27/02 26/03 2013

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Jusqu’au 5 mars

du 27 février au 5 mars

DJANGO UNCHAINED

LA FILLE DE NULLE PART

Quentin TARANTINO

Jean-Claude BRISSEAU

États-Unis, 2012, 2 h 44 v.o sous-titrée, avec Jamie Foxx, Christoph Waltz, Leonardo DiCaprio

Léopard d’or festival de Locarno 2012 France, 2012, 1 h 31, avec Jean-Claude Brisseau et Virginie Legeau

Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Docteur King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté lorsqu’il aura capturé les Brittle, morts ou vifs…

Michel, professeur de mathématiques à la retraite, vit seul depuis la mort de sa femme. Un jour, il recueille Dora, une jeune femme sans domicile fixe, qu’il trouve blessée sur le pas de sa porte et l’héberge le temps de son rétablissement. Sa présence ramène un peu de fraîcheur dans sa vie, mais peu à peu, l’appartement devient le théâtre de phénomènes mystérieux.

Western spaghetti dans le Sud esclavagiste. Un grand moment de cinéma !

Un vieil homme et des fantômes, une jeune femme et une morte : bouleversante épure sur l’amour fou.

Businessman de talent, à la fois amateur d’images violentes et de dialogues foisonnants, prêt à faire des films pétaradants, sans se confondre avec le tout-venant du cinéma d’action américain, Tarantino est une sorte de justicier de la cinéphilie : soucieux depuis toujours de rendre hommage aux réalisateurs méprisés par l’histoire officielle. Dans ce western spaghetti new-look, le kitsch parodique auquel on pouvait s’attendre passe après un réquisitoire à la gravité jamais feinte contre l’esclavage. Il y a une part profondément tragique dans le personnage de Django, sobrement campé par Jamie Foxx. Et puis, parce que l’appétit de Tarantino est insatiable, il y a finalement un Django superhéros, presque une sorte de Zorro fait pour le fun d’une grande fusillade. C’est aussi ça le triomphe de l’homme libéré de ses chaînes, dans ce film fleuve où le cinéma se déchaîne. Frédéric Strauss, Télérama, janvier 2013

Ce nouveau film de Jean-Claude Brisseau est particulièrement punk dans son mode de fabrication : deux personnages, tournage numérique dans l’appartement du cinéaste sans retouches de décor, avec lui-même et son assistante dans les rôles principaux. Cette fraîcheur de débutant est le premier effet du film, qui continue de transmettre une idée essentielle, d’autant plus forte ici qu’elle est portée par un cinéaste connu et chevronné : il reste possible de dégainer un film comme un écrivain un livre. L’autre effet touchant de La Fille de nulle part consiste à totalement déjouer les attentes éventuelles de spectateurs qui seraient attirés par la réputation de Brisseau, Barbe-Bleue qui croquerait les jeunes actrices innocentes, réalisateur qui ferait du cinéma pour le seul plaisir de filmer des actrices dénudées en quête d’orgasme. Le début de La Fille de nulle part pourrait laisser croire que ces spectateurs-là vont être comblés. Michel recueille Dora. Elle prend une douche, porte des tenues légères, se prend d’affection pour son « sauveur ». Parfaitement conscient de ce que cette situation peut éveiller comme attente chez le spectateur qui connaît ses films et/ou sa réputation médiatique, Brisseau s’amuse à esquiver et se déplace ailleurs. La Fille de nulle part sera le film le plus chaste de Brisseau, explorant la métaphysique d’une relation plutôt que sa part physique. Dora rappelle à Michel sa compagne défunte, à tel point qu’il croit voir en elle sa réincarnation. De ce vertige hitchcockien, Brisseau tire une séduisante et romanesque théorie : les amants séparés par la mort se retrouveraient périodiquement à travers une réincarnation rajeunie, formant ainsi une chaîne ininterrompue à travers le temps. Belle hypothèse de défi à l’inéluctable de la condition humaine. De même que Brisseau mêle le réalisme quotidien et les bouffées de paranormal, il concilie la simplicité et le conceptuel, le brut et le théorique, le cru et le cuit, la prose et la poésie. Le fantastique, c’est chez Brisseau le lieu de la croyance, l’esprit, la voix intérieure de chacun. La Fille de nulle part dit que le cinéma exigeant, la métaphysique, ce n’est pas réservé aux bourgeois, ça peut être pour le peuple et par le peuple. Serge Kaganski, Les Inrockuptibles, février 2013

Tarifs Tarif plein : 6,80 euros ; Tarif réduit : 5,80 euros (abonnés Équinoxe-Scène Nationale, famille nombreuse, plus de 60 ans) et pour tous le mercredi et le lundi. Tarif réduit demandeurs d’emploi/RSA/Allocation Adultes Handicapés : 3,20 euros Moins de 18 ans/étudiants : 4,00 euros Films d’une durée de moins d’une heure : 3,20 euros pour tous Le mardi à 12 h 15, le dimanche à 20 h 15 : 3,50 euros la séance Scolaires, centres de loisirs : 2,50 euros (groupes à partir de 8 personnes) l’apollo accepte les Ciné-chèques.

Abonnement 10 euros pour un an. Une carte qui vous permet : de recevoir le programme mensuel à votre domicile ; d’acheter des tickets d’une valeur de 4,40 euros par chéquier de 5 (22 euros), valables un an, utilisables à toutes les séances ; de bénéficier du tarif réduit à Équinoxe-La Scène Nationale (sur présentation de votre carte d’abonné). Tél. programme : 02 54 60 18 75 Tél. administration : 02 54 60 18 34 – Fax : 02 54 60 18 16 Site internet : apollo-maisondelimage.org Photographie de couverture : Au bout du conte de Agnès Jaoui, Memento Films

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