe
P13 P15 P15
IV) Analyses 1) Analyse nationale 2) Analyse européenne 3) Mon point de vue A) Quelques notions B) Et moi ? Infos diverses
O4
P7
P13
P18 P18 P18 P18 P19 P21 P23
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P3 EDITO
Le 26 mai 2019, on vote. En Belgique, on vote comme partout en Europe pour les élections européennes mais aussi pour les élections nationales (fédérales et régionales). Et plane encore et toujours le spectre des difficultés de création de gouvernement. Cela dit, cette fois, on est déjà préparé puisque le gouvernement est déjà en affaires courantes, tant au fédéral qu’en région wallonne. Et comme vous l’avez compris, ce sera un MAG entièrement dédié aux élections. Il y aura une partie consacrée à la campagne, des explications sur les programmes, la manière de voter ensuite les résultats et les analyses. De nouveau, j’écrirai les articles avec plusieurs casquettes passant de l’objectivité et neutralité à la subjectivité selon les sujets. Mais avant de commencer, je vous propose un texte lyrique sur le jour du vote. Bonne lecture… Stephan de Novelas
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Le 26 Mai 2019, j’ai été voter. Il est 10h45, je me réveille et la première chose que je fais c’est me préparer pour aller voter. Le soleil pointe timidement le bout de son nez entre deux nuages. Je laisse ma veste et sors, ma convocation à la main. Dehors, il y a des gens qui marchent, bien plus que d’habitude. Je vote dans une école à Bruxelles près du quartier européen, Schuman. La sortie de la gare et du métro que j’utilise donne directement sur l’entrée de la Commission Européenne, une autre sur le Juste Lipse et une autre encore sur le Consilium. Je vis au cœur des institutions européennes et certains soirs, je regarde les bâtiments avec un sentiment plénitude, de vivre au bon endroit, là où le monde évolue même si, en tant que simple citoyen, mon rôle est minime. Et puis, il y a le jour des élections et c’est là que mon rôle prend toute sa valeur. Ma voix compte, du moins je le pense. Et c’est certainement plus vrai encore parmi de nombreux pays où le vote n’est pas obligatoire et où l’abstention est très élevée. Je croise des gens, que je peux appeler aujourd’hui citoyens, qui marchent vers le bureau de vote, j’en salue certains, d’autres ignorent comme chaque matin. Quand j’étais à au village, on votait en famille et on croisait nos voisins. Certains en profitaient même pour prendre un pot mais ce n’est pas la même chose dans les cités urbaines. Devant la cour de l’école il y a un policier, je lui souhaite le bonjour, je suis un groupe de personnes âgées et je vais dans mon bureau, le même qu’à chaque élection depuis que je suis à Bruxelles. Il y a une petite file, cinq personnes avant moi. Je tends ma carte d’identité avec la convocation, on cherche mon nom VAN PUYVELDE et la dame me tend la carte en me parlant en néerlandais, du coup j’ai répondu en néerlandais. Moment d’attente : « Vous êtes néerlandophone ? ». « Non, francophone ». « C’est votre nom qui… » . Je vais dans l’isoloir, c’est un écran qui m’attend. Le temps de voir comment ça fonctionne, qu’il faut valider chaque opération puisque à chacune il y a le choix de la langue. Je vote trois fois : européenne, fédérale, régionale. Je tends ma carte à l’assesseur chargé de scanner le code QR et de le mettre dans l’urne. Je récupère ma carte et la dame (une autre) essaye de prononcer mon nom : « Monsieur Van Pyevild ». Et me de répondre : « A peu près ». Tout le monde éclate de rire. C’est gai de voter. Je leur souhaite une bonne journée. Dans la cour, il y a un monsieur qui répond à des questions devant une caméra. Je salue le policier en lui demandant s’il allait rester debout jusqu’à la fin et il me répond : « Je serai remplacé, pour moi aller voter ». Je remonte la rue avec une boule dans la gorge et un début de larmes dans les yeux car une part de moi est satisfaite de participer à l’action citoyenne, j’ai la chance et le privilège alors que d’autres ne l’ont pas et une autre est triste en pensant à tous ceux qui ne veulent pas voter en me disant que les combats menés pour leur offrir ce privilège ont été bien inutiles. Et à présent, je rédige ces lignes pour construire un MAG que je planifie depuis plusieurs jours…
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I) Autour du vote 1) Un peu d’histoire Je ne vais pas refaire la liste des évolutions du droit de vote ni de la démocratie parce que me connaissant, je l’ai déjà fait pour l’un ou l’autre article mais surtout rappeler que le vote est finalement le seul moment où le citoyen peut s’exprimer. Alors on peut discuter la manière dont cette expression est proposée et utilisée mais la démocratie offre cette possibilité. L’autre manière de s’exprimer, de manière moins formelle, est la manifestation dans la rue et ces derniers mois, il y en a eu… beaucoup. Le droit de vote n’est pas commun à tous les pays, loin s’en faut. Il y a des conditions, comme l’âge, parfois le sexe. Il est parfois obligatoire, parfois pas. Et pour tous ceux qui oublient que le fait de voter n’est pas si habituel, et même si je comprends que la politique puisse les désintéresser, je les invite à regarder les Suffragettes de 2015 (dont j’ai déjà parlé) et Selma de 2014. 2) La campagne A) Les programmes Je dois avouer que je n’ai pas vraiment lu les programmes, d’ailleurs à part les présidents de parti et ceux qui les écrivent, je ne sais pas vraiment qui en connaît leur réel contenu. Mais les grandes thématiques semblent être acquises sur toute les listes : pouvoir d’achat, sécurité, climat, pension, emploi. La différence se marque sur la manière et les moyens à mettre en œuvre avec quelques particularités de certains partis sur des phénomènes comme le port du voile, l’abattage rituel, bref des sujets qui ne devraient pas concerner des pays catholiques ou laïques. Mais certains acceptent de parler de tout et de n’importe quoi pour gagner des voix. N’oublions pas qu’un programme, c’est dans l’esprit, une ligne de conduite mais dans les faits, une liste de promesses. Et que l’on ne sera jamais d’accord avec la totalité des propositions. Cette année, il faut constater que l’enjeu climatique est au cœur de tous les débats ce qui devrait mettre de l’eau au moulin des partis écologistes. B) Les débats Il y a eu plusieurs formes de débats sur plusieurs supports. Il y a eu les débats des présidents de partis, des candidats européens. En France, le premier débat était à 12 candidats. Il y a eu également des duels dans le cube (filmé place Poelart). J’en ai regardé quelques-uns pour constater que c’est toujours les mêmes têtes, à peu de chose près, qu’il y a vingt ans et que les discours n’ont pas évolué. Chacun défend ses actions… Bref je ne pense pas que cela permette à un citoyen indécis de se faire une opinion réelle. Reste les affiches et les réseaux sociaux.
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I) 3) Manière de voter Il est sans doute un peu tard pour l’apprendre mais cela permettra aux lecteurs étrangers de comprendre comment ça fonctionne en Belgique et j’avoue que moi-même j’ai dû refaire des recherches pour bien expliquer. Le vote est obligatoire. Il existe le vote par procuration. Le vote est soit électronique (16h), soit papier (14h). Pour voter, il y a plusieurs façons. Vote de liste ou case de tête Vote Candidat Vote hybride (liste et candidat) Vote blanc Je vais insister sur le vote de liste car c’est ce qui est sans doute le plus compliqué dans les effets. Quand on vote ainsi, on vote pour l’ensemble de la liste, c'est-à-dire l’ordre dans lequel les candidats sont placés et on valide cet ordre. Les votes sont répartis sur les différents candidats sur le principe de cascade en escalier. Dès que le premier candidat a le nombre de voix suffisant, le reste des voix passe automatiquement au candidat suivant de la liste jusqu’à épuisement des voix. La seule chose qu’on ne dit pas, c’est combien de voix il faut pour être élu. Et quid en fonction des autres partis ? Du coup, quand on creuse un peu, on comprend un peu mieux. Le nombre de sièges, par exemple 100 font 100% des voix. Chaque parti reçoit un nombre de sièges en fonction du pourcentage total. Comme on ne peut voter que pour une seule liste, chaque parti reçoit un vote. Et au sein du parti, on redistribue les voix pour désigner les élus. Par exemple si le parti « machin » a eu 35%, il a droit à 35 sièges. Il y a eu 35000 votes pour le parti donc chaque siège « coûte » 1000 voix. Celui qui a eu plus de 1000 voix est sûr d’avoir un siège et les autres complètent avec les votes restants. Mais il faut tenir compte des autres cantons électoraux ; donc c’est quand même compliqué. Même en le relisant, je trouve ça bizarre comme manière de procéder surtout s’il n’a pas été défini à l’avance combien de sièges par canton il y a. Et ça on ne le sait évidement pas. Cependant en 2018 (élections communales) le bénéfice du vote de case de tête n’est plus utilisé pour favoriser les voix de préférence. Donc en gros, il ne sert plus à rien d’autre qu’à permettre aux gens de ne pas choisir quelqu’un en particulier. Un phénomène a prendre en compte également, c’est la fin (enfin) du cumul des mandats ce qui obligera les partis à se renouveler, nouveaux élus même si des faux candidats persistent à se présenter juste pour attirer des voix.
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II) Les élections en Belgique 1) On vote pour quoi ? Pour le détail et les chiffres, visitez le site officiel : https://www.belgium.be/fr/la_belgique/pouvoirs_publics/autorites_federales/parlement_feder al A) On vote pour les européennes, les fédérales et les régionales, ça on le savait mais concrètement ça veut dire quoi ? Europe 21 sièges / 751 : 12 flamands 8 francophones 1 germanophone Au fédéral 150 sièges : 62 francophones et de 88 néerlandophones Compétences : « les finances, l'armée, la justice, la sécurité sociale, les affaires étrangères, une partie importante de la santé publique et des affaires intérieures. » Le Sénat est élu de manière indirecte 29 sénateurs désignés par le Parlement flamand et le groupe linguistique néerlandais du parlement de la région de Bruxelles-Capitale ; 10 sénateurs désignés par le Parlement de la fédération Wallonie-Bruxelles 8 sénateurs désignés par le Parlement de la Région Wallonne 2 sénateurs désignés par le groupe linguistique français du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale en son sein ; 1 sénateur désigné par le Parlement de la Communauté germanophone en son sein ; + 10 sénateurs cooptés dont 6 par les sénateurs flamands Au régional Flandre : 124 sièges : 118 membres sont élus directement en Région Flamande et six membres domiciliés dans la Région de Bruxelles-Capitale. Wallonie : 75 sièges Région Bruxelles Capitale : 89 sièges dont des néerlandophones (16) domiciliés dans la région
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II) 1) A) Compétences : « d'économie, d'emploi, d'agriculture, de politique de l'eau, de logement, de travaux publics, d'énergie, de transport (à l'exception de la SNCB), d'environnement, d'aménagement du territoire et d'urbanisme, de conservation de la nature, de crédit, de commerce extérieur, de tutelle sur les provinces, les communes et les intercommunales. Elles sont également compétentes en matière de recherche scientifique et en relations internationales dans les domaines précités. » En Communauté Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles : 94 sièges : les 75 élus du Parlement wallon et 19 élus francophones du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale. Parlement de la Communauté Germanophone : 25 sièges Parlement de la Communauté Flamande : Celui de la région flamande Compétences : « la culture (théâtre, bibliothèques, audio-visuel .... ), l'enseignement, l'emploi des langues et les matières dites "personnalisables" qui comprennent, d'une part, la politique de santé (médecine préventive et curative) et, d'autre part, l'aide aux personnes (la protection de la jeunesse, l'aide sociale, l'aide aux familles, l'accueil des immigrés, ...). Les communautés sont également compétentes en matière de recherche scientifique et de relations internationales dans les domaines qui relèvent de leur compétence. » B) Les sondages Au niveau belge, on prévoit une percée d’écolo-groen, un recul du CDH. La N-VA veut conserver un score d’au moins 30 % mais craint une poussée du Vlaams Belang qui pourrait atteindre, voire dépasser 15%. Qui comme premier ministre ? Au niveau européen, on sera attentif au score de l’extrême droite en France et de Mateo Salvini en Italie, des élus de Catalogne et bien sûr, de comment les Britanniques voteront en pleine tourmente du Brexit ou on attend une ferveur pour Nigel Farage.
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II) 1) C) Les partis Présidents de parti en Wallonie et Bruxelles CDH : Maxime Prevost Defi : Olivier Maingain Ecolo : Jean-Marc Nollet et Zakia Khattabi MR : Charles Michel PP : PS : Elio Di Rupo PTB : Raoul Hedebouw // //
Présidents de parti en Flandre CD & V : Wouter Becke // Groen : Meyrem Almaci Open VLD : Gwendolyn Rutten // SP.A : John Crombez PVDA : Peter Mertens N-VA : Bart De Wever Vlaams Belang : Tom Van Grieken
- Les « locomotives » Benoît Lutgen, Catherine Fonck, Marie Martine Schyns (CDH) Didier Reynders et Olivier Chastel (MR) Paul Magnette, Ahmed eljaoui, Jean-Claude Marcourt, Frederic Daerden (PS) Bernard Clerfayt et Sophie Royoni (Defi) Jan Jambon et Theo Francken (N-VA) Alexander De croo, Maggie De Block (Open VLD) Filip Dewinter et Dries Van Langenhove (Vlaams-Belang) Pieter de Creem (CD&V) - Les autres listes Elles sont nombreuses mais très peu d’entre elles atteindront les 5%. 2) Les résultas Tableau des sièges pour avoir la majorité simple Europe
Fédéral
Flandres
Wallonie
376/751
76/150
63/124
38/75
Bxl capitale 45/89
Fed WallBxl 48/94
Germanop hone 13/25
Bxl capitale 6,65
Fed WallBxl //
Germanop hone 7,78
Le vote blanc et abstention (en %) Europe
Fédéral
Flandres
Wallonie
6,32
+/- 6
4,95
8,36
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II) 2) Avant de parler des résultats, il faut parler des évènements du 26 mai qui ont perturbé le bon déroulement de la journée. Les couacs Les gilets jaunes avec intervention des forces de l’ordre Manif pour le climat à Bruxelles Poudre blanche trouvée dans une urne à Seneffe 300 interventions pour le vote électronique Bug pour l’encodage
A) Elections fédérales Tous les résultats proviennent du site : https://elections2019.belgium.be/fr/ Suite à la modification des circonscriptions, le pourcentage des voix ne se transpose pas forcément de manière évidente en sièges. Le nombre de sièges peut donc être identique malgré une différence de voix. Dès lors, je ne vous propose que la répartition des sièges puisque c’est de toute façon ce qui compte réellement.
CDH + CD&V : 5+12 = 17 Ecolo + Groen : 13+8 = 21
MR + Open VLD : 14+12 = 26 PS+SP.A : 20+9 = 29
Votes des Belges depuis l’étranger, on vote par province + canton de Bruxelles Ecolo devient le premier parti, le PS dégringole.
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II) 2) B) Elections régionales Parlement flamand
Parlement wallon
Parlement Bruxelles-Capitale
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II) 2) B) Parlement germanophone
Le Sénat et le Parlement de la Fédération Walllonie-Bruxelles seront formés par la suite.
Petit rappel Bruxelles est la capitale de l’UE, de la Belgique mais aussi de la Flandre et son Bourgmestre est un socialiste francophone.
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III) Elections européennes 23 mai : Pays-Bas et Royaume-Uni 24 mai : Irlande 25 mai : Lettonie, Slovaquie et République Tchèque, Malte 26 mai : tous les autres (21)
Vote obligatoire : Belgique, Bulgarie, Chypre, Grèce et Luxembourg. La grande inconnue sera donc le taux d’abstention dans la plupart des pays.
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III) 1) Au Royaume-Uni Brexit Party : 31,71% et libéraux démocrates : 18,55% Conséquence directe : démission de Teresa May Si Brexit au 31 Octobre -> 705 sièges.
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III) 2) En Belgique 21 sièges 12 flamands 3 NVA 3 Vlaams Belang 2 CD&V 2 Open VLD 1 groen 1 SP
8 francophones 2 Ecolo (Lamberts, Bricmont) 2 MR (Chastel, Ries) 2 PS (Magnette ?, Arena) 1 CDH (Lutgen) 1 PTB (Botenga)
1 germanophone 1 CSP
3) En Europe Le plus dur est de transposer les partis nationaux en partis européens. PPE : Parti Populaire Européen (démocrates chrétiens) S&D : Socialistes et Démocrates ADLE&R : Alliance des Démocrates et Libéraux + renaissance Vert/ALE : Vert/Alliance Libre Européenne ECR : Conservateurs et Réformistes ENL : Europe des Nations et des Libertés EFDD : Europe de la Liberté et de la Démocratie Directe GUE/NGL : Gauche Unitaire / Gauche Verte Nordique NI : Non Inscrit https://www.elections-europeennes-2019.eu/resultat-des-elections En sièges
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III) 3) En voix
Focus sur certains pays (en %) Allemagne CDU/CSU 28,7 Grüne 20,7 SPD 15,6 AFD 10,8 Grèce NA/ND 33,27 Syriza 23,85
Autriche OVP 34,9 SPO 23,4 FPO 17,20 Grüne 14 Hongrie Coal 52,33 DK 16,19
Danemark V 23,5 A 21,5 F 13,2 O 10,7 Italie Ligue 33,54 PD 23,52 5 étoiles 16,65
Espagne PSOE 32,84 PP 20,13 C’s 12,18 Coal 10,05 Pologne Pis 43,10 Coal KE 38,40
France RN 23,53 RL 22,47 Les verts 13,13 Roumanie PNL 27,86 PSD 24,84 Coal 18,11
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III) 3) Des résultats étaient attendus, ceux des leaders de partis d’extrême droite comme Mateo Salvini (Italie) et Marine Lepen (France) et comme vous l’avez vu, ils sont passés en tête dans leurs pays respectifs. Absentions Pays % Allemagne 38,5 Autriche 40,7 Belgique * 11 (6,32 selon bel) 69,17 Bulgarie * 55,01 Chypre * 70,35 Croatie Danemark 34 Espagne 35,68 Estonie 62,4 59,3 Finlande 49,03 France Grèce * 42,14 Hongrie 56,64 Irlande 50,7 * pays où le vote est obligatoire
Pays Italie Lettonie Lituanie Luxembourg * Malte Pologne Portugal Pays-Bas Rep Tchèque Roumanie Royaume-Uni Slovaquie Slovénie Suède
% 43,81 66,4 47,12 15,9 37,4 57 68,99 58 ,20 71,28 49,02 63 77,26 71,71 46,7
58% en 2014 -> 49,05 % On constate que les Pays de l’Est ont un taux d’abstention très élevé dépassant régulièrement les 70% tandis que dans les anciens membres, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Danemark sont très actifs.
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IV) Analyses 1) Analyse nationale L’analyse est vite faite : poussée du Vlaams Belang (X5), d’écolo (X2) et du PTB (X3). Chute des partis traditionnels mais qui permet au PS et au MR de rester en tête. Cela supposera automatiquement des coalitions mais avec des interdits… Le MR ne veut pas des extrêmes et avait dit sans la N-Va, ce qui ne les avait pas empêché de monter au gouvernement, seuls francophones. Alors on verra bien. La plupart avaient dit « sans la N-VA » mais auront-ils le choix ? Quant au cordon sanitaire, aussi respecté par les medias francophones mais pas du tout en Flandre, qu’en sera-t-il puisque la N-VA a déjà affirmé vouloir négocier avec tous les partis. Au parlement wallon ce sera d’office une tripartite. Toutes ces négociations apporteront des risques de modification des compétences et donc une nouvelle réforme de l’Etat qui passera automatiquement par un confédéralisme, voire une séparation. Au final, on se fait peur, on voit que le peuple veut du changement, mais rien ne va changer. 2) Analyse européenne Victoire des verts et des eurosceptiques. Recul des deux grandes forces. Cela signifie qu’il y aura une tripartite. Reste à savoir si les groupes eurosceptiques vont parvenir à former une seule force qui serait alors assez forte que pour imposer une ligne directrice. Au niveau des postes clés, on sait que c’est le parti le plus fort (le PPE) qui désignera le Président de la Commission. Mais il faudra nommer aussi le Président de la BCE, de l’UE ainsi que son secrétaire aux affaires étrangères. 3) Mon point de vue Avant d’exprimer mon point de vue sur ces élections, je vais rappeler quelques notions ou éléments qui m’ont interpellé.
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IV) 3) A) Quelques notions a) La démocratie et la particratie La démocratie, tout le monde en a une vision. On sait tous que c’est le droit de pouvoir choisir ses représentants. Jusque là tout va bien. Mais dans la plupart des pays européens, il y a des listes où des partis et dans ces partis il y a des individus qui ont plus ou moins de pouvoir. Peut-on toujours parler de démocratie quand ce sont les chefs de parti qui décident des coalitions ? Peut-on accepter qu’une personne soit en fonction depuis 20 ans (Merkel pour ne pas la citer). En Belgique, puisque les coalitions restent identiques, la démocratie est-elle réellement appliquée ? Pourquoi y a-t-il toujours ce principe : au pouvoir >< dans l’opposition. Et finalement pourquoi le gouvernement n’est-il pas le reflet exact de la répartition au Parlement ? Je me suis souvent demandé à quel moment la démocratie perdait, c’est lorsque les chefs de parti décident que leur parti ont gagné et qu’ils veulent faire un gouvernement majoritaire au lieu d’en faire un unitaire. b) Les partis populistes ou extrémistes On parle beaucoup des partis d’extrême : extrême droite et extrême gauche. On les associe souvent à des partis populistes et on a fait du mot populisme une sorte de tare, de manière de penser abjecte pour des sociétés démocratiques. Pourtant le populisme, c’est tout à fait autre chose à la base. Populisme Selon le Larousse : * Idéologie et mouvement politique (en russe narodnitchestvo) qui se sont développés dans la Russie des années 1870, préconisant une voie spécifique vers le socialisme. * Idéologie politique de certains mouvements de libération nationale visant à libérer le peuple sans recourir à la lutte des classes. * Tendance artistique et en particulier littéraire qui s'attache à l'expression de la vie et des sentiments des milieux populaires. En politique : populisme désigne une approche politique qui oppose le peuple aux élites politiques, économiques ou médiatiques. (wikipedia) Je reprends un passage de la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique du 4 juillet 1776 : « Mais lorsqu'une longue suite d'abus et d'usurpations, tendant invariablement au même but, marque le dessein de les soumettre au despotisme absolu, il est de leur droit, il est de leur devoir de rejeter un tel gouvernement et de pourvoir, par de nouvelles sauvegardes, à leur sécurité future. »
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IV) 3) A) b) Bien sûr le fascisme, le racisme, etc sont à proscrire mais je ne comprends pas pourquoi on veut assimiler le populisme à une pensée négative. Enfin, si je comprends pourquoi la classe dirigeante, l’élite, considère que les mouvements contre eux puissent être dangereux mais pourquoi faire un amalgame entre des personnes qui estiment que le pouvoir n’est plus le reflet de leurs souhaits car détaché de la réalité. C’est d’ailleurs ce que quasi tous les citoyens reprochent, de manière plus ou moins directe, à la classe politique. Quant au communisme, l’extrême gauche, il a montré ses limites en Ex-URSS mais comme dans toute idéologie, tout n’était pas forcément mauvais et pourquoi ne peut-on considérer que comme il existe un neolibéralisme, il existe un neocommunisme qui se serait amendé de ses plus grands défauts ? Si le pouvoir a détourné tous les moyens, économiques, judicaires, médiatiques, n’est-il pas légitime d’être « populiste » ? Sommes-nous revenus aux notions romaines de patriciens et plébéiens ? c) La mémoire politique On recherche beaucoup les causes de la percée du Vlaams-Belang et j’entends souvent dire que c’est la faute du MR ou de la N-VA ou du gouvernement précédent ou que sais-je encore. Mais ces attaques sont totalement injustifiées si elles ne sont qu’exclusives car c’est évidemment oublier l’histoire politique. Voici un petit rappel. 1988-2014 PS/SP au pouvoir, ce qui fait 26 ans de socialisme ininterrompu. 1991 extrême droite perce avec le Vlaams Block (dimanche noir) 1999-2003 ecolo est au pouvoir 2001 Volksunie disparaît et apparaît la N-VA 2001 à 2008 CD&V et N-VA sont en cartel Juin 2004 le Vlaams Belang obtient 25% Juillet 2012 Scission de BHV et création des communes à facilités 2010 à 2011 541 jours sans gouvernement En parallèle dans les pays européens, les partis extrémistes prennent de plus en plus de voix. Dire que c’est la faute du gouvernement Michel est un peu simpliste car au final ce serait plutôt la longue période des socialistes dont il faudrait parler. Néanmoins, il serait plus judicieux de rechercher les causes réelles (ou probables). C’est ce que nous allons faire dans le point suivant.
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IV) 3) A) d) Pourquoi le Belang est-il revenu ? Voici une liste d’évènements, de faits, de conditions qui peuvent expliquer. Les affaires socialistes Les gilets jaunes Les manifs climat Le meurtre de Julie Van Espen Le tract ecolo qui aurait embrouillé certains esprits Le retrait de la N-VA au fédéral La promotion publicitaire choquante de la N-VA Le changement de majorité au parlement wallon CDH -> MR puis chute A cela, on peut ajouter la thèse défendue par certains : la copie ne vaut pas l’original. C’est-à-dire que prendre les idées (extrêmes) d’un parti et de tenter de les appliquer sans y parvenir ne profite pas. Certains évoquent aussi la banalisation de ces idées extrémistes. Ou tout simplement, le raz le bol des citoyens de la politique classique ou, et ce serait navrant, que le résultat est le reflet de la pensée idéologique de 25% racistes des Flamands. B) Et moi ? J’étais prêt à 15h pour assister aux annonces de résultat et écouter les commentaires des politiques et des analystes et comme tout le monde, sans doute, j’ai été surpris de voir la vague brune car du côté francophone, on n’avait plus reparlé de ce risque depuis des années et que ce qui se passe au niveau régional flamand n’a en principe pas trop d’impact sur les autres régions. Sauf que la percée a été plus que significative, au point de bouleverser le processus. Mais dès 17h, une question me traverse l’esprit : « Et on fera quoi si le Vlaams Belang s’allie avec la N-VA? Enfin en Région Flamande du moins... » Et les résultats n’arrivaient pas en Wallonie et à Bruxelles à cause du traitement des données, cela renforçait l’image d’une Flandre efficace où les résultats étaient presque tous complets avant 20h et où il a fallu attendre presque 22h30 ailleurs. Mais entre temps, j’ai eu le temps de m’offusquer sur la participation des faux candidats, comme à chaque élection (Je ne vise personne hein Magnette) et de voir les restes de la guéguerre MR >< Ecolo malgré les probabilités de coalition. L’autre phénomène, habituel également, est le syndrome de la girouette lors des discours : Quand ça ne va pas : « On attend les résultats définitifs » Quand c’est favorable : « Les résultats sont bons » Ce qui me donne ma seconde pensée : « La politique en Belgique, c’est comme l’école des fans... Tout le monde chante faux mais tout le monde gagne...sauf le citoyen... »
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IV) 3) B) Au fil de la soirée, les Présidents de parti ont parlé mais avec le cordon sanitaire dans les médias, les discours en direct des membres du Vlaams Belang étaient non diffusés mais bien les enregistrements (sans doute pour coupure au montage). Ce qui me donna cette troisième pensée : « On peut comprendre l’esprit du cordon sanitaire sous couvert de la démocratie, mais n’est-ce pas anti-démocratique de priver de parole des personnes élues et de nier la réalité des faits? » Et il me reste toujours ces images de baroudeurs de la politique alors qu’avec la fin du cumul des mandats on devait enfin voir de nouvelles têtes… Voici quelques exemples. Les dinosaures Herman decroo André Flahaut Didier Reynders Elio Di Rupo
Le renouveau Bea Ercolini (CDH) Caroline desir (PS) Sophie Royoni (defi) Fabian Maingain (defi)
Dès lors, on constate bien sûr la poussée des verts, merci les jeunes, et du PTB en Wallonie alors qu’en Flandre, la question nationaliste se fait de plus en plus pressante. On ose parler de deux démocraties mais même si on vote différemment au nord et au sud du pays, cela ne fait pas 2 Belgiques. A 23h, les résultats européens sont annoncés avec la poussée des verts et des partis extrémistes, Lepen et Salvini en fer de lance. Mais cela ne me surprend pas. Comme je ne suis finalement pas surpris de voir que les choses ne vont au final pas vraiment changer. Le signal a été fort, limpide mais il y a peu de chance que les dirigeants actuels n’en prennent la mesure, ils ont sauvé leur poste pour cinq ans puisqu’il n’y a aucun moyen de les sanctionner durant les législatures, à part en faisant tomber les gouvernements. Certains sont tombés mais ils sont restés en affaires courantes au lieu de retourner aux urnes. Je me dis donc qu’ils se sont offert un sursis en attendant qu’un des partis puisse atteindre la barre fatidique des 51% et avoir la majorité absolue mais personne n’y croit vraiment car même avec 25% on est déjà contournable. Il est probable que les parlements régionaux soient constitués plus rapidement que celui du fédéral qui nous promet encore de longs mois en affaires courantes. Mais si la N-VA accepte de gouverner avec le Vlaams Belang en Flandre et rompt le cordon sanitaire, comment cela se passera-t-il au fédéral ? Si les partis flamands s’unissent, il est fort à parier que la Flandre demandera le confédéralisme ou même son indépendance.
N° 225 27 Mai 2019
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