Clutch #67 | oct. 2018

Page 46

spectacle vivant

Five Days in March in connection [THÉÂTRE] Théâtre Garonne | du 11 au 13 oct. | 20h, 20h30 theatregaronne.com

Programmé dans le cadre de l’événement national « Japonismes 2018 - les âmes en résonance », Five Days in March explore l’écart existentiel entre le quotidien d’une jeune génération connectée et l’atmosphère explosive du monde. | Valérie Lassus

46 •

et branchés, se racontent les petites histoires de leur vie par le menu. Notamment, cinq jours dans un « love hotel ». Ça pourrait finir par être carrément ennuyeux si le gouffre entre ce vide et ce qui se passe dans le monde n’en paraissait pas plus abyssal. C’est ce décalage qui nous fait toucher du doigt la solitude d’une jeunesse hyper connectée mais un peu perdue. Sous cet éclairage sans pitié, la branchitude nippone fait moins rêver.

Rencontre Le vendredi 12 octobre, après la représentation, le créateur Toshiki Okada rencontrera les spectateurs au Théâtre Garonne.

PHOTO : Five Days In March © Hideto Maezawa

C

e qui frappe au premier abord dans les pièces du japonais Toshiki Okada (auteur, metteur en scène, fondateur de la compagnie de théâtre Chelfitsch), c’est la gestuelle de ses comédiens, sans aucun rapport avec le texte qu’ils sont en train de dire. Sacrée performance pour eux, et pour nous, si nous tentons de faire le lien. Les postures, parfois dos au public, les mimiques, les corps contractés, les pieds hésitants sont autant d’éléments perturbateurs. Pourtant, la clé est là, dans le fait qu’il y a aussi peu de rapport entre les mouvements étranges et les paroles des protagonistes, qu’entre ce qu’ils racontent et la réalité du monde. Dans le contexte de la seconde guerre en Irak, en mars 2003, de jeunes urbains décomplexés


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.