Guide API 2016-2017

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VINGTIÈMES ÉTATS GÉNÉRAUX DES ÉLUS LOCAUX CONTRE LE SIDA

ter son efficacité. Il n'y aura que ceux qui pourront acheter la boîte de Truvada à 400 euros qui pourront en bénéficier. On ne peut pas se précipiter sur un sujet comme ça. A quelle population cela vat-il être ouvert? Seuls les hôpitaux ont-ils le droit de prescrire ? Les CEGIDD ? Faut-il rembourser une PrEP qui n'est pas génériquée et qui coûte très cher? La question des génériques pourrait se poser. Dans le Truvada il y a deux médicaments en un. On pourrait trouver des génériques, qui feraient la même chose et qui coûteraient beaucoup moins chers. Puis je veux aussi vous dire au sujet de la PrEP qu'il ne faut pas oublier que c'est un médicament que l'on donnerait à des gens qui n'ont pas de pathologie et qui a des effets secondaires. Cela veut dire que des gens qui n'ont pas de pathologie seraient susceptibles d'être malades. Il faut prendre tout cela en compte. Faire pour les personnes, avec les personnes Je terminerai en disant que je suis particulièrement heureuse d'avoir pu faire cette intervention, parce que c'est un sujet qui me tient à cœur. Je vais vous faire un aveu: dans mon quotidien, je défends beaucoup la participation des personnes dans l'élaboration des politiques publiques. On ne peut construire des politiques publiques efficaces que si on fait participer les gens. Dans ce domaine, les associations de lutte contre le sida ont été des précurseurs. Je le raconte souvent partout où je vais. Toute l'histoire du VIH, c'est ça, ces années 80 et 90 où les associations se sont organisées et ont été les moteurs des progrès médicaux et scientifiques. C'est vraiment un modèle à reproduire dans d'autres domaines. Vous êtes donc parmi d'autres associations un exemple que je cite souvent, aussi parce que c'est mon histoire. Le meilleur exemple, c'est l'observance thérapeutique. Au début des trithérapies, il y a eu des cas où ça marchait et des cas où ça ne marchait pas. Au bout d'un moment, on a compris que c'était parce qu'il y avait des gens qui ne prenaient pas leur médicament. C'est incroyable qu'il ait fallu attendre ce moment-là pour que les professionnels de santé comprennent que si un traitement ne marchait pas, c'était peut-être parce que les malades ne le prenaient pas bien. Si on ne fait pas participer des gens, on va à l'échec, parce qu'ils ne le feront pas forcément ce qu'on leur a dit de faire sur un bout de papier. Et ça c'est grâce aux associations de lutte contre le VIH, donc chapeau. Vous êtes un exemple pour toutes les associations. Vous êtes surtout des aiguilleurs, donc continuez. Jean-Luc Romero-Michel 12


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