Solidarité Guatemala 198

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Solidarité Guatem la

Lettre des adhérents du Collectif Guatemala Bimestriel

n° 198 mai - août 2012

Les 100 jours du président

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Sommaire

par Marilyne Griffon

ors de son entrée en fonction le 14 janvier, l’ancien général Otto Pérez Molina rappelait les trois objectifs d’une campagne qui l’a conduit au pouvoir : sécurité, faim zéro et réforme fiscale, promettant des « changements profonds, structurels et pas cosmétiques ». Point sur ce programme ambitieux après 3 mois. Jusqu'à présent, Pérez Molina, premier militaire au pouvoir depuis la fin de la dictature en 1986, a conduit une politique correcte aux yeux de la communauté internationale. Il s’est même propulsé au devant de la scène mondiale par un appel à la dépénalisation des drogues, à la veille du Sommet des Amériques. Une proposition audacieuse d’alternative aux dérives des politiques sécuritaires sur le modèle du Mexique où la guerre de la drogue fait des milliers de morts et dont deux de ses cartels étendent leur affrontement en terre guatémaltèque. Cependant sans le soutien des Etats voisins du Salvador et du Honduras où la violence atteint des niveaux sans précédent et sans l’aval des Etats-Unis, pays de destination de 90% de la drogue transitant par l’Amérique centrale, ce coup de force médiatique n’aura comme conséquence immédiate que celle d’avoir posé le Guatemala en précurseur du débat. Dans les faits, Pérez Molina n’aura d’autres choix que de renforcer le rôle de l'armée dans sa politique de sécurité publique, comme annoncé dans son programme de « main dure » (mano dura). Le spectre d’un retour de l’armée au pouvoir n’est pas envisagé. Pérez Molina, modéré dans ses discours de président, représente la classe dominante guatémaltèque et sa vision réactionnaire de la société. Le 27 mars, le chef de l’Etat a reçu la délégation des milliers de paysans qui, après 9 jours de « marche indigène, paysanne et populaire », est arrivée à Ciudad de Guatemala . Reconnaissant le « caractère structurel et historique » de leurs demandes, il s’est engagé au « retrait des troupes militaires dans les zones à fort conflit social ». Pourtant, quinze jours plus tard, il annonçait la création de brigades militaires pour « combattre le narcotrafic » et « assurer la sécurité publique ». Une caserne ouvrira à San Juan Sacatepéquez où les communautés indigènes et paysannes s’opposent au

Édito

projet minier de Cementos Progreso, propriété de la puissante famille Torrebiarte. Une autre sera située dans le Petén au nord. Toutes deux porteront le nom de militaires connus pour leurs faits d’arme contre-insurrectionnels durant le conflit armé. Une politique sécuritaire ne réglera pas les problèmes structurels. Le président a lancé la création d’un nouveau ministère du Développement social (Ministerio de Desarrollo Social, MIDES) chargé de résoudre les problèmes de pauvreté et malnutrition qui touchent la majorité de la population du pays. L'Etat guatémaltèque n’est pas en capacité de mener de politiques publiques ambitieuses. La Loi de modernisation fiscale votée en avril, a soulevé des espoirs. Les bases de l’impôt sur le revenu sont modifiées mais épargne les 1% plus hauts revenus qui détiennent 25% des richesses nationales. De plus les capacités de perception des recettes fiscales restent un enjeu de taille pour garantir les rentrées fiscales. Au congrès, les deux forces politiques : le Parti Populaire (PP) de Pérez Molina et Líder de l’homme d’affaire Manuel Baldizon (arrivé au second tour de la présidentielle avec le même cheval de bataille de lutte contre la criminalité) s’affrontent, notamment sur la question du paquet fiscal, déstabilisant l’exécutif. Deux ministres, des Finances et de la Santé, ont déjà remis leur démission au président, qui n’a accepté que celle du second. Les expressions d’une dissolution sociale engendrée par la réduction de l’Etat à ses fonctions régaliennes en application des politiques néolibérales imposées depuis la signature des accords de paix en 1996, se manifestent tous les jours aux yeux des Guatémaltèques. Lynchages et agressions violentes peuvent se concevoir en partie comme l’aboutissement d’un processus historique d’érosion de la cohésion sociale, celui du non-respect de la loi, et par là même de l’Etat, considérés comme injustes et/ou illégitimes. Le 2 mai, exaspérées par le silence des autorités face aux tensions qui les opposent à l’hydroélectrique Santa Cruz S.A., dans le département de Huehuetenango, 300 personnes ont envahi la caserne militaire de la région, provoquant la mise en place d’un état de siège, le premier du nouveau gouvernement. ■

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Les 100 jours du président par Marilyne Griffon

Actualités

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Trafic de drogues: la nouvelle donne par Cynthia Benoist & Vanessa Góngora

Marche paysanne: revendications historiques pour le droit à la vie et la défense de la Madre Tierra par Amandine Grandjean

Verdict du procès pour le massacre de Plan de Sánchez: une lueur de justice par Quentin Boussageon

Résistance contre El Escobal: projet minier à San Rafael Las Flores, Santa Rosa par Amandine Grandjean

« Une photographique région Ixil »

mémoire pour la

par Alexandra Marie

Brèves

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Bloc Notes

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Collectif Guatemala

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Collectif Guatemala 21 ter, rue Voltaire 75011 Paris - France Tel/Fax : + 33 (0)1.43.73.49.60 collectifguatemala@gmail.com http://collectif-guatemala.chez-alice.fr/

Permanence : Du lundi au vendredi 10h-18h Directrice de publication : Isabelle Tauty Chamale ISSN 1277 51 69 Ont participé à ce numéro : Cynthia Benoist, Quentin Boussageon, Amandine Grandjean, Vanessa Góngora, Alexandra Marie, Heloïse Squelbut, Isabelle Tauty, Martin Willaume.

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Actualités Trafic de drogues: la nouvelle donne Par Cynthia Benoist & Vanessa Góngora

Le 14 février dernier, le président Otto Pérez Molina faisait une déclaration qui trouvera des échos dans l'ensemble de la presse régionale et internationale. Faisant le bilan de trois décennies de lutte contre le narcotrafic, le président nouvellement au pouvoir proposait la dépénalisation des drogues comme solution -ou élément de solution- aux violences engendrées par ce trafic.

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ne telle déclaration ne laisse pas de marbre en Amérique, surtout quand elle est formulée par un président très clairement positionné à droite de l'échiquier politique. S'en suivent de nombreux articles dont une tribune de Pérez Molina dans The Guardian1 et le soutien des président colombien, Juan Manuel Santos, et du Costa Rica, Laura Chinchilla. La dépénalisation : arme contre le narcotrafic ou stratégie médiatique présidentielle ? Le débat a donc été officiellement mis à l'ordre du jour du VI e Sommet des Amériques, qui s'est tenu en Colombie à Carthagène les 14 et 15 avril, au grand dam des États-Unis, qui ont toujours refusé d'emblée toute dépénalisation. Le Sommet s'est achevé sans déclaration finale, par faute de consensus sur cette question mais surtout sur celles de Cuba

et des Îles Malouines2. Malgré cela, Pérez Molina est certainement parvenu à remettre le débat sur la table et a commencé à réunir de possibles alliés pour mener à bien cette stratégie qui, selon lui, ne peut s'appliquer que dans le cadre d'un accord régional (impliquant au moins le Mexique, l'Amérique centrale et la Colombie). Alors pourquoi cette stratégie risquée de la part du président guatémaltèque ?

continuer, "la proposition du gouvernement guatémaltèque est d'abandonner tout positionnement idéologique et d'impulser un dialogue inter-gouvernemental global, basé sur une approche réaliste : la régulation des drogues".

Plusieurs raisons peuvent avoir poussé Pérez Molina à faire ce genre de déclaration. Tout d'abord, le fait que d'autres dirigeants, ex-dirigeants et opinion makers d'Amérique latine réfléchissent également à cette possibilité pour en finir "Il y a vingt ans, je suis devenu chef des avec la violence du narcotrafic. C'est par services secrets de l'armée guatémaltèque". exemple le cas de l'écrivain péruvien ouvertement libéral, Mario Vargas Llosa, C'est ainsi que Pérez Molina débute sa ou l'ex vice-président du Guatemala, tribune, en précisant qu'en 30 ans de lutte Eduardo Stein3. contre le fléau du narcotrafic, aucun progrès n'avait été noté et que l'on De manière générale, il semble évident assistait même à une augmentation de la que Pérez Molina a voulu évaluer les violence liée à ce trafic. Il plaide pour réactions sur cette question et par la que la consommation de drogues soit même se faire un nom dans une région considérée comme un problème de santé où les petits pays comme le Guatemala publique et non de justice pénale. Et de n'ont souvent pas voix au chapitre face Les Zetas à l'origine Vers la fin des années 90, le cartel du Golfe s'érige comme le plus puissant et redouté des cartels mexicains, en orientant sa stratégie criminelle vers un contrôle minutieux de son territoire. Il crée son bras armé, les Zetas, composé essentiellement d'anciens membres des forces spéciales aériennes de l'armée mexicaine. Conscients de l'importance stratégique du territoire guatémaltèque, les Zetas s'efforcent depuis 2007 d'acquérir le contrôle d'une vaste partie de la frontière, de Huehuetenango à Izabal en passant par le Petén, en se confrontant avec les cartels traditionnels guatémaltèques mais également avec leur éternel rival, le cartel mexicain de Sinaloa. Leur pouvoir croissant conduit à la rupture avec le cartel du Golfe. Ils deviennent ainsi en 2010, un cartel à part entière. Au Guatemala, les forces opérationnelles des Zetas sont principalement composées d'anciens membres des patrouilles d'élite kaibiles.

Les cartels de drogue au Guatemala 2

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Actualités aux géants du Sud. Il peut désormais se targuer d'avoir été celui qui, le premier, n'a pas hésité à exprimer ses opinions à tous les niveaux : The Washington Post, The Guardian, même les journaux français ont parlé de la proposition guatémaltèque. L'image médiatique qui lui est désormais accolée est bien loin de celle dénoncée par les organisations de droits humains lors des élections : celle d'un ancien général et chef des services secrets impliqué dans plusieurs massacres dans le triangle Ixil et de disparitions forcées, dont celle de Efraín Bámaca. Une stratégie payante donc pour le dirigeant qui se crée ainsi à moindre coût une image qui en deviendrait presque sympathique sur la scène médiatique internationale.

pour une course de chevaux sur la piste de l'aéroport de Cobán, chef-lieu du département d’Alta Verapaz, .

Entretien avec Claudia Samayoa, coordinatrice de l'Unité des Défenseurs des Droits Humains au Guatemala

A quel moment les Zetas ont manifesté leur ambition de contrôle sur le territoire guatémaltèque ? Selon une analyse détaillée de l'organisation InSight Crime6, trois actions macabres servent d'avertissement :

Suite aux promesses de campagnes de Pérez Molina, peut-on parler d'un réel changement dans la stratégie de lutte contre le trafic de drogues? Non. Les récentes arrestations de trafiquants de drogues sont davantage le résultat du travail effectué par le Ministère Public. C'est la même chose dans les cas d'extorsion. Ce qui a changé, c'est la volonté de procéder aux arrestations ordonnées par les juges, ce qui arrive aujourd'hui plus souvent. Cela dit, cette augmentation dans le nombre d'arrestations est un défi important, tant pour le Ministère Public que pour le système juridico-pénitentiaire car cela implique de contourner une série d'obstacles qui empêchent une application rapide et efficace de la justice.

15 mai 2011: assassinat de deux membres de la famille de Raúl Otto Salguero, membre du cartel des Mendoza (allié du cartel mexicain du Golfe) et propriétaire de la finca Los Cocos (Petén).  16 mai 2011: massacre à la finca Los Cocos. 27 paysans décapités. Reprise en main du territoire guaté-  26 mai 2011: enlèvement du procumaltèque par les barons de la drogue reur de Coban, Allan Stowlinsky. Son corps démembré est retrouvé devant son mexicains bureau. Il avait saisi un chargement de Les 100 premiers jours du nouveau 500 kilos de cocaïne aux Zetas. gouvernement de Otto Pérez Molina semblent donc avoir été savamment Depuis, de nombreuses banderoles orchestrés médiatiquement parlant. géantes, signées par les Zetas ont fait L'illusion créée autour de l'annonce de la leur apparition dans le département du dépénalisation dévie l'attention d'une Petén. Elles somment les autorités et la nouvelle dynamique criminelle qui se population de mettre fin à la lutte contre met en place dans le pays. Les dynasties eux. Pour InSight Crime, " les Zetas ont guatémaltèques du crime organisé et du lancé ce message au monde entier: le trafic de drogues -les Mendoza et les Lo- Guatemala serait à eux". ■ renzana- ont vu plusieurs de leurs dirigeants arrêtés en 20114 et perdent pro- 1 "We have to find new solutions to Latin gressivement le contrôle de leur propre America's drugs nightmare », The Guardian, 7 2012 www.guardian.co.uk/ territoire, laissant libre place au cartel avril commentisfree/2012/apr/07/latin-americamexicain des Zetas (voir encadré). Le seul baron épargné jusqu'à maintenant, Horst Walter Overdick, dit El Tigre, a été arrêté le 3 avril dernier, suite à l'action concertée du Ministère Public et des autorités américaines qui l'accusent de conspiration pour faire entrer de la drogue aux États-Unis5. Oligarque et patron du crime organisé en Alta Verapaz, officiellement commerçant de cardamome, Overdick profite de son réseau pour se constituer comme l'allié stratégique des Zetas dans l'expansion de leur territoire au-delà des frontières mexicaines. Cette relation est mise à jour en septembre 2010, avec la diffusion de la vidéo d'une "narcofiesta": Overdick et ses hommes, divers lieutenants des Zetas, un militaire en uniforme, sont tous réunis

drugs-nightmare 2 « VI Cumbre de las Américas, sin declaración final », Le Grand Journal, 15 avril 2012 www.legrandjournal.com.mx/noticias/vicumbre-de-las-americas-sin-declaracion-final 3 "Despenalizar las drogas: señuelo o propuesta justificada », Plaza Pública, 20 février 2012 www.plazapublica.com.gt/content/despenalizar -las-drogas-senuelo-o-propuesta-justificada 4 "Alianza de nuevos narcos contra tradicionales", Plaza Pública, 28 mars 2012 www.plazapublica.com.gt/content/alianzas-denarcos-nuevos-contra-tradicionales 5 "Key Zetas ally Walter Overdick arrested in Guatemala", InSight Crime, 3 avril 2012, www.insightcrime.org/insight-latest-news/ item/2441-key-zetas-ally-walther-overdickarrested-in-guatemala 6 "The Zetas in Guatemala", InSight Crime Special Report, septembre 2011 www.insightcrime.com/criminal-groups/ guatemala/itemlist/tag/Guatemala?start=40

À quels changements de configuration du trafic de drogues peut-on s'attendre suite aux récentes arrestations ? Il faut comprendre que le trafic de drogues est comme une hydre, on lui coupe la tête et trois autres apparaissent. C'est logique si l'on considère l'argent et les intérêts politiques qui sont en jeu et qui permettent ce renouvellement. Bien que l'arrestation des Overdick implique effectivement un déséquilibre au sein des Zetas, il faut considérer que les précédentes arrestations des chefs du trafic de drogues local avaient touché des alliés du cartel de Sinaloa. Les poursuites judiciaires sont capitales dans la lutte contre le trafic de drogues mais doivent être accompagnées d'actions concrètes pour combattre l'impunité et la corruption, qui garantissent sa reproduction. Sont aussi nécessaires des politiques de développement qui éviteraient que le trafic de drogues ait recours aux populations les plus défavorisées. Qu'y a-t-il derrière l'annonce médiatique de Pérez Molina de dépénaliser les drogues ? Il est clair que cette annonce, sans proposition précise derrière, a permis au président du Guatemala de gagner un espace certain dans la sphère internationale, espace qu'il avait perdu à cause de sa participation au génocide guatémaltèque. Ce positionnement lui permet d'être perçu différemment et élimine les résistances internationales à son encontre.

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Actualités Marche paysanne: revendications historiques pour le droit à la vie et la défense de la Madre Tierra Par Amandine Grandjean Le 27 mars dernier, arrivait à Ciudad de Guatemala une importante Marche Autochtone, Paysanne et Populaire. Des milliers d'enfants, de femmes et d'hommes de différents peuples Mayas, métisses et Xincas, ont marché depuis Cobán (Alta Verapaz) pendant 9 jours, parcourant 216 kilomètres. Cette marche venait commémorer les expulsions forcées et violentes qui ont eu lieu un an auparavant dans la région Valle (Plaine) del Polochic et demander l'arrêt de la répression et de la criminalisation des mouvements organisés paysans1. Les participant-es ont porté les revendications de la population rurale et paysanne aux autorités exigeant que soit résolu le problème historique de la terre, qui met en évidence la division de classes entre riches propriétaires et paysans vivant dans la pauvreté et l'exclusion. Extraits traduits de l'article “Ils sont revenus pour des réponses” d’Oswaldo J. Hernández, publié le 21 avril 2012 2.

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ingt jours plus tard, la Marche Autochtone, Paysanne et Populaire pour la Défense de la Terre Mère est revenue à la capitale afin d'y chercher des réponses. Seulement cette fois, les gens voulaient “quelque chose de clair”, d'après leurs dirigeants. Ils savaient et se rappelaient avoir laissé trois propositions de loi en attente au Congrès, et avoir insisté sur huit points à traiter dans l’agenda gouvernemental. Tout un programme, plus que succinct, qu’ils définissent comme “thèmes prioritaires”. En retour, les participants réclamaient aux pouvoirs de l'Etat le débat promis sur le thème agraire, ainsi que le questionnement du modèle économique actuel et le traitement des injustices et inégalités au Guatemala. Après 20 jours, les paysans attendaient quelques réponses. Cependant la première, du Congrès, fut négative. Réunis dans le Salon du Peuple, la Présidence du Parlement et les dirigeants des partis politiques, en une majorité de 10 blocs contre 5, ont refusé l'entrée d'une délégation de paysans qui demandait à dialoguer au sujet de la loi

du Système National de Développement Rural Intégral, la loi des Peuples Autochtones et la loi de Radios Communautaires. Les revendications gouvernement

au

- Répondre aux besoins des 14 communautés expulsées du Valle del Polochic en 2011 - Résoudre les problèmes de terres de Santa María Xalapán (Jalapa), de la Sierra de Chinajá (Alta Verapaz) et d’autres régions où sont survenues des spoliations de terres - Abandonner la dette agraire qui affecte plus de 100 communautés - Respecter les résultats de plus de 60 consultations communautaires - Suspendre les concessions minières et autres mégaprojets - Retirer les brigades militaires des communautés - Cesser les expulsions violentes et la criminalisation des luttes paysannes - Promulguer la loi de Développement Rural Intégral, promesse de campagne d'Otto Pérez Molina

Paysan-nes sous haute surveillance L’effort accompli par les participant-es à cette longue marche est impressionnant. Des mères ont marché 9 jours avec leur bébés sur le dos, des personnes âgées, des enfants,… Arrivées à la capitale, sur la Plaza de la Constitución, ces personnes porteuses de revendications historiques et structurelles, mais également si évidentes que l’arrêt de l’usage de la violence contre les familles paysannes, ont attendu de longues heures avant que des délégations de représentants puissent être reçues par les autorités. Devant le Palais National, lieu de la rencontre avec Pérez Molina, les participants étaient surveillés par des tireurs d’élite, postés sur les toits.

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exposées

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Ces revendications adressées au gouvernement ont été reçues par le président Otto Pérez Molina (présent par intermittence) et, notamment par le ministre de l'Intérieur Mauricio López Bonilla3. Abandon de la dette agraire et Polochic Au sujet de la dette foncière, le président souligne que “l'État ne peut condamner une dette, ce serait illégal, mais il peut l'assumer par des subventions progressives, par le biais du Fonds de Terres”. C'est ce qui avait été promis. Le problème sur ce point est le caractère progressif et le traitement individualisé de la dette. Omar Jerónimo, de la Plataforma Agraria exige que “la solution sur la dette soit générale, pour tous et non pas comme cela a été annoncé, au cas par cas”. “Nous ne voulons pas que la dette soit transformée mais abandonnée” précise Daniel Pascual du Comité de Unidad Campesina-CUC. Au sujet du Polochic, la critique de la réponse du gouvernement ne portait pas sur un seul thème. Selon l’État les mesures de


Actualités protection pour cette région4 ont été respectées. La COPREDEH (Commission présidentielle pour les droits humains) affirme que les questions de logement, d’alimentation et de santé dans la plaine du Polochic, sont réglées. L’État considérait les personnes réfugiées dans les foyers de leurs voisins comme des personnes possédant un logement. “C’est une farce, ce genre de mesures de protection, il n’y a pas d’évaluation correcte. COPREDEH ment”, expliquent les dirigeants. Des terres ont été promises à 600 familles: la moitié cette année et l’autre l’année prochaine. Bien que, comme le faisaient remarquer les paysans, “ce sont en fin de compte les grands propriétaires de terres et les entreprises qui répondraient à l’appel d’offres pour ces terres”. “Leur financement n’était pas clair non plus, et si cela implique plus de dettes”, remarque Daniel Pascual. “Le sujet du Polochic n’a pas été traité dans le fond”, réagissent les dirigeants de la marche. Développement et mégaprojets Le gouvernement n’a pas jugé possible de déclarer un moratoire sur les concessions de toutes les entreprises minières et barrages hydroélectriques. “En parlant d’état de droit”, répondaient les dirigeants, “eux n’ont pas respecté le nôtre : la consultation populaire5.” En présence des témoins d’honneur Monseigneur Álvaro Ramazzini (Evêque du diocèse de San Marcos) et Alberto Brunori, (Haut Commissaire aux Droits de l’Homme pour les Nations Unies), le président a justifié leur présence au Guatemala par: “le développement économique du pays”. Mais il n’a pas parlé cependant d’impôts ou du débat sur les royalties (redevances) que paie ce secteur dans le pays. Il a simplement résumé vouloir “être un pays développé”. Pas très clair selon les paysans: “Il n’y pas eu d’explications majeures sur les impossibilités légales de l’État à suspendre les concessions” et “cela contraste avec le Costa Rica, où c’est le gouvernement qui a procédé à de telles suspensions”, réclament-ils. Militarisation de l’État? “Le Guatemala a un problème de sécurité nationale” est le principal argument du gouvernement pour justifier la présence militaire dans des régions conflictuelles. La revendication de la marche sur ce point fut la plus claire de toutes: le retrait des troupes militaires. Cette force de l’État a participé de manière violente et intimidante à des expulsions forcées, et dans d’autres cas, les brigades ont servi de siège de négociations entre paysans et grands propriétaires

"NO MAS CRIMINALIZACION A LOS PUEBLOS INDIGENAS " terriens6. “Les forces armées sont au service des entreprises, nous n’en voulons pas dans nos villages ”, affirmaient les dirigeants au président 20 jours auparavant. “Ce sont les communautés ellesmêmes qui sollicitent l’installation d’une nouvelle brigade militaire”, argumentait le Ministre de l’intérieur, Mauricio López Bonilla. La réponse du président était des plus réticentes, de plus, il fut rappelé qu’une brigade militaire sera inévitablement installée à San Juan Sacatepéquez, malgré les revendications de la marche. “La militarisation au niveau national est un sujet inquiétant” selon un des dirigeants de la marche. Et un autre d’avertir:

“ l’existence de la brigade militaire de San Juan Sacatepéquez n’a d’autre objectif –ni crime organisé ni trafic de drogue– que la protection de la nouvelle cimenterie de l’entreprise Cementos Progreso”. Le président et son équipe ont esquivé en arguant de manière lacunaire du caractère “temporaire” de cette présence militaire. Et aucun accord n’a été atteint. Ni pour ce sujet ni pour aucun des autres thèmes qui restés, pour la plupart en attente de révision. Ils reviendront, une fois de plus, pour une réunion de suivi. Le gouvernement et les dirigeants paysans se sont donné rendezvous le 22 mai prochain. ■

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protéger leur vie et leur intégrité physique, de leur fournir une aide humanitaire comprenant de la nourriture et des abris, et de négocier avec elles un accord sur les mesures à adopter. Des représentants de la Commission présidentielle de coordination de la politique du pouvoir exécutif en matière de droits humains (COPREDEH) ont rendu visite à cette population le 2 août suivant. 5 62 consultations (total en février 2012) réalisées sur l’ensemble du pays, lors desquelles la population s’est prononcée contre l’installation de mégaprojets: http://resistenciadlp.webcindario.com/ consultas.html 6 L’auteur se réfère ici aux protestations sociales contre le mégaprojet de “canal sec” (et les expropriations), grande infrastructure routière reliant les océans Atlantique et Pacifique, présenté par Pérez Molina en décembre 2011, avant même son entrée au pouvoir, et promu par le secteur privé et d’exmilitaires. Voir: “Corredor Interoceánico: el puente privado que atravesará Guatemala”, Alberto Arce. 13 décembre 2011. www.plazapublica.com.gt/content/corredorinteroceanico-el-puente-privado-que-atravesaraguatemala

Entre le 15 et le 17 mars 2011, une centaine de membres des forces de sécurité publique et privée et militaires ont déplacé par la force près de 800 familles de 14 communautés Mayas Q’eqchíes du Valle del Polochic (municipio de Panzós, département d’Alta Verapaz), provoquant la mort d’un paysan et faisant de nombreux blessés. Voir: “Au Guatemala, des milliers de personnes ont marché pour réclamer la fin des expulsions forcées”. 29 mars 2012. www.amnesty.org/fr/news/marchthousands-guatemala-calls-end-forced-evictions2012-03-29 2 “Regresaron por respuestas”, Oswaldo J. Hernández, 21 avril 2012. www.plazapublica.com.gt/ content/regresaron-por-respuestas 3 Accompagnés du commissaire de la présidence pour le développement (Adrián Zapata), du conseiller présidentiel responsable du système national de dialogue (Miguel Ángel Balcárcel), et du secrétaire des affaires agraires Elmer López. 4 Le 20 juin 2011, la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme (CIDH) émettait des mesures de protection en faveur des familles expulsées des terres de l’entreprise d’exploitation de canne à sucre Chabil Utzaj demandant à l'État de

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Actualités Verdict du procès pour le massacre de Plan de Sánchez: une lueur de justice par Quentin Boussageon

Les survivants du massacre ont dû patienter trois décennies pour qu'il y ait des avancées en terme de justice. Après ces trente longues années d'attente, cinq hommes ont été présentés devant le tribunal de première instance de «Haut Risque » guatémaltèque et reconnus coupables pour leur participation au massacre de Plan de Sánchez.

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ix-huit juillet 1982. L'époque génocidaire guatémaltèque fut marquée par l’un des massacres les plus sanglants dans le village de Plan de Sánchez (département de Baja Verapaz), une communauté paisible et inoffensive se consacrant à la culture du maïs. À l'époque, le gouvernement de facto du général Ríos Montt, parlait de population “subversive” collaborant avec la guérilla... Dans la communauté de Plan de Sánchez, 256 personnes issues du peuple Maya Achi comprenant hommes, femmes et enfants furent massacrées de façon inhumaine par l'armée guatémaltèque. Population “subversive” ou gouvernement génocidaire? Les atrocités commises par l'armée guatémaltèque à l'encontre de la population de Plan de Sánchez démontrent la volonté du gouvernement de l'époque d' “éradiquer” la population indigène. Historique du cas En 1992, un groupe de survivants présenta une plainte devant le tribunal guatémaltèque. Face à l’inaction de la justice nationale, le cas de Plan de Sánchez fut porté devant la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme en 1996, qui condamna l’État du Guatemala en 2004 pour violation des droits humains. En août 2011, quatre ex-patrouilleurs d’autodéfense civile (PAC), Santos Rosales García, Eusebio Grave Galeano et les frères Mario et Julián Acoj Morales ainsi qu'un ex-comissionado militaire, Lucas Teca furent arrêtés. Ces derniers ont été présentés le 14 mars dernier devant le tribunal de première instance de « Haut Risque » guatémaltèque. Au cours de cette audience, ils ont été accusés d’assassinats et de crimes contre l’humanité pour leur implication dans le massacre de Plan de Sánchez. Lucas Teca aurait également pris part à la planification du massacre. Le verdict est tombé après cinq jours de débats, le 20 mars 2012. La juge Jasmín Barrios a condamné chacun de ces hommes à 7710 années d’emprisonnement, soit l'équivalent de 30 années pour chaque assassinat plus 30 années pour crime contre l'humanité. Une sentence qui rappelle l'horreur des crimes commis lors du massacre. 6

Durant le procès, une vingtaine de survivant(e)s de l'attaque menée contre la communauté de Plan de Sánchez se sont déplacés afin de témoigner des faits et de la cruauté des actes commis par les cinq hommes inculpés: ils avaient violé et torturé de nombreux villageois avant de les tuer. Ces témoignages ont montré à quel point l'attaque avait été violente, gratuite et inhumaine. Cinq experts (militaire, en anthropologie médico-légale et psychosocial) ont eux aussi livré leurs témoignages lors du pro-

sont tournés vers les juges afin de demander protection par crainte pour leur vie. La juge leur a répondu que le Ministère Public (MP) se devait d’enquêter préalablement. Au vu de la durée de ce processus, et du fait que les habitants de Plan de Sánchez ne voulaient peut-être pas d'une protection armée (policière) au sein de leur communauté, ces derniers ont sollicité un renforcement de l'accompagnement international, la communauté préférant un accompagnement pacifique plutôt qu'un accompagnement armé.

Témoins des familles de victimes et membres de la communauté Maya Achi venus soutenir le procès (AFP ,2012)

cès. Parmi eux, Freddy Peccerelli, directeur de la Fondation guatémaltèque d'anthropologie médico-légale (FAFG) a détaillé le travail mené par son organisation lors des exhumations de diverses fosses communes (cimetières clandestins) situées dans la communauté et dans les alentours. Depuis le début des fouilles en 1994, la FAFG a exhumé les restes osseux d'hommes, de femmes et d'enfants, montrant divers signes de tortures et d’extrême violence. Ces témoignages et expertises entendus lors du débat public ont été d'une grande importance dans la décision des juges.

Contribution à la Mémoire historique Lors du verdict, la juge Jasmin Barrios, a également exigé du Ministère de l’Éducation et du Ministère de la Culture l'élaboration d'un documentaire pédagogique afin de faire connaître les faits du massacre de Plan de Sánchez. De plus, le maire de Rabinal devra rebaptiser la rue principale de la ville, qui mène jusqu'à la communauté touchée par le massacre, “Calle Plan de Sánchez”. Ces mesures font partie du verdict et de la réparation afin de contribuer à la Mémoire historique. ■ 1

La tenue du procès a généré une certaine insécurité du fait de sa médiatisation et de la présence de la familles des accusés. C’est pourquoi de nombreux témoins se

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http://acoguate.org/2012/04/30/ex-comisionado-militar -y-ex-patrulleros-sentenciados-en-caso-de-plan-desanchez/#more-557 2

www.amnesty.org/en/news/guatemala-court-convicts -paramilitaries-over-1982-massacre-2012-03-21


Actualités Résistance contre El Escobal: projet minier à San Rafael Las Flores, Santa Rosa par Amandine Grandjean

Dans le village de San Rafael Las Flores (à environ 70 km au sud-est de la capitale) la construction du projet minier El Escobal par l’entreprise Minera San Rafael S.A., filiale de la multinationale canadienne Tahoe Resources est déjà bien avancée. La résistance s’organise, la criminalisation et les menaces commencent… Retour sur une visite de terrain.

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e projet minier El Escobal principalement destiné à l’extraction de l’argent (mais aussi de l’or, du zinc et du plomb) appartient en majorité à la multinationale canadienne Tahoe Resources. En 2007, une licence d’exploration pour le projet minier El Escobal est délivrée à Goldcorp Inc. quand Kevin McArthur en était le chef de direction. Fin 2008, McArthur prend sa retraite à Goldcorp1 et fonde en 2010, Tahoe Resources. Cette même année, Tahoe paie à Goldcorp $505 millions pour obtenir 60% des actions du projet minier El Escobal, et Goldcorp en reste donc propriétaire à hauteur de 40%. De plus, plusieurs des membres du bureau directeur de Tahoe Resources appartiennent au groupe Golcorp. El Escobal est géré par sa filiale locale Minera San Rafael S.A.2 En février dernier, l’entreprise a vu son étude d’impact environnemental approuvé. Cependant, l’organisation Madre Selva présentait en mars, une longue liste d’irrégularités et de lacunes de cette étude d’impact3. La mine provoquerait des drainages acides par la roche, et la faiblesse des infrastructures –dans la zone la plus propice aux secousses sismiques du territoire national– pourrait provoquer catastrophes environnementales et sanitaires. De plus, l’entreprise n’a pas prévu de budget pour la phase postexploitation, sorte d’assurance qui paierait les dommages à la fermeture de la mine – autre mécanisme palliatif, soit, mais obligatoire. Si les permis suivants sont délivrés, les travaux devraient commencer en mai prochain, pour une production prévue pour fin 2013/début 2014. Retirer l’eau au poisson… Malgré la seule licence d’exploration, sur le terrain, la construction des infrastructures est largement commencée. Don Clodoveo a vu ses terres complètement encerclées par la mine, et le chemin accédant à sa propriété est aujourd’hui longé de grilles et barbelés. En lui rendant visite, on se rend compte de l’ampleur et de la gravité de la situation. Il nous raconte que son épouse s’est réfugiée dans le pueblo, à San Rafael, alors que lui continue de s’occuper de ses bêtes sur sa propriété, dans un hameau voisin. Il doit supporter jour et nuit le bruit incessant des tra-

vaux de construction de la mine et souffre de problèmes de santé provoqués par les manœuvres de l’entreprise. Il nous confie que la maison qu’il habite actuellement est en réalité récemment reconstruite puisque son ancienne demeure, dans laquelle il a vécu toute sa vie, a été détruite par l’entreprise qui l’a contraint à reconstruire quelques dizaines de mètres plus loin. Par la même occasion, a également été détruit l’ancien réservoir d’eau –construit par son propre grand-père– qui bénéficiait à tous les autres villageois agriculteurs… Privant d’eau les voisins propriétaires de petites parcelles de terres, l’entreprise n’a donc pas eu

Don Clodoveo Rodríguez, agriculteur et éleveur de 78 ans est une figure emblématique de la lutte contre le projet d’exploitation minière El Escobal

grande difficulté à les convaincre de vendre. Seul Don Clodoveo résiste. En guise de réparation, l’entreprise lui a installé une citerne en plastique, mais qu’elle alimente en eau de manière aléatoire. Dans les communautés alentours, beaucoup de familles sont parties: elles ont vendu leurs terres à l’entreprise, sous la pression, ou simplement pour fuir la pollution sonore, impossible à supporter, et par crainte de ne plus pouvoir vendre une fois la mine installée, anticipant la pollution de l’eau et des terres arables.

Organisation, conflictualité et menaces En septembre 2010, l’ex chef de direction McArthur déclarait: “Le projet Escobal se situe dans une région favorable à l’exploitation minière. Nous ne sommes pas dans l’altiplano guatémaltèque, et n’avons pas la problématique indigène qu’ont le projet Marlin et d’autres mines dans le pays.”5 Populations autochtones Mayas ou pas, le droit à la consultation est partie intégrante du Code municipal et déjà trois municipalités du département de Santa Rosa, voisines de San Rafael Las Flores ont réalisé la leur, se prononçant contre l’activité minière6. La population de San Rafael est déjà alertée quant aux conséquences dramatiques (sanitaires, sociales et environnementales) que provoquera ce projet minier. En août 2011, près de 800 personnes de San Rafael ont participé à un forum de sensibilisation réalisé par différentes organisations sociales et environnementales. Début janvier, 400 personnes de San Rafael participaient à une marche en protestation s’opposant au passage de lignes électriques sur leurs terrains, alors que l’entreprise assurait posséder les permis correspondants. Cependant, la population de San Rafael (ville) serait plutôt favorable à la mine pour les commerces (bars, etc…) que celle-ci permettrait de développer, mais ce n’est pas le cas des communautés voisines. De même qu’à San Miguel Ixtahuacán, les militants qui luttent contre la mine à San Rafael – et qui participent à l’organisation d’une prochaine consultation– ont reçu des menaces, et autres formes de pressions. Sept personnes (dont une femme de 62 ans) se sont également vues accusées d’enlèvement et d’intimidations par l’entreprise, après une tentative de dialogue. Le cas est en cours de clôture, faute de preuves… ■ 1

Multinationale canadienne exploitant la mine Marlin à San Miguel Ixtahuacán et Sipacapa (San Marcos). 2 www.mimundo-fotorreportajes.org/2012/04/ellegado-de-goldcorp-criminalizacion-y.html 3 Analyse de l’étude d’impact réalisée par Roberto Robinson, ingénieur environnemental étasunien, spécialiste des pollutions par l’extraction minière. 4 www.centralamericadata.com/es/article/home/ Mina_de_plata_en_Guatemala_progresa_a_buen_ritmo 5 http://goldcorpoutnews.wordpress.com/2011/08/02/ two-municipalities-of-santa-rosa-say-no-to-tahoeresources-and-metal-mining/ 6 Municipios de Nueva Santa Rosa, Santa Rosa de Lima et Casillas (respectivement en mai, juin et juillet 2011). 7 www.copaeguatemala.org/articulosCOPAE/ SanRafaellasFlores.html

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Actualités

« Une mémoire photographique pour la région Ixil » par Alexandra Marie

L’Association Justice et Réconciliation (AJR) poursuit son travail de mémoire : après le mur réalisé à Rabinal sur la mémoire photographique, un projet similaire vient de naître pour la région Ixil. Accompagnatrice pour le Collectif Guatemala en 2011, Alexandra Marie est repartie en mission dans le cadre de cette initiative.

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rente ans après les massacres les plus importants commis dans la région Ixil dans le département du Quiché et les avancées juridiques dans les procès pour génocide font de 2012 une année anniversaire particulière. C’est pour cela que l’AJR ( Asociación por la Justicia y la Reconciliación) a choisi dans une optique de devoir de mémoire et au travers du prisme des procès de réaliser un projet de mémoire photographique. Pour ce faire, une équipe de quatre personnes a sillonné les routes de Nebaj, Cotzal et Chajul durant deux mois et demi afin de présenter le projet à la population. Des réunions d’informations ont été organisées dans une vingtaine de communautés pour localiser un maximum de photographies de victimes du conflit armé. Le mur qui mesure un mètre cinquante de hauteur sur trente mètres de long est composé de 3 parties. La première (voir illustration) est dédiée aux photos des victimes de disparus lors du conflit. Malheureusement suite à l’intensité du conflit dans cette région, beaucoup de photos ont été détruites. Nous avons pu retrouver exactement 106 photos. Toutefois, vu le court temps imparti au projet et

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suite à une certaine méfiance de la population, cette partie est en réalité seulement le commencement. En effet, la diffusion de l'information de ce projet va se poursuivre et après son inauguration au mois de mai, les

Enfin la troisième partie de ce projet photographique mural de Nebaj est une lettre écrite par les témoins du génocide où les familles des victimes s'adressent aux futures générations et leur relatent le conflit. Cette partie est présentée accompagnée de photos, entre autre de Derrill Bazzy1, Jean-Marie Simon2, Jonathan Moller3 et le Bureau des Droits de l’Homme de l'archevêché de Guatemala (ODHAG). ■ Plus de photos de l’inauguration de l’exposition sur le site du photographe Graham Charles Hunt : http://esperanza-liberadora.smugmug.com/ gallery/23004190_hgGTwC#! i=1850048887&k=4BGzKFC

Présentation du mur de photos à Nebaj (Charles Hunt)

personnes pourront alors vraiment en comprendre les enjeux et décider d’apporter de nouvelles photos, qui seront alors scannées et intégrées au projet lors d’une nouvelle impression. La seconde partie, est exclusivement réservée aux personnes décédées lors du conflit et pour lesquelles aucune photo n’existe. Afin de rendre plus intime cette partie, les noms ont étés placés sur des profils géants .

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Photographe, il est le co-auteur du livre de photographie intitulé Rescatando nuestras memorias represion, refugio y recuperacion de las poblaciones desarraigadas por la violencia en Guatemala. 2 Photographe durant le conflit armé, Jean-Marie Simon est l’auteur du livre photographique intitulé Guatemala Eterna primavera, eterna tirania. 3 Photographe et auteur du livre de photographies intitulé Our culture is our resistance repression, refuge andhealing in Guatemala et co-auteur du livre de photographies Rescatando nuestra memoria represion, refugio y recuperacion de las poblaciones desarraigadas por la violencia en Guatemala.


Brèves Etat de siège à Santa Cruz Barillas Des centaines d’éléments des forces militaires et de la police occupent actuellement Barillas, après que Pérez Molina ait déclaré la totalité de cette municipalité du département de Huehuetenango en état de siège. Le soir du 1 er mai, de retour de la feria de Barillas, est assassiné Andrés Francisco Miguel et deux autres hommes sont gravement blessés. Tous trois sont des leaders communautaires, impliqués dans la lutte contre le barrage hydroélectrique de l’entreprise Hidro Santa Cruz, et l’un d'eux résistait à vendre son terrain à l'entreprise. Selon des militants de la région, l’entreprise serait responsable d e cette attaque, les survivants ayant vu les hommes sortant de pick-up double cabine leur tendre une embuscade. Un des survivants avait dénoncé en 2010, au bureau départemental du Procureur des Droits Humains (PDH) la persécution et criminalisation de la part de cette entreprise, conjointement à 6 autres leaders des communautés de Barillas. Alors que le président déclarait l'état de siège prétextant le soulèvement de la population suite à l'attaque des trois hommes, les organisations sociales dénoncent l'absence d'investigations pour leurs cas. Dans un communiqué, celles -ci exigent l'arrêt de la remilitarisation, de la répression et de la criminalisation envers les communautés organisées et le retrait de la licence autorisant le b arrage hydroélectrique de Barillas. En juin 2007, 46 479 personnes de Barillas et des villages alentours s'étaient prononcées contre l'installation de mégaprojets Dernière minute d'exploitation des ressources naturelles sur leur territoire. Malgré cela, le gouverL’état de siège a été levé le 18 mai dernier nement de Colom délivrait l'année dernière le permis autorisant la construction du par Pérez Molina. Les organisations sobarrage. Barillas est très certainement un essai du nouveau gouvernement pour ciales se sont félicitées de cette évolution en mesurer l'organisation des défenseurs des droits collectifs et la défense du terrirappelant leur exigence d’une consultation toire et des ressources, mais aussi pour jauger l'attention de la communauté interpréalable libre et informée des populations nationale... Poursuivant sa stratégie de diffamation des luttes pacifiques et des locales ainsi que la réalisation d’une enorganisations de solidarité et de coopération internationales, Pérez Molina affirme quête sérieuse sur la mort d’Andrés Franque la situation à Barillas est liée au « trafic de drogue et au crime organisé », et sisco Miguel et la libération immédiate des déclare que « des personnes ou organisations étrangères [sont] impliquées dans 17 personnes arrêtées arbitrairement durant les actes délictuels de […] Barillas » et que « ces étrangers manipulent et organicet état de siège. sent les habitants de ces communautés afin qu'ils s'opposent aux projets miniers et hydroélectriques ».* * www.s21.com.gt/acusacion/2012/05/07/perez-acusa-foraneos (7 mai 2012)

Nouveau coup dur pour le mouvement syndical La liste des défenseurs des droits de l'Homme assassinés pour leur engagement s'est allongée avec l'assassinat du syndicaliste Luis Ovidio Ortiz. Dans la nuit du 24 mars, lui et 4 de ses amis, fils de syndicalistes, ont été assassinés à bout portant par quatre personnes non identifiées. Les faits ont eu lieu près de chez Luis Ovidio Ortiz, à Ciudad de Guatemala. Ce dernier était chargé des relations publiques au sein du Comité exécutif du Syndicat national des professionnels de la santé (SNTSG), qui lutte depuis de nombreuses années contre la corruption qui règne dans les services de gestion des structures de santé du pays. Cette actualité vient rappeler la situation très préoccupante du syndicalisme au Guatemala. Le Guatemala a été épinglé à plusieurs reprises par la communauté internationale, notamment par la Commission d'application des règles de la 100e Conférence Internationale du travail dans le paragraphe spécial publié le 6 juin 2011. Le paragraphe spécial est une mesure qui s'applique aux cas d'extrême gravité dans lesquels les gouvernements font preuve d'un manque de volonté, d'une carence de progrès et d'une absence de collaboration avec les organes de contrôle de l'OIT (Organisation Internationale du Travail).

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Brèves Merci aux donateurs et donatrices du Collectif Guatemala !

Le groupe d’étudiants en cinématographie de Casa Comal remercie chaleureusement le Collectif Guatemala et ses adhérents qui par leurs dons, ont permis de réunir la somme nécessaire aux démarches administratives pour la formation de l’association Réseau de Cinéastes Mayas. “Notre association a pour objectif de promouvoir la culture Maya par le cinéma, avec le souhait que Guatemala soit reconnu pour son art cinématographique autochtone”. A ce jour, dix courts-métrages ont été réalisés sur le thème de la culture Maya et actuellement les étudiants sont en tournage du long-métrage “MAYA”, qui sera présenté en fin d’année. La future association est formée de cinéastes des départements de San Marcos, Huehuetenango, Quetzaltenango, Alta Verapaz, Petén, Chimaltenango, Totonicapán, Escuintla et Ciudad de Guatemala. Elle compte aujourd’hui 16 membres actifs, occupés entre leur tournage de fin de cycle d’études et les démarches pour la légalisation de leur association.

L'avocat guatémaltèque Edgar Pérez lauréat d'un prix international 21 avril 2012 – New York. Le prestigieux International Human Rights Lawyer Award (IHRLA) de l’American Bar Association a été décerné à Edgar Fernando Pérez Archila, fondateur et avocat directeur du Cabinet juridique de droits humains du Guatemala (CJDHG). Ce prix est attribué chaque année à un avocat qui s’est distingué par son travail de défense des droits humains et qui est aussi victime de persécutions, de menaces, en raison de ses activités professionnelles. Edgar Pérez travaille depuis de nombreuses années sur des cas emblématiques. A titre d'exemple, nous pouvons mentionner les condamnations historiques de cinq ex-Kaibiles (force spéciale militaire) responsables du massacre de Las Dos Erres, de quatre expatrouilleurs d’autodéfense civile (PAC) et d'un ex-comisionado militaire ayant participé au massacre de Plan de Sánchez ou la mise en accusation d’Héctor Mario López Fuentes. Rappelons aussi la comparution en audience préliminaire de José Efraín Rios Montt, pour génocide. Dans chacun de ces dossiers, Edgar Pérez et son bureau ont représenté et continuent de représenter les victimes et différentes organisations portant les plaintes. Pascal Paradis, directeur général d’Avocats Sans Frontières Canada (ASFC) explique que “le travail acharné d’Edgar Pérez au cours des 20 dernières années a permis de mettre en œuvre les droits fondamentaux des groupes les plus vulnérables et a culminé ces dernières années avec des avancées significatives devant les tribunaux nationaux et internationaux. *" *Voir : www.asfcanada.ca/fr/nouvelles/asfc-se-rejouit-de-voir-le-travail-de-sonpartenaire-guatemalteque-reconnu-par-l-american-bar-association-122

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Edgar Pérez


Brèves et bloc notes Projection débat autour du dernier film de Grégory Lassalle « Des dérives de l’art aux dérivés du pétrole » Le 26 avril dernier, le Collectif Guatemala a organisé une conférence à la Maison de l’Amérique latine en partenariat avec les associations France Amérique latine et Terre des Hommes France. Après la diffusion du dernier documentaire de Grégory Lassalle consacré à l’exploitation pétrolière au Guatemala et à la présence de l’entreprise franco-britannique Perenco dans ce pays, la salle nombreuse a pu débattre avec deux intervenants de qualité: Jean-Loup Amselle, anthropologue et directeur d’études à l’EHESS et Jacques Viers, responsable de la commission sur la responsabilité sociale et environnementale des entreprises à Amnesty International France. Un grand merci pour votre présence et pour avoir débattu avec nous. D’autres projections sont prévues au cours des prochaines semaines et le Collectif Guatemala se tient à votre disposition pour diffuser encore plus largement ses documentaires lors d’autres soirées débats en France. Vous pouvez commander le DVD du film en version française ou espagnole en remplissant le bon joint à cette lettre.

Des nouvelles du terrain - Quentin Boussageon est arrivé au Guatemala fin février. Il est intégré à l'équipe mobile et a commencé sa mission dans une période de nombreuses audiences et voyages d'accompagnement de témoins entre leurs communautés et les tribunaux. Il a assisté notamment au jugement du cas de Plan de Sanchez (page 6).

Le Collectif Guatemala connecté - Le Collectif Guatemala vient de créer son compte Twitter (twitter.com/#!/colguatemala) vous pouvez nous suivre dès maintenant sur ce réseau social pour être informé en temps réel de l’actualité du pays et de la situation des droits humains. - Vous pouvez toujours vous informer sur notre actualité et le Guatemala à travers notre page Facebook! Le Collectif Guatemala possède sa page sur le réseau social: www.facebook.com/pages/Collectif-Guatemala/306648622711418 . Rejoignez nous!

AGENDA Convocation à l’Assemblée Générale, samedi 2 juin 2012, à partir de 10h Lieu: Chez Isabelle Tauty (trésorière), 8 rue du haut Chapelet—78100 Saint Germain-en-Laye Vous êtes cordialement conviés à cette assemblée ouverte. Nous y présenterons, entre autres, le rapport d’activités, le rapport moral, l’approbation des comptes 2011 et procéderons à l’élection du nouveau bureau. Si vous souhaitez mettre en débat un point particulier, vous pouvez nous en faire part dès maintenant par email ou courrier.

Journée d’Initiation PBI le 9 juin à Paris Cette journée organisée par la section française des Brigades de Paix Internationales vise à accueillir et orienter les personnes intéressées par la non-violence, la prise de décision au consensus, l’accompagnement international et la protection des droits humains. L’approche de l’accompagnement de PBI peut différer légèrement de celle du Collectif Guatemala et il est toujours enrichissant de pouvoir connaître ces visions différentes. Pour en savoir plus et s’inscrire: pbi.france@free.fr

Projection « Des dérives de l’art aux dérivés du pétrole » Dans le cadre d’un ciné débat organisé par Attac Paris 19-20, Grégory Lassalle présentera son nouveau film documentaire le 17 juin à 16h au Lieu-Dit, 6, rue Sorbier (75020 Paris, métros Ménilmontant ou Gambetta)

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Le Collectif Guatemala Qui sommes-nous ? Fondé en 1979 par des réfugiés guatémaltèques et des militants français, le Collectif Guatemala est une association 1901 de solidarité internationale. Il est composé d’associations et de particuliers, dont une bonne dizaine de membres actifs, sur lesquels repose la vie de l’association. Depuis octobre 2002, l’équipe s’est étoffée avec l’arrivée d’un permanent à mi-temps. Depuis mars 2006, l’association a ouvert un bureau de coordination pour ses activités au Guatemala (accompagnement international et campagne de soutien aux militants luttant contre le pillage de leurs ressources naturelles).

Les activités du Collectif au Guatemala ● L’accompagnement international √ des populations indigènes victimes du conflit armé impliquées dans des procès contre les responsables de violations massives des droits de l'Homme, √ des personnes menacées du fait de leurs activités militantes. Comment ? √ à la demande des groupes ou personnes menacées, √ en recherchant et en préparant des volontaires qui resteront au minimum 6 mois sur le terrain. Pourquoi ? √ pour établir une présence dissuasive, √ pour avoir un rôle d'observateur, √ pour relayer l'information. Les accompagnateurs/trices sont des volontaires majeurs, de tous horizons, désirant s’engager pour une durée minimum de 6 mois. Des sessions d’information et de préparation ont lieu en France avant le départ. Au Guatemala, les accompagnateurs sont intégré au projet international d’accompagnement ACOGUATE. ● L’outil vidéo √ organisation d’ateliers vidéo destinés aux membres d’organisations communautaires pour la réalisation documentaire √ soutien à la diffusion de ces films à la capitale et dans les communautés √ réalisation de film-documentaires comme outil de campagne et de sensibilisation en France

Les activités du Collectif en France

L'appui aux organisations de la société civile guatémaltèque qui luttent pour plus de justice et de démocratie

√ en relayant des dénonciations de violations des droits de l'Homme, √ en organisant des campagnes pour soutenir leurs revendications, √ en recherchant des financements pour soutenir leurs projets, √ en recevant en France et en Europe des représentants de différentes organisations pour leur permettre de rencontrer des décideurs politiques et financiers. ● L’information et la sensibilisation du public français Sur quoi ? √ la situation politique et sociale au Guatemala, √ la situation des droits de l'Homme, √ l'action des organisations populaires, indiennes et paysannes. Comment ? √ par la diffusion d’une lettre à l’adhérent bimensuelle, √ par l'organisation ou la participation à des conférences, débats, réunions, projections documentaires √ par des réunions mensuelles ouvertes à toute personne intéressée. ● Le travail en réseau avec différents types de partenaires présents au Guatemala

√ associatifs, √ institutionnels. Contact: collectifguatemala@gmail.com

ADHÉSION / ABONNEMENT Le Collectif Guatemala vous propose plusieurs formules de soutien : 

Adhésion au Collectif, permettant de recevoir la Lettre à l’Adhérent

23 €

Adhésion à tarif réduit (étudiants, chômeurs etc. joindre justificatif)

15 €

Don, un soutien supplémentaire pour nos activités

Total :

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Nom .................................................................. Prénom ................................................................................ Adresse ............................................................................................................................................................. Code Postal ........................................ Ville ..................................................................................................... Téléphone ........................................... Courrier électronique ..........................................................................

□ Je souhaite être informé(e) par e-mail des activités du Collectif Guatemala □ Je souhaite faire partie du Réseau d’alertes urgentes électronique Les dons et cotisations peuvent être déductibles des impôts à hauteur de 66%.

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