Magazine «environnement» 2/2016 - Innover pour l’homme et la nature

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environnement 2/2016 > PRODUITS CHIMIQUES

présentes dans un foyer sont totalement inoffensives. » De toute façon, nous en rapportons sans cesse chez nous, que ce soit dans la cuisine, la salle de bains ou le séjour. Si le traitement antibactérien de certains ustensiles, telles les planches à découper, part certes d’une bonne intention, il est superflu, explique Christoph Moor. « À faible dose, les substances actives peuvent engendrer des résistances ; à forte dose, elles nuisent au bon fonctionnement des stations d’épuration. Même si les quantités utilisées sont minimes, des résidus de biocides difficilement dégradables risquent de s’accumuler dans les eaux et, pire ­encore, dans les sédiments.  » Collaboration avec l’UE Quelque 4000 produits biocides de 22 types différents sont autorisés à ce jour en Suisse. Leur nombre est estimé à 20 000 au sein de l’Union européenne. Les substances actives qu’ils ren­ ferment font actuellement l’objet d’une é­ valuation au niveau européen. Ce programme de contrôle, qui vise les

Prudence est mère de sûreté ! • Demandez-vous s’il est nécessaire de recourir à un produit chimique. Un traitement mécanique ou une meilleure organisation suffisent souvent. • Achetez uniquement des produits biocides autorisés à la vente en Suisse. Sur l’étiquette sont mentionnés le titulaire de l’autorisation, ainsi que le numéro d’autorisation CHxxxx. • Le vendeur est tenu de fournir des renseignements en cas de questions concernant l’emploi de ces produits. • Si vous devez utiliser un biocide, respectez scrupuleusement les indications figurant sur l’emballage et la notice jointe. L’effet et les prescriptions de sécurité se basent sur les dosages indiqués. • Afin de protéger l’environnement, il convient d’éliminer selon les règles les restes de produits et les biocides périmés (qui ne sont peut-être plus autorisés) : il faut les ramener soit dans un point de vente, soit dans un centre de collecte des déchets spéciaux.

sentée au sein des organismes européens compétents. Lorsque l’autorisation d’un produit biocide existe déjà dans un État membre de l’Union, la Suisse peut la reconnaître. « En Suisse, ces produits étaient déjà soumis à autorisation avant le lancement du programme européen », ex-

Pour des raisons relevant de la protection des animaux, il est interdit en Suisse d’utiliser des biocides contre les poissons, les oiseaux et d’autres vertébrés. Les dispositions légales n’autorisent que les produits servant à combattre les souris, les rats et autres rongeurs. substances actives déjà présentes sur le marché, devrait s’achever d’ici 2024. Dès qu’une de ces substances est officiellement autorisée sur la base des nouveaux critères, plus sévères, les autorisations accordées à tous les produits biocides qui contiennent cette substance sont systématiquement contrôlées. Dans cette procédure, la Suisse collabore étroitement avec l’UE. Elle est également repré-

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plique Christoph Moor. Cette obligation se fonde sur l’ordonnance concernant la mise sur le marché des produits biocides (OPBio), en vigueur depuis 2005. La décision de mettre un produit en vente avec un étiquetage des dangers – qui exige le cas échéant des mesures destinées à réduire les risques – relève de l’OFEV, de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et du Secrétariat d’État à l’écono-

mie (SECO), ce dernier étant responsable de la protection des travailleurs dans le cas des applications professionnelles. L’Organe de notification des produits chimiques, commun à ces trois offices, tient compte de leur toxicité, aussi bien pour l’homme que pour l’environnement. En outre, la preuve de l’efficacité est déjà requise aujourd’hui pour les produits destinés à la protection du bois et pour certains désinfectants. Pour les autres types de produits biocides, cette preuve ne fait pas l’objet d’une vérification officielle. La responsabilité en revient au titulaire de l’autorisation, qui doit la garantir. On ne s’attaque ni aux oiseaux ni aux poissons ! Nombre de biens courants contiennent par ailleurs des biocides sans porter d’étiquette spécifique. Pour le profane, la distinction n’est pas toujours aisée. Prenons le cas des peintures : celles qui contiennent des biocides afin de protéger les façades contre l’apparition d’algues ne sont pas soumises à autorisation. Il n’en est pas de même pour l’algicide


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