Numéro 215 octobre 2015 Lettre d’information du Collectif Guatemala
Une blague de mauvais goût Par Vanessa Góngora
La vie politique guatémaltèque nous a habitués depuis longtemps à de nombreux soubresauts, des revirements de situations inédits, mais le 25 octobre, c'est sans surprise que Jimmy Morales, outsider du premier tour et comique de profession, a remporté cette sixième élection présidentielle du Guatemala depuis les Accords de Paix.
Sommaire
Edito:
p.1
par Vanessa Góngora
Elections présidentielles : victoire de Jimmy, défaite du peuple? par Cyril Benoit
p.2-3
Retour sur la tournée de défenseures du nord de Huehuetenango Par Cyril Benoit
p. 4-5
Brèves
p. 6-7
Collectif Guatemala 21 ter, rue Voltaire Collectif Guatemala 75011 Paris - France 21 ter, rue Voltaire Tel: 01 43 73 49 60 75011 Paris - France collectifguatemala@gmail.com Tel: 01 43 73 49 60 collectifguatemala@gmail.com www.collectifguatemala.org
Direction de publication: DirectriceTauty Isabelle de publication Chamale, : Isabelle ISSN 1277 Tauty 51 Chamale 69 ISSN 1277 51 69
Après plus de cinq mois de manifestations et dans un contexte de crise politico-institutionnelle, les électeurs guatémaltèques ont émis d'une part, un vote-sanction contre la candidate Sandra Torres, assimilée à un exercice traditionnel du pouvoir clientéliste, et d'autre part un vote-surprise en faveur du candidat Morales, qui n'a cessé de réitérer pendant sa campagne le caractère « apolitique » de sa candidature. Le résultat de cette élection est également le fruit d'un système de partis atrophié, fragmenté et volatile, et d'un système électoral opaque, en termes de financements, et subordonné aux groupes d'intérêts économiques. Ce dernier point s'est manifesté notamment dans la couverture du processus électoral par les médias traditionnels, transformés ouvertement en outils de propagande au lieu de fournir aux Guatémaltèques les instruments pour mieux appréhender les deux candidatures. A défaut d'un programme de gestion concret, Jimmy Morales a su captiver grâce à un discours conservateur et nationaliste, avec des messages simples et directs se démarquant de la politique traditionnelle et de la corruption généralisée et mettant au centre de sa future gestion l'éducation et la santé. Face à cette illusion de changement, à quoi pouvons-nous nous attendre? L'inconnue sur sa future équipe de gestion demeure, mais dans un système présidentiel comme celui du Guatemala, le rôle exécutif du président est déterminant pour articuler l'action du pouvoir législatif. Or son parti est minoritaire au Congrès. Une gouvernance solide n'est donc pas garantie. Les médias alternatifs ont également signalé la proximité de son parti avec des groupes d'intérêts militaires. Bien que le futur président du Guatemala n'ait cessé de nier cette évidence, elle aura sans aucun un doute un poids dans ses choix en matière de sécurité. Quant aux politiques sociales, difficile de croire à des changements majeurs sachant que le Guatemala a atteint cette année le taux le plus bas de recouvrement fiscal (10,8%) depuis 2001. Malgré tout, quelques notes d'espoir sont à noter. Le rôle de la Commission internationale contre l'impunité (CICIG) dans les récentes révélations des trames de corruption va forcer le nouveau président à accepter et même à renouveler son mandat mais également à tenir ses engagements d'honnêteté et transparence vis-à-vis de la population. Par ailleurs, nous ne pouvons que souhaiter, que cet élan civique constaté lors des manifestations spontanées du printemps dernier, puisse s'organiser pour représenter une alternative forte, un contre-pouvoir construit qui allierait classes moyennes et populaires, citadines et rurales, qui porterait la voix et les luttes des peuples autochtones aux plus hautes sphères politiques en phase avec la réalité multiculturelle et pluriethnique du Guatemala.■
Ont participé à ce numéro : Ont participé ce numéro : Cyril Benoit, àVanessa GóngoBérénice Boukaré, Amandine ra, Amandine Grandjean, IsaGrandjean, belle Tauty Vanessa Góngora, Marilyne Griffon, Sandra Lengwiler, Thibaud Marijn, Zuleika Romero, Isabelle Tauty, Martin Willaume.
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Actualités Elections présidentielles : victoire de Jimmy, défaite du peuple? Par Cyril Benoit
C’est dans un contexte d’intenses mobilisations sociales et de crise politique et institutionnelle majeure, et malgré l’appel au report de celles-ci par une partie de la population, que se sont tenues les élections générales, le 6 septembre. Les Guatémaltèques étaient appelés à élire leurs députés au Congrès national et au Parlement centraméricain et les membres des conseils municipaux, ainsi qu’à choisir les deux candidats sélectionnés pour le second tour des élections présidentielles, qui a eu lieu le 25 octobre 1.
I
l y a quelques mois à peine, tout paraissait joué d’avance. Le président Otto Pérez Molina, du Parti patriote (PP), terminait son mandat unique en peaufinant les détails du maintien des intérêts de son clan, tandis que le député du Petén, Manuel Baldizón, du parti LIDER, se préparait sereinement à prendre la tête du pays. Bien que certains groupes puissants, notamment les intérêts oligarchiques traditionnels regroupés au sein du CACIF, cherchaient à empêcher l’accession de Baldizón au pouvoir, il était difficile d’imaginer inverser la tendance, tant étaient importants les moyens financiers, publicitaires, clientélistes mis en œuvre par celui qui était arrivé en deuxième position des élections de 2012.
Avec la multiplication des affaires, dévoilant l’ampleur de la corruption dans le pays, le mouvement populaire a étendu ses revendications. Le passage au mot d’ordre #JusticiaYa est l’illustration de l’évolution des revendications vers une lutte contre le système de corruption dans son ensemble, au-delà de l’appel à la démission de quelques individus. L’approche des élections et les manœuvres des différents partis et institutions pour maintenir l’essentiel du système ont également conduit à la revendication de la suspension du scrutin afin de permettre une réforme électorale et institutionnelle profonde, car « continuer dans ces conditions, sans s’attaquer à la corruption endémique, c’est simplement perpétuer un système défaillant »5.
Otto Pérez n’était qu’à quelques pas de compléter le cercle d’impunité et de corruption qu’il avait construit en installant ses proches dans les institutions les plus lucratives et en manipulant, en alliance avec LIDER, le processus d’élections des juges à tous les niveaux du système judiciaire. Parmi les derniers obstacles, cependant, était la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG). Malgré les pressions internes et internationales, notamment des Etats-Unis2, le gouvernement avait clairement laissé entendre qu’il ne renouvellerait pas son mandat, qui arrivait à échéance en septembre 2015. Tentant le tout pour le tout, la CICIG, dirigée par le Colombien Iván Velásquez, décida alors, le 16 avril, de rendre publique une affaire de corruption dans l’administration des douanes (le SAT), impliquant des personnes haut-placées dans le gouvernement, en particulier le secrétaire privé de la vice-présidente Roxana Baldetti, Juan Carlos Monzón Rojas. La fuite de ce dernier, ainsi que la remise en liberté quelques jours plus tard, de l’ensemble des inculpés, fut le déclencheur d’une mobilisation inédite depuis des décennies, parfois qualifiée de « Printemps guatémaltèque ».
Les élections se sont néanmoins déroulées comme prévu le 6 septembre, du fait notamment des pressions des Etats-Unis pour ne pas « interrompre le processus constitutionnel ». Le 3 septembre, Otto Pérez avait annoncé sa démission, après la levée de son immunité par le Congrès. Dès le lendemain, il comparaissait devant le Tribunal de haut risque B.
Durant vingt semaines consécutives, des personnes issues de milieux sociaux très divers se sont rassemblées sur la place centrale de la capitale, ainsi que dans plusieurs villes dans tout le pays, pour exprimer leur rejet du système de corruption généralisée de l’Etat. Ce mouvement spontané, né d’un évènement Facebook, s’est d’abord donné pour mot d’ordre #RenunciaYa, exigeant la démission immédiate de la viceprésidente, ce qui était obtenu le 8 mai3. Loin de calmer la contestation, le sacrifice de Baldetti a galvanisé les manifestants, démontrant que leur action collective était capable d’obtenir des résultats impensables peu de temps auparavant. Se sentant soutenus par une large frange de l’opinion publique, la CICIG et le Ministère public (MP) rendirent publics de nouveaux cas de corruption visant hauts fonctionnaires, députés ou encore magistrats4. 2
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Après plusieurs jours d’attente, les résultats du premier tour des élections présidentielles sont enfin proclamés et donnent gagnants Jimmy Morales (Front de convergence nationale – FCN) et Sandra Torres (Union nationale de l’espérance – UNE). Première surprise, l’élimination de Manuel Baldizón. Annoncé deuxième dans un premier temps, celui-ci a vu au cours de la journée du 6 septembre son avance diminuer au fur et à mesure de l’arrivée des résultats des zones rurales, plus favorables à Torres, avant de se faire dépasser par celle-ci de 6000 voix à peine. Baldizón a fait les frais de son alliance avec le PP et du discrédit du système dont il est l’incarnation. Torres a quant à elle bénéficié du soutien d’une part importante de la population rurale, du fait en grande partie des programmes d’aide sociale conditionnée mis en place sous son autorité durant le mandat présidentiel de celui qui était alors son mari, Álvaro Colom. Mais le grand gagnant du premier tour est sans conteste Jimmy Morales. D’origine modeste, cet humoriste s’est rendu célèbre par son émission « Moralejas », diffusée sur une chaîne de télévision nationale. Secrétaire général du FCN depuis 2013, Morales est resté pendant longtemps une figure politique négligeable, avant de connaître une brusque vague de popularité au cours des derniers mois. Le récit autour de son ascension est bien connu : celui d’un self-made-man, un outsider au système politique déliquescent, dont le slogan « Ni corrompu ni voleur » a séduit les classes moyennes urbaines. Si cet élément a sans conteste joué dans le succès rencontré par Morales, il ne peut masquer le soutien apporté par certains secteurs de pouvoir, qui ont vu en lui une
Actualités solution de rechange capable de faire barrage à Manuel Baldizón. Ce soutien s’est notamment traduit par la multiplication de sondages et d’articles sur la « surprise Jimmy » dans des médias ou par des personnalités proches du CACIF6.
nous devons remplir une nouvelle mission (…) nous devons combattre la couleur verte (celle de l’UNE) », « défendons le Guatemala comme nous l’avons fait il y a des années »11.
Après une mobilisation d’une ampleur inédite, le panorama est N’ayant jamais été élu, Morales ne fait pas l’objet d’accusations de donc loin d’être satisfaisant. Faut-il pour autant en conclure que corruption et est moins dépendant des donateurs de sa tout ceci aura été en vain et que, comme le dit le plus célèbre campagne, celle-ci ayant été minimale7. Son inexpérience est dicton footballistique du Guatemala, « nous avons joué comme néanmoins préoccupante et de nombreux observateurs pointent jamais et perdu comme toujours » ? La victoire de Morales, portée l’absence de programme cohérent du candidat. Selon l’analyste par le rejet de la corruption, ne signifiera pas la fin de celle-ci, ni Martín Rodríguez Pellecer, « au fonds de son discours il y a un celle de la « vieille politique ». Qu’ils soient constitutionnalistes ou grand silence, comme radicaux, au PP ou celui qui se fait quand on au FCN, les militaires éteint la télé »8. Ses sont historiquement quelques prises de partie-prenante du positions publiques, très système de pillage marquées à droite et organisé de l’Etat. De parfois délirantes, plus, ne disposant inquiètent. Se déclarant que d’une faible nationaliste et minorité des sièges évangéliste pratiquant, il au Congrès, Morales s’est prononcé contre le devra s’attirer les droit à l’avortement, bonnes grâces des contre le mariage députés élus sous homosexuel, ou encore les étiquettes PP ou pour la « récupération » LIDER et ce soutien © Sandra Sebastian/Plaza Publica du Belize. Son racisme à ne sera pas gratuit. l’égard des populations Jimmy Morales lors du second tour des élections le 25 octobre autochtones et afroNéanmoins, parmi descendantes a été dénoncé par plusieurs observateurs. toutes les incertitudes, il ne faut pas perdre de vue les avancées obtenues : prolongation du mandat de la CICIG, légitimation et Tout aussi inquiétante est la relation de Morales avec les secteurs renforcement de son action ; élimination de Baldizón ; réveil des les plus durs de la hiérarchie militaire du conflit armé. L’humoriste classes moyennes urbaines endormies depuis des années ; a rejoint le FCN sur invitation d’Édgar Justino Ovalle Maldonado, incarcération de Baldetti et de Pérez Molina ; renouveau du l’un des fondateurs de l’Association de vétérans militaires du militantisme étudiant etc. Si les manifestations n’ont pas repris Guatemala (AVEMILGUA), qui regroupe la fraction des militaires depuis les élections, le combat est loin d’être fini. « Nous avons qui s’est opposée au retour à un pouvoir civil et à la signature des appris que ceci ne fait que commencer et va durer longtemps, très Accords de paix. Selon des documents déclassifiés de la NSA, ce longtemps »12.■ colonel à la retraite, élu député le 6 septembre dernier, a été en poste opérationnel dans la région ixil au plus fort du génocide, 1. L’ensemble des résultats des élections est disponible sur le site du Tribunal suprême : http://resultados2015.tse.org.gt/1v/resultados-2015/index.php puis à la base militaire de Cobán (où ont été exhumés en 2012 les électoral 2. Cyril Benoit « Alliance pour la prospérité : nouveau départ ou vieux intérêts ? », SG 214 restes de 316 personnes), pour enfin diriger les opérations contre 3. Pour une présentation du début du mouvement, voir PAQG, « Le point sur le mouvement les Communautés de population en résistance de l’Ixcán9. Parmi #RenunciaYa au Guatemala », 21.05.15, http://www.paqg.org/node/423 Cyril Benoit, « Affaire IGSS : le projet d’Otto Pérez en phase terminale », SG 214 ; les fondateurs et ex-dirigeants du parti se distinguent également 4. Kelsey Alford-Jones, « Les Guatémaltèques demandent des réformes avant toute nouvelle Gustavo Anzueta Vielmann, ministre sous le gouvernement élection », 23.09.15, http://bit.ly/1P0iTyf militaire d’Arana Osorio et lié à la création d’escadrons de la mort, 5. Alford-Jones, op. cit. 6. Equipo de El Observador, « Jimmy Morales, ¿Anti político? », CMI, 05.09.15, http:// ou encore Pedro García Arredondo, récemment condamné à 90 bit.ly/1PJ1VDA ans de prison pour son rôle dans l’incendie de l’ambassade 7. Martín Rodríguez Pellecer, « Los pros y contras de Jimmy y Sandra », Nómada, 15.10.15, http://bit.ly/1kvNXJx d’Espagne. 8. Martín Rodríguez Pellecer, « Entrevista a Jimmy: el discurso vacío, la salvación », Bien que Morales nie que les ex-militaires jouent encore un rôle dans son parti, plusieurs ont été candidats à la députation et d’autres figurent dans la liste de ses donateurs10. Surtout, les vieux réflexes ont la vie dure. Cherchant à s’assurer le soutien des ex-Patrouilles d’autodéfense civile (PAC, unités paramilitaires créées durant le conflit armé), Ovalle a ainsi déclaré « aujourd’hui
Nómada, 06.09.15, http://bit.ly/1FtyFbW 9. Equipo de El Observador, « El candidato y su relación con los militares », CMI, 05.09.15, http://bit.ly/1L4OmfT; Rodrigo Véliz, « La mano derecha de Jimmy: un oficial de operaciones contrainsurgentes », Nómada, 05.09.15, http://bit.ly/1N9SUSv 10. Sofía Medina, « Jimmy: combatir la corrupción con los militares que la originaron », Nómada, 12.08.15, http://bit.ly/1DNypsJ 11. Enrique García, « Los ex PAC, Jimmy y el Programa de reforestación », ElPeriódico, 24.09.15, http://bit.ly/1LJa45I 12. Andrés Cabanas, « Nuestra agenda : un nuevo Estado y una nueva sociedad », Memorial de Guatemala, 11.10.15, http://bit.ly/1GDqWhB
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Actualités Retour sur la tournée des défenseures de Huehuetenango Par Cyril Benoit
Les profondes divisions qui traversent le Guatemala se manifestent de diverses façons. Le traitement de l’information sur ce pays est l’une d’entre elles. Alors que la récente vague de mobilisations attirait – à juste titre- l’attention des médias du monde entier, la situation tragique vécue par les communautés et populations autochtones était largement laissée de côté. Pourtant, celle-ci a également connu des développements importants ces derniers temps. La pression sur les ressources naturelles de l’altiplano guatémaltèque (minières et hydriques notamment) se fait toujours plus forte et avec elle l’augmentation de la répression.
C
’est dans ce contexte qu’a été prise la décision d’organiser la venue en Europe de défenseures des droits humains du nord de Huehuetenango, pour faire entendre leur voix et sensibiliser le public et les institutions. Un message et une solidarité qu’Alba Cecilia et María Victoria auront portés à Madrid, Barcelone, Toulouse, Paris et Genève. Attaques et résistances La région nord de Huehuetenango est composée de huit municipalités, parmi lesquelles Santa Eulalia, Santa Cruz Barillas et San Mateo Ixtatán. Dans cette région de l’altiplano occidental, les peuples autochtones sont majoritaires et font vivre leurs formes traditionnelles d’organisation et de décision, telles que le Gouvernement ancestral plurinational q’anjob’al, chuj, akateko, popti et métis, présent à Santa Eulalia et dont fait activement partie María Victoria Pedro Mateo. Les habitants voient la nature comme étant sacrée et entretiennent un lien étroit avec elle, la protégeant et en prenant soin.
de la culture de peur et de revitaliser l’organisation des peuples. C’est dans ce processus de récupération que s’inscrit la création de l’Assemblée départementale des peuples de Huehuetenango et du Gouvernement ancestral plurinational. À Santa Eulalia, la radio communautaire Snuq Jolom Konob’ participe de cet effort. Située dans les locaux de la mairie, elle diffuse des programmes en q’anjobal et en espagnol afin de « former et d’informer la population sur les entreprises » précise María Victoria, qui y est animatrice. Réprimer les communautaire
leaders
pour
casser
la
dynamique
Cette mobilisation a réussi à empêcher à ce que l’entreprise espagnole Hidralia, présente dans la région sous le nom de Hidro Santa Cruz à Barillas, puisse concrétiser ses plans d’installations de projets hydroélectriques sur la rivière Cambalam, lieu sacré q’anjobal. Main dans la main avec le gouvernement, elle cherche donc à détruire l’organisation communautaire qui la Mais tel n’est pas le point défie. « Hidro Santa Cruz de vue des entreprises est arrivée à Barillas en transnationales et des disant aux gens qu’elle Conférence « Guatemala : les peuples autochtones face aux entreprises extractives », gouvernements successifs voulait acheter des terres le 15 septembre au siège d’Amnesty international France du Guatemala, qui pour planter du café et considèrent, eux, les ressources naturelles comme source de installer des serres, mais elle est venue accompagnée profits. C’est en 2006 qu’arrive l’alerte. Malgré les tentatives du d’entreprises de sécurité qui sont chargées de signaler qui sont les gouvernement de l’époque pour les dissimuler, la presse découvre leaders communautaires à la tête des processus de résistance. l’existence de licences d’exploitation de cours d’eau à Santa C’est là que commence une histoire d’horreur, d’horreur car ils Eulalia. La réaction des communautés ne se fait pas attendre, qui désarticulent tout. Nous venons d’une dictature, d’un système organisent des « référendums communautaires de bonne politique corrompu, mais par nos efforts nous avons travaillé à le foi » (consultas comunitarias de buena fe), dont les résultats sont renverser. Nous avons créé des processus de participation sans appel : non aux entreprises transnationales et aux communautaire, de participation des femmes, des jeunes ; mais mégaprojets. Plongeant leurs racines dans les traditions des quand arrivent des entreprises comme Hidro Santa Cruz ou Hidro peuples autochtones, ces mécanismes permettent de récupérer le San Luis [propriétaire d'un autre projet hydroélectrique, à Santa tissu communautaire rompu durant le conflit armé interne, de sortir Eulalia], elles détruisent ce que nous avions gagné en termes de 4
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Actualités tissu communautaire »1. La présence des entreprises conduit à la division de la population. Une minorité s’est ralliée à elles, notamment des maires et des employés municipaux. Profitant de la faiblesse de l’État, les entreprises offrent de se substituer à celui-ci dans la construction d’écoles, d’équipements sportifs, de centres de santé ou l’attribution de bourses, sous le discours de la « responsabilité sociale », détruisant parallèlement l'environnement, dans le cas des projets miniers notamment et accaparant les terres destinées à l'agriculture familiale.
Depuis le début de l’année, dix défenseurs des droits des peuples et du territoire ont été incarcérés dans le nord de Huehuetenango3. Privés de leur droit à la liberté, les prisonniers sont soumis à de mauvais traitements, transportés d’un tribunal à l’autre menottés à l’arrière de pickups pour des trajets de plusieurs heures, les audiences se déroulant à Huehuetenango ou à Ciudad de Guatemala. Ces dernières sont régulièrement annulées ou suspendues, dans le but de fatiguer les prévenus et leurs avocats, très engagés mais peu nombreux. La tournée européenne de María Victoria Pedro Mateo et Alba Cecilia Mérida aura permis de mieux faire connaître la situation de l’ensemble des prisonniers politiques de la région et de développer la solidarité entre nos pays. Lors de la soirée publique organisée par le Collectif Guatemala, Amnesty international et Terre des Hommes, la centaine de personnes présente aura ainsi pu écrire un message de soutien sur une banderole, qui servira de message de solidarité dans les prochaines mobilisations. Nous remercions particulièrement le Secours catholique-Caritas France, Terre des Hommes, Non-Violence XXI, le Barreau de Paris pour leur soutien dans la réalisation de cette tournée, ainsi que France Amérique latine 31, Marina Yoc, Anne et Frédéric Pascal et tous les bénévoles qui ont participé à son succès. Un grand merci également à nos partenaires en Espagne et en Suisse, de la Plataforma de Solidaridad con Chiapas y Guatemala de Madrid, la Plataforma de Solidaridad con Guatemala de Barcelone, Km.207, PeaceWatch Switzerland, et la Plataforma Internacional contra la Impunidad.■
Entretien pour la Chronique des droits de l’Homme sur RFI
La répression est un autre outil, utilisé de façon croissante. L’information des communautés étant centrale dans leur mobilisation, c’est à la radio Snuq Jolom Konob’ que s’est attaqué le maire de Santa Eulalia. Le 20 janvier dernier, avec l’aide d’employés municipaux, il a censuré celle-ci, bloquant l’accès à ses locaux et, malgré sa défaite aux élections du 6 septembre, la transmission reste cantonnée à internet, ce qui limite grandement son impact. La répression peut prendre une forme particulièrement brutale, comme en avril 2013 lorsque le père de María Victoria, Daniel Pedro Mateo, était enlevé, torturé et assassiné par des inconnus. Elle peut également prendre la forme plus subtile de la criminalisation des leaders communautaires. L’objectif spécifique de la criminalisation est de délégitimer la lutte des peuples en présentant leur mobilisation comme la manipulation de quelques délinquants. Comme l’explique Alba Cecilia, les magistrats corrompus « attribuent des délits gravissimes qui ne prévoient pas de peine de substitution : enlèvement ou séquestration, terrorisme, coercition, menaces, incitation à la délinquance, entrave à l’exercice de la justice, atteinte à la sécurité nationale. Les décisions des juges visent à laisser en prison des citoyens considérés comme « gênants » par les entreprises extractives qui envahissent les territoires. C’est pour cela que les leaders sociaux de Santa Cruz Barillas, de Santa Eulalia et d’autres régions sont des prisonniers politiques »2.
Suites de la tournée et nouvelles de la région Un travail de suivi de la situation a été engagé avec Michel Forst, rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’Homme et son équipe. Sergio Coronado, député des Français de l’étranger, s’est entre autres engagé à effectuer les défenseurs emprisonnés à Ciudad de Guatemala. Dans les médias, les entretiens de nos invitées ont donné lieu à un article a été publié sur le blog « América Latina (VO) » du journaliste Monde Paulo Paranagua et à une émission de la « Chronique des droits de l’Homme », animée par Véronique Gaymard sur RFI4 Le 3 octobre, Pedro Robel Toledo Toledo, avocat de leaders sociaux et communautaires a été arrêté à Huehuetenango, accusé d’enlèvement et d’incitation au crime par Diego Marcos Pedro. Le Barreau de Paris a envoyé une lettre de préoccupation aux autorités concernées. Preuve de l’utilité de la mobilisation, le 28 octobre Saúl Méndez et Rogelio Velásquez ont été innocentés en appel des charges d’assassinat et de féminicide, après avoir été condamnés en première instance à 33 ans de prison. Ils n’ont néanmoins pas encore été libérés. 1. Emma de Coro, "No van a pasar con sus minas, no van a pasar con sus hidroeléctricas", Diagonal, 24.09.15, http://bit.ly/1L1EIKU 2. Alba Cecilia Mérida, « Les pas vers la liberté des peuples », 06.15, http://bit.ly/1N7kJvu 3. Pour un détail récent des cas et une analyse complète de la criminalisation dans la région, voir ACOGUATE, « Criminalización de defensores en el norte de Huehuetenango. Un análisis del contexto en el cual se ejerce »,07.09.15, http://bit.ly/1ih1S4l 4. Paulo Paranagua, « Le Guatemala entre le comique Jimmy Morales et la socialdémocrate Sandra Torres », 28.09.15, http://bit.ly/1iHE22c et http://rfi.my/1Sj8lbS
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Brèves Sayaxché : écocide et homicides, les vrais fruits de la palme africaine Le 18 septembre dernier, le professeur Rigoberto Lima Choc était assassiné par arme à feu à Sayaxché dans le Petén. Ce jeune maître d’école de 28 ans, récemment élu conseiller municipal pour le parti Unidad nacional de la esperanza-UNE, était connu et respecté dans la région pour son rôle pionnier dans la lutte contre les activités de l’entreprise de culture de palme africaine Reforestadora de Palma de Petén, S.A. (REPSA)1. Le meurtre de Lima Choc apparaît comme la culmination tragique des multiples tensions provoquées par l’activité des entreprises de palme dans la région. La culture extensive de palme africaine dans le Petén et plus largement dans la région de la Frange transversale du Nord (FTN) n’est pas un phénomène nouveau. Selon Saúl Paau, dirigeant communautaire de Sayaxché, c’est « à partir de 1998 que sont venues s’installer les entreprises transnationales, qui se sont servies de leaders et de caciques pour commencer à acheter des terres, d’abord deux, dix, quinze caballerías, puis sont apparues les entreprises de palme, achetant des grandes étendues » 2. Dès le départ, cette monoculture d’exportation a provoqué la concentration des terres, le remplacement de l’agriculture paysanne et la précarisation de l’emploi, ainsi qu’une importante pollution des cours d’eau. Selon un rapport de l’ONU, « un tiers de la production nationale de palme africaine est située à Sayaxché, où 71% de la population est autochtone et la superficie des cultures de subsistance est seulement de 0,66% »3. En juin dernier a éclaté le scandale de la pollution du fleuve La Pasión, situé dans la © diariouno.com.ar municipalité de Sayaxché. A plusieurs reprises, de fortes pluies avaient provoqué le Rigoberto Lima Choc débordement des bassins d’oxydation de l’usine d’huile de REPSA, déversant d’importantes quantités de déchets industriels et de produits chimiques dans le fleuve, avec pour conséquence la mort de milliers de poissons sur 124 kilomètres. Une catastrophe désignée comme « écocide » dans le pays. En plus de l’impact environnemental, la pollution du fleuve restreint fortement l’accès à l’eau de la population locale, impacte fortement la pêche et pourrait avoir des conséquences sur la santé humaine, l’un de ces produits, le malathion, ayant été récemment classé comme cancérogène probable par l’Organisation mondiale de la santé4. Suite à une plainte pour pollution industrielle déposée par le Centre d’action légale- environnementale et sociale (CALAS), le 17 septembre, les activités de REPSA étaient suspendues pour une durée de six mois par décision de justice. Un précédent important pour la justice environnementale, mais qui arrive tard pour des entreprises longtemps favorisées par les pouvoirs locaux et nationaux 5. Le lendemain, c’est dans un contexte tendu que des salariés de REPSA retinrent pendant plusieurs heures contre leur gré les dirigeants communautaires Hermelindo Asig, Lorenzo Pérez Mendoza et Manuel Pérez Ordóñez, les menaçant de les brûler vifs, afin de protester contre la suspension des activités de l’entreprise 6. Au même moment, Rigoberto Lima Choc était assassiné devant le tribunal local de Sayaxché. Dans un communiqué, l'Unité de protection de défenseures et défenseurs de droits humains Guatemala- UDEFEGUA a dénoncé cet assassinat comme étant « la conséquence directe de l’inaction du gouvernement », tandis que la Coordination d’ONG et de coopératives du GuatemalaCONGCOOP a accusé REPSA d’être responsable de la situation explosive dans la région, du fait des tensions accumulées depuis des années et de l’annonce à ses travailleurs du non-paiement de leurs salaires du fait de la suspension de ses activités par la justice, provoquant la colère de ces derniers. 1. A Sayaxché opèrent également les entreprises Tikindustrias, Palmas del Ixcán, Naisa et Unipalma 2. Rio Medios Independientes, « La Pasión: Desastre ecológico y social », CMI, 20.06.15, http://bit.ly/1KAyjT9 3. « Cierran empresa de palma africana por contaminación », ElPeriódico, 18.09.15, http://bit.ly/1Wisl0E 4. « Cinq pesticides cancérogènes "probables" (OMS) », Le Figaro, 23.03.15, http://bit.ly/1IjFfnO 5. « Palma Africana en Sayaxché: millonario negocio sin garantías sociales, ambientales y laborales », CMI, 29.06.15, http://bit.ly/1MsuJhF 6. « Tras llegar a un acuerdo con la jueza, trabajadores de REPSA liberan a líderes comunitarios en Sayaxché », Prensa comunitaria, 19.09.15, http://bit.ly/1jak54L
Assassinat de Sebastián Córdova Sajic, autorité ancestrale ixil de Cotzal Le 11 septembre a été retrouvé assassiné Sebastián Córdova Sajic, âgé de 70 ans, Principal de principales ixil du village de San Antonio Tisach, dans la municipalité de San Juan Cotzal (Quiché). Survivant du génocide perpétré par l’Etat guatémaltèque dans la région durant le conflit armé interne, ce dirigeant ancestral représentait sa communauté devant le Programme national de réparations (PNR). Il était également plaignant dans le procès récemment remporté contre la multinationale ENEL GreenPower, pour des délits commis lors de l’installation de lignes électriques reliant le barrage de Palo Vejo au réseau national. C’est en rentrant d’une rencontre dans les locaux de la PNR de Nebaj que don Sebastián a été attaqué à la machette par des individus inconnus. Ce meurtre, qui intervient dans un contexte d’enlisement du procès pour génocide et de tensions persistantes autour des projets extractifs, a été condamné par plusieurs organisations locales et ONG 1. Le maire autochtone de Cotzal, Concepción Santay, a fait état de menaces de mort à l’encontre de Córdova Sajic peu de temps avant les faits et annoncé le lancement d’une enquête2. 1. Front Line Defenders, « Guatemala: Meurtre du défenseur des droits humains M. Sebastian Córdova Sajic », 18.09.15, http://bit.ly/1LzunpS, FIDH, « Guatemala: Asesinato del Sr. Sebastian Córdova Sajic, Principal de Principales en la aldea San Antonio Tisach », 16.09.15, http://bit.ly/1Kso0UJ 2. « Asesinan a líder ancestral indígena en Guatemala », TeleSUR, 15.09.15, http://bit.ly/1R2XgLq
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Brèves Nouveau procès pour génocide : un an de retard supplémentaire, Ríos Montt reconnu sénile En matière de justice transitionnelle, nombreux sont les anciens dictateurs qui ont tenté de se soustraire à leurs rendez-vous avec les tribunaux en prétextant des raisons de santé. Videla, Duvalier ou Pinochet y ont eu recours et Efraín Ríos Montt, âgé aujourd'hui de 89 ans, ne déroge pas à cette règle. Le 23 juillet 2015 avait lieu une nouvelle audience du procès pour génocide, à laquelle s'est présenté Mauricio Rodríguez Sánchez, alors qu'Efraín Ríos Montt1 participait depuis son domicile, par vidéo-conférence. La juge María Eugenia Castellanos, du Tribunal de sentence de haut risque B, devait résoudre un recours des avocats de l'ancien dictateur, selon lesquels son état de santé ne lui permettait pas d'assister à un nouveau procès. Ces recours ne font que retarder, une fois de plus, le procès initialement prévu pour le 5 janvier 2015, suite à l'annulation illégale de la sentence condamnatoire du 10 mai 2013, par la Cour constitutionnelle (CC), dix jours après le verdict de la juge Yassmín Barrios. Les avocats des parties civiles, CALDH (Centre d'action légale en droits humains) et AJR (Association pour la justice et la réconciliation) ainsi que le Ministère public avaient mis en cause la crédibilité d'un examen médical de l'INACIF (Institut national de sciences légistes) aux résultats douteux qui laissait penser que l'ex-dictateur avait été drogué, demandant que l'accusé -qui souffrirait de démence sénile- soit alors examiné par une autre institution de l'Etat, l'hôpital psychiatrique Federico Mora. Invoquant les conditions infrahumaines de cet établissement, les avocats de Ríos Montt finirent par réussir, suite à un recours auprès de la CC, à le faire admettre dans un autre hôpital, privé, pour 10 jours selon la requête de la juge. C'est le 18 août qu'est enfin présentée devant le tribunal l'expertise médicale, qui constate que l'accusé souffre d'une démence dégénérative, irréversible, chronique et incurable. Le 25 août, la juge Castellanos a donc ordonné une procédure spéciale du fait de l'état de santé de l'accusé : l'ouverture du procès à huis clos le 11 janvier 2016. L'accusé pourra être reconnu coupable ou innocent mais il n'y aura pas de sanction pénale.2 Les parties civiles, ainsi que la défense annonçaient à la fin de l'audience leur souhait de faire appel de cette décision. Le 28 septembre dernier, l'équipe d'avocats de Ríos Montt déposait un recours afin d'éviter un nouveau procès. Meurtre de la tête pensante de la défense de l'ex-général, la juge Flores accusée de corruption Le 3 juin dernier, l'avocat Francisco Palomo a été assassiné en plein centre de la capitale Guatemala Ciudad. Palomo, ancien magistrat de la CC, proche de l'oligarchie économico-militaire, était le leader de la stratégie de défense légale de Ríos Montt, mais également l'avocat de l'ancien président Alfonso Portillo, accusé de blanchiment d'argent ainsi que de l'ancien ministre de l'intérieur Carlos Vielmann, accusé d'exécutions extrajudiciaires. Six suspects ont été arrêtés depuis, le 14 septembre 2015, puis inculpés d’association illicite et assassinat. Par ailleurs, la juge Carol Patricia Flores du Tribunal de haut risque A, responsable de la phase d'instruction du cas pour génocide (préalable à l'ouverture d'un procès) a été mise en cause par la CICIG (Commission internationale contre l'impunité au Guatemala), la suspension de ses fonctions et son transfert vers un autre tribunal décidés le 24 septembre, pour enrichissement illicite. Il s'agit de la juge qui avait ordonné, au cours du procès de 2013, par une résolution illégale, le retour du processus à une date antérieure à l'inculpation des deux accusés et failli faire annuler le procès en cours. La CICIG et la chef du Ministère public, Thelma Aldana avaient déjà demandé le retrait de l'immunité de la fonctionnaire de justice, le 30 avril dernier, sur la base de preuves indiquant l'acquisition de biens très au-delà de ses revenus en tant que juge. Malgré l'existence de juges, magistrats et procureurs intègres au sein du système de justice, cette affaire, qui n'est pas un cas isolé, est un indice de plus de la cooptation des juges par des secteurs d'intérêts économiques et de la frêle indépendance du système de justice guatémaltèque. 1. L'ex-dictateur et chef d'Etat de facto Efraín Ríos Montt (1982-83) ainsi que son chef des renseignements militaires Mauricio Rodríguez Sánchez sont accusés de génocide et crimes contre l'humanité. Au cours du procès historique de 2013 (premier cas pour génocide au monde jugé par une cour nationale) Ríos Montt a été condamné à 80 ans de prison alors que Rodríguez Sánchez était reconnu non coupable. 2. Sophie Beaudoin, « Rios Montt’s Defense Attorneys Try to Impede Genocide Trial », International Justice Monitor, 05.10.15., http://bit.ly/1WrrjTx
Aidez nos volontaires à partir sur le terrain! Le Collectif Guatemala envoie comme chaque année depuis plus de quinze ans des volontaires participer au projet d’accompagnement international mené par ACOGUATE. En 2015-2016, ce sont Maria Paola et Kim qui partiront apporter leur pierre à la lutte pour la défense des droits humains au Guatemala, en étant présentes aux côtés des personnes et organisations du mouvement social qui sont menacées pour leur travail en faveur de la démocratie et de l’Etat de droit. Ce projet est essentiel pour notre association et c’est pourquoi, dans ces temps financièrement difficiles nous faisons appel à vous! Une campagne en ligne de récolte de fonds a été lancée afin de récolter les fonds nécessaires au paiement des billets d’avion de Kim et Maria Paola et à la réalisation des activités au Guatemala. Muchas gracias por su apoyo! https://www.babeldoor.com/fr/collectif-guatemala-accompagnement-international-peuples-autochtones
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Le Collectif Guatemala Qui sommes-nous ? Fondé en 1979 par des réfugiés guatémaltèques et des militants français, le Collectif Guatemala est une association loi 1901 de solidarité internationale. Il est constitué de bénévoles et de deux coordinatrices sur lesquels repose la vie de l’association. Depuis mars 2006, l’association a ouvert un bureau de coordination pour ses activités au Guatemala (accompagnement international et campagne de soutien aux militants luttant contre le pillage de leurs ressources naturelles).
Les activités du Collectif au Guatemala
Les activités du Collectif en France
● L’accompagnement international
● L'appui aux organisations de la société civile guatémaltèque qui luttent pour plus de justice et de démocratie
√ des populations autochtones victimes du conflit armé, impliquées dans des procès contre les responsables de crimes de génocide, crimes contre l’humanité, disparitions forcées et violations sexuelles, √ des personnes et organisations menacées du fait de leurs activités de défense des droits humains et des droits collectifs (droits des peuples autochtones et défense du territoire). Comment ? √ à la demande des groupes, victimes ou témoins menacés, √ en recherchant et en préparant des volontaires qui resteront au minimum 6 mois sur le terrain. Pourquoi ? √ pour établir une présence dissuasive, √ pour avoir un rôle d'observateur, √ pour relayer l'information. Les accompagnateurs/trices sont des volontaires majeur-es, de tous horizons, désirant s’engager sur le terrain. Des sessions d’information et de préparation ont lieu en France avant le départ. Au Guatemala, les accompagnateurs sont intégrés au projet international d’accompagnement ACOGUATE.
● L’outil vidéo √ réalisation de films documentaires comme outil de campagne et de sensibilisation, √ soutien à la diffusion de films documentaires à la capitale Ciudad de Guatemala et dans les communautés au Guatemala.
√ en relayant des dénonciations de violations des droits humains, √ en organisant des campagnes pour soutenir leurs revendications, √ en recherchant des financements pour soutenir leurs projets, √ en recevant en France et en Europe des représentant-es de différentes organisations pour leur permettre de rencontrer des décideurs politiques ainsi que d’autres mouvements sociaux et de défense des droits humains.
● L’information et la sensibilisation du public français Sur quoi ? √ la situation politique et sociale au Guatemala, √ la situation des droits humains, √ l'action des organisations populaires, autochtones et paysannes. Comment ? √ par la diffusion d’une lettre d’information bimestrielle, Solidarité Guatemala, √ par l'organisation ou la participation à des conférences, débats, projections documentaires, √ par des réunions mensuelles ouvertes à toute personne intéressée, √ par la diffusion d’informations via les réseaux sociaux (Twitter, Facebook), √ par l’organisation de réunions de plaidoyer.
● Le travail en réseau avec différents types de partenaires présents au Guatemala √ associatifs, √ diplomatiques.
Contact: collectifguatemala@gmail.com
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Solidarité Guatemala n°213 mars 2015
Chèque à l’ordre du Collectif Guatemala, à envoyer à l’adresse suivante: Collectif Guatemala 21ter, rue Voltaire 75011 Paris