Bulletin n°09 de 12-2009

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pas là seulement pour que je l’aide, mais pour que je le rencontre et que nous nous apportions mutuellement. Ces personnes que nous rencontrons ont des fragilités, des vulnérabilités qui parfois sont difficiles à vivre socialement…et nos regards se croisent…et aucun n’en sort indemne ! L’autre n’est pas sur ma route pour me permettre d’effectuer une Bonne Action (la fameuse B.A.). Il est là pour me faire grandir. Malheureux sont ceux qui n’arrivent pas à sortir d’eux-mêmes et qui se ferment à la richesse de l’autre. Une pastorale de la santé nous invite à créer du lien social, alors que nous risquons toujours le chacun pour soi. Elle nous rappelle que le vieillissement est douloureux pour les personnes qui deviennent dépendantes. Qu’il y va de la dignité de la personne de pouvoir faire seul, le plus longtemps possible, ce qu’elle peut faire (cela s’appelle l’autonomie). Il y va de la dignité de la personne d’être respectée dans sa pudeur et sa personnalité. Pouvoir toujours se voir humain dans les yeux de ceux qui les regardent. Une pastorale de la santé nous rappelle que les aidants doivent être écoutés, accompagnés. Il est si difficile d’être au jour le jour avec des personnes qui souffrent. Cette présence doit demeurer discrète et stimulante. Elle se dit parfois par un appel téléphonique ou un court message. Elle participe de la communion des saints. Le malheur des autres est au cœur de notre prière…cela va mieux en le disant ! Une pastorale de la santé nous recommande l’écoute patiente de ceux qui souffrent (je ne parle pas de la douleur). Ne pas chercher à donner des conseils ou à rassurer. L’écoute suppose de la disponibilité. Mais elle façonne aussi bien celui qui écoute que celui qui se sent écouté. La plupart des personnes malades ou handicapées ne sont pas dans des établissements de soins. Il y a des équipes pour les visiter dans ces établissements…mais la solitude est grande à domicile ! Dans notre diocèse, les équipes du Service Evangélique des malades ont à cœur d’être disponibles et présentes. Mais souvent les personnes malades ne font pas signe ! A nous de servir de relais quand nous connaissons des situations. Notre silence peut fortifier des solitudes. Jean-Marie ONFRAY

Les différents acteurs de la Pastorale de la Santé précisent leurs rôles et leurs convictions. I- Une attention à la santé de toute personne 5

- Selon le 7ème plan gouvernemental : « la santé est un mouvement d’adaptation : elle est capacité de s’adapter à un environnement qui change; capacité de grandir, de vieillir, de guérir aussi, au besoin de souffrir et finalement d’atteindre la mort en paix » : mourir vivant. Notre santé est un capital à gérer. La bonne santé est une chance, un don à préserver, un « talent » à mettre au service de ceux qui sont en mauvaise santé, physiquement, psychiquement et socialement. - Cette attention à la santé se propose à toute personne dans l’état de santé qui est le sien et dans la réalité de son corps vulnérable. En allant à la rencontre de l’autre, souffrant, malade, âgé, isolé et/ou handicapé, nous privilégons l’attention à la personne. Notre compétence d’écoutant et le refus de l’isolement sont notre manière de prendre soin. - En lien avec les personnels soignants et administratifs, avec tous les partenaires qui interviennent dans la prise en charge de celui qui souffre, y compris dans tous les lieux de questionnement éthique (de la naissance à la fin de vie).

II- qui se manifeste par une présence - « J’étais malade et vous m’avez visité » Matthieu 25,26. C’est au visité que le Christ s’identifie et non au visiteur. Aller à la rencontre de l’autre, le visiter, se faire proche de lui, prendre le temps de l’écouter et rompre sa solitude, c’est passer de la seule intervention du ministre du culte à un « ministère de la présence », mission portée par toute une équipe qu’elle soit paroissiale ou d’aumônerie. Dans le respect des convictions de la personne rencontrée, sans prosélytisme et sur le seuil de ses questionnements. « Etre pauvre de soi. Faire de soi un espace où l’autre puisse respirer sa vie. » M Zundel. Visiter, c’est s’offrir une hospitalité réciproque. - Une présence à « tous » : nous sommes tous porteurs de la même humanité, de la même appartenance au « monde de la chair » et des mêmes aspirations spirituelles. Solidaires les uns des autres, toute exclusion ampute la communauté, toute blessure à l’un de ses membres atteint tout le corps. Qu’il s’agisse de la communauté humaine ou de la communauté ecclésiale (1 Co 12,22-26). Choix d’une présence à toutes les situations, y compris limites, présence qui ne peut se vivre que dans un « être ensemble », parfois jusqu’au silence …

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