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Table

Ronde

Le 19 septembre dernier, Entr’Act, en partenariat avec l’hôtel Amigo, a réuni quelques invités, et quels invités, pour un déjeuner plutôt sympathique. Ce premier rendez-vous abordait «l’humour et la politique», nous vous en livrons les meilleurs moments...

La Table Ronde de Didier Reynders ou l’art de savourer la politique de l’humour Candidat à Uccle pour les communales de ce mois d’octobre 2012, 41e sur la liste MR, Didier Reynders, ministre fédéral des Affaires étrangères, s’est prêté à la Table Ronde et en a même essuyé les plâtres, entouré par deux humoristes bien connus de la Belgique francophone : André Lamy et Alex Vizorek.

Rire et déguster « Passer de Liège à Uccle… Cela n’est pas toujours simple. Il m’a fallu apprendre les règles du hockey et la langue (rire).» Le ton est donné d’emblée. « J’aime bien rire et faire rire les autres, alors que, par exemple, j’aime bien manger mais je ne suis pas un bon cuisinier ! La table est un moment privilégié où l’on peut rire… et bien manger. J’ai toujours retenu de Jean Gol*, qui le tenait déjà de très vieux Gaulois, qu’à table, on peut faire à peu près n’importe quoi, il y a moyen de manger, de travailler et bien d’autres choses encore (rires). C’est un moment convivial par excellence. »

In nomine humoris Si le ministre des Affaires étrangères est d’avis qu’on ne peut rire de tout avec n’importe qui, car il considère inutile de mettre en difficulté quelqu’un et par là provoquer des réactions négatives, il savoure trop le jeu de mots pour y résister : « On joue avec la langue et puis, à un moment donné, il y a une formule qui sort. Il ne faut pas trop me provoquer. Certaines de mes formules m’ont valu quelques difficultés. Souvent, les réactions

arrivent en deux temps : les gens rient et après, je les vois s’offusquer. Mais si l’on a vraiment peur de se faire égratigner, il ne faut pas faire de la politique. Certes, on peut blesser assez facilement dans une joute oratoire.» Qu’un ministre des Affaires étrangères ne puisse se permettre de faire de l’humour sur n’importe quoi avec n’importe qui, au risque de provoquer inutilement, qu’en est-il des caricatures publiées en 2005 dans le journal danois Jyllands-Posten, ou plus récemment en septembre dernier, celles publiés par le journal français Charlie Hebdo ? « Bien qu’il y ait un aspect de marketing, car le but d’un journal est de vendre, il faut montrer qu’on ne va pas reculer face à la liberté d’expression. C’est un concept qu’il faut bien garder à l’esprit, sinon on commence à se compromettre. Je comprends qu’un pays ait besoin de se protéger si l’on veut éviter les incidents. Mais sur le principe, on doit bien se garder de réfréner la liberté d’expression. » En Belgique, l’humour sur la politique, bien qu’il connaisse un franc succès, subit le politiquement correct où l’on ose moins. D’où ce clin d’œil incisif de André Lamy : « Quand j’étais au Théâtre Royal des Galeries, je voulais faire le roi. On m’avait dit :’On ne touche pas à la famille royale.’ Surtout au théâtre ROYAL des Galeries (rire) ! » Entr’Act

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