par l’apport de galets, sables et argiles issus de l’érosion intense des Massifs central et armoricain. Au centre de ces dépressions topographiques, les eaux se
concentrent et forment des lacs sursaturés en éléments dissous qui vont précipiter pour former des évaporites (ex. sel, gypse). C’est alors le paysage d’une
vaste pénéplaine* qui s’offre à nous, s’apprêtant à accueillir les eaux d’un océan naissant.
• L’océan pour tout horizon (entre -200 et -140 Ma) Dès le Jurassique inférieur, la mer arrive par l’est et le sud. Elle envahit progressivement le continent et voit s’installer un régime marin franc. La mer recouvre entièrement les Charentes, l’Aquitaine, ainsi que le Périgord, le Quercy et la HauteGaronne. La hauteur d’eau atteint son maximum au Toarcien avec
le dépôt de marnes et de calcaires argileux à ammonites à l’échelle régionale. La transgression marine se poursuit au Jurassique moyen et les Bassins aquitain et parisien communiquent via le Seuil du Poitou. La sédimentation carbonatée de plate-forme entre l’Aalénien et le Bathonien marque une diminution de la profondeur
Les falaises calcaires du Jurassique moyen de la vallée du lot (Saint-Cirq-la-Popie, Lot).
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de la mer. Mais du Callovien jusqu’au Kimméridgien, la subsidence* du bassin d’ Aquitaine permet une sédimentation importante avec le dépôt de plus de 300 mètres de sédiments. Par ailleurs, au Kimméridgien, la France se situe au niveau des tropiques et certaines zones de hauts-fonds sont propices au développement de récifs coralliens [voir site n° 16]. C’est à la fin du Jurassique supérieur, au Tithonien, que s’amorce le retrait de la mer [voir site n° 13]. La régression s’accompagne de l’émersion de reliefs qui vont individualiser des zones à sédimentation confinée, telles que des lagunes dans lesquelles se déposeront des argiles gypseuses (faciès « Purbeckien »). Le gypse est d’ailleurs encore largement exploité près de Cognac, notamment pour la fabrication du plâtre et du ciment.