autour des murs résorption d’un bidonville et création participative d’un espace commun dans la parcelle Ecodrom
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Les bidonvilles sont des « ateliers de l’avenir ». « Ils sont le lieu où se développe une architecture sans traces ou architecture de survie, et où l’habitant, dans sa lutte pour la survie entreprend la réalisation de son projet de vie avec les matériaux dont il dispose; il s’y érige en architecte et urbaniste. » L’architecture de survie Friedman, 2003 PHOTOGRAPHIE © FRANÇOIS RAY
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# #1 #2
Sommaire Présentation
du porteur de projet
Historique
a. Historique des MàP et des politiques publiques de développement territorial b. Historique de la parcelle
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c. Les interventions de Quatorze
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Description
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Les
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Imaginaire Fonctionnement
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Vers
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du territoire
a. D’un territoire pollué aux chemins de la biodiversité b. Un réseau associatif dense et engagé c. Des évènements, reflets du territoire
objectifs du projet
a. Résorption du bidonville b. Aménagement paysager c. Émergence d’un espace commun d. Préfiguration de l’écotourisme
a. Développement territorial b. Impact local c. Modèle économique d. Réemploi
un projet pérenne
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RelevĂŠ habitĂŠ Dessin par Quatorze Septembre 2014
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Présentation du
#1 porteur de projet Depuis 10 ans, l’association Quatorze mène des projets d’architecture et d’urbanisme en co-conception et co-construction. Avec ce préfixe “co-”, nous mettons au premier plan la mise en relation d’acteurs : habitants, associations, collectifs mais aussi commanditaires, élus, services techniques et étudiants... Nous travaillons “avec” et pas uniquement “pour”, en donnant des clefs d’analyse, de création et d’écoconstruction. Tenant ensemble aspects sociaux et spatiaux, nous portons une architecture sociale et solidaire pour une ville agile et résiliente.
ACCUEIL INCONDITIONNEL
Dans les situations de grande précarité urbaine, nous défendons la notion d’hospitalité constructive. Nous expérimentons de nouveaux types d’habitats temporaires, qui donne l’espace et le temps de s’insérer ou de se réinsérer dans notre société.
ESPACE PUBLIC
Dans les situations d’espaces publics, nous défendons la notion de bien commun : donner ou redonner aux habitants et aux arpenteurs l’envie de vivre ces lieux qui appartiennent à tous.
ÉQUIPEMENT COMMUN
Dans les situations de maîtrise d’oeuvre plus “classique” nous appliquons nos méthodes participatives et travaillons les aménagements en ateliers de coconception avec les parties prenantes (crèches parentales auto-gérées, conciergeries solidaires…).
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#2 Historique 2.a. Historique des Murs à Pêches Sur le plateau du haut Montreuil, se trouvent une trentaine d’hectares de jardins en friche, constitués des longues parcelles orientées les plus souvent nordsud et enfermées dans de hauts murs blanchâtres. C’est le cœur de ce qui reste des Murs à Pêches, lieu, outil de travail et symbole de l’horticulture montreuilloise, fierté multiséculaire de l’arboriculture française. A partir du XVIIe siècle, les horticulteurs et arboriculteurs de Montreuil ont légué au territoire une structure parcellaire recouvrant l’ensemble du haut-plateau, en la recouvrant presque entièrement de murs agricoles. À cette époque, la ville était encore largement agricole puisque plus de 700 hectares y étaient consacrés à l’agriculture, dont la production fruitière était la production phare. Le savoir-faire des “Montreuil” (qui cultivaient aussi à Bagnolet, Fontenay et Rosny) a fait connaître leurs fruits sur les plus grandes tables d’Europe et a permis la création de nouvelles variétés de pêches, de fraises et de cerises. Ils ont aussi élaboré des techniques arboricoles encore utilisées ou redécouvertes aujourd’hui. La dernière partie du XIXe marque l’apogée de la culture fruitière. Les luxueux produits montreuillois s’exportent bien, des séries spéciales marquées aux effigies des différents souverains se retrouvent même aux cours de Londres, de Berlin et jusqu’à la
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table du tsar de Russie. Si près de Paris, les clos à pêches subissent la pression croissante du l’industrialisation et du foncier, alors que, déjà dans les années 1930, l’augmentation du prix du plâtre et de la main d’œuvre rendent l’entretien des murs plus difficile. Au début de la Seconde Guerre Mondiale, des délégations spéciales sont formées pour administrer les affaires courantes. A Montreuil, Louis Aubin, président de la Société régionale d’horticulture, ardent défenseur des Murs à Pêches, obtient le premier classement. Les années 1970 et 1990 sont marquées par la constitution d’associations défendant les Murs à Pêches comme une réserve foncière paysagère, menacés par le tracé du prolongement de l’autoroute A86 vers Fontenay, puis par le projet d’une zone d’aménagement concerté (ZAC) porté par la mandature communiste de Jean Pierre Brard. À la fin des années 90, certaines associations demandent à la ministre de l’environnement de les aider à protéger les murs. Le dossier aboutit sous le gouvernement suivant avec le classement, en 2003, de 8,5 hectares au titre de paysage urbain sur les 15 initialement prévus. Un risque demeure pourtant : si le paysage, non entretenu, se dégrade «spontanément », le classement lui-même deviendrait caduc.
Depuis 2015, la municipalité a engagé une série d’actions visant à préserver le patrimoine et mettre en valeur le site. En concertation avec les Montreuilloises et les Montreuillois, elle a affiché, dans le cadre de la révision du Plan Local d’urbanisme (PLU), un projet pour les Murs à Pêches pour que demain, ce lieu soit ouvert à tous et que chacun puisse flâner, s’y divertir, participer à d’autres façons de produire et de cultiver. Le projet de la ville pour les Murs à Pêches se répartit aujourd’hui en 5 axes :
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Développer le potentiel naturel des Murs à Pêches ; Implanter de l’agriculture en ville ; Conforter les Murs à Pêches comme un haut lieu de la culture Montreuilloise ; Préserver le caractère patrimonial des Murs à Pêches ; Permettre le maintien des activités et améliorer les conditions de vie des habitants.
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Source PORTAIL IGN http://www.ign.fr/
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2.b. Historique de la parcelle Les Murs à Pêches constituent un territoire d’exception pour leur valeur patrimoniale d’une part, pour le dynamisme du secteur associatif d’autre part, mais aussi pour la concentration de populations vivant en grande précarité. Le bidonville du 15bis rue de Saint Antoine est installé depuis 8 ans sur la parcelle BZ89 des Murs à Pêches de Montreuil, propriété du département de Seine Saint Denis, dont la gestion a été confiée à la ville de Montreuil. Cette parcelle fait partie d’une réserve foncière constituée par le département pour la mise en oeuvre du prolongement du tram T1. Cette parcelle est la dernière parcelle des Murs à Pêches à avoir été cultivée de manière professionnelle par un horticulteur. Actuellement, 6 ménages, soit 32 personnes – 17 adultes et 15 enfants – vivent sur cette parcelle, constituant ce que l’on appelle un bidonville. Ces personnes font partie d’un même groupe familial originaire de Roumanie. Il comprend des individus de tous les âges, dont la majeure partie se situe entre 25 et 40 ans pour les adultes et entre 4 et 12 ans pour les enfants. L’association Quatorze, à l’origine du projet de transition territoriale proposé dans le cadre de l’AMI régional, travaille depuis 5 ans à la résorption de ce bidonville. Dans ce cadre, l’association Quatorze a conventionné des partenariats pour assurer un suivi social des familles, et initié une dynamique d’insertion professionnelle et d’insertion par le logement. A date, une personne par ménage possède un contrat de travail permettant d’assurer des revenus fixes. Les 15 enfants sont quant à eux tous scolarisés. Suivant ces résultats, la mairie de Montreuil s’est engagée par écrit à reloger l’ensemble des familles habitant le bidonville à l’échéance mars 2020. Le diagnostic social complet, décrivant la situation de chacun des habitants du bidonville, est disponible sur demande à Lieux Possibles.
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Image aĂŠrienne - 2018
Source DynMAP Montreuil http://montreuil.dynmap.com/
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2.c. Les interventions de Quatorze En 2013, sur l’appel d’Ecodrom, Quatorze a commencé à travailler sur la situation, avec un projet nommé “Nine Urban Biotopes”. Profitant du programme culturel de ce projet cofinancé par l’Union Européenne, Quatorze a tout d’abord proposé une résidence d’architectes au printemps 2014. Le but de cette première phase : établir un diagnostic des besoins, des ressources, et des moyens à employer pour réussir une sortie par le haut du bidonville du 15bis rue de Saint Antoine, situé sur une parcelle de 2500m2, la parcelle cadastrale BZ89. Pendant cette première phase, deux blocs de sanitaires ont été construits. Un atelier mobile, servant de salle de soutien scolaire, a également été mis en œuvre. Enfin, la construction d’une cuisine collective a achevé le programme de co-construction. En conclusion de cette étape, un comité de pilotage du projet de sortie du bidonville a été constitué sous l’impulsion de Quatorze avec la Fondation Abbé Pierre. Le projet transnational Nine Urban Biotopes a depuis été primé par l’UE. Pour la seconde phase de projet (2015-2016), chacune des structures a porté une partie du projet de manière autonome, depuis la programmation jusqu’à la recherche de financements. Cochenko a mis en oeuvre des ateliers de formation aux métiers de la couture et à l’entreprenariat. Lieux Possibles a opéré un diagnostic social et amorcé le suivi social. Quatorze a initié un projet d’aménagement de la parcelle BZ89 et ses alentours. Quatorze a mené des ateliers de formation à la maçonnerie et à la charpente pour 5 habitants
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du bidonville et fait un chantier participatif fin 2016 durant lequel ils ont pu être intervenants. Grâce à ce chantier, 25 mètres linéaires de mur-à-pêches ont été réhabilités et une structure de soutènement a été construite. L’année suivante est né le projet “Autour des Murs”, pour amorcer la transition de cet espace en lieu commun. Depuis l’association ACINA a initié une dynamique d’insertion professionnelle aillant mené à la delivrance d’au moins un contrat de travail par foyer. En collaboration avec l’association intermédiaire Ladomifa et les associations présentes sur le territoire, la transition progressive de la parcelle avance avec des préfigurations, en lien avec les moments forts du quartier (Festival des Murs à Pêches, fête du Pôle Solidaire, etc.). Géré par les habitants du bidonville, l’Hôtel Gelem était une maison dédiée à l’accueil des touristes souhaitant découvrir les Murs à Pêches. Aujourd’hui hors d’usage, l’Hôtel Gelem était un symbole de l’ouverture et l’hospitalité des familles habitant la parcelle BZ89. Une fois invités, les touristes habitaient, mangeaient, travaillaient et vivaient quelques jours avec les familles, qui leur faisaient découvrir le territoire. http://www.hotel-gelem.net/ L’association Quatorze souhaite aujourd’hui reconstruire l’Hôtel Gelem, et ainsi faire renaître ce lieu d’accueil considéré comme un levier économique réplicable, afin de contribuer au rayonnement de ce territoire d’exception que constituent les Murs à Pêches.
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Le projet des sentiers de la biodiversité consiste en la création d’un réseau de sentiers, dont une partie le long des traces du ru Gobetue. Il a vocation à permettre aux visiteurs de découvrir les Murs à Pêches, sa biodiversité et les nombreuses activités développées sur le site par les associations. Cheminements piétons et vélos, il participe à la volonté d’ouvrir les parcelles au public, parcelles qui ne sont pour le moments ouvertes que ponctuellement. Une première phase opérationnelle a été définie dans le secteur sud-ouest, et est financée en partie par une subvention FEDER.
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La tendance est aujourd’hui à la fermeture des activités polluantes et à la reconstruction du patrimoine agricole et paysager des Murs à Pêches. Plusieurs milliers de m3 de déchets ont déjà été évacués au fil des travaux mené par la municipalité. Le cours d’eau qui traverse les Murs à Pêches, le ru Gobetue, est de nouveau visible. Il inspire aujourd’hui un nouveau projet de la ville : les sentiers de la biodiversité.
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De nombreuses activités industrielles se sont développées dans les Murs à Pêches. Dans de nombreux endroits les sols sont lourdement pollués, comme près de l’usine EIF, ancienne peausserie puis usine de textile. Dans d’autres, les stations de transit et de tri des déchets industriels ont également pollué le sol. Enfin, des décharges à ciel ouvert sont venues combler ce territoire en friche. C’est notamment le cas de la rue Saint-Antoine où se trouve la parcelle du projet.
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3.a. D’un territoire pollué aux chemins de la biodiversité
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Festival des MàP - 2019 Autour des murs Quatorze
3.b. Un réseau associatif dense et engagé Montreuil est une ville particulièrement dynamique du point de vue associatif. Sur le territoire des Murs à Pêches, de nombreuses associations ont pour but de mettre en valeur des parcelles en les cultivant, et en entretenant des jardins de différentes natures : jardin médiéval, jardin partagé, jardin expérimental en permaculture, jardin des couleurs (plantes tinctoriales et textiles), jardin-verger en palissage. Ces jardins possèdent une vocation sociale de transmission des savoirs (bénévoles, écoliers…) et de réinsertion de personnes éloignées de l’emploi, par l’apprentissage de techniques de maçonnerie traditionnelle. D’autres associations à vocation plus sociale viennent en aide aux populations locales qui vivent dans des situations de mal-logement. Enfin,
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des associations à dominante culturelle proposent à leurs adhérents des activités telles que du théâtre, des arts de la rue, de la peinture, du Land Art… Ces associations occupent aujourd’hui ces parcelles appartenant au domaine privé de diverses personnes publiques (ville, département ou état). Les associations qui composent et font vivre ces 35 hectares de Murs à Pêches sont également très attachées à ce lieu naturel, agricole et culturel. La Fédération des Murs à Pêches réunit 11 associations dans le but de favoriser la réflexion commune autour du territoire, de proposer des projets communs, de participer à la gestion du site afin d’oeuvrer ensemble au maintien et à la valorisation de cet héritage montreuillois.
3.c. Des évènements, reflets du territoire Les Murs à Pêches constituent un territoire avec une identité forte, qui est notamment mise en valeur lors d’évènements à rayonnement régional :
Le Festival des Murs à Pêches attire ainsi en moyenne
4500 visiteurs par an, avec une programmation culturelle variée (concerts, théâtre, arts de la rue, Land Art, Ateliers, installations sonores…). Les visiteurs viennent principalement d’Île-de-France, mais également d’autres régions françaises pour atteindre un rayonnement national. Le festival est un moment fédérateur, qui fait participer un grand nombre d’associations présentes sur le territoires et qui a pour vocation d’en porter les valeurs. Importance de la restauration et de la préservation du patrimoine matériel et immatériel : restauration des murs-à-pêches, partage de savoir-faire concernant la culture des arbres fruitiers, protection de la biodiversité, mais aussi du partage de ces savoirfaire comme vecteur d’insertion.
La Fête du Pôle Solidaire
organisée tous les ans en Septembre rassemble les associations ancrées dans l’économie sociale et solidaire actives sur les Murs à Pêches. Ces initiatives permettent par exemple la réinsertion de personnes éloignées de l’emploi, la collecte d’objets et de nourriture, des ateliers de partage de connaissance (réparation de vélo, crèche itinérante etc). Cette fête est également l’occasion pour les habitants du bidonville du 15bis d’ouvrir leurs portes et d’expliquer aux visiteurs le projet en cours sur la parcelle.
Les estivales de la permaculture sont organisées
en Septembre par le collectif Permamontreuil depuis 2014. Le festival a pour but de promouvoir la permaculture et rassemble tous ceux qui s’y intéressent : professionnels, passionnés et simples curieux, venus de leurs régions respectives pour participer à l’évènement.
Permaculture, initiatives solidaires, manifestations culturelles, ces trois grands événements qui se tiennent dans les Murs à Pêches sont les reflets du territoire et de ses acteurs. Ils attirent des visiteurs de toute la France, qui viennent encourager les initiatives des associations, apprendre mais aussi se divertir en profitant du cadre exceptionnel qu’offre les Murs à Pêches. Aujourd’hui la question du devenir des Murs à Pêches se pose notamment avec l’arrivée du métro et du tramway. La meilleure accessibilité du territoire ira de paire avec l’augmentation de son attractivité. Il est donc nécessaire de préfigurer dès à présent les nouveaux usages, afin de dessiner la nouvelle économie solidaire, paysagère et culturelle des Murs à Pêches.
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#4
Les objectifs du projet
4.a. Résorption du bidonville La municipalité de Montreuil s’est engagée à reloger l’ensemble des familles habitant le bidonville à l’échéance mars 2020. La première phase du projet consiste en la déconstruction du bidonville, baraque par barque, au fil des départs des habitants vers des solutions de logement et d’hébergement alloués par la municipalité. Une logique de nettoyage, de tri, de stockage, et de réemploi a été déterminée avec les habitants actuels.
Sur le site, plusieurs interventions restent nécessaires pour le rendre viable pour les utilisations publiques futures. Cela concerne la viabilisation (raccordement à l’eau et à l’électricité) mais également la destruction de ruines d’habitations restante après le départ des derniers habitants. Cette partie sera financée par la ville, qui s’est engagée sur ce point.
4.b. Émergence d’un espace commun Les espaces communs posent la question d’une gestion partagée entre la personne publique et la personne privée. Entre espace public par sa vocation à accueillir du public, et espace privé dans sa gestion quotidienne, l’espace commun offre des avantages de gestion indéniables, tant pour la personne publique que la personne privée. Du côté public, il offre l’avantage de lieux de convivialité s’apparentant à l’espace public, mais dont l’entretien n’est pas à la charge de la personne publique. Du côté privé, il offre l’avantage d’un espace s’apparentant à l’espace public, mais dont la réglementation est plus souple,
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susceptibles d’accueillir des activités aussi diverses que les personnes prenant part à sa gestion. Les modes de gestion de la parcelle BZ89 seront étudiés avec le conseil de quartier, les associations riveraines, les habitants riverains, les représentants des pouvoir publics, ainsi que les habitants du bidonville, afin de sélectionner la meilleure forme juridique. Ce choix se basera sur un comparatif des différentes formes de gestion des espaces communs, établi avec un panel d’experts sur le sujet, ayant participé à l’élaboration de structure de gestion en France et en Europe.
4.c. Aménagement paysager L’aménagement paysager de la parcelle est pensé autour de platelages en bois servant de cheminements, afin de pouvoir la traverser la parcelle de part et d’autre, en soulignant l’aspect paysager des Murs à Pêches rénovés. Nous travaillerons pendant cette phase avec l’association Les Pierres de Montreuil qui réalise et forment à la technique artisanale de construction des murs-à-pêches. Ces activités
seront réalisées lors d’ateliers de co-construction avec les riverains, des bénévoles et les membres des associations locales. L’hypothèse de jardins potagers partagés sera développée lors d’ateliers de co-conception avec des habitants actuels sur le devenir de la parcelle, ainsi que des associations investies sur le territoire, pour continuer, faire grandir ou transformer le potager actuel.
4.d. Préfiguration de l’écotourisme En coordination avec la municipalité, il s’agit de travailler la transition du territoire et la valorisation du patrimoine. L’objectif principal du projet est de tester avec les riverains et les associations locales de nouveaux usages sur la parcelle, qui puissent essaimer sur l’ensemble du site des Murs à Pêches. Après l’étude du territoire, ainsi que des politiques de développement territorial, une orientation majeure sera testée lors de ce projet : un tiers lieu paysager pour accueillir de l’écotourisme. L’écotourisme est défini en 1992 par la Société internationale d’écotourisme comme “une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des populations locales.” La thématique de l’écotourisme est déjà présente dans les Murs à Pêches, de part les types d’événements organisés et des initiatives comme les chemins de la biodiversité. Le but est de faire venir des visiteurs pour échanger sur les particularités de ce territoire atypique, pour qu’ils puissent
découvrir son patrimoine culturel et naturel, et enfin leur permettre de financer les initiatives solidaires locales de réhabilitation et de sauvegarde du lieu. Sur la parcelle du 15bis rue Saint-Antoine, la préfiguration sera permise par la construction d’un habitat léger de loisir s’inspirant de l’hôtel Gelem, évoquant la mémoire du lieu après le départ des habitant du bidonville. Il prendra la forme d’une tiny house, habitat mobile et écologique. De manière générale, les riverains et les associations feront partie prenante des décisions sur devenir de la parcelle grâce à des ateliers de co-conception territoriale. Nous envisageons à ce stade deux hypothèses qui permettront de confirmer cette occupation temporaire. 1. La pérennisation du système d’hébergement pour les écotouristes qui pourra générer des revenus pour la gestion du patrimoine. 2. Le classement de la parcelle en domaine public.
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ESPACES CULTURELS
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POTAGER PÉDAGOGIQUE
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MURS EXPERIMENTAUX
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#6 Fonctionnement 5.a. Développement territorial Le territoire des Murs à Pêches a connu un frein au développement territorial, depuis la patrimonialisation dans les années 2000. L’idée de ce projet est d’initier une dynamique de génération de revenus, capables de générer des emplois fléchés sur la gestion, la restauration, et la valorisation du patrimoine paysager des murs à pêches. D’un point de vue local, la génération d’une offre d’écotourisme dont les revenus contribuent à la restauration du patrimoine est une idée porteuse, soutenue par la plupart des associations ayant pour mission la préservation
des murs à pêches. Dans la mesure où les constructions nécessaires à l’hébergement des touristes ne dénaturent pas le caractère pittoresque du quartier, la plupart des riverains soutiennent également l’initiative. Au terme de la phase de préfiguration, animé par une équipe de terrain de l’association Quatorze durant deux ans, l’objectif est d’essaimer sur les parcelles appartenant aux personnes publiques, afin de pérenniser 3 postes de régie de site - dont le portage sera à définir - financés par les revenus de l’hébergement d’éco-touristes.
5.b. Impact local La méthodologie de Quatorze se base sur l’inclusion des publics bénéficiaires à la conception et la construction de leur patrimoine bâti. Dans le cadre de ce projet, une médiation continue sur site sur les 2,5 ans d’exploitation sera assurée, afin de permettre la discussion autour du projet avec les riverains, les touristes, autant que les associations locales, afin d’assurer son essaimage sur le territoire.
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Le modèle d’habitat est conçu comme un modèle de tourisme collaboratif : les touristes réservent des nuits au sein des murs à pêches, et sont accompagnés dans leur découverte par les riverains, qui trouvent ici une source de revenus. Du point de vue de la transition écologique, le projet met en avant la construction avec des matériaux biosourcés, autant que le réemploi de matériaux du site comme le plâtre et le gypse, constitutifs du terreau montreuillois.
5.c. Modèle économique Le projet d’aménagement des murs à pêches n’est pas financé à l’heure actuelle. L’idée de ce projet est de proposer un modèle économiques viable aux personnes publiques détenant le patrimoine foncier (mairie, département, état).
Les premières études de faisabilités permettent de localiser 50 petites maisons sur le territoire des murs à pêches, ce qui représente un revenu de 100k€ par an- en moyenne - permettant de générer 2 à 3 emplois territoriaux.
5.d. Réemploi Nos partenaires de l’association Les Pierres de Montreuil sont spécialistes de la réhabilitation traditionnel des Murs à Pêches. Suivant leur savoir faire, les murs seront remontés avec les même pierres ayant servi à leur construction. Le plâtre, nécessaire à production des murs-àpêches, est puisé dans le sol et cuit sur site - dans four dédié - afin de réduire l’impact écologique que représente les transport de matériaux. L’association Les Pierres de Montreuil est née en décembre 2017 d’un double constat : la rénovation des 17 kilomètres de mursà-pêches encore debout représente un chantier considérable ; les acteurs susceptibles d’oeuvrer à la restauration de cet édifice en grande partie publique sont multiples. Réunissant des architectes, des maçons du bâti ancien, des ingénieurs paysagistes et des amoureux des Murs à pêches, l’association s’efforce de proposer une méthode de restauration propre à ce site d’exception. Dans cette perspective, elle travaille en étroite collaboration avec la Ville de Montreuil, les associations locales, les propriétaires de murs-à-pêches et des artisans formateurs. S’inscrivant dans une démarche d’économie sociale et
solidaire, l’association LPDM envisage les murs comme un support d’insertion et de formation, et le chantier comme un lieu de fabrique du lien social. Son objectif concret se résume ainsi : “L’association a pour objet la mise en valeur, la conservation et la restauration des Murs à Pêches et des éléments patrimoniaux s’y rattachant. Elle concourt ainsi à l’emploi, à l’insertion, à la formation et à la transmission des savoirfaire dans les secteurs de la restauration et de la valorisation du patrimoine des Murs à pêches.” En 2018, l’association a permis la rénovation de 280 mètres linéaires de murs en mobilisant l’énergie de salariés en insertion et de bénévoles désireux de se former aux techniques de restauration. En partenariat avec l’Association intermédiaire AI LADOMIFA et le Groupement REMPART IDF, avec le soutien de l’Etat, d’Est Ensemble, de la Ville de Montreuil et de propriétaires privés Les Pierres de Montreuil ont pu mettre en place 6 chantiers à caractère d’insertion et 5 semaines de formations sur site.
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Vers un projet pérenne
La parcelle BZ89 fait partie d’une réserve foncière constituée par le département pour la mise en oeuvre du prolongement du tram T1. Des chantiers vont démarrer en juin 2019, avec l’installation des ateliers de remisage du tramway à l’entrée de la parcelle. Le début de ces travaux annoncera le début du relogement des personnes habitant à l’heure actuelle sur le site. Le projet possède une forte dimension participative. Les habitants du bidonville, les habitants du quartier et les associations seront amenés à réfléchir au devenir de la parcelle à partir de juin 2019. La phase de préfiguration sera documentée et mise en lumière par les réseaux sociaux, pour informer les publics riverains, ainsi que les publics attirés par le rayonnement grandissant du site. A l’issue de la phase de préfiguration, des panneaux de signalétique permettront de présenter cette démarche participative et de présenter le projet d’aménagement retenu. Une fête de clôture du projet transitoire pourra être organisée avec l’ensemble des acteurs du site, une fête ouverte sur des publics aussi larges que possible, à l’échelle francilienne. Elle pourra coïncider avec la Fête du Pôle Solidaire qui a lieu tous les ans en face de la parcelle du 15 bis rue saint Antoine, qui réunit plusieurs milliers de personnes chaque année.
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Définition du programme Émergence du groupe moteur Passation du bail
ÉTUDES PROGRAMMATIQUES RESTITUTION Fête du Pôle Solidaire Septembre 2019
Présentation du projet d’aménagemet Actions de préfiguration transitoires Prototipage du modèle de gestion Études du modèle économique
PRÉFIGURATION RESTITUTION Fête de départ Mars 2020
Fin de l’habitat en bidoville Démontage des dernières cabanes Actions de préfiguration transitoires
RÉSORPTION DU BIDOVILLE TRASITION D’USAGE RESTITUTION Festival des MàP Juin 2020
Présentation du projet de parcelle : programme, aménagement et gestion
AJUSTEMENT DU PROGRAMME PROJET DE PARCELLE RESTITUTION Fête du Pôle Solidaire Septembre 2020
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PHOTOGRAPHIE © FRANÇOIS RAY
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Partenaires :
Autour des murs
www.quatorze.cc
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lieux possibles