LES CAHIERS DU PROCESSWORK & DE LA DÉMOCRATIE PROFONDE

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Cela commence par moi, avec Marie-Claire Dagher Guérir mes relations avant de guérir le monde J’ai le High Dream, le rêve grandiose, de contribuer à la paix dans le monde. J’ai le High Dream d’une société égalitaire et sans classes, d’une société complètement inclusive. C’est la raison pour laquelle je me suis enthousiasmée pour le processwork, avant même de savoir de quoi il s’agissait effectivement. Je pratique le processwork de façon militante comme un moyen de guérir le monde, convaincue que ce que je peux améliorer localement va permettre d’améliorer les choses dans le monde. C’est mon interprétation de la notion quantique de non-localité. Pour employer un vocabulaire de communication non violente, je crois que le processwork répond à mon besoin de poursuivre ces High Dreams alors que le chaos et le désespoir règnent autour de moi, que ce soit dans ma vie professionnelle ou dans le monde. Or, je constate que le processwork est lent à guérir le monde, et que les processworkers eux-mêmes expérimentent toutes sortes de conflits dont ils ont du mal à s’extraire. Alors je fais mienne cette réflexion entendue voilà quelques années – c’était à propos du conflit israélo-palestinien : « Tout le monde cherche à résoudre les conflits lointains, cela évite d’avoir à balayer devant sa porte. » J’ai appris à utiliser l’Innerwork (travail intérieur) enseigné par Arnold et Amy Mindell lors de leur séminaire à Berlin, comme un moyen de travail sur moi. Et puisque Arnold Mindell, qui est aussi physicien, a introduit la notion de non-localité, c’est-à-dire que ce qui se passe ici pour moi est un reflet de ce qui se passe dans le groupe, et que ce qui se passe dans le groupe est un reflet de ce qui se passe dans le monde, je reprends l’espoir de guérir le monde en travaillant sur moi et en étant attentive à ce que cela représente à une échelle plus large.

Qui est raciste ? Moi « Qui est raciste ? » est un chapitre du livre Sitting in the Fire4, d’Arnold Mindell. En remarquant les polarités, le processwork va me permettre d’identifier deux sous-personnalités qui s’affrontent en moi, créant un conflit interne. D’une part, je refuse le racisme et l’exclusion de toutes mes forces, comme étant contraires à mes valeurs. Mais je sais de source sûre qu’une sous-personnalité raciste est présente en moi. Jusqu’ici, la sous-personnalité non raciste semble avoir triomphé (en apparence comme nous allons le voir) et j’ai lutté contre la sous-personnalité raciste de façon très militante, en développant des relations préférentiellement avec des personnes issues d’autres communautés. J’ai eu par exemple des ami(e)s noir(e)s, arabes et juifs (juives), on voit que je développe ici tout le florilège du racisme de base. Où cela va-t-il nous mener ?

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S’asseoir dans le feu

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