







Organigramme
(Dernière réunion le 5 août 2022. Enregistré auprès de prt. 05/22)
PRÉSIDENT
Christophe Dubois
VICE-PRÉSIDENT
Pierre Lavefre
DIRECTEUR DU GROUPE DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Adelino Di Marino
GROUPE DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Sophie Martinez
Benôit Cauet
Pascal Gastien
Bernard Arnoux
Aubert Titouan
Lambert Yann
Benôit Cauet
Bernard Arnoux
Adelino Di Marino
Pascal Gastien
SECRÉTARIAT
Fleur Hernandez
bibliophilesdeparis@gmail.com bibliophilesdeparis@wordpress.com
Pl. Saint-Germain des Prés
75006
Paris, France
Facebook: Bibliophiles de Paris
Instagram: bibliophilesparis
La Société des Bibliophiles de Paris est née en 1895. Le groupe de travail a pour mission de promouvoir et valoriser le livre ancien. L'association est née comme un groupe fermé de bibliophiles, qui se réunissaient en privé pour discuter de livres. Aujourd'hui, cependant, nous essayons de promouvoir le livre auprès de tous, en particulier des plus jeunes, à travers les réseaux sociaux. Nous collaborons avec tous ceux qui ont l'intention de promouvoir les livres anciens et les gravures. Sous la direction de Christophe E. Dubois, des bibliophiles de Paris tentent de donner un nouveau lustre à ce club en mêlant tradition et modernité. Un juste mélange s'est donc créé entre anciens collectionneurs et nouveaux jeunes bénévoles.
Beaucoup d'entre nous sont dans le monde entier pour des engagements professionnels, mais grâce aux nouvelles technologies, nous pouvons rester en contact et discuter de vieux livres.
Il y a toujours eu deux départements au sein de notre groupe : le département scientifique de recherche de livres anciens et anciens et le département d'histoire du territoire français.
Nommé le nouveau directeur du Département scientifique des livres rares et anciens des Bibliophiles de Paris. Pour la première fois depuis 1895, la charge fut confiée à un Italien : Dr. Adelino Di Marino. Adelino Di Marino dirigera le groupe de recherche scientifique également composé des membres Benôit Cauet, Sophie Martinez et Pascal Gastien. Le nouveau directeur est le bibliothécaire de la belle Bibliothèque des Sœurs Bénédictines de Montevergine située dans la province d'Avellino en Italie, avec un patrimoine littéraire de 80 000 volumes. Une réalité que nous avons connue, grâce au dr. Di Marino, au cours de l'année 2022 et qui nous a impressionnés par ses activités, parmi lesquelles : un salon du livre, avec plus d'un million de vues en ligne et avec la présence de la célèbre écrivaine Isabel Allende, une exposition internationale consacrée à Dante Alighieri et récemment une publication dédié aux peintures présentes dans le siège bénédictin. Expert en livres rares et anciens depuis 2013, Adelino Di Marino a accru son nom à travers de nombreux ouvrages et s'est distingué par ses grandes compétences dans le domaine et son professionnalisme dans le secteur du livre qui l'ont amené à avoir une grande satisfaction et des milliers d'adeptes sur le web malgré son jeune âge.
Tous les membres et tout le comité directeur, le président Christophe Edmond Dubois, le vice-président Pierre Lavefre remercient dr. Adelino Di Marino et vous souhaite le meilleur des bonheurs.
Fleur Hernandez
Le département de recherche scientifique des livres rares et anciens est dirigé par M. Adelino Di Marino, un expert italien en livres anciens, notamment à caractère occulte. Il a travaillé dans plusieurs bibliothèques en Italie et collabore avec plusieurs bibliophiles et librairies à Paris. Le département est composé de cinq professionnels du secteur, parmi lesquels des libraires, des bibliophiles et des historiens impliqués dans la recherche et l'évaluation de textes rares et anciens.
Contact: depart.scient.livresrares@gmail.com
Le Département d'histoire du territoire français est dirigé par M. Lambert Yann, historien international et passionné d'histoire française et parisienne. Il a analysé et traduit de nombreuses œuvres de Balzac et de Victor Hugo. Aujourd'hui, le département est composé de cinq stagiaires qui effectuent des recherches sur l'histoire de la région pour la mise en valeur à travers les médias sociaux.
Contact: depart.histoire@gmail.com
Website: bibliophilesdeparis.wordpress.com
La Librairie La Perle Rare
9 rue du Châtel 60300 Senlis France
Comment est née votre bibliothèque?
Ayant eu la chance de grandir dans le monde des livres, avec un grand-père bibliophile, un père et un frère relieurs amateurs et une mère bibliothécaire, j’ai appris à aimer les livres tant pour le contenu que pour le contenant. La vie m’a ensuite offert la possibilité de travailler quelques années pour la librairie ancienne d’un beau-frère. A l’époque, les ventes sur internet balbutiaient ; j’ai sauté le pas lorsque l’occasion s’est présentée, en lançant ma librairie ancienne en ligne il y a plus de 11 ans. Durant cette période, mes moments préféraient étaient les « remises en main propre », opportunités d’échanges savoureux avec des passionnés. C’est donc tout naturellement que j’ai fini par ouvrir ma boutique, afin que ces échanges deviennent quotidiens. Le centre historique de Senlis est un écrin de choix pour cette activité.
Votre bibliothèque a-t-elle un type de spécialisation ou propose-t-elle tous les types de livres?
Ma librairie n’affiche pas de spécialisation : de nombreux thèmes y sont présents, avec cependant une prédilection pour le visuel (illustrations, belles éditions) et l’insolite. La majeure partie des ouvrages est datée du XVIIIème au XXème siècle.
On trouve également dans la boutique des vieux papiers tels que gravures, cartes postales, plaquettes publicitaires, menus, etc… ainsi que des petits objets chinés comme des serre-livres, encriers et autres bibelots.
Pensez-vous que les réseaux sociaux sont utiles pour ce métier?
Les réseaux sociaux offrent une formidable opportunité de démystifier le monde du livre ancien qui peut paraitre impressionnant, austère, inaccessible ou réservé à des initiés. Le grand public peut ainsi découvrir que les livres anciens, une fois sortis des greniers poussiéreux, présentent un grand nombre d’attraits. Et découvrir aussi qu’entre les incunables et les livres de poche, il existe une immense variété de styles.
Les réseaux sociaux abolissent les frontières, on peut y accéder depuis chez soi ou depuis n’importe quel endroit qui ne soit pas une zone blanche. Ils permettent une augmentation des interactions entre personnes ayant les mêmes centres d’intérêt, et la création de communautés où les passions se partagent et les échanges enrichissent les membres. C’est un nouveau mode de communication, notamment pour faire connaitre des évènements, ou comme alternative aux catalogues papier.
Les réseaux sociaux permettent de toucher toutes les générations, et particulièrement les plus jeunes.
Deux de vos meilleurs livres dans le catalogue?
- Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, dans une édition illustrée par Maurice Leroy, un exemplaire numéroté dans une belle reliure décorée d’Adrien Lavaux.
- Les oiseaux utiles du Docteur Edouard-Louis Trouessart, édition dont les planches ont été réalisées en couleurs d'après les superbes aquarelles de LéoPaul Robert. Chaque oiseau est présenté avec une page recto verso de texte, puis une planche.
Website: www.librairie-laperlerare.com
Téléphone: +33 (0)6 70 29 10 39
E-mail: contact@librairie-laperlerare.com
Horaires: Les mardis, vendredis et samedis de 10 h à 13 h et de 15 h à 19 h.
Comment est née votre passion pour les livres?
Il m’est toujours difficile d’évoquer en quelques mots l’élément déclencheur qui me poussa en direction de l’univers des livres et plus particulièrement celui des livres anciens.
J’ai suivi un parcours théâtral classique pendant plus de dix ans et je suis passée par le conservatoire d’Art Dramatique de ma ville. Ce qui m’a permis d’acquérir et d’asseoir ce goût pour le théâtre classique et notamment celui de Molière. Cette passion du texte a certainement favorisé cette envie d’explorer les éditions anciennes.
Un jour, j’ai donc naturellement poussé les portes d’une librairie de livres anciens et cela fût une véritable révélation pour moi. J’ai découvert un univers extraordinairement riche qui m’était jusque-là inconnu. L’Histoire avec un grand H s’ouvrait à moi, en combinant la puissance du texte et la sensualité du papier. Cette rencontre foisonnante de textures m’a fascinée. Ainsi débuta ma passion pour les livres anciens.
Vous souvenez-vous d'un livre en particulier qui vous a passionné?
Un choix cornélien dans la décision de n’en garder qu’un seul. Cependant, je dirais Les Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos. Roman épistolaire d’une écriture finement ciselée. Difficile de sortir indemne d’un roman comme celui-ci où cruauté, manipulation sont les deux pendants principaux d’une finalité tragique que l’on sait inéluctable. Et pourtant, j'ai été transportée par ce roman à l'époque où je l’ai lu. C’est un peu grâce à lui que je conserve une grande fascination pour la période du XVIIIe siècle. Par contre, si je devais en choisir un autre, ce serait Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand pour la beauté du texte.
Quelle est votre activité actuelle?
Les gens sont parfois surpris lorsque j’évoque mon poste actuel, qui n’est autre qu’agent administratif au sein de la CPAM. Je parle toujours de période transitoire car je ne désespère pas un jour de travailler dans le milieu des livres anciens. Sait-on jamais si d’autres portes pourront s’ouvrir par la suite ? C’est l’une des raisons principales qui m’a poussée à créer un blog consacré exclusivement à la bibliophilie. Je vais à la rencontre des acteurs de ce milieu, bibliothécaires, conservateurs, libraires, relieurs afin de partager au plus grand nombre cette passion autour de la bibliophilie.
Membre du groupe de Recherche Scientifique des Bibliophiles de Paris
Quand as-tu commencé à collectionner les livres anciens?
J'ai hérité de la collection de mon père et, enfant, j'ai toujours été fasciné par ces merveilleux volumes. J'ai grandi parmi les livres et j'ai promis à mon père de continuer à s'occuper de sa collection. J'espère que mes enfants feront de même pour moi aussi.
Ma famille a toujours été attirée par les livres anciens et les objets de collection et s'est transmise de père en fils.
Quels sont les livres que vous trouvez les plus beaux de votre collection?
Certainement les oeuvres d'Alde Manutius. Je suis fasciné par vos publications et les garde jalousement. J'ai une passion pour l'édition italienne du XVIe siècle.
Parmi mes livres, je suis très fier de Metamorphoseon libri quindecim d'Ovide de 1502 et Arcadia del Sannazzaro de 1514.
La collection s'étend également à de nombreux ouvrages de médecine, puisque je traite de ce sujet dans mon travail, et à quelques ouvrages rares sur l'alchimie et diverses sciences.
Aujourd'hui je continue d'augmenter la collection en m'appuyant sur des professionnels qui recherchent des livres anciens et qui arrivent toujours à me fournir de belles éditions.
Pensez-vous qu'il y aura de nouveaux collectionneurs?
Bien sûr. Le livre ancien est un objet fascinant. Même le pi les jeunes y sont attirés et c'est justement pour cette raison qu'en tant que membre des Bibliophiles de Paris nous nous sommes ouverts aux réseaux sociaux.
Il faut commencer par essayer d'acheter les livres qui nous passionnent le plus et non pas acheter des livres au hasard et les accumuler. Vous devez être sélectif. C'est un conseil que je peux donner aux plus jeunes. Soyez également patient avant d'arriver à acheter un volume qui nous plaît. L'important est de se concentrer sur des sujets spécifiques.
Mais je pense qu'il y aura de nouveaux collectionneurs, comme il y a de nouveaux libraires, parfois un peu inexpérimentés, mais l'expérience se renforce dans le domaine.
Je suis sûr que le livre ancien continuera sa vie même chez les jeunes.
Parlez-nous des bibliophiles de paris
Les Bibliophiles de Paris ont été fondés en 1895 par un groupe de passionnés du livre ancien. Au fil des ans, c'est devenu un club privé et confidentiel auquel peu de gens ont eu accès.
Ces dernières années, suite également à la pandémie, avec le président Christophe Dubois, nous avons décidé de nous ouvrir davantage au monde via nos réseaux sociaux et d'interagir avec d'autres personnes mais surtout de promouvoir les librairies et les bibliothèques de notre pays. Avec la pandémie, le monde entier a connu des déclins économiques et le secteur du livre a également souffert, nous espérons donc apporter notre petite contribution à la valorisation des merveilleuses librairies françaises.
Combien de membres compte l'association aujourd'hui?
Aujourd'hui nous comptons une trentaine de membres à travers le monde. Comme mentionné c'est un club exclusif et réservé même si on s'ouvre sur les réseaux sociaux, on veut continuer à laisser la nature de l'association intacte. Réservé à quelques membres, souvent anonymes, car nous avons des personnalités importantes qui font partie de notre club, mais qui ne souhaitent pas faire connaître leurs collections de livres. La confidentialité est donc un principe fondamental des Bibliophiles de Paris.
Il faut dire aussi que l'ouverture aux nouvelles technologies est due au fait que beaucoup d'entre nous, pour le travail, se sont déplacés dans diverses régions du monde. Certains de nos membres sont situés aux Pays-Bas et aux États-Unis, deux autres sont en Belgique et certains également aux États-Unis. D'autres se trouvent en Italie et en Angleterre Le travail nous emmène partout dans le monde, mais grâce aux nouvelles technologies, nous pouvons rester connectés.
Quels sont les objectifs futurs?
Comme mentionné, les Bibliophiles de Paris sont et resteront un club exclusif et privé pour quelques-uns. Nous publions tous les trois mois un bulletin pour nos adhérents, auparavant papier, désormais en ligne, mais nous nous ouvrons également pour promouvoir les publications dédiées à la ville de paris et au livre ancien. En fait, bientôt il y aura des nouvelles.
Nous essayons depuis peu de réaliser ces petites interviews pour faire connaître les bibliothèques et bibliophiles français, mais aussi du monde entier.
Ton profil instagram est très intéressant, peux-tu nous dire ce qu'est l'art pour toi?
J’ai toujours aimé l’art et les artistes, découvrir leurs œuvres dans les musées, les ateliers ou ailleurs . Toujours très intéressant de connaître et comprendre les intentions de l’auteur, pourquoi une peinture, une sculpture, une image .. peuvent elles nous toucher autant ? nous faire rêver ? L’art est une ouverture sur le monde qui très souvent nous entraîne vers autre chose, je pense à Christo, son projet de l’Arc de Triomphe qui a illuminé Paris l’automne dernier . Et puis je suis très sensible tout simplement à la beauté d’une œuvre qui peut être ancienne une maquette en bronze de Suse « cérémonie du lever du soleil » XIIe av JC, la «médusa» de Caravage aux Offices, une peinture de Cy Twombly ou aussi une autre de Jacques Monory «Technicolor 1, Monet est mort» 1977
Vous êtes le président du Prix Balzac, en quoi consiste ce prix?
J’ai voulu décerner un Prix Balzac pour la création contemporaine , l’année dernière ce prix a récompensé un photographe et, en 2023 ce sera au tour d’un duo cuisinier/ artiste plasticien de recevoir ce prix. Pour moi la comédie humaine de Balzac ne correspond pas seulement au 19e siècle mais est très contemporaine . Honoré de Balzac s’intéressait à tous les sujets que ce soit l’imprimerie, la gastronomie, l’art, la mode, la décoration … et de nombreux artistes, écrivains s’inspirent de son œuvre aujourd’hui. La grande artiste Louise Bourgeois avait mis dans sa bibliothèque idéale Eugénie Grandet et a créé 24 œuvres pour son exposition à la Maison de Balzac.
Ce prix a surtout pour but de faire découvrir l’écrivain autrement et de donner envie de lire ou relire ses romans.
Les réseaux sociaux peuvent-ils être utiles pour rapprocher les jeunes du monde de l'art et du monde du livre?
Oui je pense en effet que les réseaux sociaux pour les jeunes et moins jeunes peuvent être une aide et, peut-être, parfois donner envie de lire un livre ou de découvrir un artiste. De bonnes critiques partagées en ligne sont à chaque fois une possibilité d’information intéressante. Ils permettent également d’échanger sur un roman, une nouveauté. Certains comptes Instagram sont excellents et proposent des parcours littéraires avec quizz, questions qui en faisant participer les lecteurs donnent vraiment envie d’avoir le livre entre les mains.
Mais ce n’est pas toujours simple de faire le tri sur toutes ces images qui défilent sur nos écrans, la jeune génération a cependant toujours connu ce mode de vie et je pense sincèrement que les réseaux comme Instagram peuvent être un atout en supplément du reste évidemment!
Mécénat à Maison de Balzac Co-fondateur du magazine The Gaze of a Parisienne Présidente du Prix BalzacQue signifie collectionner des livres pour vous?
Assembler des livres est quelque chose d'unique. Vous vous sentez partie prenante de l'histoire. Dites quelque chose d'important. En fonction de ce que vous collectionnez, vous vous sentez partie prenante. Vous vous sentez partie prenante.
Que collectionnez-vous?
Collections de livres de médecine et d'anatomie. Mon père était médecin et il m'a toujours fasciné, même si j'ai fait autre chose dans ma vie. Parmi les livres auxquels je suis le plus attaché il y a évidemment une belle édition de Valverde de 1556, mais aussi le De re anatomica de 1562.
Que pensez-vous des jeunes et de la collection?
Les jeunes sont très proches des livres anciens grâce aux réseaux sociaux et aux nombreux salons organisés à travers le monde. Je crois que beaucoup de jeunes entrent dans le monde de la collection, notamment grâce à leurs parents. C'est beaucoup plus facile lorsque vous êtes sous la direction d'un père ou d'une mère.
Je suis sûr que de nombreux nouveaux bibliophiles naîtront.
Comment est née votre passion/travail avec le livre?
La librairie "L'amour qui bouquine" a été ouverte à Alise-Sainte-Reine en Bourgogne en avril 2002.
Cette année, nous célébrons notre 20e anniversaire.
L'enthousiasme de travailler avec les livres est intact, comme si c'était le premier jour, je peux aussi dire que je ressens de plus en plus de plaisir à vivre ma journée avec cette merveilleuse passion.
Je crois que j'ai toujours aimé les vieux livres depuis que mon père m'a traîné aux puces dans les années 90 pour en savoir plus. C'est un monde infini plein de découvertes quotidiennes, à chaque instant.
Je suis particulièrement intéressé par les livres illustrés d'artistes modernes et les reliures anciennes de qualité. Je pense que j'aime tout dans les livres anciens
Pouvez-vous décrire brièvement votre collection?
La librairie est spécialisée dans les livres d'images érotiques, en particulier les livres clandestins. C'est un univers plein de découvertes et de merveilleux artistes et auteurs
J'ai souvent l'impression que mon travail, ma passion, c'est de mettre en lumière des choses injustement oubliées. C'est ce que je préfère dans ce travail.
Quelle stratégie préconisez-vous pour rapprocher les jeunes du livre ancien?
Je ne pense pas que la nouvelle génération oubliera les livres anciens, car lorsque vous en voyez et en touchez un, la curiosité augmente et vous tombez amoureux de ce monde merveilleux. Évidemment le livre ancien semble loin de notre monde moderne, mais je crois qu'il y aura toujours des amateurs qui reconnaîtront la beauté des choses.
Bertrand Hugonnard - Roche Librairie Librairie L’amour qui bouquine www.lamourquibouquine.comVous êtes le directeur de la Bibliothèque de Versailles, décrivez brièvement la collection de cette belle bibliothèque
La bibliothèque de Versailles, créée en 1804, est le résultat d’une histoire très riche. Elle a été formée à partir des fonds de plusieurs bibliothèques historiques, nationalisées lors de la Révolution. Le travail d’identification de ces bibliothèques, grâce aux ex-libris, est toujours en cours. Il est possible de reconstituer le parcours de certains livres, parfois depuis le XVIIe siècle, comme avec la bibliothèque des La Rochemaillet, une famille d’érudits, dont les livres ont été donnés à la toute fin des années 1690 à la bibliothèque de l’abbaye Saint-Eloi de Longjumeau, elle-même nationalisée en 1790. Les livres ont alors été envoyés à Versailles, où ils ont rejoint d’autres collections. Nous avons ainsi des volumes qui proviennent de la bibliothèque des Récollets de Versailles, de Saint-Martin de Pontoise, des Prémontrés de Joyenval, mais aussi du cabinet du baron d’Heiss, de la bibliothèque du marquis de Montfermeil etc. A cela s’ajoutent plusieurs centaines de volumes provenant des collections royales. Enfin, au XIXe et au XXe siècles, nous avons bénéficié de dons très généreux, parfois de toutes sortes ; c’est ainsi que nous avons reçu par exemple la collection des tablettes cunéiformes du colonel Allotte de la Fuÿe, mais aussi l’incroyable collection de manuscrits et d’imprimés constituée par Jean et Henriette Lebaudy. La bibliothèque ne se limite pas au patrimoine écrit ; elle a aussi été pendant très longtemps l’héritière historique du cabinet de curiosités du comte d’Artois, qui a fait récemment l’objet d’une exposition en partenariat avec le Musée du Quai Branly
Quelles sont vos émotions devant un livre ancien et quel est le meilleur livre que vous vous souvenez avoir tenu entre vos mains?
J’essaie d’avoir les rapports les plus simples avec les livres anciens. Ils m’ont été transmis par mes prédécesseurs et qu’ils seront un jour sous la garde d’un autre conservateur. Ce qui m’émerveille toujours, c’est de penser qu’ils ont, pour beaucoup d’entre eux, été assemblés par des collectionneurs, des érudits, des amoureux du livre, qu’ils ont été aimés et que notre tâche consiste à faire en sorte qu’ils le soient toujours. Dans le même temps, je considère qu’il faut se garder de faire des livres des objets intouchables ou sacralisés : ils ont une utilité, une immédiateté, quelle que soit leur ancienneté. Un livre qui aura servi, qui est couvert d’annotations anciennes, aura toujours plus d’attractivité à mes yeux qu’une splendide reliure aux armes qui n’aura jamais été ouverte par son propriétaire. Ce que j’apprécie, ce sont justement les traces du passé et l’usage
qui a été fait du livre. Je ne peux dire quel est le meilleur livre qui me soit passé entre les mains, il y en a beaucoup trop à citer, mais j’ai mes favoris à la bibliothèque de Versailles : l’édition originale du Don Quichotte en est une. Je me souviens aussi du jour où j’ai retrouvé un exemplaire du rarissime De Naturae mirabilibus, de David Douglas, édité en 1524. Il se trouvait dans un recueil factice, qui sont encore largement méconnus dans nos collections. Il y aura sans doute encore des découvertes à faire dans les années à venir grâce à ce type d’ouvrages.
Êtes-vous un collectionneur? Que dire aux plus jeunes pour les rapprocher de l'univers du livre ancien?
Difficile d’être collectionneur quand on s’occupe de l’une des plus belles collections de France. Il m’arrive parfois d’acheter des livres pour le plaisir : je privilégie surtout ceux qui ont une histoire ou une origine particulière. J’ai trouvé récemment dans une brocante quatre volumes ayant appartenu à Nicolas Amelot de La Houssaye, l’un des plus grands historiens du XVIIe siècle. Etant moi-même historien, il m’a semblé naturel de les avoir dans ma bibliothèque, pour la continuité de la recherche. C’est un symbole, en soi. L’univers du livre, ancien ou non, est extrêmement vivant, c’est vraiment le message que l’on doit faire passer aux jeunes générations. Les ateliers patrimoine que nous organisons régulièrement sont là pour montrer que le passage de témoin se fait, d’une génération à l’autre.
Sophie Martinez
Librairie Martinez - Bibliophiles
Membre du groupe de Recherche Scientifique des Bibliophiles de Paris
Comment est née la passion des livres anciens ?
La passion est née grâce à mes parents. Mon père est un grand collectionneur de livres et son atelier privé m'a toujours fasciné. Après avoir obtenu mon diplôme en droit j'ai décidé d'essayer d'ouvrir ma propre librairie, je suis toujours en développement et j'essaie de faire mon premier catalogue mais la satisfaction est grande et j'espère atteindre mon objectif.
Êtes-vous spécialisé ou avez-vous des livres génériques?
Pour l'instant j'ai un peu de tout. Cependant, avec le temps, j'espère me spécialiser dans les livres de droit.
Mais j'aime aussi les livres qui racontent le monde, illustrés de grandes cartes. Mais en restant sur le côté générique pour le moment je pense que c'est la meilleure hypothèse, afin de s'ouvrir à tout le monde.
Vous êtes devenu membre de notre club, dites-nous ce que vous en pensez ?
C'est super! J'avoue que j'ai beaucoup de chance d'être entré dans un club aussi fermé que celui des bibliophiles à Paris.
Le projet reprend celui de l'ancienne société fondée en 1895 et désormais avec des idées plus modernes et ouvertes sur le monde, même s'il reste un club fermé.
La grande amitié entre mon père et le président Christophe Dubois m'a certainement aidé à faire partie de ce beau club. Beaucoup de nos membres sont dispersés à travers le monde, Hollande, Italie, USA, mais j'espère un jour tous les rencontrer pour parler de livres anciens
Instagram: librairiemartinezsophie
Facebook: Sophie Martinez (Librairie Martinez Chartes)
Comment est née votre passion pour l'écriture de romans historiques?
Ce sont d’abord les mystères historiques qui ont éveillé cette passion en moi. Autant les énigmes m’attirent, autant j’ai une soif pour l’inconnu. Un voyage dans le temps, c’est une sorte de mystère en soi. Je citerai avant tout, Le Nom de la Rose d’Umberto Eco, mais je suis également influencée par les romans gothiques britanniques, surtout les vielles éditions riches en gravures : La Dame en blanc de Wilkie Collins, Oncle Silas de Joseph Sheridan Le Fanu, Le Moine de Matthew Lewis et cet autre conte diabolique de Charlotte Dacre, intitulé Zofloya. En écrivant, je prends un délicieux plaisir à transporter le lecteur aux siècles passés et à l’envoûter dans une atmosphère qui recèle une multitude de secrets.
Pour votre travail d'écrivain, vous devez faire beaucoup de recherches sur les livres, quels sont les plus beaux dont vous vous souvenez?
Lors de mes recherches, je m’appuie particulièrement sur les portails offrant une voie vers le passé – comme les cartes marines, les plans de villes et toutes illustrations de cités anciennes. La Chronique de Nuremberg de Hartmann Schedel est un livre magnifique dont il n’existe que quelques centaines d’exemplaires et qui continue de m’inspirer.
Afin d’écrire The Mascherari, je m’étais penchée sur les arts martiaux d’Italie pendant la période médiévale et j’ai découvert Fior di battaglia, une petite merveille du maître d’armes, Fiorei dei Liberi (c. 1350 – 1420). De même, parmi les livres médiévaux qui m’ont vivement impressionnée, quoique l’on ne puisse véritablement tenir ceux-ci dans nos mains, je citerai l’énigmatique manuscrit de Voynich, le ténébreux Malleus Maleficarum qui faisait rage pendant la chasse aux sorcières, et le sublime Codex Gigas, dont le rédacteur était un moine du XIIIe siècle dans un monastère bénédictin de Bohême. L’attrait d’un livre réside parfois en son histoire et dans les évènements marquants de son époque, vous ne trouvez pas ? Mais trêve d’occultisme, lorsque je travaillais sur mon roman, Le Secret de Chantilly, j’avais eu l’eau à la bouche en consultant les volumes culinaires du cuisinier Antonin Carême et les almanachs du gastronome, Alexandre Grimod de la Reynière.
Aimez-vous collectionner des livres?
J’avoue que je ne peux pour l’instant me permettre les trésors que je convoite. J’essaie d’être raisonnable. Peut-être un jour je m’offrirai les 8 tomes de l’édition
Tchou des Contes des Mille Et Une Nuit, traduit par le Dr J.C Mardrus. J’aimerais aussi une édition originale du Faust de Goethe illustrée par Eugène Delacroix.
Pensez-vous que les réseaux sociaux sont utiles pour rapprocher les jeunes des livres?
Absolument. Ce sont des plateformes puissantes pour partager en masse nos lectures et nos ressentis sur ce que nous lisons. Cela éveille les curiosités et encourage les jeunes à poursuivre des aventures littéraires. Cependant, ce monde de l’information instantanée dans lequel nous vivons actuellement et où sont nées les nouvelles générations de jeunes, offre tant et même trop à la portée de tous, et je pense que cela commence à créer un besoin contradictoire de recherche manuelle, de quête personnelle, voire exclusive. C'est mon impression que les jeunes d’aujourd’hui sont fascinés par les années 70 et 80 où quasiment tout s’annotait et se classait sur papier, sans l’aide d’un ordinateur. Il y a un nouveau plaisir tangible à fureter dans un vieux grenier, à fouiller parmi des grimoires poussiéreux, à tourner des pages pour aboutir à une trouvaille littéraire secrète ; en quelque sorte, à parcourir un chemin relativement ardu à travers lequel on se retrouve soi-même transformé.
Laura Rahme was born in Dakar, Senegal where she spent her early childhood. Dakar's poverty and raw beauty left a strong impression on Laura. Deeply inspired by her Lebanese, French and Vietnamese heritage, she has a passion for covering historical and cultural ground in her writing. Laura holds honours degrees in Engineering and Psychology. Her non-writing career has seen her in the role of web developer, analyst programmer, business analyst and Agile manager. She lives in Brittany, France.
Adelino Di Marino, expert en livres rares et anciens. Responsable de la Bibliothèque du couvent des religieuses bénédictines de Montevergine en Italie près de Naples et directeur du Département scientifique des Bibliophiles de Paris.
Comment est née votre passion pour les livres anciens?
Ma passion pour les livres anciens est née au moment de mes études universitaires et s'est intensifiée au fil des années, travaillant dans diverses bibliothèques en Italie. J'ai vu des livres merveilleux et j'ai eu le plaisir d'avoir entre les mains la première édition du De revolutionibus orbium coelestium de Copernico de 1543 et le Discours des comètes de Galileo Galilei de 1619. Après avoir eu ces deux ouvrages entre les mains, les livres anciens sont entrés dans mon sang sans le vouloir.
Vous traitez beaucoup de livres occultes et vous êtes spécialisé dans la sorcellerie et la démonologie, parlez-nous de ces livres
J'ai approché ces livres il y a plusieurs années, en plein Paris, grâce à un collectionneur français qui m'a montré une belle édition du Disquisitionum Magicarum du jésuite Martin Del Rio. Ce collectionneur était aussi un de mes clients et pour lui j'ai dû rechercher de nombreux textes consacrés à la magie, la sorcellerie et le diable. Le sujet n'était pas nouveau pour moi, étant donné que depuis que je suis enfant, j'ai grandi avec la légende des sorcières, en Italie je vis près de ce qui était considéré comme l'un des lieux les plus importants de l'histoire de la sorcellerie, c'est-à-dire la ville de Benvento avec la célèbre légende de l'arbre du mal.
Mes clients passionnés par ce sujet se sont multipliés et je me suis donc intéressé de plus en plus au monde occulte jusqu'à l'obtention d'un master en sorcellerie et démonologie.
Ces dernières années j'ai recherché et acheté pour mes clients des ouvrages tels que le Malleus Maleficarum de 1519, la Démonomanie des Sorciers de Jean Bodin de 1580, le Compendium Maleficarum de Francesco Maria Guaccio de 1608 et la rare édition de 1597 de Henning Grosse, Magica De Spectris et Apparitionibus spirituum.
Même si tu es très jeune tu as déjà plusieurs responsabilités, tu t'occupes d'une bibliothèque en Italie et à partir de cette année tu seras notre directeur du département scientifique, qu'est-ce que cela signifie pour toi?
J'ai l'habitude d'assumer des responsabilités, j'aurais pu faire de nombreux choix dans ma vie, notamment être l'un des nombreux dans une bibliothèque, mais je voulais m'installer à mon compte et avoir le courage d'affronter le monde. En Italie, je suis à la tête de la Bibliothèque des Sœurs Bénédictines de
Montevergine, avec un patrimoine de livres de plus de 80.000 volumes, une jeune réalité soutenue par les solides religieuses dirigées par la Prieure Ildegarde, qui ont eu le courage de croire en moi et ensemble nous réaliser une petite réalité devenue internationale et surtout dotée d'une identité et de valeurs humaines fortes.
Cette année, j'ai été très honoré de recevoir un nouveau rôle au sein de cette merveilleuse et historique société parisienne. Une réalité qui essaie de se montrer au monde et je suis vraiment fier de diriger le groupe de recherche scientifique qui va rechercher, acheter et valoriser les livres rares et anciens des collectionneurs parisiens solidaires dans la société.
Vous êtes très actif sur les réseaux sociaux et avez des milliers de followers, comment pensez-vous que les jeunes peuvent aborder le livre ancien?
Les réseaux sociaux sont aujourd'hui un outil fondamental de diffusion de la culture et des livres anciens. Les jeunes regardent beaucoup les réseaux sociaux et veulent apprendre. Malheureusement, dans certains pays, il n'y a pas une grande tradition d'enseignement de l'histoire en faisant connaître les sources écrites et donc en remplissant le web et les réseaux sociaux de contenus culturels, comme la découverte d'éditions anciennes, de gravures, d'événements historiques, aide à remplir ses âmes de sagesse. et la curiosité constante d'apprendre.
Annachiara Di Salvio (1990)
artiste italien
Acrylique 20x30
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Illusions perdues est un roman d'Honoré de Balzac publié en trois parties entre 1837 et 1843 : Les Deux Poètes, Un grand homme de province à Paris et Les Souffrances de l’inventeur. Dédié à Victor Hugo, ce texte fait partie du vaste ensemble des Études de mœurs de La Comédie humaine et, plus précisément, des Scènes de la vie de province. Attaché à ce qu'il qualifiait comme «une histoire pleine de vérité», Balzac considérait le triptyque composant Illusions perdues comme un élément capital de son grand œuvre. Inspiré à Balzac par son expérience dans l'imprimerie, Illusions perdues raconte l’échec de Lucien de Rubempré, jeune provincial épris de gloire littéraire. En contrepoint au parcours malheureux de ce « grand homme de province », alternativement héros et antihéros plein de faiblesses, l'histoire évoque les modèles de vertu que sont la famille de Lucien et le Cénacle, cercle intellectuel de «vrais grands hommes». Les « illusions perdues » sont celles de Lucien face au monde littéraire et à sa propre destinée, mais aussi celles de sa famille envers
Notre-Dame de Paris relève du genre du roman historique, qui est à la mode au début du XIXe siècle, de même que la période du Moyen Âge qui suscite un intérêt nouveau de la part des écrivains et des poètes à partir des années 1820, sous l'impulsion d'auteurs comme Chateaubriand ou Madame de Staël. Le chapitre «Paris à vol d'oiseau», en particulier, présente une tentative de reconstitution historique du Paris de 1482.
Mais Victor Hugo ne se considère pas comme tenu de respecter la vérité historique à tout prix et n'hésite pas à modifier le détail des faits et à resserrer l'intrigue pour faire mieux ressortir le caractère de personnages historiques comme Louis XI ou pour mettre en avant sa vision de l'Histoire. En cela, il applique à son roman les principes exposés dans un article « À propos de Walter Scott » qu'il a publié en 1823, et où il affirme : «j'aime mieux croire au roman qu'à l'histoire, parce que je préfère la vérité morale à la vérité historique». Pourtant, dans ce roman, le personnage Louis XI n'était autre qu'une imagination d'Hugo. En effet, selon les études de Joseph Vaësen et son livre publié en 1909, le roi Louis XI passa à Paris, pour la dernière fois, le 15 juin 1480. Et en 1482, il ne quitta jamais le pays de la Loire sauf le pèlerinage vers Saint-Claude (voir Voyage de Louis XI). L'auteur du roman connaissait toutefois bien sûr le futur Charles VIII, Anne de France, Marguerite d'Autriche, le cardinal Charles II de Bourbon. Ce dernier aussi avait été choisi par Hugo pour le personnage de ce roman. S'il s'agit d'une fiction, Victor Hugo connaissait bien la caractéristique de Louis XI, notamment son enthousiasme pour l'intérêt économique, sa proximité du peuple « Je suis de l'avis du roi Édouard : sauvez le peuple et touez les seigneurs », mais aussi sa foi profonde en faveur de Notre Dame, laquelle provoque une fin tragique « Ils assiègent dans sa cathédrale Notre Dame, ma
En 1828, l'éditeur parisien Charles Gosselin propose à Victor Hugo d'écrire un roman dans la lignée de l'auteur écossais Walter Scott, alors très à la mode en France, et que Hugo apprécie beaucoup. Il lui a d'ailleurs consacré un article, « Sur Walter Scott, à propos de Quentin Durward », dans la revue La Muse française, en 1823. Le 15 novembre 1828, Victor Hugo signe un contrat avec Gosselin. Dans ce contrat, Hugo s'engage à lui livrer « un roman à la mode de Walter Scott ». Le contrat d'origine prévoit la livraison du roman en avril 1829 ; en contrepartie, Gosselin s'engage à publier aussi deux autres projets de Hugo, Le Dernier Jour d'un condamné et Les Orientales, et à rééditer ses deux romans précédents, Bug-Jargal et Han d'Islande. Mais très vite, les retards s'accumulent et les rapports entre Hugo et Gosselin se détériorent complètement à partir du printemps 1830. Hugo est alors occupé par ses autres projets littéraires : l'écriture de la pièce Marion Delorme, qui n'est finalement pas créée au théâtre, et l'écriture et la création du drame romantique Hernani, puis la « bataille » à laquelle la pièce donne lieu à sa création le 25 février 1830. En mai 1830, après des menaces de procès de la part de Gosselin puis plusieurs médiations, Hugo s'engage à terminer le roman au plus tard le 1er décembre 1830, sous peine de devoir verser à l'éditeur des indemnités de retard de 10 000 francs ; la livraison du roman terminé doit valoir à Hugo 2 000 francs comptant, 2 000 à nouveau un peu plus tard, et un franc par exemplaire vendu.
En juin 1830, Hugo commence à rassembler la documentation nécessaire au roman, et rédige, en juin ou en juillet, un premier plan détaillé. Fin juillet, il commence à peine la rédaction du premier chapitre lorsque la Révolution de Juillet éclate à la suite des ordonnances impopulaires prises par le roi Charles X. Hugo met précipitamment sa famille à l'abri et confie ses biens, dont ses manuscrits, à son beau-frère ; pendant ces déménagements, il égare un cahier contenant deux mois de notes de recherches documentaires. Il parvient à négocier un nouveau délai de deux mois, portant l'échéance au 1er février 1831. Début septembre, il reprend la rédaction du roman, qui se poursuit cette fois sans nouvelle interruption majeure8. Dans une lettre à Gosselin le 4 octobre, Hugo indique que le roman sera probablement plus long que prévu, et demande à disposer de trois volumes, au lieu des deux prévus initialement : Gosselin refuse catégoriquement, à cause des dépenses supplémentaires que cela occasionnerait, ce qui contraint Hugo à mettre de côté trois chapitres (« Impopularité », « Abbas beati Martini » et « Ceci tuera cela »), qu'il compte bien publier plus tard dans une édition complète chez un autre éditeur. La rédaction du roman est achevée le 15 janvier.
La première édition de Notre-Dame de Paris paraît ainsi chez Gosselin le 16 mars 1831, précédée d'une brève préface où Hugo évoque l'inscription, gravée en lettres grecques majuscules « ἈΝΆΓΚΗ » (c'est-à-dire Ananké, qu'il choisit de
traduire par « Fatalité ») qu'il aurait vue « dans un recoin obscur de l'une des tours » et qui lui aurait inspiré le roman. Dans cette préface, Hugo inclut une critique brève mais sévère contre les restaurations hâtives dont sont victimes les monuments historiques en général et Notre-Dame de Paris en particulier. Le 12 décembre 1832, libéré de son contrat, Hugo publie chez Eugène Renduel une deuxième édition, définitive, intégrant les trois chapitres absents de l'édition Gosselin, ainsi qu'une « Note ajoutée à l'édition définitive ». Dans cette note, Hugo invente l'histoire d'un cahier contenant les trois chapitres qui se serait égaré et n'aurait été retrouvé qu'après la parution de la première édition, ce qui lui permet de passer sous silence ses démêlés avec Gosselin. Il insiste par ailleurs sur le fait que les chapitres sont inédits et non pas nouveaux.
Lambert YannMagdelaine Bavent, dite aussi Madelaine Bavent, est née à Rouen en 1602, comme en témoigne son acte de baptême daté du 17 novembre 1602, et était religieuse du couvent Saint-Louis-Sainte-Élisabeth à Louviers en Normandie.
Magdelaine est orpheline à l'âge de 9 ans et élevée par son oncle Léon Sadoc, personnage important de la ville. Entre 1622 et 1623, elle décide de prononcer ses vœux et entre comme novice au couvent des religieuses ursulines de SaintLouis-Sainte-Élisabeth, une structure nouvellement fondée. En 1628, elle devient tourière, c'est-à-dire religieuse cloîtrée, chargée de toutes les relations avec l'extérieur, qu'il s'agisse du ravitaillement du couvent ou des contacts administratifs pour recevoir visiteurs et parents.
Appelé tourière car il était responsable de la tour, un meuble circulaire, qui était placé dans le salon du couvent pour échanger des objets avec le monde extérieur.
Son guide spirituel à l'intérieur du couvent était un certain Pierre David, directeur de la maison, qui proclamait : “qu'il faut faire mourir le péché avec le péché, retourner à l'innocence, et ressembler à nos ancêtres, qui étaient sans aucune honte de leur nudité.”
Pierre David, selon certaines sources, mourut au retour d'un voyage à Paris et succéda à Mathurin Le Picard, de là naquirent les vrais ennuis pour Magdelaine qui fut impliquée dans ce que l'on connaît aujourd'hui comme l'affaire des possédés de Louviers.
D'après certains documents écrits Pierre David fut très influencé par la pensée adamique et instaura une atmosphère érotique avec les sœurs du couvent qui se déshabillaient et s'abandonnaient au safisme. Ces événements inhabituels et pécheurs ont été avoués par Magdelaine au nouveau confesseur Le Picard, n'obtenant probablement pas les résultats escomptés, mais faisant tomber amoureux le nouveau prêtre. Entre Magdelaine et Le Picard, donc, les actes charnels se poursuivirent, comme chez son prédécesseur, y ajoutant cependant des pratiques de magie. Le Picard, considéré aujourd'hui comme un sorcier de cette époque, n'entraîna pas les autres religieuses du couvent, mais entra en relation exclusivement avec Magdelaine.
En 1642, le nouveau prêtre mourut également et l'année suivante ces fameux cas de possession commencèrent à apparaître dans le couvent. A la visite de nombreuses autorités, les religieuses se déclarent toutes possédées par un démon, accusant Magdelaine d'être une sorcière. Sœur Barbe de Saint-Michel prétendait être possédée par Béhémond, Accaron, Dagon et Encitif, tandis que sœur Anna prétendait être possédée par Léviathan, ainsi toutes les religieuses parlèrent à la demande des démons et accusèrent Magdelaine de les avoir
attirés au couvent. Le 2 mars 1643, l'évêque d'Évreux, François de Péricard, est appelé pour vérifier la situation à l'intérieur du couvent avec l'autorisation de pratiquer des exorcismes pour libérer les religieuses, qui en présence de l'évêque se mettent à parler des langues inconnues, jurant obscènement en l'étreinte de convulsions nombreuses et continues et affirmant à l'évêque de parler avec le Diable, qui leur apparaissait comme un bel ange.
De Péricard a commencé à interroger toutes les religieuses et à pratiquer l'exorcisme pour les libérer du diable. Accusée d'accusation, Magdelaine a reconnu que des actes immoraux avaient été pratiqués au couvent dès avant son arrivée et s'est défendue en accusant ses sœurs de jalousie pour l'amour qui s'était épanoui avec Le Picard. L'affaire se termina par le transfert de toutes les religieuses ursulines dans d'autres monastères et la condamnation à la prison Magdelaine de Bavent.
Magdelaine fut d'abord conduite à la prison d'Évreux mais, à la suite de la mort de l'évêque, elle fut envoyée à la prison de Rouen où elle mourut en 1652, probablement plus atteinte de troubles mentaux et comportementaux que de sorcellerie, en tout cas, elle fut le bouc émissaire de toute l'affaire. L'affaire Louviers ressemblait beaucoup à l'affaire plus célèbre de Loudun et d’Aix-enProvence.
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