la fabrique de rêves

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En 1930, Hans Berger découvre qu’il est possible de faire la différence entre

sommeil et éveil et de mesurer les ondes cérébrales en plaçant des électrodes sur le crâne. Descartes, dans le Traité de l ’homme avait déjà introduit cette question en observant les changements d’états opérés par le cerveau:

« La substance cérébrale est molle et pliante (…) Tantôt elle gonfle

et se tend, c'est là la veille. Tantôt elle se relâche en partie et ce sont

là les songes. Aux changements de la forme, la science contemporaine a substitué l'analyse microscopique et moléculaire: le sommeil naît de l'excitation d'abord faible, puis de plus en plus forte, de régions profondes du cerveau et du tronc cérébral, accompagnée d'une

extinction progressive de la partie superf icielle du

cerveau qui est responsable de l'état de veille. » René Descartes, Le Traité de l'homme, 1648 47

Il existe avant l’art du rêve, un art du sommeil. Tandis qu’on ne peut se saisir du rêve de façon mimétique, des artistes vont s’intéresser de plus près à la

question du sommeil. Quelle est la nuit du dormeur? Qu'est-ce qui émerge du sommeil?

Pour présenter le rêve on s’est attaché à représenter le sommeil avec la figure du dormeur. Tous les sommeils: du réparateur à l’agité, de la bienheureuse bonne femme endormie du Rêve de Picasso, à la dormeuse

torturée d’Heinrich Füssli dans Le Cauchemar. On s’intéresse au sommeil

de l’autre comme Sophie Calle et ses dormeurs (proches et inconnus) qui

se succèdent les uns aux autres à passer une nuit dans son lit. Elle leur prête 47 Sivry, Sophie (de) et Meyer, Philippe, L’art du Sommeil, Paris, Empecheurs de Penser En Rond, 1995, p.111

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