Le guide de l'apiculture

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CONDUITE GÉNÉRALE DU RUCHER I 75

Apiculture sédentaire intensive □ L’éleveur sédentaire d’abeilles a le choix entre une apiculture intensive ou extensive. Cette dernière exige seulement une conduite simple où l’attention à l’essai­ mage, au remérage et aux autres interventions et examens périodiques n’est pas essentielle. Elle convient aux amateurs qui ne visent pas une haute rentabilité. Dans le cas d’une apiculture professionnelle, l’objectif principal est d’obtenir des rendements élevés que l’on atteint en pratiquant la conduite intensive du rucher selon les techniques décrites ci-après (§ 274 à 310).

M iellées et pollinées □ Pour mener à bien une apiculture sédentaire intensive, il est indispensable que le rucher soit installé sur un emplacement où les miellées et les pollinées se succèdent sans longue interruption au cours des saisons. □ En région méditerranéenne, les meilleurs emplacements pour l’élevage séden­ taire sont situés dans le maquis où les abeilles récoltent du nectar et du pollen durant la plus grande partie de l’année, sauf du 15 juillet au 15 septembre et en janvier et février. Dans ce maquis on compte plusieurs miellées dont les prin­ cipales sont décrites au paragraphe 564. □ Dans les régions où il n’existe qu’une miellée et qu’une pollinée principales, par exemple dans les zones de grandes cultures du nord de l’Europe et du nord des Etats-Unis, il est possible de pratiquer une apiculture sédentaire intensive par l’intervention de l’élevage de colonies à deux reines (voir § 278). □ Là où il y a parfois grande disette de pollen, on constate que les ouvrières peuvent retirer des larves de différents âges de leurs cellules et les rejeter devant la ruche. Dans ces régions, il faut pratiquer l’apiculture de transhumance.

Principes de conduite des ruches à deux reines □ L ’élevage des abeilles dans les ruches à deux reines vise à obtenir un supplé­ ment de rendement en miel et en pollen de chaque ouvrière. Il est basé sur la règle connue depuis longtemps des apiculteurs, selon laquelle plus la population d’abeilles augmente, plus la production par ouvrière, c’est-à-dire la productivité, s’accroît (Farrar, 1937). C’est ce qu’on appelle le principe de synergie. L ’objectif est donc d’obtenir le nombre maximum d’ouvrières de deux colonies, au début d’une grande miellée, et de les réunir à ce moment en gardant les deux reines séparées par une grille ou en en supprimant une. □ Aux États-Unis, on voit apparaître les ruches à deux reines au cours des années 1930 (Dunham, 1943). Farrar (1946, 1953, 1955 et 1961) en a décrit les métho­ des. Il a montré que, dans une ruche à une reine, la production par abeille aug­ mente avec le nombre d’abeilles jusqu’à un maximum d’environ 60 0 0 0 ouvrières.


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