Voiture propre-Sénat

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IV. L’EFFET DE SERRE : UN DÉFI POUR LES TRANSPORTS Les études les plus récentes, notamment du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ont permis d’établir une corrélation entre l’évolution du climat et la production anthropique de gaz à effet de serre (GES). Plus particulièrement les GES d’origine humaine seraient à l’origine de l’accélération du réchauffement. Ce sujet est très complexe. De nombreuses inconnues subsistent. Elles doivent conduire à poursuivre les recherches pour mieux connaître l’évolution du climat, mieux appréhender l’action de l’homme et donc mieux définir les moyens de lutte à mettre en oeuvre. Le climat futur est soumis à d’importantes incertitudes quant à l’ampleur du réchauffement, à sa rapidité et à ses conséquences sur l’environnement et l’homme. A titre d’exemple, le rôle du méthane est de plus en plus étudié. Parmi les gaz à effet de serre, au côté du CO2, le méthane joue un rôle très important puisque son pouvoir de réchauffement est 21 fois supérieur. Des recherches récentes ont mis en lumière l’importance des hydrates de méthane gelés (clathrade) dans les sédiments océaniques1, mais aussi dans le permafrost2 et son impact potentiel sur évolutions climatiques futures. Il pourrait constituer un facteur majeur d’aggravation du réchauffement. Il pourrait donc être pertinent d’agir en priorité sur les émissions de méthane d’autant que le cycle de vie des molécules CH4 est d’une dizaine d’année dans l’air. Quelles que soient aujourd’hui les incertitudes, un consensus international, à la fois scientifique et politique, a conduit la France et l’Europe à s’engager pour la maîtrise, puis la réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de la convention cadre des Nations unies sur le climat en 1992, puis du protocole de Kyoto en 1999. Celui-ci est entré en vigueur en 2005 et impose à la France une stabilisation de ses émissions de GES en 2010 par rapport à 1990 et à l’Europe une diminution de 8 %. Au-delà du protocole de Kyoto, notre pays s’est engagé à diviser par quatre ses émissions à l’horizon 2050. En effet, si l’on veut permettre aux pays du Sud de se développer, tout en divisant par deux les émissions mondiales, les pays développés doivent réduire leurs émission d’un facteur quatre. C’est donc à l’aune de ces deux engagements, stabilisation en 2010 par rapport à 1990 et division par quatre en 2050, qu’il faut aborder la question de la contribution de l’automobile à l’effet de serre.

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Cf. The clathrate gun Hypothesis, 2002, James Kennett, Santa Barbara University, California. Cf. The New Scientist Magazine, n°2512, 11 août 2005, p.12.


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