Direct Matin - Edition Paris Ile-de-France 847

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N° 847 JEUDI 17 MARS 2011 9

2012 : CES «MOYENS CANDIDATS» QUI PEINENT À DÉCOLLER

RETARDS AU DÉMARRAGE

Dominique de Villepin.

qui profite aussi bien au PS qu’à l’UMP», peste Eric Coquerel, proche de Jean-Luc Mélenchon. Phénomène que confirme le politologue Stéphane Rozès. «L’éventualité de la présence de Marine Le Pen au second tour fait jouer de ma-

nière maximale le réflexe vote utile, à gauche comme à droite. Les 5 à 7 % des intentions de vote dont ils sont crédités, c’est le noyau dur électoral de tous ces candidats», relève le président de CAP (Conseils analyses et perspectives).

© MEIGNEUX/SIPA

VERS UNE INSCRIPTION DANS LA CONSTITUTION

Le gouvernement espère changer la Constitution d’ici à cet été

pour y introduire un article sur l’équilibre budgétaire. Mais les chances que les deux chambres du Parlement votent avant la présidentielle le principe d’une règle d’or budgétaire sont minces. Présenté par François Fillon hier en Conseil des ministres, ce dispositif prend la forme «de lois-cadres pluriannuelles» ; en clair, une trajectoire d’au moins trois

© SIPA

Olivier Besancenot.

ÉQUILIBRE DES FINANCES PUBLIQUES

Avec cette réforme, Bercy assure ainsi limiter les dérives budgétaires.

Eva Joly.

© BALTEL/SIPA

Embouteillage dans le peloton Vrai problème ou simple retard au démarrage ? Ni l’un ni l’autre, rétorquent les états-majors. «Des sondages réalisés 14 mois avant le scrutin alors que l’on ne connaît même pas les candidats, c’est aussi scientifique que l’astrologie. On assiste à un véritable bourrage de crâne pour nous imposer un vote utile

Jean-Luc Mélenchon.

© SICHOV/SIPA

En l’espace de dix jours, pas moins de sept enquêtes d’opinion portant sur la présidentielle ont été publiées. A chaque fois, le tiercé Le Pen-DSK-Sarkozy a éclipsé le peloton des autres candidats déclarés ou virtuels, dont les cotes ne parviennent pas à dépasser le seuil des 7 % des intentions de vote. Exemple encore hier avec ce sondage Ipsos pour Le Monde et Europe 1 : d’Olivier Besancenot (NPA) à Dominique de Villepin (RS) en passant par Jean-Luc Mélenchon (PG) et Eva Joly (EELV), tous se situent dans la fourchette de 5 à 7 % des voix. Seul François Bayrou se hisse jusqu’à 10 %, à condition que DSK ne soit pas testé.

© BALTEL/SIPA

Dans les sondages, il y a un trio de tête et puis les autres.

ans sera fixée par le gouvernement pour un retour à l’équilibre des finances publiques. «Ces lois programmeront les efforts en dépenses et en recettes à réaliser, année après année», précise Matignon, qui réitère son engagement d’un retour du déficit à 3 % du PIB en 2013, contre 7,7 % en 2010. Ce dispositif sera moins contraignant que celui adopté en Allemagne, qui prévoit une date-butoir pour un retour à un déficit nul. «Il y aura moins d’échappatoires que dans le passé en matière de dérive des finances publiques», assure Bercy. Illustration : «Le Conseil constitutionnel pourra éventuellement censurer la loi de finances s’il estime qu’elle sort de la trajectoire», explique le ministère du Budget. Salué par le Nouveau Centre qui le réclamait depuis trois ans, ce projet de loi constitutionnel n’est pour le PS qu’une opération de communication. «Il ne fera pas oublier la responsabilité écrasante de la droite dans la dégradation des comptes publics», déplore Michel Sapin, le «monsieur Economie» du PS. •

Le second effet «primaires» Côté Modem, on rappelle surtout que tout peut arriver dans une campagne. «Il faut comparer avec 2006, où, à la même époque, François Bayrou était encore plus bas», relativise son porte-parole, Yann Wehrling, non sans rappeler que son champion avait alors fini à 18,5 %. Patience, donc. Mais pour d’autres candidats, réussir cette précampagne présidentielle est d’autant plus important que 2012 passe par une case primaires. Eva Joly reste ainsi suspendue à la décision du très populaire Nicolas Hulot de se présenter aux suffrages des écologistes. Un contretemps qui bride les efforts de l’ancienne magistrate pour s’imposer dans le débat politique. Pour rebondir, beaucoup de ces «moyens candidats» (par opposition aux «petits» qui ne dépassent pas 4 % d’intentions de vote) comptent sur les cantonales de dimanche, seul «véritable sondage» qui existe à leurs yeux. Au Front de gauche, le discours est clair : «Dès lors que nous nous serons imposés comme la deuxième force à gauche, nous pourrons passer à l’étape 2012.» •


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