l'enfer des cadres

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Chapitre VI Le lendemain, la première chose que je fis avant de reprendre mon travail à mon bureau, fut d’aller d’abord, chez Si Brahim pour le remercier de son aide. Je m’excusai du dérangement que je lui avais causé hier, sachant bien combien son temps était précieux. Avec la rentrée judiciaire d’automne, les procès redémarraient de plus belle. Le moindre bobo était porté devant les tribunaux débordés. Et ce n’était certainement pas les clients potentiels qui lui manquaient. Pourtant, il n’avait pas hésité un seul instant comme il le refera un peu plus tard, quand mes adversaires reviendront à la charge - à me rendre service de la manière que l’on sait et à distraire à mon profit, une partie de son temps. Par son action, il avait réussi à faire renaître en moi, le désir de résister. « N’hésitez pas à venir me revoir, se contenta-t-il de répondre à mes remerciements. Si vous avez d’autres problèmes, je serais là à n’importe quelle heure pour vous aider. Dites-vous bien que ma porte vous est toujours ouverte et vous êtes ici chez vous. C’est la moindre des choses que je puisse faire. Et le moindre des services que je me dois de vous rendre.. ». Si Brahim m ‘exprimait bien la même estime que je lui manifestais. Sa réputation de bon avocat et d’homme de loi valeureux n’était pas contrefaite. Ses autres traits de caractère démontraient également une persévérance dans le jugement et une perspicacité dans les analyses. Ce qui m’amena à le comparer un peu à Moncef. Bien plus, je dirai qu’on n’avait même besoin d’être versé dans la prémonition pour comprendre qu’il était sans cesse habité par un feu intérieur qui le poussait à défendre de toutes ses forces, les faibles contre les forts, les bons contre les mauvais, les innocents contre l’injustice. Il savait parfaitement classer 137


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