Heureuse découverte, avec Pierre Vuarin Le processwork, une démarche pragmatique et efficace Fin 2017, une amie, Sakeenah Ahamed, m'a indiqué avec enthousiasme qu'il existait une approche processwork qui permettait de travailler sur les conflits. Au même moment, je suivais une formation de formateur sur l'Approche et la Transformation Constructives des Conflits (ATCC) 17. Cette démarche me donnait de grandes satisfactions. Je sentais que je changeais intérieurement et qu'il était possible de faire face à des situations de conflits de manière différente de celles que j'utilisais jusqu'à maintenant. J'éprouvais de la curiosité vis-à-vis du processwork. Je fus invité par trois facilitateurs de cette démarche (Maurice Brasher, Sophie de Bryas et Denis Morin) afin d'échanger avec eux concernant un conflit social dans lequel j'étais engagé à propos d'une plateforme d'accueil des demandeurs d'asile et de la situation d'indignité et de violence qui avait été créée. Ils insistèrent, en particulier, sur certains rôles qui apparaissaient comme fantômes dans cette situation impliquant de nombreux acteurs publics et privés. Ceci me paraissait pertinent. Le soir même, je participais au Forum 104 à Paris à un « processus » du processwork avec une douzaine de personnes18. Je fus directement intégré ainsi qu'une autre personne nouvelle dans la dynamique de travail. Après une exposition rapide des conflits « chauds » que chacun vivait (conflits internes, interpersonnels et dans sa vie sociale et mondiale), nous nous sommes levés de nos chaises. Nous les avons poussées contre les murs et nous sommes rentrés dans un temps d'expression et de déplacement libre en relation avec un des conflits présentés. Ceci s'est réalisé facilement. Néanmoins, il me semblait un peu étrange, de s'exprimer librement autour d'une situation de conflit que l'on venait de découvrir. J'avais la possibilité de pouvoir réagir comme je le faisais d'habitude dans ma vie. Je pouvais aussi choisir de prendre un des rôles présents (le commanditaire, l'écrivain, l'attaché de presse en l’occurrence...). Pour cette première séance, j'essayais comme dans la démarche ATCC de ne pas juger les autres. J'essayais d'exprimer mes ressentis, mes sentiments, ce qui m'affectait. Je voyais que d'autres personnes présentes exprimaient des jugements, changeaient de place allégrement quand elles étaient en accord ou en désaccord avec la dernière expression d'une personne. Elles rentraient dans des rôles. Ceci m'interrogeait. Mais je trouvais qu'existait une forme de liberté. Il me semblait que ce qui se jouait était proche de la vie. Ceci me plaisait. Durant la soirée, nous avons vécu deux processus de la sorte, de vingt à trente minutes. Puis chacun(e), sur un papier ou un carnet personnel, de manière automatique, a répondu six fois à la même question visant à exprimer ce que nous avions appris après cette pratique.
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Approche et Transformation Constructives des Conflits (ATCC) http://atcc-institut.fr/ https://processwork.info/qui-sommes-nous/
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