Bébézine n°24 Mars-Avril 2012

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Paroles de pros

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Gynécologie

La peur panique de l’accouchement Certaines femmes redoutent et évitent l’accouchement malgré leur très forte envie d’être mère. Cette maladie a un nom : la tokophobie.

L

e Dr Gilles Sournies considère cette pathologie comme étant une des manifestations de la dépression chez la femme enceinte. Politiquement incorrecte, celle-ci est souvent sous-estimée par les gynécologues. Or environ 15 % des femmes souffrent de dépression prénatale et post-partum. À la maternité Natecia (Lyon), le phénomène concerne 700 cas sur les 4 000 naissances enregistrées chaque année. Quels sont les signes de cette peur de l’accouchement chez la femme enceinte ? Des troubles anxieux, des conduites d’évitement, ne pas se soumettre aux examens radiologiques, par exemple, devraient alerter les soignants. Certains sujets adoptent des conduites contraphobiques, comme le refus d’accoucher par voie basse. Dans ces cas-là, plutôt que de risquer des accouchements à la maison ou en voiture, il vaut mieux anticiper et mettre en place une “césarienne par décision médicale partagée”.

En quoi la tokophobie diffère-telle de la simple appréhension que ressent toute femme enceinte ? Pour le Dr Marie Titéca, il est normal de ressentir une certaine appréhension face à l’accouchement. Cette crainte qui apparaît vers le 6e mois disparaît le mois précédant l’accouchement, la délivrance devenant attendue et non

plus redoutée. Chez les tokophobes, cette peur, une angoisse de mort, s’emballe et devient irraisonnée ; les troubles du comportement s’installent. La tokophobie touche-t-elle plus particulièrement certaines catégories de femmes ? L’évitement phobique de la grossesse a plusieurs sources. Il peut dater de l’adolescence, à la suite d’un traumatisme sexuel notamment (tokophobie primaire), être consécutif à un accouchement traumatisant (tokophobie secondaire). Des récits détaillés d’accouchements particulièrement difficiles, transmis de génération en génération, peuvent également favoriser son développement. Est-elle fréquente ? La tokophobie en elle-même reste une pathologie assez rare, mais qui doit être prise au sérieux. Les conduites à risque induites peuvent mener à des situations extrêmes, dangereuses pour la santé de la mère comme de l’enfant à naître. Comment s’en défaire ? Par une prise en charge psychologique préventive. Les séances de kiné, de yoga sont aussi recommandées car elles aident à revaloriser l’image corporelle de l’individu atteint. Cette prise en charge globale permet d’obtenir de bonnes conditions de naissance sur le plan obstétrical. E. C.

Merci au Dr Gilles Sournies, gynécologue et chirurgien-obstétricien et au Dr Marie Titéca, psychiatre et pédopsychiatre, à Natecia (Lyon 8e).

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Le vrai du faux

sur les modes de garde Il faut s’inscrire sur les faux listes de crèches dès la déclaration de grossesse ? VRAI Cela dépend de votre commune d’habitation. Il est important de s’intéresser à la question dès la grossesse pour ne pas être pris au dépourvu.

On bénéficie d’une aide à VRAI la garde dès la naissance ? L’aide pour une prestation d’accueil du jeune enfant (PAJE) est attribuée par la CAF selon 4 critères : avoir un enfant de moins de 6 ans, avoir besoin de 16 heures minimum de garde par mois, avoir repris une activité professionnelle (au minimum à mi-temps) et choisir une solution agréée.

Une crèche coûte moins chère qu’une nounou ?

faux VRAI

Faire garder son enfant dans une crèche municipale reste la solution la moins onéreuse. Néanmoins selon les aides et les crédits d’impôts auxquels donnent droit certains modes de garde, une nounou, la garde alternée ou certaines microcrèches peuvent s’avérer équivalentes en tarif.

Dans une crèche parentale, VRAI chaque parent doit assurer une permanence ? Montées en association, ces crèches proposent, pour la plupart, aux parents d’effectuer des heures de permanence pour épauler l’équipe pédagogique.

Chez une nounou, un enfant faux est plus chouchouté ? Qu’un enfant soit chez une assistante maternelle ou en crèche, il bénéficiera de la même attention. La différence se situe dans le nombre de personnes encadrant les enfants : maximum 4 enfants pour une assistante maternelle, 3 ou 4 enfants pour une microcrèche, 5 à 8 enfants pour une crèche. V.L.


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