Quinze ans d’art à HEC

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France), et des vidéos. Vidéos et films sont numérisés et accessibles en permanence au sein du musée. Il faut savoir que cette collection nationale sert également, dans certains cas, à faire préserver par l’État un patrimoine qui lui est confié ou bien par une famille, un artiste, ou bien encore par un collectionneur. Brancusi – par exemple – a légué son atelier. La veuve de Georges Rouault a légué l’atelier de Rouault. Il y a comme ça des éléments patrimoniaux dans la collection que nous employons ponctuellement pour divers projets, mais qui ne sont pas destinés à être montrés de manière permanente. Le site Internet du Centre Georges-Pompidou ne devrait-il pas relever ce défi de l’accès aux œuvres ? La collection a vocation à être intégralement accessible via notre site Internet. Notre projet de Centre Pompidou virtuel a pour principe de réunir et de mettre à disposition du public à la fois les œuvres de la collection mais aussi les différents documents liés à ces œuvres : par exemple un commentaire publié sur une œuvre dans un catalogue, un document d’archives, un témoignage dans une conférence. Tout ce travail se met en place. C’est un travail extrêmement ambitieux, dont la première phase verra le jour bientôt. Cela permettra de mettre en situation l’ensemble de la collection et progressivement de la rendre entièrement accessible par Internet, mais tout cela est évidemment une question de moyens. Sachant qu’Internet ne remplacera jamais l’œuvre et qu’un de nos leitmotive est de défendre la place de l’original par rapport à sa reproduction. En matière d’espace, quelles sont les modalités d’exposition qui vous paraissent les mieux adaptées à l’art d’aujourd’hui ? L’exposition sous la forme événementielle, monographique, thématique ou chronologique fait partie de la déclinaison des actions de tout musée qui se respecte. On peut faire des expositions sans musée. En revanche, un musée ne peut pas se passer des expositions temporaires qui vont compléter la partie permanente. En ce qui nous concerne, ça se complexifie du fait que la partie permanente nous ne la voulons précisément pas permanente. Nous ne l’avons jamais vraiment voulue ainsi d’ailleurs tout simplement parce que la collection évolue et l’art se transforme avec l’apparition d’artistes, de mouvements, de tendances, etc. Le musée rend compte de ces changements par la présentation de sa collection sous forme parfois thématique. Par exemple, elles@centrepompidou, une présentation d’œuvres de la collection exclusivement réalisées par des artistes femmes. Nous pouvons également montrer la collection sous une forme chronologique apparemment plus classique avec des salles que l’on constitue autour de thèmes, autour de personnalités, autour de divers prétextes de rapprochement entre les œuvres. Du coup, l’exposition de la collection est devenue un événement plus ou moins temporaire également. Quel rôle a joué le Centre Georges-Pompidou ? Le Centre Pompidou a été voulu dans un contexte historique bien défini et à partir du constat d’un retard à l’égard de la création contemporaine, de la part des élites et conséquemment du reste de la population française. Il y a eu une volonté politique très déterminée de la part de Georges Pompidou pour combler ce retard, pour donner un

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