A travers le monde - 1895

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-Sur le. Haut-Oubang.hi, La Mission Decazes mission

du Haut-Oubanghi, qui avait pour chef le commandant Decazes, avait été envoyée dans les LA

conditions suivantes La délimitation franco-conbolaise de 1887 donnait pour limite entre l'Etat indépendant du Conyo et le Congo Français d'abord le thalweg' de l'Ouban,~rhi en remoiltant cette rivière depuis son confluent avec le Congo: En suivant cette rivière, on s'élève presque directement au nord, puis, une fois franchis les rapides de B~~aglci, la vallée,

décrivant un arc de cercle vers' l'est, vous ramèneensuite vers le sud. La frontière devait quitter le thalweg au pointoù celui-ci couperaitdanscette région le 4" parallèle nord, celui-ci devenant alors la ligne de séparation des deux États. Mais un peu en amont du poste, des Abirzs,. l'Oubanghi est formé par la réunion des deux rivières qui cOl~nt toutes deux presque parallèlement de l'est il' l'ouest, le Ouellé au-sud, et le lllbontou au nord. Le Ouellé, qui d'ailleurs est la branche mère de l'Oubanghi dont il continue la direction, coupe seul le 4" parallèle le Mbomou est tout entier au nord de cette ligne. Or les agents du Congo Belge prétendirent que c'était lé Mbomouqui était la branche mère de l'Oubanghi, que dès lors la frontière nord de 1'l~tat Indépendant devait être reportée jusqu'à cette rivière sans plus tenir compte du 4" parallèle. La France protesta contre cette interprétation; des nég~ocia-~ tions diplomatiques furent engagées entre Paris et Bruxelles. Mais, pendant ces négociations, les Belges s'agitaient dans le territoire contesté, y amassaient des forces, et- influençaient les indigènes. Il ne fallait pas laisser trancher la question de fait pendant que, l'on discutait le point de droit. C'est alors que la ,France décida l'envoi dans le Haut-Ouba_nghi de la mission Monteil, et, comme il fallait rapidement aller appuyer là-bas les protestations de notre résident, 1\1. Liotard, on envoya en avânt le commandant, De-

cr,zes, en attendant le gros de la colonne (qui depuis, comme on sait, a reçu une autre destination). Le commandant Decazes s'occupait à Saint-Louis de i-e'cruter des Sénégalais, ce qui fut assez difficile, en' raison du choléra qui sévissait alors sur notre po.ssession, et arrivait enfin à Loxrzgo le 27 août 1893-11 La mission se rendit d'abord à Brazzaville par la route bien connue à travers la forêt elle rencontra là AI. de Brazza. Pour donner plus rapidement,des secours à notre. agent du Haut-Oubanghi, on détacha le lieutenant Vermot avec un certain nombre d'hommes sur une chaloupe à vapeur, avec la consigne de gagner le plus rapideme¡¡,t possiblc les postes des Abiras;le reste de l'erpédition suivait, plus lentement, en pirogues. nlallicureusement la chaloupe à vapeur eut une avarie dans les environs de la rivière l\.assaï; et elle fut rejointe par les pirogues. La mission arrivait,le 4 décembre à Banghi et franchissait les rapides. En amont des rapides, la ri vièrc coule entre des

berges monotones au milieu d'une grande plaine maréqg-euse. Les habitants de cette région sont les Ou~d~da, qui forment une population nombréuse, de type peu ag réable. Plus haut, ce sont IesB:znzinfs, qui sont, quoi qu'on en ait dit, aussi laids que les autres nègres. Ils se dis,' tinguent par la coquetteriequ'ils mettent t à- se coiffer; les hommes se font avec leurs cheveux tressés et ornés de verroterie des sortes de casques, tandis que les femmes, au moyen de ficelles noircies. allongent leur chevelure au point de la faire traîner par terre. Au-dessus de la rivière liouango, l'Oubangh devient, très large, jusqu'à atteindre plusieurs kilomètres de largeur. Sur les deux rives la plaine est si basse qu'elle est fréquemment inàndée; les habitants construisent dans cette zone des villages temporaires, qu'ils abandonnent lors des inondations pour se réfugier sur les terrains un peu plus relevés: Au-dessus de cette région iiiirécao-euse, l'Oubanghi traverse un seuil de rochers qu'il franchit par des rapides dans un étroit couloir, puis on arrive de nouveau dans une immense plaine basse et marécageuse. C'est.dans celle-ci qu'est situé le poste des :lbir-as. La mission séjourna onze mois aux Abiras, attendant toujours le commandant Monteil. Sa situation n'était pas gaie le commandant Decazes la décrit ainsi « Pas un arbre n'abrite le poste, qu'entourentde hautes herbes; pas un mouvement de terrain ne vient distraire les yem aussi loin que la vue peut s'étendre.


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