Christèle Selliez-Vandernotte
Christèle Selliez-Vandernotte
CONTEXTE
ENSEMBLE
CULTURE
STRUCTURE
PRATIQUE
UNITE
La pratique de Christèle Selliez-Vandernotte provient d’une recherche autour de l’anodin comme affirmation culturelle et d’un glissement possible vers des actions qui déterminent et représentent une partie de qui nous sommes. Elle cherche à développer un argument autour de la notion de corps comme catalyseur clé dans notre compréhension d’environnements matériels et projetés. Cette pratique prend forme par des projets variés questionnant l’engagement artistique et les politiques de production, de distribution et de conservation au sein de contextes spécifiques ; du salon, à l’école d’art, à l’infrastructure d’une ville... L’étude des processus de médiation y tient un rôle controverse dans les relations d’influences entre l’artiste, l’oeuvre, les professionnels de l’art et les spectateurs. Après deux ans de travail autour de la performance avec Claudia Triozzi, ses derniers projets prennent forme par des corps en présence, des tableaux vivants en mouvements répétitifs ; corps mis en relation à une installation dont leur condition dépend. Ces figures, par leurs postures posent la question d’un possible point de rupture de leur état et de leur capacité même : entre le corps et l’objet, entre la présence et l’oeuvre. Le spectateur, par sa présence et son regard active les tableaux vivants et participe à cette mise en perspective du regard et du décors.
WAKOUWA est une performance élaborée à partir du workshop du danseur Butô Akira Kasai et de Claudia Triozzi au CNDC d’Angers. Cette performance puise son énergie et sa concentration dans certains concepts du Butô comme par exemple la recherche sur les limites du corps, segments par segments ou encore la relation entre matière corporelle et sonore. WAKOUWA est une figure de pantin qui s’articule cherchant l’énergie intérieure du conquérant. Arrivé au point de rupture du souffle, le corps-objet se raidi pour pousser un dernier cri. Rappelant le statuaire du gardien du temple, sa présence rigide et autoritaire, ses cris prennent d’assaut notre attention ; annonçant que ce qu’il y a derrière lui a de la valeur - et qu’il donne toute son énergie pour l’affirmer et la protéger. Changement d’échelle du jouet de bois, ce corps en résistance dans la recherche de sa propre énergie retombe toujours sur lui même, comme désarticulé, désactivé. Soldat sans sabre, il est aussi le reflet de codes sociaux infiltrés régulièrement dans la simulation que forment des objets anodins comme les vêtements ou les jouets, mettant en abîme des univers très différents.
Interprété par Christèle Selliez-Vandernotte.
WAKOUWA (2013)
Le salon de la conquête met en scène une forme d’appropriation matérielle et intellectuelle de l’amateur : le bibelot. Forme ambivalente de réalisation personnelle, l’appropriation ne peut se faire que par l’empreinte de l’autre sur la chose prise ; décontextualisée parfois même au risque de perdre son intention d’origine. Cette mise à niveau de différents symboles se compose comme une analogie de ce phénomène où l’on s’entoure d’objets fétiches auquel on attribue une aura, les homogénéisant ; parfois en décalage avec leur portée d’origine. Christèle Selliez-Vandernotte convoque ici plusieurs images qui se superposent : du jeu d’échecs, de la carte de stratégie pour une bataille, à la table de salon, au jeu de hasard amenant ainsi le regard sur un aspect fictionnel de la simulation et sur un temps figé proche de l’action potentielle. De nouveau, une figure humaine attire l’attention sur le rôle de pouvoir, sur le décideur et le temps de l’action que demande la hiérarchisation de formes culturelles. Le titre contextualise le propos dans l’ambivalence même de cette question d’appropriation - de la conquête des colons à la conquête amoureuse, des salons littéraires aux salons de luxures. Ces lieux de constructions et de hiérarchisations culturelles, où préciosités et mondanités qui ont permis une formation et une affirmation de connaissances, ont vu l’affirmation d’identités féminines intellectuelles, créatives et éduquées tenir et soutenir financièrement ces cercles. Réservés à l’élite, ces rendezvous prirent un rôle plus politique que littéraire et auront notamment préfiguré les évènements de la révolution française et de la restauration. Interprété par Virginie Descamps.
Le salon de la conquĂŞte (2013)
Le musée imaginaire est une reprise de la photographie dans laquelle Malraux pose pour Paris Match avec l’iconographie de la réédition de son ouvrage éponyme. La prise de vue en noir et blanc et en plongée attire notre attention sur la mise en scène : les images sont tournées vers l’objectif et non vers l’écrivain. Malraux voyait le musée comme un lieu idéal qui permettait de montrer la spécificité de chaque oeuvre par la comparaison et le dialogue entre les différents styles. Il croyait que l’on ne pouvait détacher une oeuvre de son contexte de production mais qu’une grande oeuvre arrivait à transcender ses origines. Le musée imaginaire est une collection imaginée de toutes les oeuvres auxquelles une personne porte de la valeur. Chacun peut constituer le sien par l’usage d’images. La photographie affirme son rôle de dissémination et de décentralisation de l’art sans invalider la fonction des musées. La réactualisation et la mise en espace de cette image repose la question de la relation de l’artiste, de l’organisateur de savoirs et du spectateur ; leur corps en relation aux oeuvres. Ici les images ont été changées par une collection de portraits d’artistes, mis en scène pour des raisons de communication dans des moments de production, de connivence, d’intégration, de médiation, de dissimulation. La situation de représentation se décalerai : l’artiste fait image au devant de son travail. Interprété par Julie Sonhalder.
Le musĂŠe imaginaire (2013)
ERRARE HUMANUM EST : l’erreur est humaine. Christèle Selliez-Vandernotte a choisi de parcourir Londres en suivant le tracé de cette phrase. Vivant l’expérience de se projeter dans un espace ouvert, elle a capté et photographié d’autres personnes qui, de la même façon, s’y inscrivent. De cet ensemble de documentation basse qualité (réalisé avec un téléphone portable), elle en garde des images de sa traversée comme séquences de sa mémoire ; acceptant les lacunes. Corps en présence, la travailleuse contrôle et compile l’expérience vécue, réalisant une mise en boîte, se projetant elle même dans l’espace cadré de l’image.
Interprété par Julie Foti.
ERRARE HUMANUM EST (2013)
La reprise met en scène une spectratrice en état de réception. Active par le regard, elle vient par la curiosité et la réflexion donner une temporalité aux autres tableaux vivants. Cette jeune femme capte et fait le lien dans les différents états de formation des images dont elle porte elle même la carte du parcours intellectuel et physique sur son tee-shirt. Christèle Selliez-Vandernotte a dessiné cette carte à partir du légendaire labyrinthe crétois dit unicursal. L’entrée étant aussi la sortie, le parcours vers le coeur, la résolution du problème et le chemin du retour sont les constituantes de l’expérience. Ecriture fictive de notre rapport à la création, les murs se rencontrent au point central de la reprise ; allant de la prise à la déprise, de la pratique à la connaissance. Cette cartographie préfigure différentes étapes ; de la fétichisation à la génération qui forment différents mouvements de reprise et de fabrication. Interprété par Flora Hommand.
La reprise (2013)
IMPLICATION
Topographie générale
ALTERATION DEMATERIALISATION
De la pratique à la connaissance, vision objectivante De la prise à la déprise, vision immatérielle, subjectivante
LACUNE
MELANCOLIE
A la rencontre des deux murs : la reprise
SYNTHESE INTERPRETATION QUETE
VALEUR
ISOLEMENT
OEUVRE
Le parcours intérieur du labyrinthe crétois PERMEABILTE
MODELE PRATIQUE PRODUCTIVITE
1 PRISE ENSEMBLE
1
Début de la démarche
2
Fin de la démarche
ANTICIPATION
CONTRÔLE IDENTIFICATION
Phases géologiques
REPRISE
PROXIMITE
EXPOSITION
RECEPTION
Fétichisation Interposition Assignation Corruption Imprégnation Génération
DEPRISE PROJECTION
RESISTANCE 2
CONNAISSANCE
IRONIE
Source ardente Le corps concentré Emerge
Cette performance se développe sur un temps étendu : le temps de l’évolution d’une perception d’un corps en constitution. Le corps projeté dans son environnement se développe par la respiration de son dos : passant d’un corps-objet à un corps-matière, à un corps-énergie dans une conscience de soi, d’un être là. A la façon du Butô, la conscience du danseur alterne de sensations intérieures à une vision extérieure. Interprété par David Vais.
Source ardente / Le corps concentrĂŠ / Emerge (2013)
EmballĂŠe, elle bulle au soleil (2012)
Take the gold (2012)
MaquillĂŠe, Gloria jubile avec la reine (2012)
Idéal d’archive est composé d’un meuble de rangement administratif associé à un dispositif sonore dans lequel une voix féminine et chaleureuse contraste avec l’aspect du meuble et de l’univers qu’il convoque. Cette voix énumère les qualités que devrait comporter cet espace dans des conditions idéales de conservation et de consultation.
Idéal d’archive (2011)
Contacts est un projet réalisé en trois temps : écriture / édition et mise en scène, suite d’un workshop sur l’année avec l’écrivain Frédéric Forte et l’acteur Damien Bouvet. Contacts est l’une des façons que Christèle Selliez-Vandernotte a trouvé de détourner le caractère définitif et autoritaire de la structure d’un schéma. Cette structure fixe est devenu le support d’autres formes de récits. Chaque mots opérants alors comme des ouvertures à différents environnements. Edité sous forme de livret, elle l’a interprété à l’abbaye de Noirlac à l’occasion des Futurs de l’écrit, la même année.
Contacts (2011)
Edition d’un sondage réalisé par le Centre Pompidou en 2009 et diffusé sur internet. L’action artistique repose dans le fait de montrer ces résultats dans un espace d’exposition. Ces résultats sont intéressants car ils posent la question du type des publics qui se sentent concernés par les expositions d’art contemporain en France par l’un des exemples les plus reconnus comme centre d’art contemporain français.
Photographie des publics (2010)
Deux habitants, refusant la destruction de leur bâtiment HLM et leur re-location, ont demandé aux étudiants en art d’agir sur le lieu comme une façon de communiquer sur la situation. L’action a débuté une semaine avant le départ définitif de ces habitants. Parmi les étudiants : Jean-Baptiste Wejman, Geon-Woo Kim et Christèle Selliez-Vandernotte décidèrent alors de constituer un collectif, ACTION PROTOTYPE, pour réfléchir leur implication artistique dans un lieu si sensible et politiquement teinté dans lequel ils étaient étrangers.
Action Prototype (2010)
=> La première réalisation collective est la déclaration du type d’action donné à voir dans le lieu, rappelant leur engagement . (ACTION PROTOTYPE) => La seconde est une peinture murale, représentant l’espace croulant sous deux forces opposées. => La proposition de Christèle Selliez-Vandernotte est une liste descriptive, peinte sur le mur, qui peut fonctionner à la fois pour la lecture de ce lieu spécifique ou d’une oeuvre d’art. => La proposition de Jean-Baptiste Wejman est de balayer les débris restants et de créer une autre rationnalisation de l’espace : un carré. => La proposition de Geon-Woo Kim est d’installer un mot publicitaire, trouvé dans la rue : “Là” ; évoquant la contradiction de cet espace en cours de destruction par une question.
500 cartes postales / la carte de Bourges / 1 présentoir de cartes postales / une liste d’adresses Ce projet, consiste en une expérimentation de la ville. La première étape releve de la création d’un document hybride, entre la carte postale et la publicité. Pour seconde étape, Christèle Selliez-Vandernotte a préparé de façon méthodique la distribution de 500 cartes dans les boîtes aux lettres de Bourges, couvrant l’ensemble du territoire de la ville. Après la réception de ce document, les personnes avaient le choix de le considérer comme une publicité et donc de le jeter ; ou de le considérer comme une réflexion anonyme sur la ville, et donc, potentiellement de le garder. Pour Christèle Selliez-Vandernotte c’est aussi un écho à la production artistique et à l’acceptation d’un lacher prise pour laisser cours à une interprétation ; au-delà de l’expérience de longue haleine qu’a demandé la production et la distribution.
Borderline (2010)
Boucle vidéo / Sans Son / Réalisée pour un écran de projection.
Passages (2010)
Boucle vidéo / Sans Son / Réalisé pour un écran.
Après être apparues simultanément six fois dans l’écran, les images mouvantes de Christèle Selliez-Vandernotte évoluent en décalages, jusqu’à devenir différentes représentations de la même personne, qui dans le souffle et le relachement, expirent l’affirmation d’une posture quasi-statique en état de conscience de soi.
De l’un à l’autre (2009)
Boucle / Found footage / Sans son / Réalisée pour 3 écrans.
Video produite en collaboration avec Jean-Baptiste Wejman avec des extraits d’entretiens scientifiques trouvés sur internet. Les deux personnages discutent, comme s’ils étaient ensemble, mais sans jamais s’entendre. Que se passe t-il lorsque le discours n’est plus audible?
Higgs // Feynman ( 2009)
Aggloméré, pierre et serre-joints
Ce travail est issu d’une collaboration avec Jean-Baptiste Wejman. La stabilité de cette structure ne doit être possible seulement par la mise en tension de ces objets par quatre mains.
Structure collaborative (2008)
Education
• Obtention du DNSEP avec les félicitations (Diplôme National d’Expresion Plastique) qualifiant les acquis pratiques et théoriques .
Juin 2013
• Obtention du DNAP (Diplôme National d’Arts Plastiques) qualifiant les acquis pratiques et théoriques .
Juin 2011
• Etudes à l’Ecole Nationale d’Arts de Bourges. (dévelopement of d’un projet plastique personnel cohérent avec le projet professionnel).
2013 - 2008
•
2008 - 2007
Etudes à l’Ecole Supérieure d’Arts det de Design de Reims.
• Obtention du baccalauréat avec mention bien (Options Arts Plastiques et Cinéma).
Juin 2007
Ecrits • La reprise. Une topographie sélective de pratiques artistiques contemporaines. (Mémoire de Master 2).
Janvier 2013
• Artiste Publique Critique, quand l’artiste interfère dans la sphère publique pour en expérimenter ses limites.
Mai 2011
• Eric Duyckaerts, ce que l’ironie est à l’improvisation, ce que l’imitation est à l’ironie. Edité dans le journal de l’école.
Mai 2011
•
La question de la représentation du corps de l’artiste.
Avril 2011
• . •
Contacts. Ecrit pour être interprété sur scène. Haris Epaminonda, Reframing Exoticism IV / Un voyage où le temps n’existe pas.
•
Arts et Territoires.
•
ACTION PROTOTYPE, déclaration d’intention.
Février 2010
•
Intermédialité dans l’Art.
Janvier 2010
•
Questions à propos du montage. Entre fiction et réalité.
Mars 2011 . Janvier 2011 Mai 2010
Juin 2009
Workshops
• Une semaine de pratique et de création au CNDC de Angers avec le danseur Butô Akira Kasai et l’artiste plasticienne et danseuse Claudia Triozzi.
Janvier 2013
• DE L’IMAGE DU GESTE avec la chercheuse en danse et dramaturge Bojana Bauer et l’artiste et plasticienne Claudia Triozzi. Recherche et création en danse.
Décembre 2012
• DECEPTION avec l’artiste Guillaume Aubry, autour de la production artistique et des attentes des spectateurs. Le workshop a donné suite à une publication : Décevoir.
2011
• CELUI QUI A CRU SANS VOIR avec l’artiste Fayçal Baghriche, autour des oeuvres d’art immatérielles.
Octobre 2011
• PROJET-VALISE avec l’écrivain OULIPO Frédéric Forte, suivi d’un travail de scénographie avec l’acteur Damien Bouvet, et interprété à l’Abbaye de Noirlac pour “Les futurs de l’écrit”.
2011 - 2010
• PEPLUM avec l’ artiste Guillaume Aubry au Panorama de la Jeune Création de Bourges (installations, évents, documentation).
Novembre 2010
• Introduction des statuts légal, juridique et social de l’artiste et de l’auteur en France, par Karine Cotinet-Alphaize, directeure de JENESAISQUOI production.
Avril 2010
•
ENTREE DOUBLE SLASH avec l’artiste Vincent Delpeux (performances, évents).
Octobre 2007
Christèle Selliez-Vandernotte / Croix (1989)
Expérience Culturelle et Professionnelle
• Résidence à venir : La Grande Ourse 2014, au Centre d’art du Parc Saint-léger à Pougue-les-eaux.
Début 2014
• Exposition à venir : Avant-Première 2013, sélection Meymac, au BBB de Toulouse.
Début 2014
•
Assistante de l’artiste performeuse Claudia Triozzi. Recherches et écrits.
En cours, Juillet 2013
• Présentation des pièces WAKOUWA, SOURCE ARDENTE / LE CORPS EMERGE/ CONCENTRE et LE SALON DE LA CONQUÊTE. Participation à la programmation de la journée de performances JE FAIS CE QUE JE FAIS # 2 à l’ENSA Bourges.
Mai 2013
• Montage, Démontage et Médiation pour la Biennale de Bourges pour l’Art Contemporain. Assistanat pour Isabelle Giovacchini.
Novembre 2012
• Traduction pour les artistes Alejandra Riera et Yonatan Vinitsky. • Co-organisation de la programmation NOUS CONSTRUIRONS DES MAISONS PASSIONNANTES, dont l’exposition DES ESPACES AUTRES et de sa communication à la Box de Bourges . Traduction de SCHOOL IS A FACTORY, oeuvre de Allan Sekula exposée à cette occasion.
Octobre 2012 20122011
Partenariats : FRAC Centre, La Box, Imotion Films, ENSA Bourges. Invitations : Piero Frassinelli de Superstudio, Jacques Grandclaude, Stéphanie Nava. • Assistante de la coordinatrice des programmes au sein de l’espace d’exposition Londonien THE SHOWROOM. • Co-organisation de la programmation d’une journée de performances JE FAIS CE QUE JE FAIS # 1 à l’ENSA Bourges. 14 participants étudiants. Artistes invités : Aymeric Hainaux, Anne-Lise Le Gac et Volmir Cordeiro.
Septembre 2012Juillet 2012 2012
• Conception de meubles et de documents de présentation pour la communication de l’ENSA de Bourges pour les salons étudiants
2011
• Participation à l’exposition 43/77, dans un HLM en court de destruction à Bourges, en tant que membre active du groupe de recherche artistique ACTION PROTOTYPE.
Avril 2010
Contact : christele.selliez@gmail.com