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kcal par jour et par habitant. Comparé à l’Europe ou aux Etats-Unis, où, l’on dépasse les 4000 kcal par habitant et par jour. Il s’agit donc d’un facteur culturel difficile à apprécier, spécifique et idiosyncrasique. Mais c’est sur ce genre de facteurs locaux ou régionaux qu’une adaptation aux grands défis pourra s’appuyer. En ce qui concerne les autres sources d’alimentation, de nombreux endroits en Europe travaillent aujourd’hui sur les protéines animales provenant des insectes. Wageningen, en particulier, est très avancé sur ce sujet, et en Angleterre, quelques laboratoires travaillent également dessus, et en Asie, en Thaïlande, au Viêtnam. Dans la péninsule indochinoise où existe une culture de consommation de criquets, de sauterelles et même de vers à soie, des travaux sont engagés, surtout en Thaïlande, et sont relativement prometteurs. En Europe, où cette culture n’existe pas, on s’attache, à Wageningen en particulier, à couper tout lien possible de reconnaissance entre l’aliment et l’origine animale de cet aliment.

Dr Frédérique Clusel L’innovation est peut-être l’avenir de l’indépendance alimentaire A propos de l’indépendance de la production ou de l’indépendance alimentaire, le point mentionné rejoint celui de la globalisation. Les autres pays produisent effectivement avec des règles et des réglementations sanitaires différentes des nôtres, et acceptent donc certaines innovations beaucoup plus facilement que nous ne pouvons le faire. Il y a toutefois certaines innovations qui arrivent par chez nous ; il y a l’exemple d’Improvac, et également beaucoup d’autres, qu’on pourrait mettre en place, qui respectent l’environnement, la qualité sanitaire des produits, la qualité de production… mais qui ne sont pas mis en place, pour cause de phénomènes émotionnels, et notamment de la peur. Et, si l’on veut garder notre indépendance alimentaire, il va peut-être falloir accepter, d’évoluer vers des modes de production beaucoup plus économiques, et qui permettent d’être compétitifs, tout en conservant nos traditions parce que c’est effectivement très important. Julien Damon Cette table ronde a donc permis d’aborder un nombre de sujets considérable, en regardant les différences entre le monde riche et le monde pauvre, avec des exemples incarnés un peu partout. Nous pouvons donc saluer nos intervenants et passer un court moment sur cette question du principe de précaution, qui généralement conduit à des discussions urbaines ou des bagarres générales. Le président de l’association des anciens élèves de l’Ecole Polytechnique va nous introduire ce thème, qui sera développé par Bernard Chevassus-au-Louis sur cette question complexe inscrite vous le savez dans notre constitution.

Échanges mondiaux, santé animale et principe de précaution

Laurent Billès-Garabédian, président de l’Association des anciens élèves de Polytechnique Comment nourrir neuf milliards de personnes ? Quelles sont les maladies qui passent de l’homme à l’animal et de l’animal à l’homme ? …autant de sujets qui viennent d’être abordés. Il est clair que les X ne sont pas forcément les meilleurs experts sur tous ces sujets ; en revanche je pense que nous pouvons apporter notre contribution sur tout ce qui est innovation, recherche et développement. Et pour reprendre une analogie qui n’est pas tout à fait liée à l’agriculture ou à la santé humaine et animale, c’est ce qui s’est dit dans le rapport Gallois, sorti récemment sur l’industrie : la France risque d’être coincée entre des pays qui montent en gamme et qui arrivent à « pricer » leurs innovations (typiquement l'Allemagne) et des pays à bas coût (typiquement les pays émergents). La solution, parmi les nombreuses proposées, c’est clairement l’innovation. Le Docteur Clusel a largement insisté sur l’aspect innovation : innovation dans l’absolu, innovation recherche publique, privée, mais également dans tous les centres de R&D de la planète. Il est clair qu’à la fois les grands centres des pays industriels sont très forts que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis, mais il est évident aujourd’hui que tout ce qui est Amérique Latine, Chine, et demain peut-être Afrique connaissent des développement importants et, comme cela a été souligné, avec des idées totalement novatrices, avec des short-cut où on lève un certain nombre de contraintes. Jusqu’où peut-on aller et quels sont les risques inhérents lorsque on pousse au maximum la science ? La peur peut malheureusement être un frein extrêmement important mais, est-il possible d’anticiper ce problème ? Pour répondre à ces interrogations, Bernard Chevassusau-Louis président de l’Observatoire de la qualité de l’alimentation. Comment ne pas instrumentaliser ce principe de précaution, mais inversement ne pas faire d'obscurantisme en empêchant le progrès par peur des catastrophes ? Quels sont les différents acteurs ? Comment peut-on tenir compte à la fois du principe de précaution, sans l’instrumentaliser, tout en poursuivant les travaux pour prévoir et étudier les risques potentiels ? Bernard Chevassus-au-Louis, docteur en sciences à l’Université Paris 11, inspecteur général de l’agriculture, ancien directeur général de l’INRA, membre du CGAAER Je souhaite évoquer trois points : tout d’abord, sommesnous, sur ces questions santé animale et humaine, dans le champ d’application du principe de précaution tel qu’il est mentionné ? D’autre part, si nous sommes dans ce champ, quelles sont les mesures qu’il convient de prendre et quelles actions faut-il entreprendre ? Enfin,


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