SOUK A SKATE CULTURE MAGAZINE BY MOLLY
PATRICK NUSS SIROCCO SKATE CLUB DAMIEN CAFE CREME GANG BESANÇON NUMERO TRIPLE ZERO
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RÉDACTION. Charles Paratte Nicolas Lamul Fares Bourouba MAQUETTE. Florian Doggie en 2/2
26 Avril, « Il y a un concours pour lequel il faut faire un zine, on le fait ? » Messagerie instagram. Extraits des quelques échanges, sms, messenger, et whatsapp, email, entre la poignée de personnes qui ont participé à l’élaboration de ce magazine. « Oui Ok, je t’appelle à midi » Trois jours plus tard, sms : « T’es sur messagerie » « J’ai parlé avec Truc au tél mais Machin m’a dit le contraire hier, rappelles Bidule » « Machin, j’ai envoyé un sms à Bidule, il a répondu par Insta à Truc, je te confirme ce soir sur Whatsapp » « Je viens de me lever LOL j’ai raté tes appels, je te rappelle » « Je n’ai pas accès au dossier partagé, envoies moi les éléments par skype ou email » « Je viens de tout t’envoyer par Wetransfer » « Je suis dispo aujourd’hui de 19h à 19h30 » message reçu à 19h06 et lu à 19h26... « Il reste trois jour avant la deadline , on est bon ? » « Oui on est au top » C’est dans ce contexte de coordination et de fluidité impeccable que ces pages ont été conçues. L’idée générale du magazine est de mettre en lumière la scène locale, avec des protagonistes d’avant, de maintenant et d’après, avec évidemment les moyens à disposition pendant ces quelques jours de confinement. Charles
PAK BOUBOU Echange avec le camarade Damien Bulle, skater originaire de Besac qui taf aujourd’hui chez Supreme Paris. Rapide présentation ? Damien, je viens de Besançon et cela fait maintenant bientôt 15 ans que je vis à Paris. Ton spot favoris de Besançon ? Mon spot favoris malheureusement n’existe plus... C’etait celui de la place Pasteur! Des blocs et des curbs parfaits et surtout beaucoup d’animation. Ton plus beau trick en ville ? Je n’ai jamais été dans le hammer alors rien de très impressionnant ahahah! Mais je dirais tous mes bs tail et sorties en tous genres. Ta vision idéale du skateshop en 2020 ? Ma vision idéale pour y avoir beaucoup travaillé et j’y travaille encore serait d’abord un endroit où tout le monde se sentirait un peu comme chez lui. La
prise en charge des jeunes est primordiale si on veut leur transmettre notre passion, pour les plus demandeurs bien sûr. Une scène se construit toujours autour du skateshop local et à travers differents evenements (ateliers, avp..)etc. Ce que tu fais très bien Fares avec Molly ! j’ai beaucoup d’admiration. un shop comme ça à échelle «humaine» manquait beaucoup à Besançon. et une nouvelle scene est née.. Merci! Quel morceau tu ponces en ce moment ? Le son que j’écoute vnr en ce moment c’est «jeunes, coupables et libres» des X . j’adore le rap français et ce morceau tournera toujours en boucle dans mes écouteurs, c’est une garantie ! C’est pas vraiment de nouveauté, désolé. Ta vidéo de skate favorite ? Ma vidéo preferée, de loin je dirai : Alien Workshop, Photosynthesis (2000). C’est
une tuerie, la vhs était jaune et au bout de quelques mois, n’était même plus lisible tellement on l’avait poncée!! Ta paire ultime ? Ma paire preferée, attends bouge pas je vais checker dans le dressing! Nike air huarache mowabb et pour une paire plus skate, je dirai qu’une Half cab fera toujours l’affaire!
#1 JJ. Rouseau par Ludo
#2 JJ. Rouseau par Ludo
#3 Charlie Pointurier par Ludo
#4 Evan par Ludo
#5 Jeremy Daclin par Ludo
#6 Oscar Candon Switch Flip par Ludo
#7 Ricardo Foncesca par Oli Barton
#5.2 Lucas Puig par Oli Barton
#8 Quentin par Ludo
#9 Paolo par Ludo
CAFÉ CREME BLOG Auteur - fondateur - de Café Crême Blog, et de ce magazine Souk 000, Charles s’est prêté au jeu de l’interview, de l’autre coté.
Tu viens d’où ? Je suis né à Besançon, j’ai grandi à Vesoul et j’ai toujours vécu à Besançon depuis. J’ai juste passé un an à Londres entre temps.
Comment - pourquoi - tu as lancé Café Crême ? Depuis tout jeune j’ai suivi de très près tout ce qui se passe dans le skate, particulièrement dans les magazines, et j’essayais de chopper tous les mags que je pouvais, je demandais aux gens qui partaient en vacances à l’étranger de me remmener un mag des pays locaux, je dois même avoir un vieux magazine portugais. Ça m’a toujours passionné, et de fil en aiguille j’ai fait des petites contributions pour des mags, j’ai pas mal collaboré avec LiveSkateboardMedia car Benjamin Deberdt est un ami de longue date. En parallèle, grâce à internet, j’ai accès à une plateforme que je peux administrer moi même, j’avais monté un petit blog que j’ai étoffé petit à petit, c’est comme ça que CafeCreme est né. C’est plus un loisir pour moi qu’autre chose. Ça combine les voyages, les rencontres, le skate et d’en faire son propre média. Ton plus beau souvenir skate à besançon ?
Il y a eu pleins d’excellents souvenirs. Ce qui me vient en tête, j’ai plus la date exacte mais il s’agissait d’une journée d’été pendant laquelle on a skate tous les spots de la ville, à l’époque où tous les bons spots étaient encore skatables, avant les skateparks. On ne se connaissait pas encore tous, et tout le monde était ultra motivé. La journée s’est terminée avec un barbecue tous ensemble à côté d’une vieille rampe en béton, que personne n’a skaté car personne ne faisait de courbe. J’imagine vers 1998. Ta part de skate fav ? Depuis toujours ? Trop dur, dans l’ordre des époques, Gonz VideoDays pour debut des 90’, Marianno Mouse mi 90’, Jake Johnson Mindfield pour les années 00 Le skater le plus steez ? Historiquement je dirais Mike Carroll, et aujourd’hui à Besançon, mon choix va pour Victor, il est super spontané et a souvent le sourire.
SIROCCO SKATE CLUB Si on veut parler de la scène bisontine, il est obligatoire de parler du Sirocco. En cette année 2020, c’est le treizième anniversaire du « Sirocco» ( — ne demandez pas d’où vient ce nom ) ; nom donné aux rampes construites par les locaux dans notre ville de Besançon. Tout a commencé en 2007 quand l’idée de trouver un lieu couvert pour construire un spot a convaincu un petit groupe. En considérant la météo locale, skater à l’abri est juste le rêve de tous les skateurs de la région. Après avoir compris que tomber sur un bâtiment abandonné, et de fait gratuit, était un miracle qui n’arriverait pas, l’idée de louer un local est devenu plus crédible. La trouvaille arriva vite en tombant sur un petit bâtiment à louer, anciennement utilisé comme petit atelier. Le bâtiment était officiellement sous la menace d’un permis de destruction pour un projet immobilier qui, avec un peu de chance, traînerait. Il se situait
dans une petite zone industrielle, à côté de la propriétaire elle même, qui dirigeait une sorte de troupe de spectacle orienté vers la salsa. Pour des raisons évidentes de surface limitée, la seule possibilité intelligente était la construction d’une mini rampe. Afin de payer le loyer chaque mois, un compte bancaire commun a été créé, et chaque membre doit faire un virement mensuel. Connaissant la discipline légendaire des skateurs, inutile de préciser que cet aspect ne fût pas des plus faciles à mettre en place. L’achat des matériaux était aussi l’objet d’une cagnotte commune et chaque opportunité de trouver du bois au meilleur prix était saisie pour au final être toujours rester dans la légalité, ou presque. Pour 150 € par mois, oubliez l’électricité (c’est venu plus tard avec un peu de bricolage), l’eau et un vrai sol en dur — le sol était constitué de terre et de poussière habité par quelque
rats, au départ. En ayant eu la bonne idée de commencer la construction au mois de janvier, la lumière, indispensable était offerte par les batteries de voiture branchées sur des projecteurs d’appoint. Avec le moteur de la voiture en marche.Après plusieurs reports, la destruction du bâtiment mis fin à quelques années de joyeuses sessions. Le Sirocco était désormais à la recherche d’un nouveau toit. Le bâtiment suivant était un long garage accolé à une grande maison dans une zone commerciale. Grâce à l’arrivée de nouveaux membres, le paiement d’un loyer plus important pouvait être assuré. Le seul voisinage, hormis les locataires de la maison, était un club échangiste de style vintage que personne n’a fréquenté, ou du moins ne l’a avoué. Puis ensuite d’une salle de sport, dons le propriétaire était plus penché sur le free fight que les échec à priori. Une chose à savoir lorsque que le moment est venu de prendre des décisions communes, comme le choix de la configuration du nouveau spot par exemple, est la naissance d’une légère haine envers chacun. Ce sont les joies de la communauté. Au final, ce deuxième Sirocco était une large petite rampe avec des corners, des extensions et des hip, très rad, avec même des margelles en béton à la fin. Et tout le monde a semblé satisfait du résultat.
Est venu enfin le troisième déménagement. Le troisième local est aujourd’hui un entrepôt plus grand, au cœur d’un petit village juste à côté de la ville. En ayant acquis l’expérience des constructions précédentes, on peut aisément prétendre que la qualité actuelle est d’un autre niveau, mais aussi grâce à la participation de nouveaux arrivants dont le métier est la construction de bois ou la travail sur le métal. Ces compétences sont hautement précieuses dès que vous vous attaquez aux montages de larges corners et au courbage de copings. Ceux qui connaissent vont comprendre…
Ce troisième sirocco est donc devenu un long bowl, à deux hauteurs, d’une vingtaine de mètre de long, avec deux hips qui a nécessité quelques mois de travail. Mais il ne fût qu’éphémère….
En 2019, dernier déménagement en date, fût marqué par un projet beaucoup plus ambitieux. En association avec un groupement multiculturel, un espace beaucoup plus grand est mis à disposition par la ville. C’était parti pour les joies d’un chantier sans fin, désaccord, quelques becquées (voir l’article « Slang ») un aller retour un dimanche à Paris pour récupérer les éléments d’un événement Adidas.
La difficile polémique de la distribution des clés et de l’organisation etc etc… Finalement, le Sirocco ressemble aujourd’hui beaucoup plus au Bryggeriet Skatepark de Malmö que du garage original de 2007, c’est dire l’évolution. Bref, si vous passez dans l’Est de la France, n’hésitez pas à venir faire un tour.
CONCOURS BOARD MOLLY
PATRICK NUSS Le héros local, par définition, est le personnage dont le nom apparait au détour de n’importe quelle conversation un peu pointue sur les exploits réalisés dans la ville. L’autre point de définition est qu’il n’est souvent connu que localement, que ce soit justice ou pas. A Besançon le héros local, c’est Patrick Nuss, (aka « Patou », « Toopax »). Patou rempli largement tous ces critères. Son autre particularité, la plus remarquable, était son niveau incroyablement élevé en skate et largement en avance sur son temps. J’ai eu la chance de le côtoyer pendant quelques années et je retiens ces moments comme parmi les meilleurs souvenirs de ma vie de skater. Pour dresser son portrait, il est nécessaire de raconter quelques anecdotes. Il avait toujours tendance à vouloir vous amener sur un spot improbable qu’il avait trouvé, ce qui instaurait immédiatement un sentiment de méfiance, ne sachant pas dans quel traquenard vous alliez atterrir. Parmi quelques souvenirs qui me viennent, il y a cette nuit où je me suis retrouvé à rouler à l’intérieur d’un bunker abandonné, dans l’obscurité totale. « Viens je t’amène dans un spot couvert dans lequel il y avait un banks je crois » Nous voilà en train de rentrer dans un édifice fortifié, par un trappe
cachée sur le toit, nous retrouver dans une pièce plongée dans l’obscurité la plus totale et j’entends « C’est bon le bank est là », puis un bruit de skate et on est partis. « J’ai trouvé un roof gap » on y va, c’était la période Deawon Song qui skatait le toit de préau de cours d ‘école. Nous voilà, escaladant tant bien que mal des toits de garage, pour finalement ne trouver aucun roof gap exploitable. Est venue le moment de redescendre, qui vient confirmer une règle fondamentale de l’escalade : Il est beaucoup plus difficile de monter que de descendre. Il fût un instant envisagé d’appeler les pompiers pour faire descendre l’un d’entre nous. Ce genre de session a hérité le nom de « Session baudrier et magnésie ». Sur le chemin de retour d’un trip en Suisse, « Je connais un méchante rampe des années 80, — On y va ». On arrive au bord d’un champs, on aperçoit un rampe sans plat, sans plateforme, en métal rouillé, le rêve quoi. Tout le monde se prend une boite en essayant kick turn, Patou enchaîne les blunt fakie et tout le monde repart. Pendant qu’on cruise le long des quais. « Je viens de voir un set de marche dans ce bâtiment », il s’agit en fait d’un EHPAD, fraichement rénové, où il existe effectivement un set de dix marches dans le couloir principal qui mène au hall de l’accueil.
Il saute les marches, le vacarme réveille tout le quartier, ou pas, puis on s’en va. On pourrait écrire un livre avec beaucoup d’autres des ces histoires. En skate, il était toujours à la pointe des tendances que ce soit au niveau des tricks ou de la mode vestimentaire. Toujours propre sur lui, comparable à Scott Johnston. Evidement, personne ne le connaît, à part quelques rumeurs ici et là. En effet, il avait tendance à fuir toute caméra, appareil photo, approche de sponsor, ou ne se présentait pas quand on l’appelait pour son run de finale de contest. Il lui restait ce plaisir inavoué, cette faculté à faire s’asseoir tout le monde sur un spot quand il se mettait à skater. Patou vit aujourd’hui quelque part en Floride et doit probablement toujours s’émerveiller devant un série limitée de M&M’s. Charles.
SLANG/DÉCODEUR BISONTIN LA BESACE: Ville de Besançon On y va en CAISSON : voiture POCHETTE: meuf BOLDO/BOL D’EAU: mère de famille (plutôt jolie) LOOCH: lunette On va PARKSIDE: On va au skatepark On va MINISIDE: on va à la mini BIJOUX (t’ as checké les BIJOUX) : culotte des Filles Le plus souvent observés à vélo ou dans les escaliers BECQUER/BECQUEUR: vexé fâché énervé FLANCHER/CE FAIRE UN FLAN: chute avec réception sur la hanche TCHIOSO: viens de delicioso , signifie chanmé ( ancienne expression controversé depuis une paru SUGAR. plus trop employé mais ressort de temps en temps) KOST/TITI: cigarettes qui font rire être COCAR: cernes marquées après une surconso de KOST BASTOS: vis (langage de chantier) GOLDEN COP: embout de visseuse (langage de chantier) LE ZERO CINQ: macadam de mauvaise qualité ( on dit aussi du 12 si c’est vraiment limite praticable) ÇA COUPE: shaker T’es UNDER: quand un trick n’est pas validé Trop OVER: soit le trick n’est pas validé/ soit pour aider l’autre à faire le trick LA GABELLE: retour de board dans le tendon d’Achille (en mini rampe) gabelle viens de Gabin ( son inventeur ou pas) En JURASSIEN: truck qui raccroche le coping en lip fakir lip etc... porter des vêtements kakis Replaque en BRUCE ( Bruce Willis-Bruce huit vis): replaque 8 vis ON A RIEN ENTENDU: Ce dit pour les tricks CHIN en mini lorsqu’il est fait mais sans bruit DONC PAS VALIDÉ PAS VU LA LIGNE: réalisé a la perfection ( pour les solides grinds plus particulièrement) ÇA TOUCHE PAS: quand un smith grind touche pas DONC PAS VALIDÉ la légende dit :T’ES PAS BISONTIN SI TU FAIS PAS BACKTAIL D’ou l’obsession de Quentin quand il était kid, une phrase qu’il répétait souvent: TU FAIS BACKTAIL? Pour vraiment validé un trick, la légende dit qu’il faut le replacer 3 fois de suite Particularité de BESANÇON: Les surnom tournent beaucoup autour des animaux: LE LION, LAMUL, LA TAUPE, LA BLATTE, LE CONDOR Il y a toujours un petit LE ou LA devant chaque surnom ou nom LA CUCHE, LA OUICHE, LA TARRE, LE FAFA, LE MOMO, LE SVEN, LA GOD
LE JEU Retrouve chaque spots prĂŠsents dans la gallerie photo sur la carte de Besac. #