Phoenix Ancient Art 2008 No 1

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STATUETTE DU DIEU PTAH

Art égyptien, basse Epoque (VIIe - VIe s. av. J.-C.) Bronze Ht : 17.8 cm

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La statuette, en fonte pleine, est remarquablement bien conservée. Elle est montée sur une plinthe carrée à la face antérieure coupée en biais, qui a été fondue avec la statuette. Dans les cavités oculaires, il reste des traces d’un alliage clair (argent ou électrum ?). Le dieu momiforme est représenté selon son iconographie canonique : majestueux dans son attitude un peu figée, il est enveloppé dans un suaire relevé dans le dos et qui moule parfaitement les contours de son corps (coudes pointus, relief des fesses, genoux, forme des pieds). Seule une partie des avant-bras émerge du linceul pour que les mains puissent tenir le sceptre ouas de souveraineté et le symbole de vie ankh, qui est à peine incisé sur la surface du bronze. Une calotte couvre la tête de Ptah, laissant apparaître les oreilles un peu décollées ; les traits du visage sont bien modelés et équilibrés ; son menton s’orne d’une barbe aux mèches incisées verticalement dont l’extrémité plate est soudée au sceptre. Sur le décolleté, il porte un grand collier semi-circulaire composé de perles cylindriques, circulaires et triangulaires finement gravées. Son contrepoids est suspendu à la nuque et descend le long du suaire malgré son bord en relief. La parure du dieu est complétée par deux brassards incisés au niveau du poignet. Ptah est une divinité créatrice très ancienne du panthéon égyptien : c’est lui qui présida à la conception de l’univers, qu’il créa grâce à son esprit et à la force de sa parole. Pour cette raison, on le considéra le plus souvent comme le protecteur des artisans (construction, métallurgie, sculpture) et on lui accorda une grande vénération à Deir-el-Médineh, près de Thèbes. Sa ville d’origine, siège de son sanctuaire le plus important, était Memphis, où son culte était associé à celui de son épouse Sekhmet et de leur enfant Néfertoum. Dans sa qualité de dieu créateur, il est également en étroite relation avec Maât, la divinité féminine garante de l’ordre universel et du maintien de l’équilibre cosmique. En Egypte, la production de petits bronzes votifs représentant des divinités, comme la pièce en examen, et/ou des animaux est une particularité surtout de la Basse Epoque. Ces figurines étaient le plus souvent fabriquées dans les ateliers situés près des sanctuaires et vendus directement aux fidèles, qui les offraient comme ex-voto à la divinité dont ils espéraient une faveur ou bien qu’il désiraient remercier. L’importante différence de qualité artistique et technique, qui caractérise l’ensemble de ce matériel, dépend certainement de la situation socio-économique des croyants : cette figure de Ptah, qui ressort du lot grâce à son exécution précise et soignée, a probablement été offerte au dieu par une personnalité appartenant aux classes aisées de la population. PROVENANCE Ancienne collection H. Hoffmann, avant 1895 ; ancienne collection Charles Gillot (acquis en 1895).

PUBLIÉ

DANS

Vente Collection H. Hoffmann, Me Maurice Delestre, Paris, 16 mai 1895, n. 373.

BIBLIOGRAPHIE BERMAN L.M., The Cleveland Museum of Art, Catalogue of Egyptian Art, Cleveland, 1999, p. 434, n. 332. SCHOSKE S. - WILDUNG D., Gott und Götter im alten Aegypten, Mayence, 1992, p. 128, n. 88. STEINDORFF G., Catalogue of the Egyptian Sculpture in the Walters Art Gallery, Baltimore, 1946, n. 493, pl. 80. WILDUNG D. et al., Entdeckungen. Aegyptische Kunst in Süddeutschland, Mayence/Rhin, 1985, p. 141, n. 123.

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