Magie de feu - extrait

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appuyé contre le mur opposé, et quatre portes conduisant, en toute logique, à autant de chambres. M’approchant de celle la plus à droite, je fis glisser le passe-partout pendu à mon cou et l’introduisis dans la serrure. Quand celle-ci cliqueta, je poussai le panneau et appuyai sur l’interrupteur. C’était exigu. Minuscule mais soigné, avec une toute petite fenêtre et un lit une place. La broderie du couvre-lit bleu roi figurait les tours de Sainte-Sophia. Face au lit, un bureau en bois sur lequel s’élevaient une pile de bouquins haute de soixante centimètres, une autre de paperasse, et où trônaient un ordinateur portable argenté et un réveil. Une étroite porte en bois donnait sur un placard. Après avoir refermé le battant derrière moi, je posai mon sac sur le lit. Hormis les quelques meubles et les fournitures scolaires, la chambre était vide. Mis à part les rares bricoles que j’avais réussi à caser dans mon sac de voyage, rien, ici, ne me rappellerait mon chez-moi. J’eus le cœur gros à cette pensée. Mes parents m’avaient vraiment envoyée en internat ! Ils avaient préféré Munich et leurs recherches sur un philosophe moisi aux vernissages et autres dîners de gala auxquels ils étaient d’ordinaire si fiers d’être invités… M’asseyant à côté de mon sac, je sortis mon téléphone portable de la poche avant de ma besace jaune et gris, ouvris le clapet et vérifiai l’heure. Presque 17 heures à Chicago, soit minuit à Munich, et de toute façon ils devaient être actuellement à mi-chemin au-dessus de l’Atlantique. J’avais très envie de les appeler, d’entendre le son de leur voix, mais, comme c’était impossible, je composai le numéro de portable de ma mère et tapai un SMS : « O bahut ds ma chb. » 22


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