Bruxelles culture 15 septembre 2019

Page 6

Calligraphie arabe On connaît Walid pour ses body paintings, ses corps de femmes scintillant de mille étoiles où se reflète le cosmos qui tournoie. Il nous revient cette fois avec la calligraphie arabe. Notamment avec cette femme qu’il réduit à l’essentiel. C’est un pur visage orné de bijoux qui dessinent le mot mar’a, la femme. On lit ce mot dans les boucles d’oreille, dans le diadème ou dans la chevelure avec par dessous le mot houb, l’amour. On ne voit pas ses yeux, on ne voit que les deux sourcils et l’arête de son nez. « J’ai voulu dessiner la femme en général, explique Walid. Préciser la forme de ses yeux l’aurait singularisée, ce que je ne voulais pas. Car les yeux définissent le type de la femme. Celle-ci peut venir de partout. C’est la femme dans son unité, la femme avec un grand F ou un grand M, car il s’agit d’al-mar’a en arabe. » En prenant du recul, on peut même deviner Dieu dans la coiffure, le nom d’Allah se combinant à celui de la femme. « C’est bien vu en effet, admet Walid, la femme faisant partie de la création du monde dans l’Islam et dans la Bible. Il suffit d’ôter les deux points sur le ta marbouta pour lire Allah. Deux points font toute la différence entre h et t pour signifier la femme ou Dieu. » Autre détail qu’on peut relever dans cette calligraphie féminine : l’apostrophe en fin de mot, notée par un signe qui a disparu au profit du a de mar’a. « Dans la calligraphie arabe, quand on fait une image, mettre le hamza ou ne pas le mettre ne fait aucune différence, précise Walid. Si on connaît le mot, on identifie le signe même omis. J’ai enlevé ce signe pour réduire la femme à son foulard et à son diadème où l’on reconnaît la première lettre de mar’a. » On reconnaît d’autres mots arabes dans ses toiles sur le cosmos, où se marient l’homme, le ciel, les étoiles et l’univers, le kawn qui les embrasse tous. Dans cette toile qu’il me montre, peinte avec le couteau à palette qu’il affectionne, je crois voir une tête de cheval sur un poitrail qui va de l’avant, mais Walid y a mis autre chose : « J’avais commencé par peindre un visage dans un décor cosmique, avoue-t-il. C’est pour ça que j’adore les peintures abstraites. On veut exprimer quelque chose mais c’est autre chose qui apparaît dans les interprétations. C’est cela que je recherche. » Rendez-vous donc à la Pappilia pour suivre le voyage de nos trois artistes qui vous attendent jusqu’au 22 septembre. Plus d’informations sur le site de la galerie www.pappilia.be. Rue de la Brasserie, 71 à 1050 Bruxelles Michel Lequeux

EXPOSITION : EMMANUEL VAN DER AUWERA - THE SKY IS ON FIRE À travers des films, des vidéos-sculptures, des projets conceptuels et des installations, le travail d’Emmanuel Van der Auwera traite de la nature de la production et du filtrage des images lors de leur apparition, leur diffusion et leur consommation. L’artiste appartient à cette catégorie de créateurs que l’on pourrait définir comme « érudits savants ». Avec précision et exactitude, ils manient les instruments du savoir et favorisent l’analyse critique en opérant des brèches d’une discipline à l’autre. Né en 1982, il vit et travaille à Bruxelles. Il a étudié à l'École supérieure d'art de Clermont-Ferrand (20052008) et au Studio national des Arts contemporains (20082010). Entre 2013 et 2015, avant de suivre une formation au HISK à Gand. Malgré son jeune âge, il compte parmi les plasticiens dont nous avons à compter. Découvrez ses travaux récents au Botanique du 5 septembre au 3 novembre 2019 au Botanique. Plus de détails sur le site www.botanique.be Rue Royale, 236 à 1210 Bruxelles Sam Mas


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.