Recherche et innovation
Terre et agriculture Credit: ADECAL
Il existe en Nouvelle-Calédonie une grande diversité de sols ; leur point commun est la perte de fertilité et le manque de matière organique devenant un facteur limitant important pour la production agricole locale. Pour répondre à cette contrainte, des expérimentations sont menées au pôle terrestre de la Technopole afin de permettre aux producteurs locaux d’optimiser leur rendement tout en respectant l’environnement. Elles ont également pour objectif l’identification de nouvelles opportunités d’exportations et de substitution à l’importation (ex du riz). « Notre programme terrestre est développé en collaboration avec le secteur privé pour faciliter le transfert de technologies, encourager l’innovation, et ainsi contribuer au développement de l’agriculture durable», explique Adrien Rivaton. Le semis sur couverture végétale (SCV) : une technique innovante en cours de transfert au profit des professionnels « Le programme « semis sur couverture végétale » (SCV), développé au sein du CREA depuis 2010, a pour objectif d’accroître la production des cultures de rente, de diversifier les filières tout en diminuant les coûts de production et en limitant le recours à des fertilisants et à des pesticides de synthèse. En 2014, sur la Grande Terre, plus de 150 ha ont été plantés en maïs, soja, blé, squash, … à l’aide de cette technique (SCV) », déclare Sylvia Cornu-Mercky, Directrice du Pôle terrestre. Frédéric Jullien, Responsable du CREA, explique : « Au sein de notre Centre de Recherches et d’Expérimentations Agronomiques (CREA), des essais variétaux, des rotations de cultures et des itinéraires techniques sont testés pour et avec les agriculteurs locaux. ». Par ailleurs, des expérimentations sont réalisées sur d’autres cultures comme le riz, qui pourrait constituer une opportunité pour la Nouvelle-Calédonie : les premiers résultats sont encourageants et semblent montrer qu’une production locale de niche (ex : riz parfumé) pourrait être développée et se substituer aux importations.
Les tubercules tropicaux : assurer la sécurité alimentaire Chaque année, la Nouvelle Calédonie produit plus de 300 tonnes de tubercules tropicaux tels que l’igname, le manioc, le taro et la patate douce, d’après les chiffres officiels (circuit formel). Cette production monte à 10 000 tonnes si l’on considère l’agriculture en tribu dans sa globalité (marchés de proximité, échanges, dons, autoconsommation). Les tubercules tropicaux représentent un aliment de base essentiel pour les sociétés océaniennes.
L’apiculture : filière en devenir Les abeilles furent introduites en Nouvelle Calédonie par les missionnaires, il y a environ 200 ans. La production annuelle de miel était de l’ordre de 100 tonnes en 2013 ; elle a été multipliée par 3 entre 2002 et 2012 ; elle possède un potentiel de développement important. Cette filière est représentée essentiellement par l’activité de petits producteurs et elle joue un rôle majeur dans la production agricole calédonienne par son action de pollinisation des fleurs. Actuellement, et ce, au niveau mondial, les abeilles sont victimes d’une combinaison de facteurs qui augmentent leur mortalité : maladie comme la varroase (tique de l’abeille), utilisation non raisonnée d’insecticides chimiques, changements climatiques, etc…. La Nouvelle-Calédonie, du fait d’un statut sanitaire favorable (indemne de varroa), peut constituer une réserve de souches d’abeilles intéressante.
La mission principale du Centre des Tubercules Tropicaux (CTT) est la diffusion de matériel végétal sain et génétiquement performant auprès des agriculteurs, afin que la production de tubercules tropicaux puisse subvenir aux besoins des calédoniens.
De fait, la Nouvelle-Calédonie aurait des possibilités d’exportation de produits issus de la ruche (telle que la gelée royale) et de matériel biologique génétiquement performant (issue de sélection). Pour cette filière, les perspectives de développement et d’innovation sont donc évidentes.
Le Centre est situé à Poindimié dans la Province Nord et possède une antenne à Païta dans la Province Sud. Ce centre a pour objectifs de répertorier, évaluer, conserver les espèces locales de tubercules. Parallèlement, ce centre développe des hybrides (une variété locale croisée avec une variété importée) permettant de répondre à des critères agronomiques (lutte contre les maladies, ou les ravageurs) et organoleptiques précis (goût) ; le calibre du tubercule est également l’un des critères pris en compte.
Le Centre de Promotion de l’Apiculture (CPA), réalise, depuis 2010, un inventaire des espèces mellifères endémiques à la Nouvelle-Calédonie. Parallèlement, un laboratoire d’analyse des miels est en cours de réalisation ; laboratoire destiné, à moyen terme, à caractériser l’origine et la qualité du miel voué à l’exportation.
« Depuis plus de 20 ans, le CTT travaille sur cette filière et a, en conséquence, acquis une compétence unique, qui pourrait facilement être valorisée au niveau de la zone Pacifique » s’enthousiasme Didier Varin, Responsable du CTT.
« Les entreprises apicoles sont réparties sur tout le territoire de la Nouvelle Calédonie » souligne Aaron Magnin, Responsable du CPA « l’apiculture peut être réalisée en complément d’autres activités comme l’agriculture, l’agro-tourisme ou l’éco-tourisme. Notre objectif est le transfert de techniques vers le secteur privé voire l’exportation de nos connaissances vers la région Pacifique ».
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