Bruxelles Cuture 15 septembre 2018

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JOURNAL D’UNE FILLE MOTIVÉE Juliette est ce qu’on appelle une fille hyper motivée. Pour elle, pas question de fléchir les bras et de se laisser bouffer par le quotidien. A trente ans, elle sait où elle veut aller, même si rien ne se présente sous les meilleurs augures. Coincée entre un amoureux super jaloux et un ex qui ne demande qu’à la reconquérir après avoir mis une autre enceinte, le tableau n’a rien d’évident. A cela, elle est maman d’un adorable bout de chou de quelques mois et rêve d’un mariage en blanc. Enfin, que faire d’une ex-belle-mère attachante mais vraiment encombrante ? Suzy K. Quinn signe une chronique pleine de tendresse et de drôlerie et croque les habitudes des jeunes femmes qui attendent tout de l’avenir et s’emberlificotent avec les fuseaux de la routine, Le ton se veut évidemment à la décontraction, préférant rire des situations compliquées plutôt que de verser dans la mélancolie ou le drame. « Journal d’une fille motivée » permet surtout d’entrer dans un cocon rafraichissant, sans se mettre martel en tête et en se répétant que l’existence vaut mille fois la peine d’être vécue, faisant de chaque épreuve un souvenir que le présent a bien vite fait d’étioler. Une lecture positive pour toutes celles qui se sentent tristes ou qui doivent affronter l’une ou l’autre difficulté. Une pépite de désinvolture et de qui donne la pèche ! Ed. LJ – 380 pages Amélie Collard

J’AI 14 ANS ET JE SUIS DÉTESTABLE Quatorze ans : l’âge de tous les possibles et de tous les superlatifs ! Léa se sent mal dans sa peau d’adolescente et se regimbe face au reflet que lui renvoie le miroir de sa chambre. Après une énième querelle avec sa mère à propos de tout et rien, elle décide d’emménager dans le grenier de la maison et découvre que Whoo, le fantôme imaginaire avec lequel elle jouait lorsqu’elle était petite, existe bel et bien. Fort vite, elle apprend qu’il se prénomme Charles et que, depuis son suicide, il est bloqué dans la demeure. Le comble de toute chose réside dans le fait qu’il soit totalement épris d’elle et qu’il attend un signe de sa part. En tombant amoureuse de lui, la jeune fille pourrait rompre la malédiction et le libérer de ses chaînes. Alors que l’on s’attend à un récit qui brosse le portrait d’une ado en crise, il n’en est rien. Gudule signe une histoire de revenant à la Casper, tout en mettant l’accent sur Léa que tout insupporte et qui vit dans un état d’incertitude permanent (l’état de sa chambre qu’elle refuse de ranger, sa susceptibilité, son côté fleur bleue qui la rend amoureuse en un clin-d’œil). Malgré quelques clichés, ce roman jeunesse tisse le profil d’une pré-femme dont le mal-être permet à de nombreuses jeunes lectrices de s’identifier, tout en mâtinant le récit d’une atmosphère gentiment fantastique. L’écriture est pimpante, voire drôle, et ne manque pas d’idées. Un livre que je verrai bien dans les rayonnages d’une bibliothèque d’école. Ed. Flammarion Jeunesse – 128 pages Sylvie Van Laere


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