Artcotedazur N°15

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artiste

La v i e des a r ts

garde

Cette page, de gauche à droite et haut en bas :   La consommation © Courtesy M Klein  Mosaïque Les Nymphéas 2007, Photographie sur toile, Résine © Courtesy M Klein

 « Autoportrait » / 2006 / Photographie sur toile, Résine © Courtesy M Klein

de Simone Dido-Cohen « la mécanique consumériste qui réduit l’homme à l’état de rouage d’un système insidieusement bien huilé ». En 2005 elle avait braqué l’objectif sur les dangers de ces flux d’images publicitaires qui échappent à tout contrôle et deviennent sources d’aliénation. La photo (voilée de papier bulle) montrait ainsi le dos décharné d’une jeune fille anorexique à la manière du « Violon d’Ingres » L’artiste elle-même, est à l’écoute des accidents dans son processus créatif, revendiquant une alchimie entre son inspiration et les supports qu’elle met en jeu. « Les Œuvres de Miryan Klein, écrit Jacques Aldebert, Président de l’association International Contemporary Art, ses objets, installations, toiles, nous renvoient toujours à une justesse conceptuelle que Restany n’aurait pas reniée ». L’amazone qui danse Car l’autre obsession de Miryan c’est sa soif de nouveaux matériaux. Sa faculté à les rendre, même lorsqu’ils sont issus de l’industrie (Béton, caoutchouc, résine, fibre optique), ludiques, organiques, doués d’intimité. Une expérimentation de la matière qui rejoint dans son travail l’expérimentation du vivant. Les deux s’épousant souvent dans des projets d’envergure tel que celui qui doit voir se déployer sur l’ensemble des boutiques Vuitton des

photos de mains reliées entre elles par une chaîne symbolique construite autour des initiales LV (Ligne de Vie). Certains ont pu déceler dans cette interrogation de la matière une filiation avec les Nouveaux Réalistes. Pourtant Miryan Klein ne procède à aucune appropriation de l’objet manufacturé. Elle ne transgresse pas, mais transmute. Cette recherche plastique qui vise à l’instauration d’un langage plus qu’à la délivrance d’un message rapprocherait davantage ses travaux de l’Arte Povera : Un groupe d’artistes italiens qui, dès les années 60, créa des installations abstraites dans le but de défier la société de consommation, selon une esthétique pensée sur le mode de la guérilla. Car derrière son apparente douceur, Miryan est une amazone qui danse sur un volcan. Une posture que suggère en deux clichés « L’autoportrait aux chaussures ». Sur l’un, Miryan est en talons, sur l’autre en crampons, mais toujours repliée sur elle, faisant face à l’objectif, tête baissée, cheveux en bataille, égérie/bélier prête à bouter l’envahisseur ?

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