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Gaël Dijon
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: Jean-Christophe Roelens direction de recherche gael.dijon@gmail.com
3 Que doit-on faire du chagrin de nos parents? Dans une Algérie où les mariages issus d’un vrai amour n’existaient presque pas, comment les enfants issus de mariages arrangés vivent l’union de parents qui ne s’aiment pas et quelles répercussions cela peut avoir sur leur descendance ? Et même si leur chagrin nous a constitué, pouvons-nous vivre aujourd’hui, comme le dirait la peintre et poétesse Etel Adnan, dans un présent éternel? Beaucoup de parents transmettent leurs propres peurs et blessures liées à leur histoire et à la façon dont ils ont été éduqués à leurs enfants sans le vouloir, les laissant avec une plaie ouverte au cœur dès la naissance. Cette plaie sera perpétuée jusqu’à ce que le mouton noir de la famille décide de prendre un chemin différent… Avec le recul, on se rend compte qu’un schéma se répète, dans le comportement de nos pairs, qui semblent même se refléter en nous. Alors on se rattache à des objets, des paroles, des gestes. Je vis cet exil par procuration, en me dépeignant une Kabylie imaginaire, sans y avoir jamais mis les pieds, je suis confronté à la transmission d’une histoire. Je questionne le rapport que j'entretiens avec des objets, des lieux aux constructions imaginaires et à des mythologies aux imaginaires sans images. J’essaye de reconstituer une histoire à l’aide des fragments timidement mis à ma disposition. J'essaye de raconter la pudeur avec laquelle ces histoires me sont transmises, à travers des murmures, des paroles cachées, à la fois emprisonnées et libérées. Comme le récit d’une prière, faite pour être entendue, mais en même temps si intime.
1 – Installation ; 2 – La Navigation, capture vidéo extraite d’un triptyque, 6’24, youtu.be/hInqMLTA80A ; 3 – It’s okay to cry, Vjing/mapping sur visage, youtu.be/MbyOQyQ4pdI. DNSEP ART