Vampires & Sorcières Mag' #5 octobre 2010

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Puis une voix.

Elle ne venait pas de l’un des morts, ni de celui qui me touchait, ni de ses semblables. Elle était dans ma tête. Le feu purificateur me disait la voix. Je ne compris pas ce qu’elle voulait dire. Devais-je pousser les morts dans le feu ? Alors que c’était de là qu’ils venaient ? Je me relevai lentement, la main du cadavre toujours sur l’épaule. Il hocha la tête comme pour me dire que je faisais le bon choix. Mais j’attrapai son poignet et le repoussai de toutes mes forces. Un cri de surprise aiguë me brisa les tympans et je sentis du sang couler de mes oreilles. Les autres cadavres avancèrent plus rapidement vers moi mais je courai tout droit en slalomant entre eux. Un autre cria et je faillis perdre l’équilibre tant la douleur dans mes oreilles était intense. Alors, en me signant une ultime fois, je sautai à travers les flammes. Je ressentis une douleur énorme, les flammes me mangeaient la peau et je sentis mon corps chuter. Une chute interminable pendant que les flammes me consumaient.

Enfin, je touchai le sol.

Je ne sentis plus rien et ouvris les yeux. Je ne pourrais dire où je me trouvais car je ne voyais rien d’autre que du blanc partout, comme si j’étais dans une chambre d’hôpital vide et dont je ne distinguais pas les coins. J’eus l’impression d’être à nouveau piégé, plus par des flammes, mais par le néant infini de tout ce blanc. Me croyant mort, je criai et courus à nouveau tout droit, espérant trouver un bout à ce vide. Ce que je fis en me heurtant à quelque chose de mou qui me fit tomber en arrière. Je regardai la paroie que j’avais percutée et vis une sorte de mur couvert de petits coussins moelleux. C’était un mur capitonné.

J’entendis une porte s’ouvrir et un homme grand, vêtu de blanc entra.

Et bien Monsieur Jones, fit-il. Vous êtes agité ce matin. Il s’approcha de moi, une seringue à la main. Je compris alors ce qu’il se passait. J’étais... fou ? Non, je sais ce que j’ai vécu. C’était un souvenir, pas une illusion ou un rêve. Ce qui m’avait amené dans cette pièce avait vraiment eu lieu. Je n’étais pas fou, seul mon entourage croyait cela ! Moi, je sais ce que j’ai vu cette nuit-là, dans les marais. Nouvelle écrite par Cédric Barthel


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