Respectez mes droits, respectez ma dignité. Module 2 – Le logement, c'est un droit humain

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DEUX COMPRENDRE QUE LE DROIT AU LOGEMENT EST UN DROIT HUMAIN

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ÉTUDE DE CAS

POUR L'ACTIVITÉ 4, ÉTAPE 1

Jeu de rôles : Expulsion forcée d'une communauté de Roms à Austrumi, Falu*

Quarante familles ont été relogées dans de nouvelles habitations en périphérie de la ville, dans le quartier de Zapadno, qui est situé près de la décharge municipale et d’une ancienne déchetterie destinée aux produits chimiques. Ces logements sont médiocres. « La pièce est toute petite ; l’humidité de l’air extérieur imprègne les murs. C'est très dur, c'est un cauchemar [...] Ce n’est pas un endroit pour une famille… À côté de nous, il y a une famille de 13 personnes, dont 11 enfants, qui vivent dans une seule pièce. », raconte Dimitry, l'un des Roms relogés dans les nouvelles habitations. Les logements n’ont ni eau chaude, ni gaz de ville, même si l’eau, l’évacuation des eaux usées et l’électricité sont fournies. Les 36 autres familles ne se sont pas vu proposer de solution de relogement. Sept d'entre elles sont hébergées par des proches qui se sont vu attribuer des chambres dans des logements à Zapadno ; les 29 autres affirment que la commune les a autorisées à construire des maisons de fortune sur la parcelle de terre à proximité. « Je n'ai qu'un bout de terre et j'ai construit [ma maison] avec des matériaux récupérés à la décharge. J'ai beaucoup souffert du froid pendant tout l'hiver car [la maison] n'est pas isolée », raconte Adriana. Les familles n'ont ni eau courante, ni installations sanitaires, ni électricité. Ne disposant que d'un accord oral de la commune et d'aucun titre de propriété officiel, elles ne bénéficient pas de la sécurité d'occupation et vivent au quotidien dans la crainte d'être expulsées et de perdre à nouveau leur logement.

L'arrêt de bus le plus proche est à environ 2,5 km, ce qui limite considérablement l'accès à l'éducation, à l'emploi et à d'autres services fondamentaux. Des personnes vivant à Zapadno ont également signalé que leur état de santé s'était détérioré après l'expulsion et la réinstallation. « Où que nous allions, nous sommes entourés de déchets et d'une forte odeur qui nuit à notre santé jour après jour », explique Sabina. Avec le soutien des militants locaux de l'ONG, les familles roms ont fait part à plusieurs reprises de leur inquiétude concernant leurs conditions de vie auprès de la commune d'Austrumi. Les autorités locales n'ont pas encore répondu aux demandes et n'ont apporté aucune solution aux violations des droits humains dont sont victimes les personnes ayant été expulsées de force de la rue Ulica et relogées à Zapadno. Les conséquences de cette expulsion forcée continuent de peser sur la communauté rom, qui craint d'être abandonnée par les autorités.

*Cette étude de cas fait référence à des lieux fictifs, mais est adaptée d'événements réels qui se sont déroulés à Cluj-Napoca, en Roumanie. Pour en savoir plus : Amnesty International, Justice for the Roma from Coastei Street, Cluj-Napoca, Romania: local authorities must act now! http://www.amnesty.org/en/appeals-for-action/Coastei-Street

Index : ACT 35/005/2012 Août 2012

MODULE N° 2 – LE LOGEMENT, C’EST UN DROIT HUMAIN RESPECTEZ MES DROITS, RESPECTEZ MA DIGNITÉ

ACTIVITÉ N°4

Le 17 décembre 2010, environ 350 personnes (76 familles), la plupart appartenant à la communauté rom, ont été expulsées de force par les autorités locales de la rue Ulica, dans le centre-ville d'Austrumi, à Falu.


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