Bruxelles Culture mars 2020.

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LE LIBÉRATEUR DE BRUXELLES – HOMMAGE À L’ÉCHEVIN T’SERCLAES Roeland van der Borght est un poète imaginaire, et clerc de l’Amman de Bruxelles en 1388. Il raconte ici la tragédie de Éverard t'Serclaes, le Libérateur de Bruxelles, lâchement assassiné, et vengé par les Bruxellois. Lorsque l’on s’aperçoit que l’assassinat de t’Serclaes est décrit dans les « Brabantse Yeesten » par Jan van Boendale (1279-1361) avec la précision d’un témoin oculaire, alors que ce chroniqueur de l’abbaye de Groenendael était mort depuis vingt-sept années au moment des faits, on est enclin à se poser des questions sur la véracité de son récit. Sans doute son successeur n’a-t-il pas jugé bon de signer la suite de son propre nom, préférant le sillage illustre sans se soucier de la chronologie et de la vraisemblance. On nage donc bien dans la fiction. Cependant, un cul-de-lampe sur la façade de l’Hôtel de Ville illustre l’agression. Alors, Éverard t’Serclaes, une figure historique ? Une légende ? Mais si la fiction se glisse quelquefois dans le présent récit, jusqu’à bousculer une vérité historique qui lui paraît néanmoins illusoire, l'auteur a cherché à rendre au Libérateur de la ville de Bruxelles une justice qui ne lui semble plus pleinement reconnue aujourd’hui. Bien sûr, on caresse le genou d’un gisant dans la rue Charles Buls, mais sait-on que c’est à cet endroit précis qu’il mourut dans d’atroces souffrances au lendemain de Pâques 1388, là où se trouvait en ces temps le rez-de-chaussée de la Maison de l’Étoile, bureau de l’officier ducal, dit Amman de Bruxelles ? L’auteur a cherché à regrouper dans le roman les signes, événements et monuments distinctifs de sa ville : Manneken Pis, l’iris, le lambik, l’Ommegang, etc. en se focalisant non sur le coup d’éclat que fut la libération de Bruxelles par Éverard t’Serclaes, mais bien sur l’attentat dont il fut victime, en proposant un autre point de vue sur ces faits. Tous les personnages et faits ont sans doute existé, mais rien n’indique leur authenticité. Traité en trois temps, les circonstances, le crime, la vengeance, le roman se lit comme un policier, mais se base sur une longue recherche facilitée par les archives du corps d’Arbalétriers de St Georges de la ville de Bruxelles. Éditions Memogrames - 260 pages Sam Mas

LES BEAUX JOURS Annette est persuadée que sa vie s’arrêtera à la puberté. Une certitude formulée par une de ses grandsmères. Durant ses années de jeunesse, elle appréhende l’instant fatidique, craint pour sa vie, anticipe ce qu’elle ne parvient pas à imaginer. Que se passera-t-il à l’heure définie ? Son existence basculera-t-elle vraiment ? Chercher à comprendre l’a aidée à voir se déplier les semaines. Contrairement à sa cousine Jeannette, enferrée dans la certitude d’être promise à l’enfer, la jeune fille se regimbe et refuse de se soumettre à des superstitions d’une autre époque. Prix RTL-TVI pour son premier roman, Annie Préaux raconte le parcours d’une lycéenne a priori ordinaire, plutôt studieuse et amicale, coincée dans un monde où l’influence de certains aînés endigue tous projets d’avenir. L’occasion surtout de dénoncer le fanatisme religieux et des préceptes bibliques tels que toute femme qui perd du sang est impure. Sans railler qui que ce soit, elle parle d’un temps qu’on espère révolu, même si on sait qu’une mauvaise interprétation des textes sacrés peut mener à des extrêmes fâcheux. Puis, malgré les menaces et les prédictions, la vie se poursuit et mène les adolescentes d’hier à un âge vénérable, rythmé par la beauté des jours et la force qui permet de voir, avec ténacité et courage, à travers l’obscurité profonde. Ed. M.E.O. – 145 pages Sylvie Van Laere


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