La Feuille Volante n°109 -15 août 2009

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HISTOIRE DE

L’AÉRO-CLUB DE GENÈVE

( 3 ÈME ÉPISODE)

Dans l'euphorie contenue de l'après-guerre Avec le début de son énorme croissance, Cointrin voit cohabiter les vols de lignes et l’aviation légère. L’Aéro-Club structuré «à l’ancienne» prépare sa révolution. L‘arrivée du Piper Cub démocratise l’aviation et les membres du Club volent de plus en plus et dans toutes les disciplines (1946-1961).

©Athos99

En 1946, à la fin de la 2ème Guerre mondiale, l’indestructible Aéro-Club de Genève renaît à nouveau de ses cendres, avec moins de 100 membres et 4 avions encore utilisables sur les 7 recensés en 1939 (3 De Havilland Moth, 1 Bücker). La fin du rationnement d’essence permet enfin le renouveau d‘une aviation légère. Suite au bétonnage de Cointrin durant les années 1936-45, nait la piste en herbe «B», au nord du terrain, qui varie localement d’emplacement au fil des ans et comprend un temps 2 segments identiques l’un derrière l’autre. Cointrin connait quelques importants meetings aériens tels ceux de 1947 («warbirds»), l’inauguration de l’aérogare (1949), le «grand meeting» de 1955 (avec l’aviation militaire à réaction) ainsi que le cinquantenaire de l’Aéro-Club (1959). Le développement rapide des vols de ligne européens et transatlantiques amène rapidement les premières questions liées à la cohabitation de toute notre riche aéronautique. Même si Cointrin ne voit passer que quinze mille passagers en 1946, l’OFA informe l’Aéro-Club qu’il n’y aura plus d’aviation légère ici en avril 1947! Heureusement, Cointrin dénombre 11,5 millions de passagers en 2008, incluant toujours ceux, fort peu nombreux, de l’Aéro-Club. Le vol à voile est rapidement visé par ces menaces. Les planeurs émigrent à Puplinge (1953), même si les planeurs couchent à Cointrin, puis à Prangins (1957). Dirigé par Marc Dugerdil, puis Louis Penet, sous la tutelle de 3 moniteurs dont Emil Wick, le groupe comptera quelque 50 membres (1961) équipés de 7 planeurs

dont un 1er Goevier biplace. Les vélivoles passent du décollage au treuil, à la traction de plusieurs planeurs par un avion monomoteur. Après un passage par Plan-lesOuates (1946), les modèles-réduits sont, eux, repoussés aux abords de l’aérogare, à l’heure où le vol circulaire, guidé par câbles, est en plein essor (1948). Avec 20 membres en 1946, ce sport atteint 60 pratiquants en 1962 et donnera un champion suisse local (Roger Maret, 1947) ainsi que des champions d’Europe (Maret, Peclet, Vallet, Meuwly, 1950). La concurrence se mesure déjà avec l’existence d’un second club temporaire: le Model-Air-Club (1948). Certains testent aussi les premières radiocommandes en 1954. Un Piper Cub de la section genevoise de l’Aéro-Club de Suisse décolle pour un baptême de l’air. A Cointrin, l’avion survole le hangar de l’aviation légère qui était situé juste devant l’actuelle tour de contrôle rebaptisée “Goldorak”. Au sol se trouvent quelques autres appareils d’alors: le monoplace Dewoitine D-26 pour tracter les planeurs tel le Goevier, un autre Piper Cub, le Moth Minor ouvert et en tandem.

Poster du dessinateur meyrinois Philippe Abbet.

Par contre il n’y a plus d’aérostiers et les premières montgolfières employant des brûleurs à gaz ne naîtront en Europe que dans les années 60. Par ailleurs, la Confédération décide que le vol en montagne sera maintenant géré par les aéroclubs (1951). Un premier cours «glaciers» se tient en Valais en octobre 1958, conjointement avec les pilotes vaudois et sous la houlette du moniteur genevois Henri Golaz. Ce cours sera donné dorénavant presque chaque année avec, dès 1955, l’emploi d’un Piper Super-Cub (HB-OPF). Le 48ème cours eut lieu en 2009 utilisant depuis 1988 le HB-PIC. Ailleurs, une tentative de création d‘un groupe junior avorte, malgré les efforts du jeune René Hug (1954-56). La voltige aérienne se pratique avec les différents appareils Bücker successifs, achetés puis revendus, jusqu’en 1975. Le Piper Cub, l’avion du renouveau Le vol à moteur reste, conjointement avec l’école de pilotage, le pilier central de l’activité du Club. Les baptêmes de l’air (Fr. 12 en 1951, Fr. 20 en 1961) utilisent les appareils quadriplaces et génèrent dès 1955 une concurrence privée (Air Genève, Air Léman). Les chèques Juwo, achetés à prix réduit par le public, sponsorisent une part de ces baptêmes dès 1951. Plusieurs milliers de passagers par an apportent ainsi au Club les moyens d’entretenir une flotte permanente de 10 avions. Les «vols coqueluche», grimpant rapidement et redescendant lentement, permettent, de leur côté, une guérison plus rapide de jeunes enfants. Pour le Club, la chance de cette époque

Cet article est le troisième d'une série consacrée à l’histoire résumée de l’Aéro-Club de Genève, série que vous retrouverez dans chacune des éditions 2009 de la Feuille Volante. Outre la synthèse de ces riches années, découvrez un poster original résumant une étape de la vie du club.


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