Les catéchèses baptismales de Cyrille de Jérusalem

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Argument

nous savons que l’église de Jérusalem, mère de toutes les églises, fut décimée en l’an 70 de notre ère, quand la ville fut prise et soumise au pillage par les armées de titus, et qu’en 135 s’y réinstalla une nouvelle communauté, venue du paganisme et parlant grec, dont eusèbe de Césarée nous donne la liste des évêques. Comme toutes celles de l’Orient, elle fut sévèrement secouée en 307 par la persécution de l’empereur Maximin Daïa. Mais vint la paix constantinienne l’année même où Cyrille vit le jour. quelles études fit-il ensuite pour qu’on reconnût en lui un esprit cultivé et un orateur brillant ? quel état de vie choisit-il ? Fut-il d’abord moine ou ascète ? Nous savons seulement qu’en 343, alors qu’il était diacre, l’évêque de la ville l’ordonna prêtre, et qu’en 348 il eut à faire l’instruction des candidats au baptême. D’après Jérôme, c’est en l’an 350 qu’il fut consacré évêque, et reçut un rôle important, le siège de Jérusalem ayant depuis Nicée la prééminence sur les autres sièges de Palestine. en tout cas, sa nomination suscita d’emblée la jalousie d’Agace, évêque de Césarée, passé à l’arianisme et soutenu par l’empereur Constance. Celui-ci accusa injustement Cyrille, devant une assemblée d’évêques réunis à son initiative, d’avoir dilapidé les biens de l’Église en vendant des coupes d’or pour secourir les pauvres, et confondu en une seule les trois hypostases de la sainte triade. Il fut déposé en 357, exilé à Antioche puis à tarse, où il se rapprocha des « homéens » qui affirmaient le Fils « semblable au Père selon la substance ». Mais, la paix ayant été conclue entre « homéens » et « nicéens » au concile de Sirmium III, Cyrille fut réhabilité au concile de Séleucie. Pourtant, à peine rentré à Jérusalem, il dut en 360, sous le coup d’une nouvelle accusation d’Agace, s’exiler à nouveau. Cet exil ne dura que deux ans, parce qu’il profita, en 362, d’une décision de Julien l’Apostat, qui voulait diviser les chrétiens, pour revenir dans sa ville. Mais, en 367, l’empereur arien valens l’en chassa de nouveau. Il n’y retourna que onze ans plus tard, grâce à l’empereur gratien qui rappela chez eux les évêques bannis. en 381, trois ans après ce retour, il participa au concile œcuménique de Constantinople, où il fut reconnu par ses pairs comme l’évêque légitime de Jérusalem. en 386, après trente-six ans d’épiscopat dont seize passés en exil, il mourut, ne laissant pour seule œuvre qu’un recueil de vingt-quatre catéchèses. Les dixneuf premières (prologue compris), qu’on nomme « baptismales » parce qu’elles expliquent aux catéchumènes le Symbole de la foi, lui


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